Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Max|mum-leterrarium

Améliorer l’habitat de la salamandre

Messages recommandés



Même si Belhade signifie la « vallée large » (« vath lada » en gascon), on a plutôt l'impression que la Petite Leyre, en contrebas de l'église, est assez étroite. Sans doute parce que cette zone possède une pente raide entaillée dans l'argile. La fraîcheur y est manifeste, l'eau suinte et les « queues-de-renard » (prêles ou equisetum arvense pour les botanistes), y abondent. Le petit filet qui s'écoule de la fontaine Sainte-Anne y contribue. Et, ô surprise, cette eau bénéfique pour la lactation (les nourrices y viennent notamment fin juillet pour la fête locale) a miraculeusement protégé une espèce pourtant jugée absente de la Haute-Lande par les publications scientifiques récentes : la salamandre.

« En effet, se réjouit Laurent Dégrave, technicien rivière au Parc naturel régional des Landes de Gascogne, le petit amphibien, souvent jaune et noir, a été repéré dans quelques ornières au pied du talus. Pourquoi ne pas améliorer un peu son habitat à la faveur des petits travaux d'aménagement ? »

Matériaux locaux

Cet aménagement tout en douceur a justement été proposé par Jean Lamaison, adjoint au maire, qui a été suivi par le conseil municipal du petit village. Appartenant au Parc naturel régional des Landes de Gascogne, la commune - à la tête de laquelle se trouve Jean-Marie Guilhemsans - a compris que valoriser ce site romantique et paisible ne pouvait que lui être bénéfique. D'autant que promeneurs du dimanche ou pêcheurs à la mouche fréquentent déjà les parages. Dès lors, il a été décidé de tracer une boucle de promenade.

Les travaux ont été confiés à une classe de Première, option « gestion des milieux naturels et de la faune », du lycée professionnel agricole forestier de Sabres (1). Avec leur professeur, Virginie Storiolo, ingénieure en foresterie de formation, vingt-quatre élèves, dont sept jeunes filles, ont donc passé une semaine pour un chantier-école écologique conforme à leur programme de formation sur trois ans. Se destinant à des emplois dans l'environnement (communes, collectivités locales, fédérations de chasse ou de pêche, réserves naturelles), ils ont donc pu mettre en pratique leur jeune savoir-faire.

Avec un peu de sueur et, fatalement, quelques coups de tronçonneuse pour dégager certains endroits, ont été ainsi exclusivement utilisés les matériaux locaux : bois de robinier (le bien connu « faux acacia », si dur et résistant à la putréfaction), souples branches de saules ou bambous envahissants pouvant être tressés en plessis pour sécuriser un passage ou éviter un glissement de terrain. Afin de conforter l'habitat des braves et surprenantes salamandres, deux petites mares circulaires ont également été aménagées : l'eau de la fontaine Sainte-Anne y est récupérée avant d'aller rejoindre la Petite Leyre. Et, plutôt que de finir dans la cheminée « comme du bois de caisse, amère destinée », un magnifique tronc de chêne a été artistiquement évidé pour servir de banc de repos. Et quelques mètres plus bas coule la rivière. Tranquille.

Jean-Jacques Fénié

(1) Le lycée de Sabres a un partenariat avec le PNRLG qui le conduit à intervenir sur quelques lieux naturels particuliers pour réhabilitation ou entretien. C'est le cas de la prairie du Passet à Richet (Pissos) où les élèves interviendront prochainement.

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...