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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (12/12)

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Apolitique ? surtout pas !


Laissons parler les faits avant notre commentaire.

* Le 26 juillet 2000, un parlement majoritairement à gauche adoptait une loi pro-chasse.

Le député socialiste de Côte d'Or, François PATRIAT, en était le rapporteur et le texte admettait enfin le droit de non-chasse, c’est-à-dire l’objection de conscience des propriétaires fonciers hostiles au loisir de mort lorsque résidant en zone de loi VERDEILLE, ils devaient apporter leurs terrains à l’association communale de chasse agréée.

Il faut dire que le 29 avril 1999, la cour européenne des droits de l’homme avait déclaré ladite loi des chasseurs français contraire à quatre dispositions de la CONVENTION EUROPEENNE DE SAUVEGARDE DES DROITS DE l’HOMME et que la loi devenait inapplicable.

Le législateur du 26 juillet 2000 assortissait l’exercice du droit d’opposition à l’emprise des fusillots de telles modalités préalables que cela revenait à entraver plus qu’à consacrer le droit de non-chasse.

Néanmoins, concession faite aux écologistes, la loi du 26 juillet 2000 mentionnait, à côté de la chasse, « un usage pacifique de la Nature », ce qui sous-entendait que le loisir de mort n’était nullement pacifique. Evidence qui fit hurler, à l’époque, les publicitaires du lobby !

La loi prévoyait un jour sans chasse par semaine, restriction intolérable pour les féodaux cynégétiques habitués à imposer leurs lois à une classe politique docile.

Aussi, la droite de l’époque, minoritaire à l’assemblée nationale, déféra au conseil constitutionnel ladite loi jugée par ces élus fossilisés trop anti-chasse.

Le Conseil Constitutionnel rejeta leur recours et la loi encore appelée VOYNET fut promulguée.

Trois ans plus tard, soit le 30 juillet 2003, la droite réactionnaire, revenue aux « affaires », modifiait la loi chasse, en un sens unilatéral, obéissant à la voix de son maître. Le jour sans chasse disparaissait.

* En mars 2002, le ministre Yves COCHET retirait la martre, la belette et le putois de la liste des animaux susceptibles d’être classés nuisibles «. (La seule espèce nuisible serait celle qui met en péril la vie sur terre)
En novembre 2002, la ministre de l’écologie du parti réactionnaire, fort amatrice de chasse et de torture tauromachique la rendant digne démarger au CPNT, rétablissait ces trois mustélidés sur la liste des maudits satisfaisant les préjugés obscurantistes de la féodalité cynégétique
La zélée ministre conservatrice légalisa, par ailleurs, les tendelles pour tuer des grives, ces pièges nullement sélectifs où meurent tant de petits oiseaux.

* En juin 2009, Jean-louis BORLOO et ses amis politiques firent de la chasse l’unique loisir au monde bénéficiant d’une protection spécifique en contraventionnalisant « l’entrave au loisir de mort ».

* En Angleterre, le parti travailliste parvenait à abolir la chasse à courre contre les menées du parti conservateur et les manifestations du pays ruraliste et arriéré.

Moralité : la vieille gauche, c’est mal. La droite, c’est pire.

Il va de soi que si l’on évoque les exactions des rois du béton et de l’asphalte, le compagnonnage incestueux avec le parti de l’argent n’a pas besoin d’être explicité.

Ces lobbies destructeurs d’espaces naturels financent les campagnes électorales de leurs obligés et s'offrent des chaînes de télévision, non pas pour jouer aux radios amateurs, mais pour contrôler le temps de cerveaux disponibles et se garantir les résultats électoraux.

Dès lors, l’écologie concrète, éthique, fondamentale, radicale ne peut être qu’éminemment politique.

Peut-on compter sur les partis écologistes pour faire le travail : abolir la chasse, la tauromachie, démanteler les lobbies de l’accaparement et de l’abrutissement, dépoussiérer la société, proposer des valeurs novatrices au nombre desquelles le respect du vivant, la compassion envers toute souffrance, la prévalence de la raison du plus faible, la lutte contre la cruauté et la cupidité ?

Mais aussi : démystifier la compétition et la concurrence, paravents de l’exploitation, abroger la calamiteuse politique dite RGPP (Révision Générale de la politique publique), substituer la solidarité au sauve-qui-peut ?

Cela ne va pas de soi.

Tout parti politique, quel qu’il soit,en temps de paix, se compose, d’une part d’élus, d’autre part, d’individus qui n’aspirent qu’à le devenir.

Evidemment, lorsque l’engagement militant se paie de la vie, que la politique fait place à l’Histoire, qu’il y a des risques majeurs à agir, ce sont de tous autres femmes et hommes qui émergent du troupeau soumis.

Nous sommes en temps de paix, pas en période héroïque et il faut s’en réjouir.

Alors, pusillanimité, carriérisme, querelles d’égos, petites habiletés et grands reniements marquent la vie publique.

Vous trouverez même de prétendus écologistes qui pactiseraient volontiers avec les tueurs et les destructeurs, avec les ennemis de la terre, si ceux-ci consentaient à leur apporter voix et subsides !

Faut-il les blâmer ?

Non, puisque nous connaissons les humains et savons que les pouvoirs et plus souvent encore leurs apparences attirent les petits hommes comme la lampe les papillons.

Et surtout, parce que nous savons que les loups chassent en meute et qu’un courant de pensée n’est fort que de ses différences pour peu que le noble débat des idées ne s’altère pas en querelles égotistes.

Je ne suis pas apolitique, puisque je combats sans fausse pudeur, sans pusillanimité ceux qui méprisent le vivant et la Nature.

Mais je n’éprouve ni dédain, ni envie pour les fonctions électives locales.

Je respecte infiniment ces femmes et hommes dévoués au bien public qui s’engagent honnêtement dans ces fonctions municipales, départementales ou régionales.

Ils font œuvre indispensable au service de leurs concitoyens.

Mais, je conçois autrement mon combat pour le vivant.

Il s’agit de porter une pensée nouvelle en politique : celle du biocentrisme.

Sans notre présence, l’écologie politique demeurera incomplète et fade.

Un arbre ne saurait prospérer sans ses racines, quand bien même celles-ci apparaissent plus modestes que les frondaisons.
Nous portons les fondements éthiques de l’écologie.


Gérard CHAROLLOIS

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