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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (18/10)

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La vie ne vaut que par sa diversité.

Il en va de même des courants de pensées dont les nuances, les différences, les apparentes divergences ne constituent qu’un élargissement du socle de la réflexion et du champ de la conscience.

Je suis de ceux qui se réjouissent que, durant ces derniers mois, les écologistes politiques aient cesser de se présenter en secte des coupeurs de têtes qui dépassent.

Cela leur permit, en accroissant leur crédibilité, de peser davantage dans le débat public.

Ne nous dissimulons pas qu’il n’y a pas identité d’analyses entre les divers leaders et courants composant la vaste nébuleuse verte.

Mais ce pluralisme doit demeurer une force, une richesse, une spécificité dès lors que pour nous la réflexion, le combat des valeurs, la prévalence de la Nature l’emportent sur les considérations carriéristes qui font les délices des vieux partis usés.

Ensemble, nous pouvons faire reculer les ennemis de la terre, ceux qui aiment la chasse, le béton, l’agrochimie, le transport routier de marchandises, la croissance quantitative illimitée, les traditions obscurantistes et sanguinaires, la domination des êtres par l’argent qui « corrompt tout ».

Vous lirez, ici ou là, que tel porte-parole critique l’initiative d’un confrère en écologie s’arrogeant le privilège de détenir la vérité indépassable.

C’est que l’on ne se défait pas aisément des vieilles tares de la politique dégradée, celle qui, excluant le passionnant débat des idées, s’avilit en subalternes querelles d’égotismes.

Au fond, sur le seul terrain qui vaille, l’écologie étant la seule idée neuve qu’ait produite le siècle passé, il est normal qu’elle demeure à définir dans ses concepts et ses valeurs novatrices.

Aussi, à la CVN, nous affirmons d’une part, l’unité nécessaire de tous les écologistes, d’autre part, la spécificité de notre éthique.

Pour nous, le catastrophisme ne saurait être un ressort de la pensée et de l’action.

Certes, existe une heuristique de la peur sans laquelle le passant ne veillerait pas à sa sécurité en traversant la chaussée.

Le principe de précaution s’impose en vertu civique.

Mais la peur de tout ne fonde pas une éthique.

Peu importe que coule le TITANIC puisque nous voulons changer de navire et de direction.

La société de dévastation, d’exploitation, de mépris, repose sur l’adage d’Adam SMITH qui en 1776 énonçait que la quête de l’intérêt privé assurerait le triomphe de l’intérêt général.

Cette liberté d’accaparer, d’amasser, de détruire la Nature assura un temps l’accroissement des biens manufacturés et des innovations technologiques.

Mais cette croissance se fit au détriment de la biodiversité et du sentiment élémentaire d’empathie envers autrui.

Nul, pas même les tenants du conservatisme-libéral le plus rance ne nie présentement les dégâts collatéraux de leur système qui domine la planète avec son mercantilisme, son productivisme sans frein. Alors, les agents du Marché et de sa main invisible préconisent des placebos, des paravents, des fumigènes pour masquer les horreurs du temps.

Pour nous, au-delà de la peur infantile ou sénile, par l’éducation ou par la loi, il convient de réconcilier l’homme avec le vivant, substituer le goût de la solidarité, de la compassion au culte de l’égoïsme prévaricateur.

Ce n’est pas la science qui nous menace, le savoir fondamental, les progrès des connaissances, mais le manque de conscience qui fait que les moyens prodigieux dont dispose l’homme contemporain ne servent pas la vie, les êtres, l’épanouissement.

Les découvertes technologiques, financées par des intérêts privés, profitent d’abord au commerce, à la spéculation et non au mieux-être et à la qualité de la vie.

L’urgence n’est pas de sauver cette société mais de la changer.

L’urgence est de faire reculer l’obscurantisme, la cupidité vorace, la cruauté ordinaire.

Abolir la chasse et la tauromachie, opter pour la raison contre l’irrationnel, substituer la solidarité envers les plus faibles à la fièvre de l’enrichissement indécent et donc malhonnête, nous préoccupent davantage que d’éviter des catastrophes au système actuel.

S’il advenait, faute de mutation radicale, que notre espèce soit une impasse de plus, la biosphère s’accommoderait et après avoir déchiré sa copie, reprendrait sa marche évolutive.

Pour nous, l’humanité ne risque guère de disparaître puisqu’elle n’existe pas encore et que la brute débile qui torture, violente, assassine, saccage tout n’est pas encore l’homme au sens où il arrive que l’espèce aspire à cet être en devenir, être mû par la raison et la compassion.

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE
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magnifique dernière phrase !

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Il fait exception à la règle
Quel homme intelligent! Quel géni! heart

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tant qu'à faire, faits-lui aussi un gros bec de ma part flowers

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