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terrienne

funeste passion

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Une enquête récente de One Voice a de nouveau mis à jour d’une part les atrocités issues de la pratique de la chasse à courre, d’autre part l’opposition catégorique et la volonté d’abolition d’une grande majorité des citoyens français.

Ne doutons pas que les voix du lobby cynégétique vont très vite s’élever pour protester, se faisant passer pour les nouvelles victimes d’un complot où on ne leur aura à aucun moment accordé la parole pour défendre leur position.

Mais doit-on le faire lorsque c’est pour justifier l’injustifiable ?

C’est ce que pense une grande partie de la presse, nationale comme régionale, pour la chasse à courre comme pour la chasse en général.

Ainsi en était-il pour la Voix du Nord qui dans son édition du 26 septembre consacrait un très long article à la passion du docteur Marcotte, président de la fédération régionale de chasse.

Président tout à fait auto-convaincu des bienfaits de la chasse : « Le chasseur fait tout ce qu'il peut pour favoriser le gibier, il paie des droits de chasse, prend des mesures pour une sécurité maximale, tout ça pour une période de chasse limitée alors que le promeneur a le droit d'y aller toute l'année. »

Passion qu’il a pris soin de transmettre à ses fils. Et c’est là que le bât blesse. Ainsi la fin de l’article nous apprend que ce qui est certain, c'est que chez les Marcotte, on ne badine pas avec la sécurité. Baptiste, le petit dernier de la famille, a été victime d'un accident de chasse alors qu'il était âgé de 11 ans et demi. Une partie de sa jambe gauche a été amputée. Aujourd'hui, il a 18 ans. Hier, nous l'avons retrouvé dans une hutte de chasse avec ses deux frères. Tous aussi mordus. « Je me souviens de ce jour-là, le 20 septembre. J'ai eu tellement mal que ça ne faisait plus mal. Mais je continue à chasser. C'est une passion. Je n'arrive pas à expliquer ça. »

Cet exemple illustre bien l’état d’esprit du chasseur. Pourrait-il perdre 80 % de son corps dans sa pratique cynégétique que le simple fait de garder un index lui permettant d’appuyer sur la détente lui suffit à oublier ses douleurs et meurtrissures.

A partir de là, comment leur faire prendre conscience de la souffrance, de la barbarie entretenues sur la faune sauvage, sur les 35 millions animaux d’élevage relâchés chaque année pour se faire trucider, du drame familial qui se joue chaque semaine lors des périodes de chasse en raison de la traditionnelle victime hebdomadaire que la chasse engendre, victime dans 20 % des cas non-chasseur (promeneur, VTTiste, conducteur, téléspectateur recevant une balle dans son salon…), cette année ne dérogeant pas aux précédentes, le monde cynégétique inscrivant d’emblée à son palmarès un gamin de 10 ans décédé à l’hôpital après avoir été criblé de plombs par son propre père.

Si l’on avait voulu non pas interdire l’esclavage mais raisonner l’ensemble de la population sur ses méfaits et abominations, aujourd’hui encore l’asservissement serait de mode.

Il est plus que temps que l’hémicycle fasse preuve d’audace et de bon sens.

David Joly

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