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Invité Libellul

Bouillon de poulet pour l'âme de l'ami des bêtes

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Invité Libellul
Voici une petite histoire tirée du livre "Bouillon de poulet pour l'âme de l'ami des bêtes".

La place de Pepper

Un matin, en mettant la clé dans la porte de notre petite animalerie, la sonnerie du téléphone se fit entendre. J'ai couru au téléphone pendant que mon mari recevait les salutations excitées des cacatoès, des canaris et des chiots. Il n'était pas rare de recevoir un appel dès l'ouverture, mais la voix du correspondant semblait différente. Elle était rauque et j'y ai décelé un air de tristesse. Mon interlocuteur âgé n'avait pas une question à me poser mais une histoire à me raconter.

L'homme expliqua : "Voyez-vous, ma femme et moi venons de nous attabler, seuls pour le petit-déjeuner. Nous avions un schnauzer qui s'appelait Pepper." pendant seize ans, Pepper avait partagé leur petit-déjeuner pendant qu'ils prenaient le café et lisaient le journal. Il ajouta : "Il faisait partie de la famille." Il était là quand le dernier enfant a quitté la maison. Il était là quand sa femme est tombée malade et a été hospitalisée. Pepper avait toujours était là, jusqu'à ce matin.

Il a poursuivi : "Le temps passe plus vite qu'on ne le pense et il n'est pas toujours bon pour nous." Il semblerait que Pepper soit devenu sérieusement arthritique. Ils ont attendu à l'hiver, puis au printemps, ils ont attendu jusqu'à hier. Pepper souffrait constamment. Il fallait l'aider à sortir. L'homme et sa femme ne pouvaient plus le voir souffrir. Alors ensemble, sa femme Ruth et lui, ils avaient pris la décision avec leur vétérinaire de "laisser partir Pepper".

Sa voix a craqué quand il a dit : "C'était le meilleur des chiens et aujourd'hui, c'est notre première journée seuls. Nous trouvons cela difficile." Ils ne voulaient pas un autre chien. Aucun chien ne pourrait remplacer Pepper, mais ils étaient curieux. "Avez-vous des chiots schnauzer? Des mâles? Des chiots schnauzer mâles poivre et sel?"

Je lui ai dit que nous avions en effet deux chiots schnauzer mâles, poivre et sel. "Vous en avez?" dit la vieille voix incrédule. Non pas qu'ils puissent jamais remplacer Pepper. De plus, "Ruth a un rendez-vous et nous ne pourrons donc pas venir ce matin". Nous avons raccroché après nous être dit au revoir.

Le magasin s'emplissait de gens et bientôt, l'image de Pepper et de sa famille aimante a été chassée par l'activité intense de servir la clientèle et de répondre aux besoins d'attention de nos pensionnaires.

Au milieu de l'avant-midi, nous étions toujours très occupés lorsque deux vieux messieurs sont entrés. J'ai reconnu un des hommes sur-le-champ. Sa figure, triste et hâlée, ressemblait à la voix que j'avais entendue plus tôt au téléphone.

Il se présenta. "Je suis Bill, dit-il. Ruth est allée à son rendez-vous." Il ajouta que son voisin et lui avaient décidé de faire un tour (55 kilomètres) et s'étaient "retrouvés ici par hasard". Une fois ici, ils se demandaient s'ils pouvaient juste jeter un coup d'œil aux chiots schnauzer.

Je leur ai apporté les deux chiots. Ils battaient de la queue et agitaient leurs corps rondelets en se poursuivant et en s'accrochant dans nos pieds. Ils avaient leur air "amène-moi à la maison" lorsque le voisin de Bill dit, prenant un des chiots : " Je me demande bien comment tu peux n'en prendre qu'un seul?". Il l'a remis par terre et nous avons continué à les regarder s'amuser.

Bill hésitait à en prendre un. Il a finalement succombé à celui qui s'était amoureusement étendu à ses pieds en mâchouillant ses lacets. Il l'a pris avec la tendresse et l'émerveillement d'un jeune papa prenant son premier-né et l'a serré contre lui.

Il a dit au chiot : "Vois-tu, je ne peux te ramener à la maison. Ruth nous jetterait probablement dehors tous les deux". Mais une fois dans ses bras, Bill ne pouvait se résoudre à déposer le petit chien par terre. Nous avons parlé de la température, de ses enfants, des nôtres, et finalement, comme dans toute conversation polie, il n'y avait plus rien à dire. Il fallait faire face à l'inévitable. Bill regardait attentivement les chiots en disant : "Ruth ne sera certainement pas d'accord. Non, elle ne sera pas très heureuse."

Nous observions Bill regarder les chiots tour à tour. Enfin en hochant la tête, il demanda avec un sourire: "Si j'apporte celui-ci à la maison et que Ruth nous mets dehors, auriez-vous une place dans une niche pour nous ce soir?" Sa décision prise, j'ai accompagné Bill et son chien au comptoir pendant qu'on retournait son petit frère à sa cage en attente d'une nouvelle chance d'être adopté.

Le petit frère n'était jamais resté seul et il nous a fait savoir très clairement qu'il n'appréciait pas son nouveau statut d'enfant unique. Au comptoir, Bill regardait le chiot qui montrait son déplaisir de rester seul et dit: "Il n'est pas bon d'être seul."

Bill a payé son achat et il est parti avec son voisin en tenant affectueusement le chiot dans ses bras. Nos sourires et nos félicitations les ont accompagnés à la porte.

Heureux, nous avons repris nos tâches quotidiennes en pensant à ce vieux couple qui apprécierait le nouveau chiot.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit. C'était Bill qui hochait la tête. "Nous étions en route et je n'ai tout simplement pas pu…", dit-il d'une voix gênée. "Il n'est pas bon de rester seul. Ruth fera une colère noire et il est certain que j'aurai besoin de votre niche ce soir, mais je prends le petit frère aussi. Il n'est pas bon de rester seul!"

La journée s'est terminée comme elle avait commencé. La téléphone sonna. C'était Bill et Ruth. Ils nous appelaient pour dire que Bill n'aurait pas besoin de la niche. Il ajouta: "Ruth adore les petits. J'ai pris la meilleure décision de ma vie, du moins par moi-même, quand j'ai décidé de les prendre tous les deux."

Le mois dernier, nous avons eu des nouvelles de Bill et des petits. La voix de Bill était joyeuse et souriante. "Les petits sont magnifiques et commencent à aimer les toasts et les œufs. Pepper a laissé un très grand vide. C'est pourquoi il en a fallu deux."

:D

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Libellule a écrit:
Voici une petite histoire tirée du livre "Bouillon de poulet pour l'âme de l'ami des bêtes".


C'est un livre que je connais car mon acupunctrice l'avait et j'avais toujours le temps de lire 2 ou 3 histoires avec mon traitement.

Il y a vraiment de belles histoires... :P

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Invité Libellul
crokette a écrit:
J'en veux d'autres!!!


Je vais venir en écrire d'autres, mais j'vais en choisir des moins longues Wink

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