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la lettre hebdo de gérard charollois (15/01)

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Ce n’est pas l’Ascension

Annoncé depuis juin dernier, l’échec de la candidate VERTE à la prochaine présidentielle ne sera surtout pas celui de l’écologie, encore moins du biocentrisme.
Les observateurs, commentateurs, essayistes, décideurs ne devront pas tirer de ce résultat trop prévisible une quelconque information sur le fait que le souci de la nature, le respect de l’animal, l’opposition à la chasse et à la corrida ne recueillent que 2% d’électeurs.
Sur ces sujets essentiels, le silence de la candidate Verte est assourdissant et certains propos prêtés sur « le caractère de culture locale des sévices et tortures » sont proprement déroutants.
Selon un sondage réalisé à la demande de la CONVENTION VIE ET NATURE, en février 2011, 87% des Français souhaitent que les animaux sauvages bénéficient d’une protection légale contre les actes de mauvais traitements.
Jusqu’ici, j’ai personnellement déploré la pusillanimité du parti VERT et de sa candidate à l’encontre des tortionnaires d’animaux et des destructeurs de la faune que sont les minoritaires mais omnipotents chasseurs Français.
Maintenant, voici que lors d’une manifestation dite "nuit de l’égalité", ladite candidate préconise, en s’inspirant d’un rapport daté de 2003, que des fêtes juive, le kippour, et musulmane, l’Aïd el kébir, deviennent jours fériés en France !
Les partis conservateurs qui jouent de la peur d’une société vieillissante, inquiète, déboussolée et donc portée au repli identitaire, ne pouvaient pas mieux rêver d’un épouvantail démagogique.
D’un point de vue tactique électoraliste, on ne peut guère faire mieux pour plonger vers le seuil de disparition des radars sondagiers.
Mais, qu’importe la tactique électoraliste.
Examinons au fond cette stupéfiante proposition d’édicter, en république laïque, de nouvelles fêtes religieuses exogènes.
Notre candidate verte aurait pu, ce qui eut fait sourire gentiment et aurait eu le mérite de la cohérence idéologique, préconiser la suppression, non des jours fériés existants, mais leur référence chrétienne.
Ainsi, NOEL serait devenu la fête des enfants, des cadeaux et du commerce, le 15 août la fête des congés estivaux, le premier novembre la commémoration de nos morts.
Une telle suggestion n’aurait rien eu de bien excitant dans le contexte politique, moral, social, écologique du temps, mais il n’est pas interdit de se distraire avec des propositions audacieuses et décalées.
Après tout, la République est laïque et les religions sont affaires strictement privées relevant de la liberté individuelle et non du champ politique et collectif.
Mais vouloir ajouter du religieux à ce que nous a légué l’Histoire, relève d’une absurdité conceptuelle s’ajoutant à un suicide électoral.
Bien sûr, nous connaissons l’inconscient culpabilisé des héritiers de la colonisation qui ne parviennent pas à se guérir des traumatismes du siècle passé.
Pour eux, n’est bon bec que ce qui émane d’un tiers monde idéalisé.
Les roitelets d’opérettes, les régimes corrompus, les peuples abrutis par des dogmes religieux, ces malheureux pays niant les droits de la femme, la liberté des humains, le respect dû à l’animal, n’existent pas pour nos masochistes.
Ils s’imaginent encore en 1950 et continuent des « guerres de libérations » qui furent généreuses, progressistes, justes en leur temps.
Oui, mais en leur temps et ce temps est passé.
Aujourd’hui d’autres fascismes, d’autres aliénations menacent les contemporains.
Je serai clair, précis et iconoclaste en proclamant une même condamnation de la droite chrétienne Etats-unienne, de l’islamisme et de l’intégrisme juif orthodoxe qui veut bannir les femmes de certains secteurs des transports publics !
Partout, l’extrémisme, le fanatisme, le sectarisme religieux ploient l’humain sous le joug de la superstition, de la peur, du refus de la raison, de la haine du plaisir, de l’abaissement de la femme, de l’exclusion de la science qui éclaire.
Alors, les Verts, avec leurs fêtes religieuses où l’on sacrifie le vivant pour satisfaire les dieux, se fourvoient lourdement.
Je précise, à l’adresse des amis « croyants » de toute chapelle, que je suis prêt à me battre intellectuellement pour qu’ils jouissent de l’entière liberté d’adorer leur idole, de pratiquer leurs rites, de célébrer leurs convictions, sous la réserve toutefois que ces exercices n’impliquent aucune souffrance pour quiconque, humain ou non-humain.
Mon propos ne vise nullement à fustiger les croyances mais à condamner l’empiètement du religieux sur le politique.
La religiosité ou l’athéisme sont affaires de conscience. Tous les choix sont respectables mais en raison même de cette respectabilité, ils doivent demeurer dans la sphère privée.
Quand le religieux veut imposer sa loi à la cité, l’homme libre a un devoir de révolution.

Gérard CHAROLLOIS

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