terrienne 0 Posté(e) le 4 août 2010 L’humain dont la liberté a été aliénée par l’éducation ne supporte pas l’indompté, le non rentable, l’insoumis, le réfractaire.Sa peur, son conformisme, sa propre servilité aux dogmes, aux ordres et aux pouvoirs le font récuser le sauvage, reproche vivant de son asservissement volontaire.Trop d’humains s’imaginent aimer la Nature, alors qu’ils n’apprécient que les parcs bien rangés, bien propres, domestiqués, aseptisés, sans ronces, sans orties, sans épines, sans insectes, ni reptiles. Ils veulent des jardins artificialisés, sans vie libre non productive.Certains lobbies de l’arriération et de la cruauté instrumentalisent et entretiennent ces peurs irrationnelles, à l’instar des manipulateurs politiques qui utilisent les peurs pour masquer leurs privilèges. Ils cultivent ces aspirations de trop de braves gens à faire de « l’environnement » un décor utile.Certes, les contemporains ont entendu parler de « chaînes alimentaires », de biodiversité, de recyclage et d’équilibres écologiques, mais pour nombre d’entre eux il y a loin de la théorie académique au vécu.Ils ont besoin de vivre dans le béton, le verre, l’acier, l’asphalte, un milieu dépourvu de vies.Les quelques espèces animales qui tentent de persister dans cet espace infernal urbain sont les plus maudites puisqu’elles n’ont pas le bon goût de disparaître à l’instar de toutes les autres.Il faut admirer le néant intellectuel de la presse débile lorsqu’elle relate les risques sanitaires générés par les pigeons des villes, les attaques de vautours fauves sur des vaches dans les Pyrénées, les proliférations de sangliers et les pauvres chasseurs menacés par les ours.Or, la Nature ne peut être que sauvage, inutile au dieu Marché, réfractaire au productivisme cupide des hommes, et parce qu’inutile, victime de leurs exactions multiformes.Dès lors, le choix est clair et nous l’énonçons :Soit la société anéantit pan par pan la totalité de la Nature;Soit l’humain modifie radicalement l’approche culturelle du vivant et pose en principe fondamental le droit absolu de toute espèce de vivre sur la terre.En dehors de ce choix, il n’y a que verbiage imposteur et pusillanime.Il ne s’agit pas de concilier des intérêts contraires car cette démarche aboutit morceaux par morceaux, année après année, à réduire la place de la Nature.La simple honnêteté oblige à constater que les éléphants, les tigres, les ours, les loups, les cétacés, les grands singes et tous les autres ont besoin eux aussi d’espaces et que l’homme ne doit pas confisquer la planète à son seul profit.Ainsi, les PYRENEES appartiennent d’abord aux ours et non aux tueurs de cochongliers et de galliformes de montagne et il faut avoir le courage et la lucidité de le dire.En l’absence de ce courage, point ne vaut d’invoquer l’écologie, la biodiversité, la Nature préservée car demain, il faudra expulser le dernier passereau au nom du trafic routier et des rendements agricoles maximisés.Pourquoi ceux qui gouvernent, qui possèdent les médias, qui façonnent l’opinion poseraient-ils le problème ?Ils servent leur dieu, le Profit et méprisent fondamentalement l’arbre, l’animal et l’homme.La croissance quantitative, la chasse, la torture tauromachique constituent leur univers mental et ils ignorent tout du respect du vivant.Ils sont les ennemis de la terre et ne tolèrent ni les herbes folles ni les idées neuves, ne rendant, quand ils parlent Nature comme lorsqu’ils disent Liberté, que l’hommage du vice qu’ils pratiquent à la vertu qu’ils proclament.Pour les maîtres du système, la Nature doit céder devant le « développement infini », devant les activités récréationnelles et la Liberté qu’ils conçoivent n’est que celle de s’enrichir.Les ennemis de la terre ostracisent les animaux et les pensées sauvages.Gérard CHAROLLOISCONVENTION VIE ET NATURE Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites