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la lettre hebdo de gérard charollois (03/10)

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L’imposture environnementale

Les indicateurs de biodiversité sont mauvais, selon les dernières données publiées.
Seuls les crédules, qui font autant de mal dans une société que les délinquants relationnels, peuvent s’étonner que le pouvoir de l’argen-roi n’ait pas atteint des objectifs vertueux tout autant qu’imprécis qu’il s’était assigné pour sauver la Nature.
Un quart des espèces d’oiseaux fréquentant les milieux agricoles aurait disparu et les diminutions d’effectifs et de variétés d’espèces affectent la faune et la flore inexorablement.
Ceux qui gouvernent, légifèrent, financent, décident ne se soucient pas davantage de la Nature que du bien public.
Ils servent docilement les intérêts des mafieux de la promotion, de l’entreprise, de l’aménagement du territoire c’est-à-dire du déménagement de la faune et de la flore.
Ce serait, selon les chiffres communiqués, l’équivalent d’un département français qui disparaît tous les sept ans sous l’asphalte et le béton des parrains du système.
Rien n’est fait pour enrayer cette mort programmée de la biodiversité.
Les cupides perdurent à croître et multiplier, à ériger des lotissements, à tracer des routes et lignes ferroviaires à très grande vitesse, infrastructures meurtrières pour la vie sauvage dont les gouvernants n’ont aucun souci.
Ce ne sont pas des discours, des colloques, des incantations qui empêcheront la destruction de la vie sur terre, mais une révolution radicale du droit et des mœurs.
Il faut arrêter l’expansion infinie de l’urbanisation galopante, du trafic, de l’empoisonnement des sols et des eaux, maintenir les haies et les mares, respecter les forêts et les rivières et en finir avec les mensonges éhontés entourant une chasse catastrophique pour les animaux sauvages.
Or, en ce pays, les 36600 petits maires, directement soumis aux pressions des intérêts privés dont l’addition assure le mépris de l’intérêt général, conservent leurs prérogatives d’aménagements fonciers leur permettant de céder aux appétits de constructibilité des terrains de leurs électeurs.
Les élus confondent toujours le progrès et les axes de circulation, pensant que le bonheur est sur la route.
Au rythme des destructions actuelles, il semble acquis que la prise de conscience va moins vite que le désastre écologique.
Lorsqu’il sera trop tard, que les humains admireront les derniers arbres, observeront les derniers oiseaux, ce ne sera pas pour nous une consolation de se voir reconnaître le mérite d’avoir eu raison contre les imposteurs qui parlent d’or et agissent de plomb.
Quand bien même il y aurait un jour le procès de NUREMBERG des ennemis de la terre, des promoteurs aménageurs, des bétonneurs asphalteurs, des marchands de pesticides et des fusillots, cela ne nous consolerait pas de la mort d’une Nature qui n’est ni bonne, ni mauvaise, ni utile, ni redoutable, mais qui est la vie et que le grand nuisible anéantit.
Nos détracteurs objectent « que les écologistes ne survivraient pas longtemps dans la vraie nature, hostile à l’homme. La forêt équatoriale, les toundras glacées, la vie sauvage ne sont point douces pour l’humain qui trouve confort, hygiène et protection dans la société ».
Je serai toujours stupéfait par l’indigence des ennemis de la terre lorsqu’ils tentent d’argumenter.
Nous savons que chaque espèce, y compris la nôtre, possède ses besoins spécifiques pour son bien-être et sa survie.
Ce qui est adapté, profitable à une espèce ne l’est pas nécessairement pour une autre.
Qu’importent l’utilité, la rentabilité, l’agrément pour l’humain de la Nature.
La vie vaut par elle-même et n’a pas à payer un droit de citer à une espèce quelconque.
L’homme peut légitimement se créer un « biotope » spécifique conforme à ses exigences biologiques mais il ne doit pas expulser les autres formes de vies de l’ensemble du globe.
Il y a place pour les milieux de vies, pour le maintien de la Nature dans sa foisonnante diversité et le développement de la culture qui n’est jamais que la nature de l’homme n’est nullement incompatible avec un partage de l’espace planétaire avec les autres formes de vies.
Nous entendons le concept de culture non pas dans son acception dégradée à la mode en France. La culture devient pour nos contemporains, l’art donc le snobisme. La Culture, nature spécifique de l’homme, s’entend de la connaissance fondamentale.
Or, cette connaissance et les transformations qu’elle implique peuvent être réconciliée avec le respect de l’être sensible, de la variété des espèces.
Oui, à l’hédonisme altruiste, au bien-être, à la lutte contre la maladie, la souffrance et la mort.
Non, à la croissance quantitative, au gaspillage, aux profits indécents, aux destructions de biotopes des autres espèces, à cet esprit de lucre qui caractérise ce capitalisme plastique s’acclimatant aux fascismes, à la sociale-démocratie et même à la récupération écologiste avec cette fumisterie qu’est le
« développement durable ».
Dominer, conquérir, défricher, assécher, aménager, exploiter, valoriser caractérisèrent l’humain tout au cours de l’histoire de l’espèce.
Désormais, ces particularités qui furent vertus deviennent nocives pour la pérennité du vivant et il y a urgence à apprendre le respect, ce qui nécessite une mutation comportementale.
Nos environnementalistes ne portent pas cette volonté de mutation parce qu’ils demeurent anthropocentristes, discoureurs, modérés, conciliants avec les destructeurs de vies, cédant aujourd’hui la moitié de ce qu’ils prétendaient défendre hier et dont ils céderont demain une nouvelle moitié.
Et voilà pourquoi la Nature se meurt chaque jour un peu plus.

Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE

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