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Clouso

Une vétérinaire en colère.

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Un reportage aux images troublantes
2 mai 2011 | Auteur: Marie-Claude Duval | Rubrique: Profession vétérinaire |

La loi ne devrait plus considérer les animaux comme des biens de consommation.
Faites-vous partie des malheureux qui ont écouté l’émission Enquête, jeudi dernier, sur les ondes de Radio-Canada? J’avais vu une publicité au courant de la semaine précédente qui avait su attirer mon attention. Sommairement, le reportage portait sur les services offerts par le Berger Blanc, plus grosse fourrière privée au Canada.

Concrètement, on y apprenait que le nombre d’abandons y est très grand, que les services pour retrouver son animal de compagnie sont quasiment absents et, surtout, que les procédures pour donner la mort sont barbares.

J’ai visionné cette émission avec mes enfants et par moments, je le regrettais un peu. Je ne m’attendais pas à voir des images aussi troublantes, non pas que je souhaitais une censure de la part du diffuseur mais plutôt parce que je ne pensais pas qu’on pouvait procéder à de telles atrocités à Montréal. Mais pourquoi pas finalement?

L’accès à des médicaments efficaces et du personnel compétents ne nous oblige pas à en faire usage, n’est-ce pas? Je profitais des annonces pour faire un peu d’éducation auprès de mes mousses au sujet de thèmes aussi vastes que le mensonge, la cruauté, l’espionnage…

Outragée

Évidemment, la direction du Berger Blanc semble, à la lumière de ce reportage, coupable de plusieurs fautes. Celles qui me concernent le plus sont bien entendu celles qui font référence directement aux soins des animaux. Tout comme vous, je suis outragée de constater la faiblesse de leur système pour retrouver un propriétaire d’animal perdu avec leur lecteur de micro-puce archaïque (voire non-fonctionnel), leur babillard pêle-mêle et leur système informatique inopérant.

Je suis solidaire de l’indignation des arrondissements montréalais qui ont vu la facturation de leurs frais de fourrière augmenter de façon exponentielle dans les dernières années afin de couvrir les tarifs de crémation de plus en plus élevés alors que les animaux sont ensevelis dans un dépotoir municipal. Mais lorsque je suis touchée au cœur, c’est lorsque je vois un chat saisi par la peau du cou recevoir une injection de barbiturique quelque part dans le thorax. Ce même chat se retrouvant par la suite dans une cage, à l’agonie.

Ne me parlez pas d’euthanasie, d’injection intracardiaque ou d’acte vétérinaire. Il n’y a rien de cela dans les images que j’ai vues. Et le même scénario se répète avec les chiens. Moi qui donne la mort, je sais qu’on peut le faire autrement. Je sais par contre que cela est psychologiquement difficile. Le propriétaire du refuge a lancé le chiffre de cent mises à mort par jour, ou serait-ce par semaine? Dans un cas comme dans l’autre, c’est une tâche très ingrate.

Des animaux qui dérangent

Au début du reportage, on a bien vite passé la partie pendant laquelle une équipe du Berger Blanc parcourt les rues d’une municipalité à récupérer des animaux errants mais aussi à chercher chez des particuliers des animaux qui dérangent.

Personnellement, j’ai beaucoup accroché à cette phrase anodine: «Ces animaux qui dérangent…». Il aurait fallu dire: «Ces animaux qu’on n’aurait pas dû acheter sur un coup de tête» ou encore «Ce labrador qu’on aurait pas dû acheter parce qu’on habite dans un trois et demi». Il ne faut pas chercher seulement des coupables au Berger Blanc.

Les résultats d’un intéressant sondage ont récemment été publiés dans la revue le Vétérinarius de mon ordre professionnel. Commandé par Pedigree et tenu à l’échelle nationale, on y apprend que la plupart des Canadiens croient que seulement 10 000 chiens vivent en refuge alors que ce nombre se rapproche de 36 000. Que près de la moitié des Canadiens pensent que l’on n’en fait pas assez pour sensibiliser la population à la réalité des refuges. Une proportion étonnante de 81% des répondants déclare ne pas aider les refuges à l’heure actuelle. Et finalement, 62 % des Canadiens croient que la principale raison pour laquelle des chiens sont admis dans un refuge est que leurs maîtres ont sous-estimé les responsabilités liées au fait de posséder un animal de compagnie alors qu’en réalité la majorité des chiens recueillis sont errants.

Ma conclusion? Les animaux devraient cesser d’être considérés par la loi comme des biens de consommation. Beaucoup plus de sensibilisation devrait être effectuée lors de l’adoption afin d’éviter des euthanasies trop faciles. Je suis à deux doigts de penser que les propriétaires devraient obligatoirement assister aux euthanasies afin qu’ils comprennent toute l’importance d’un tel acte. En outre, lors de l’adoption, la pause d’une micro-puce devrait être obligatoire rendant l’abandon d’animal beaucoup plus difficile puisqu’on pourrait facilement identifier son propriétaire.

Vous pouvez rejoindre mon équipe de la Clinique vétérinaire Mont-Saint-Grégoire et moi-même par téléphone au 450 347-7070.

Clouso.

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Je ne sais pas comment répondre à ce cri du coeur. Montréal est ciblé alors que dans bien d'autres régions du Québec les euthanasies dans un refuge sont la plus douce solution. " On l'a caboché parce qu'il tirait pas assez" parlant d'un jeune chien de traîneau. "Mon oncle lui a tirer une balle dans la tête parce qu'il faisait peur à ses petits enfants". "On s'en est débarrassé parce qu'à notre âge on veut voyager" C'est ça que j'ai entendu et j'ai fermé ma boîte pour ne pas vivre le rejet de la puriste.

Que faire? Que dire? Que vivre?

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Il y a malheureusement trop d'animaux qui viennent au monde, et trop d'irresponsables qui les adoptent sans réfléchir. Et encore une fois, on veut des lois pour forcer le monde à faire ce qu'il faut, au lieu d'éduquer pour que les gens se responsabilisent d'eux-même. C'est tout le temps comme ça. On a pas le choix faut croire, sans la loi qui nous régit, on ne fait rien de nous même. C'est pour ça que le détecteur de fumée dans les maisons est obligatoire... sans cette obligation, trop de foyers n'en auraient pas encore...

C'est ma réflexion sur le sujet ce matin. On est trop irresponsables pour bien faire les choses nous-mêmes sans contraintes.

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Je suis à 100% en accord avec votre conclusion; il faut rsponsabiliser les "humains" et les moyens proposés sont super.

Malheureusement, l'être humain étant ce qu'il est: il y aura encore des gens qui trouveront un autre méthode pour mettre fin à.... et je n'ose même pas y penser.

Il faut que la vente soit contrôlée, auprès d'éleveurs accrédités seulement et pour des animaux stérilisés ou castrés.

C'est une très grosse cause.... où l'on se sent impuissants.

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