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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (17/01)

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Le « psychanalyste » et la torture tauromachique.

En ce jour tourne sur la toile un plaidoyer pour la corrida qui « ne traumatise pas les enfants, dès lors que la violence qu’elle véhicule comporte un sens perçu ».

La thèse ne présenterait aucun intérêt par elle-même et se serait perdue dans l’écume de la galaxie médiatique.

Son auteur, pour recueillir un peu d’audience, invoqua un titre de noblesse intellectuelle : « psychanalyste » ! Et ça marche !
Aussitôt, le texte circule et prend de l’épaisseur médiatique!

Je me souviens, lors du référendum relatif à l’adoption de la Constitution européenne, de ce très mauvais texte présenté comme émanant d’un
« professeur de droit » qui l’était sans doute tout autant que je suis professeur de tennis !

Texte médiocre, non pas en raison de son option politique, mais manifestement nul d’un point de vue juridique et néanmoins complaisamment relayé par internet.

Méfiez-vous des auteurs qui écrivent sous le paravent d’un titre professionnel quelconque, usurpé parfois, obtenu quelquefois ce qui est pire.

Il y a des « seconds lifes » et une démonstration ne gagne rien à s’abriter derrière un titre universitaire.

Observons que nos amis psychanalystes des diverses écoles freudiennes et lacaniennes ne reçoivent pas leurs diplômes de l’université mais de leurs parrains, ce qui ne retranche nullement à leur qualité et mérite.

Mais revenons à la torture publique des taureaux que cautionnent des écrivains, des philosophes, des psychanalystes et les tenanciers des tiroirs caisses des arènes.

Il est remarquable qu’il n’y a jamais eu dans l’Histoire de l’humanité naissante, un seul grand crime, fut-il de masse, fut-il spectaculaire et insondable, qui ne reçoive pas l’approbation de certains intellectuels égarés. Le nazisme, le maoïsme eurent leurs CELINE, BRASILLAC, SARTRE et consorts.

Par-delà la fumée des mots, au-dessus des toges et des titres, restent les faits. Torturer, fut-ce rituellement, par habitude, par tradition, avec paillettes et déguisements grotesques, demeurera une faute contre l’esprit et le cœur.

CELINE ne justifiera jamais la chambre à gaz.
HEMMINGWAY ne justifiera jamais la torture d’un taureau.

Bien sûr, cela apaise les consciences à bon compte de savoir qu’une célébrité d’un jour couvre de son aura l’horreur et l’insoutenable.

La cruauté, sous n’importe quelle forme qu’elle apparaisse, demeure une honte et la preuve que l’homme n’est pas encore pleinement humanisé.

La corrida ne sera jamais autre chose que le spectacle d’un herbivore perforé, déchiré, ensanglanté jusqu’à la mort.

La littérature verbeuse, les invocations rituelles, les fumées spéculatives ne lavent pas le sang et n’anesthésient que les consciences manipulées.

A propos : j’invite ceux qui possèdent quelques notions de psychanalyse à méditer sur les rapports du « ça », du « moi » et du « sur-moi », en cette affaire et à lire mon éditorial du dimanche 17 janvier, ci-dessous, sur
« les hommes ordinaires ».

Gérard CHAROLLOIS (Titres et profession indifférents !)

-------- édito

www.ecologie-radicale.org

Gérard CHAROLLOIS le dimanche 17 janvier 2010

Tel 06 76 99 84 65

« des hommes ordinaires ».

quels sont ces hommes qui, confrontés aux accidents de l’Histoire, basculent dans l’horreur, le génocide, la torture, les meurtres d’innocents ?
Hélas, ce sont des « hommes ordinaires » !

Diverses expériences sur les manipulations mentales confirment que, sous couvert de l’autorité scientifique, ou étatique, ou télévisuelle, des hommes ordinaires se muent en tortionnaires, avec une conscience totalement anesthésiée.

Si le chef de l’état, si le grand professeur dirigeant le laboratoire de recherches, si l’animatrice vedette d’une émission télévisée commandent des sévices et maltraitances, ces « hommes ordinaires » deviennent gardiens de camps, expérimentateurs sadiques, miliciens brutaux, concurrents féroces dénués de toute compassion envers un autrui nié dans son altérité.

Le gardien de camps d’extermination, le militaire en guerre recourant à la torture, le génocideur ne furent jamais que de braves pères de famille, des compagnons semblables à tous autres, en dehors des circonstances qui les firent instruments du crime absolu.

Rien ne les prédisposait à devenir des êtres monstrueux. Aucun stigmate ne révélait leur destin tragique.

Depuis le très célèbre test de STANLEY MILGRAM en 1963 aux USA, des psychologues étudièrent cet aspect alarmant de la nature humaine face à la manipulation mentale et face au conformisme docile .

Ces expériences de « déshumanisations », frappèrent tellement les observateurs que des films grand public les mentionnèrent.

Ainsi, les « hommes ordinaires » sont parmi nous avec les potentialités révélées lorsque passions politiques ou religieuses font sauter le vernis de la civilisation.

Le processus mental a l’œuvre apparaît évident : le grand chef, le père,la masse des compagnons ne peuvent pas avoir tort. L’esprit est amené à admettre ce que le groupe et ses leaders considèrent comme tel.

L’interdit du meurtre, du génocide, de la torture, de la maltraitance envers le prisonnier, la femme, l’enfant, l’animal cède devant la banalisation, la normalisation du comportement criminel.
Les agissements des tiers se substituent au « sur-moi » pour justifier l’acte.
Comment, pour la plupart des individus, imaginer que la foule, les camarades de combat, le leader charismatique, le bon ancêtre vénéré, puissent se tromper.

Inutile de soumettre à un quelconque examen de conscience ce qu’une société détermine valorise, pratique, admet, érige en acte héroïque ou en tradition ancestrale.

Voilà pourquoi toute guerre appelle le crime de guerre, la sanction des vaincus, l’oubli des exactions des vainqueurs.
Notre temps, notre société n’échappent pas à cette anesthésie des consciences.

L’animal, être sensible, demeure ici et maintenant la victime expiatoire du conformisme social, empêchant toute critique objective des actes de sévices, de violences et de cruautés.

Pour nombre de ruraux formatés à la tradition locale, leurs pères chassaient ainsi que leurs collègues. Ils allaient en famille, dès leur enfance, aux jeux de la corrida . Ils élèvent, comme tous les autres, des porcs, veaux ou volailles dans des conditions matérielles contraires aux besoins physiologiques de ces êtres sensibles marchandisés.
Leur conscience demeure silencieuse.
Comment leurs pères, leurs familles, leurs collègues, les autres villageois, des dizaines de milliers de gens agissant de même, pourraient-ils être de monstrueux tortionnaires, jouissant du sang et de la mort d’autrui ?
D’ailleurs, le « gibier » n’est-il pas fait pour la chasse et la vache pour l’abattoir, le cochon pour avoir les dents meulés et la queue coupée à vif ?

Le jour où leur conscience enfin éveillée leur révélera que l’animal n’est pas une chose, un objet, une machine mais bien un être doté d’un système nerveux commandant la souffrance ou le bien-être, l’horreur des agissements « traditionnels » leur fera honte de ce qu’ils firent.
Mais, en attendant, les tastes mort ne sont que des « hommes ordinaires » dormant sur le lâche oreiller du conformisme.

L’Histoire jugera demain la chasse, la tauromachie, l’élevage concentrationnaire à l’instar des grands crimes de masse fustigés aujourd’hui.
En cela, nous ne préconisons pas des atténuations, des adaptations, des modérations mais des abolitions, au nom du respect du vivant et de soi-même.

Nous ne voulons pas que soit réglementée la torture, mais nous la condamnons par principe au même titre et pour les mêmes raisons que nous récusons les actes de cruauté envers tous les hommes, non pas parce qu’ils participent d’une espèce élue, mais parce qu’eux aussi sont des êtres sensibles quelles que soient leurs races et leurs convictions.

Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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Petit rappel à l’attention de ceux qui ne seraient pas déjà au courant :

Parmi les interventions attendues aux rencontres tauromachiques d’Arles du 31/01/10 se trouve celle de M. Roland Chemama (http://www.torofstf.com/Infos2008/040708petitionpsy.htm )* sur le thème : « Que refuse de voir l’animaliste ? »

Face à une telle incongruité de la part d’un psychanalyste, il m’a paru utile de lui adresser la réponse ouverte que vous trouverez en pièce jointe, et que je vous invite à diffuser sans modération.

D’avance merci, et cordial salut à toutes et à tous.



Joël Lequesne



PS

et merci également à Jo Benchétrit et à Jean-Paul Richier pour leurs pertinentes critiques et suggestions.



* Parmi les différents griefs qui sont actuellement adressés à la corrida, l'un d'entre eux, relayé par des " professionnels " de la santé mentale, consiste à invoquer le traumatisme que celle-ci causerait chez les enfants. La moindre expérience fait voir à quel point une telle allégation est mensongère, ou à tout le moins erronée. Ce qui traumatise un enfant, ce n'est pas la violence en elle-même, mais l'impossibilité de lui donner un sens, dans les cas par exemple où il allume seul un téléviseur et voit des hommes s'entretuer de manière plus ou moins épouvantable. En revanche n'importe quel enfant de la campagne jusqu'à une période très récente aurait pu témoigner de ce que la mise à mort des animaux est une composante importante de la vie, un événement ritualisé non quelconque, associé le plus souvent à un moment de fête. Aux arènes, ce que les enfants retiennent ne va pas dans le sens de la cruauté, mais au contraire de l'admiration pour le courage de l'homme et la bravoure de l'animal. On est alors en droit de parler d'une sorte de catharsis, ou mieux encore d'une confrontation socialisée avec des questions qui concernent la mort et le risque, questions qui se posent de toutes façons à chacun, mais qui prennent ici une dignité particulière. Tout cela fait que nous nous opposons résolument à toute interdiction de la corrida aux enfants.

Roland Chemama, psychanalyste, Paris

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