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Qualité et rentabilité en élevage canin par Felicity Leith-Ross

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J'ai trouvé sur un forum cet article qui est très intéressant...

Citation :
Qualité et rentabilité en élevage canin par Felicity Leith-Ross

La notion de qualité est en fait éminemment variable suivant le type d’élevage considéré. Qu’en est-il donc pour un petit éleveur ? Que signifie la recherche de qualité dans son cas ? Comment concilier qualité et rentabilité lorsqu’on possède un petit élevage ? Enfin, quels sont les coûts de cette recherche de qualité ? Sont-ils supportables pour un petit éleveur ?

Permettez-moi tout d’abord de me présenter. Je possède un petit élevage de Labradors situé en Puisaye, dans l’Yonne. J’y Héberge en ce moment 4 mâles et 14 femelles, plus quelques jeunes espoirs. Cet élevage « paysager » a été conçu dans d’anciens bâtiments de ferme réhabilités entourant une cour. Les chiens peuvent s’ébattre dans 4 parcs de 1200 mètres carrés chacun. Mais, car le plaisir des yeux l’impose, pour ceux qui y vivent et ceux qui visitent, 1500 mètres carrés ont été aménagés en jardin d’agrément. Je suis avant tout anglaise ! Et n’est ce pas là le premier stade de la qualité : la qualité de l’environnement des chiens et la qualité de vie de l’éleveur, sans oublier la qualité esthétique de l’ensemble ? Après tout, élever est un art…….

La recherche de la qualité en élevage doit à mon sens, commencer par une connaissance génétique irréprochable de ses lignées. Je sélectionne mes femelles Labradors de mères en filles depuis 9 générations. Ces lignées typique de l’élevage « Tintagel Winds » et qui sont ma carte de visite, sont enrichies par l’apport régulier de sang nouveau grâce à des étalons acquis tous les 2 ou 3 ans après une recherche minutieuse, difficile et parfois coûteuse car les mâles sont achetés presque adultes ou même adultes, et les meilleurs ne sont pas souvent à vendre, donc ils sont finalement cédés à regret et donc à un prix exorbitant (80 000 FF en 1997 pour un chien de 22 mois).

La santé génétique du cheptel est un préalable indispensable si on vise le haut de gamme. Tous les chiens sont radiographiés à Concarneau ‘ à 660 kilomètres de chez moi) et les radios des hanches sot non seulement expertisées par le lecteur officiel du Club de race français mais également et en premier lieu par la BVA à Londres. (Deux précautions valent mieux qu’une). Les tares oculaires éventuelles sont dépistées annuellement. Mais je ne me contente pas de ces examens obligatoires. J’étudie en permanence chez mes chiens leur caractère, leur morphologie, et, ce qui est essentiel pour les retrievers leur aptitude naturelle au travail. Donc la qualité, c’est aussi de penser en permanence à la race et à ses propres chiens sans complaisance le jour comme la nuit, et finalement de pas considérer ceci comme un travail ni comme son gagne pain mais à la fois comme un investissement et un enrichissement personnels qui vous impliquent en totalité.

En ce qui concerne la qualité phénotypique, « il appartient à une élite en France de sauvegarder la qualité ». Cette phrase appliquée aux meilleurs ouvriers de France s’applique aussi à l’éleveur. Etre élitiste en France c’est avoir de bons et beaux chiens. L’élevage « Tintagels Winds » mon élevage a par exemple en 22 ans consécutifs de championnats de France, et dans une race à forte concurrence été primé par Le CAC/CACIB ou la réserve de CAC/CACIB tous les ans sauf deux ans (cela fait 20 championnats réussis). Alors la qualité c’est aussi malheureusement susciter des jalousies….

En ce qui concerne la qualité sanitaire et l’environnement, je peux être fière de mon élevage et de sa tenue. Aussi j’y fais régner une propreté rigoureuse qui nécessite une hygiène quotidienne scrupuleuse. Cela coûte cher car je suis contrainte d’employer un personnel qualifié qui, pour une vingtaine de chiens effectue la même quantité de travail que pour 50 chiens ou plus dans une autre structure. Les locaux de mon élevage ont été conçus pour être clairs, spacieux et aérés, ce qui a coûté cher au départ. Je n’ai pas bâti cet élevage à l’économie. Les chiens s’ébattent toute la journée dans des parcs ou sont promenés trois fois par jour sur les sentiers autour de l’élevage. Et bien sûr, les autres bêtes, parasites et virus dont détruits par une prophylaxie très rigoureuse.
Pour la qualité comportementale, il me faut procéder à un choix minutieux des adultes mis à la reproduction. La socialisation précoce des chiots est simple : je n’ai pas beaucoup de portées, elles naissent à la maison et mes chiots passent leurs quatre premières semaines dans la cuisine entre les odeurs d’Apple Pie et les bruits ordinaires de la vie. Ensuite dans la nurserie les chiots bénéficient de jeux éducatifs, de la radio mais ils sont également tous manipulés quotidiennement à l’occasion des soins qui leur sont prodigués.

Comment en arriver là et se donner les moyens de la qualité ?

Déjà pourquoi suis-je devenue éleveur alors que je rêvais d’être grand reporteur. Il s’agit sans doute d’une série de circonstances et du hasard.
Je suis tombée amoureuse de mon premier Labrador à l’âge de 12 ans. Cela fait 45 années de passion cette année.

Si l’on connaît Felicity LEITH Ross dans le monde du Labrador, on méconnaît sans doute à tort mon second mari qui m’a permis de disposer au démarrage d’une latitude financière initiale. Etais-je à l’époque une Bo-Bo ? (bourgeoise bohême). Toujours est-il que j’ai pu à l’abri des risques financiers et du stress de fin de mois, me concentrer sur la sélection initiale de mes lignées. Plus tard au moment du notre rupture, la suite fut facilitée par la cession de plusieurs chiots femelles sous contrat d’élevage à des particuliers, ce qui me permettait d’évaluer à grande échelle la qualité des chiots nés après différents mariages, malgré la petite taille de mon élevage, et donc de sélectionner sévèrement en fonction de l’orientation désirée.

La conjoncture de l’époque m’a il faut l’avouer aidée également. Le Labrador a grandi dans l’estime du public mais le contrecoup de cet engouement a été la prolifération d’élevages bas de gamme.

L’argent est le nerf de la guerre. Dans un élevage haut de gamme, l’investissement est prioritaire. Il me faut une voiture puissante et spacieuse car je fais 85 000 kilomètres par an. Le vétérinaire et le dresseur m’adorent car je suis vraiment une de leur très bonne cliente.
Les nuits blanches de mise bas, les journées qui commencent dans la nuit et les nuits sans sommeil au lever du jour….
D’autre part il faut supporter la jalousie et la médisance ce que je faisais très bien jusqu’à une période récente mais que je tolère de moins en moins. Décrivons par exemple les coups de téléphone anonymes avec menaces de mort, les insultes sur les rings, les blocages de dossier à la SCC, les procès divers……Vous avez envie de devenir éleveur, vous ? Il faut avoir une passion absolue, de la rigueur et du courage et surtout une solide idée de la raison d’être de sa vie.

La rentabilité doit-elle en fait être un objectif ? Je pense que non. Le capital de l’élevage est génétique et non pécuniaire, le but étant d’améliorer la race.

Si la recherche de la qualité dans un monde du chien parfois décourageant donne souvent le sentiment de prêcher dans le désert, elle génère tant de joies intenses lorsque le but est atteint que l’on en oublie tout le reste.

Je regrette que des familles françaises trouvent normal de dépenser 12000 F pour une semaine aux sports d’hiver mais rechignent à l’idée d’investir la moitié de cette somme pour 13 ans de bonheur avec un chien de qualité.

Je regrette que le terme « éleveur de chiens » en France évoque pour la majorité de la population l’image d’un magouilleur exploitant honteusement des chiennes dans des conditions sordides. J’ai appris à ne pas dire que je suis éleveur.

2001 Société Francophone de Cynotechnie
SON SITE INTERNET : http://www.twlabradors.com/


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Tu veux que l'on ouvre un débat là dessus Nadège?

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Superbe article.
Merci Sylvianne.
Il faudrait que tous les éleveurs lise cet article, ça fait tellement de bien d'être compris.

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Invité
Voila comment je conçois l'élevage, la passion de la race que l'on a choisi, choisir ses lignées, faire les mariages qui nous semble interressant et tout ce qu'elle dit waooou je pense comme elle ça fait du bien de lire ça, merçi de nous faire partager Sylviane

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Invité

Juju tu peux pas savoir comme c'est vrai mais toi tu le sait aussi bisou

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Sheltie a écrit:
Tu veux que l'on ouvre un débat là dessus Nadège?

yesss y'a tellement de choses a dire bravo

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Comme tu veux Nad, pas de soucis.

J'ai beaucoup aimé ce que dit Félicity, elle a eu beaucoup de chance de n'avoir pas à penser à l'argent, car c'est quand même ce qui bloque la plupart d'entre nous... Il y a quelques années j'avais vu un reportage sur son élevage, j'avais beaucoup aimé aussi.

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Invité
ok, je ferme ce post et je balance le texte en nouveau débat.

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