Les joies du végétarisme en famille

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Les joies du végétarisme en famille
http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/votrevie/famille/archives/2011/03/20110329-094436.html
Renée Laurin

29/03/2011 09h44


Un régime végétarien équilibré peut tout à fait répondre aux besoins des enfants en développement.
Presque deux semaines à manger de la verdure, du tofu et des lentilles. Il fallait voir la binette des enfants lorsque leur père leur a finalement servi du poulet après deux semaines de ce régime vert. Ils avaient les yeux ronds, le sourire fendu jusqu'aux oreilles et salivaient d'envie, comme s'ils n'avaient pas mangé depuis des semaines… «Enfin de la vraie bouffe !»

Et moi qui rêve de devenir végétarienne depuis toujours… J'avais abandonné cette idée il y a bien longtemps, lorsque j'ai rencontré le père de mes enfants : un carnivore fini, amoureux de la bonne chère. Impossible de mettre un pied dans «SA» cuisine sans me faire chasser aussitôt. Il a bien fait quelques efforts au fil des ans pour contenter ma soif de légumes, mais bannir complètement la viande de notre menu familial pendant plus d'une semaine, ça jamais.

Il a fallu que mon fragile système digestif se mette à me lancer des signaux d'alarme et que je décide de me faire à manger moi-même pour qu'il se décide à faire le grand saut. Un dimanche, il est rentré à la maison avec des sacs remplis de légumes, de céréales, de légumineuses et de graines de toutes sortes. «370 $ de verdure et pas un seul morceau de viande, m'a-t-il lancée, j'espère que tu vas être contente.» J'étais ravie, désormais convaincue de l'immensité de son amour pour moi.

Cela dit, mettons les choses au clair tout de suite. Je ne suis pas en train d'essayer de convaincre mes enfants et mon chum de devenir végétariens, même si cela me simplifierait énormément la vie et la digestion. Je sais que notre aventure végétarienne ne durera pas. Je n'essaie pas non plus de joindre les rangs de ces extrémistes qui tentent de convaincre la planète entière de cesser de consommer de la viande du jour au lendemain sous prétexte qu'ils ont vu des reportages scandalisant sur l'élevage industriel et lu Faut-il manger des animaux ?, le livre fort convaincant de Jonathan Safran Foer dont tout le monde parle ces jours-ci.

Mon désir de changer mon alimentation est un choix personnel et je ne peux ni ne souhaite l'imposer à personne. Si je peux influencer et inspirer un tout petit peu les gens qui m'entourent en leur démontrant qu'il y a moyen de bien se nourrir sans consommer de la viande à tous les repas, ce sera au moins ça de gagné, mais je n'en ferai pas une maladie si personne ne suit mes traces. J'aurai fait mon effort pour la planète tout en inculquant à mes enfants de saines habitudes alimentaires. Même s'ils s'amusent pour le moment à se moquer de mon tofu et de mon quinoa, je suis convaincue qu'un jour ou l'autre ils sauront apprécier ces aliments autant que moi.

Les choses changent
Le végétarisme a longtemps été associé à une alimentation restrictive et sans saveur, réservée aux marginaux qui préconisent un retour à la terre et la vie en commune, mais les choses sont en train de changer. Que ce soit par souci de réduire leur empreinte écologique, par respect pour les animaux ou pour tenter de se maintenir en meilleure santé, de plus en plus de personnages publics parlent ouvertement de leur conversion au végétarisme. Joël Legendre a publié récemment sa biographie gourmande, un recueil de recettes végétariennes inspirées des plats favoris de son enfance. De son côté, le comédien Vincent Graton vient de publier Végétarien parfois, souvent, passionnément, un recueil de recettes et de conseils alimentaires, écrit en collaboration avec la nutritionniste Isabelle Huot et le chef Jérôme Ferrer. Un ouvrage bien ficelé qui réussirait à convaincre n'importe quel gourmand carnivore d'adopter au moins quelques-unes des recettes végétariennes qu'on y trouve. Les animatrices Sophie Durocher et Julie Snyder ne ratent pas non plus une occasion de vanter les mérites de l'alimentation végétarienne, et cela même pour de jeunes enfants.

Pour ceux et celles qui souhaiteraient, mais hésitent à adopter ce régime par peur de priver leurs enfants de certains nutriments nécessaires à leur développement, Isabelle Huot rappelle qu'un régime végétarien équilibré peut tout à fait répondre aux besoins des enfants en développement. Il faut simplement s'assurer de bien choisir nos aliments pour ne pas les priver de nutriments essentiels comme le fer, le zinc et la vitamine B12.

Pour les jeunes adolescentes qui ont des menstruations abondantes, joindre une source de vitamine C à des végétaux riches en fer leur permettra de mieux assimiler le fer dont elles ont besoin.

Pour me joindre : reneelaurin@gmail.com