Signaux d'Apaisement .... Illustration

[jumalouet 0]

Ces 2 photos sont très intéressantes. Merci à Vertragi de les avoir postées.
Elles illustrent à la perfection l'usage que font nos chiens des signaux d'apaisement.

Sur la première photo, on remarque le petit bout de langue sorti : le chien se lèche le bout du museau.
Sur la deuxième, toute sa posture indique que la situation est inconfortable pour lui : corps ramassé, tête baissée.
Si ses oreilles étaient visibles, on pourrait très certainement constater qu'elles sont portées basses.

Bon, d'accord. Et alors ?
Ces signaux que le chien utilise (il aurait pu tout aussi bien en "choisir" d'autres) font partie d'un vaste répertoire qu'il va utiliser pour apaiser l'inconfort ressenti face à une situation totalement incompréhensible pour lui. Et aussi de tenter de nous le faire savoir.
Le problème, c'est que les ¾ du temps, nous ne sommes pas capables de les déceler, parce que nous ignorons totalement (et en toute bonne foi) que ces signaux peuvent avoir un sens.
Ou bien parce qu'on ne les remarque pas, tant ils sont peu visibles et souvent même très fugaces.

Mais pourquoi est-il si mal à l'aise ?
Voici quelques explications possibles :
1 - Il y a des chances que ces photos aient été faites en studio, milieu artificiel s'il en est et dans lequel le chien n'a pas de repères connus (donc rassurants);
2 - On lui a mis sur le dos un « déguisement » qui lui non plus n'est pas naturel et que le chien vit comme une contrainte (tout comme un manteau s'il n'y a pas été habitué)
3 - Une personne, le photographe en l'occurrence, tient devant son visage (qui du coup se trouve partiellement caché) un gros objet noir, qui fait du bruit, qui lance peut-être des flashes, et qui est braqué sur lui. Tout ceci est finalement assez "menaçant", en tous cas très inquiétant.

On pourrait avancer d'autres hypothèses, à condition de connaître le contexte dans lequel ces photos ont été prises, ce qui n'est pas le cas.
Ce brave chien essaie donc de se rassurer lui-même en même temps qu'il lance un appel au secours, disant à peu près ceci :
« Sortez-moi de là, s'il vous plaît ... »

Ah bon ? Pourtant, il n'est pas maltraité !
Eh bien, posons-nous honnêtement la question. Si ce n'est pas de la maltraitance physique à proprement parler, tout dans l'attitude de ce joli whippet montre que ce n'est pas la recherche de son bien-être qui était visée.
Il a été propulsé (sans doute avec les meilleures intentions du monde) dans un monde qui lui est totalement étranger, dans lequel il ne peut pas trouver sa place (et pour cause), qui ne peut donc pas comprendre ce qu'on attend de lui, encore moins ce qu'il fait là.

Cela devrait nous faire réfléchir à ce que nous demandons parfois d'anodin à nos chiens.
Anodin pour nous .... certainement.
Mais .... pour eux ?

[Nicole Albert 0]

bien intéressant ton commentaire

merci Jumalouet de nous informer ...

au 1er abord ces photos pourraient faire rire (n'est-ce pas le but d'une telle mise en scène ?

mais en observant bien ... quelle incompréhension dans leur regard

[jumalouet 0]

Tu as raison, ces photos sont censées faire rire, je n'ai jamais douté du contraire.
Mais, quand on connaît la réalité des choses, on rit ..... jaune

C'est l'un des aspects intéressants de notre métier, agir en amont des problèmes. essayer d'amener les gens à changer leur regard sur leurs animaux.
C'est passionnant .... et ingrat parfois parce que tordre le cou à des certitudes bien ancrées ne nous attire pas que des amitiés.
Nous sommes des empêcheurs de tourner en rond pour certains ("professionnels" du chien notamment) et ça, ils n'aiment pas du tout !

[Merlin111 1]

Bravo et merci pour l'ouverture de ce post Jumalouet
Et merci à Vertragi d'avoir posté ces photos

[Merlin111 1]

Il y avait une troisième photo sur le lien de Vertragi

[Nicole Albert 0]

je te comprends ...

passionnant ... et ingrat ...

j'aime ces 2 attributs 'antinomiques' mis côte à côte s'appliquant souvent à des
situations ou des états particuliers

comme l'enseignement qui peut s'avérer à la fois ' passionnant et ingrat'

[Anne011 0]

Je pense qu'il y a plein de choses qui sont passionnantes et ingrates, passionnantes pour ceux qui les font et ingrates car ils ne sont pas compris par les autres.Je vis avec pas mal de chiens et c'est ma passion, mais je dois régulièrement subir des critiques et pas que de personnes qui ne connaissent pas les chiens !

[Kathmandou 0]

Le déguisement dont on a affublé ce pauvre whippet est horrible et, même sans ton commentaire Jumalouet, on perçoit aisément le malaise du chien, un malaise contagieux...

[Nômu 0]

Affublez le chien du même déguisement (qui s'apparente à un pyjama, ça existe pour whippet) dans son foyer en faisant prendre la photo par son/sa propriétaire et son comportement sera sans aucun doute bien moins stressé (je reprends les trois hypothèses de jumalaouet).

Je pense intuitivement que toute expérience inhabituelle a un impact déstabilisateur sur le chien (a fortiori un lévrier). Plus le nombre facteurs inhabituel (lieu, individus, comportements, sensasions physiques) de cette expérience sont nombreux, plus le chien est déstabilisé et plus son référent doit s'appliquer à le mettre en condition (en douceur et progressivement il va de soi) pour l'affronter (l'expérience).

L'autre solution étant évidement de renoncer à confronter le chien à l'expérience en question.

L'invitation du jumalaouet à investiguer le point de vue du chien pourrait amener à conclure que cette dernière solution est la bonne.

Cependant, ce serait verser dans l'autre extrême : soustraire le chien à toute expérience inhabituelle se résume au final à de la privation sensorielle, qui n'est ni plus ni moins qu'une forme de torture (utisée par les régimes totalitaires du monde entier).

Je crois qu'il faut aborder le problème sous un jour dual et surtout mutuel : je veux confronter mon chien à une expérience inhabituelle et donc lui demander des efforts : je dois faire moi aussi des efforts.

Le premier de ces efforts étant de rendre admissible l'expérience pour le chien et à l'y faire adhérer (a fortiori avec un lévrier, de qui on obtient pour ainsi dire rien s'il n'est pas d'accord).

Quelque part, le problème est finalement le même que sur le plan humain : on prefère souvent considerer les gens comme on voudrait qu'ils soient, et non comme ils sont réellement.

Je sens bien que mon discours est abscons, mais le sujet me tient à coeur, dans la mesure où j'ai eu l'occasion de vivre des expériences inhabituelles avec mes chiens, tout en ayant la satisfaction d'avoir pu les surmonter avec un plaisir partagé.

[jumalouet 0]

Nômu a écrit:

Affublez le chien du même déguisement (qui s'apparente à un pyjama, ça existe pour whippet) dans son foyer en faisant prendre la photo par son/sa propriétaire et son comportement sera sans aucun doute bien moins stressé (je reprends les trois hypothèses de jumalaouet).

Je pense intuitivement que toute expérience inhabituelle a un impact déstabilisateur sur le chien (a fortiori un lévrier). Plus le nombre facteurs inhabituel (lieu, individus, comportements, sensasions physiques) de cette expérience sont nombreux, plus le chien est déstabilisé et plus son référent doit s'appliquer à le mettre en condition (en douceur et progressivement il va de soi) pour l'affronter (l'expérience).

L'autre solution étant évidement de renoncer à confronter le chien à l'expérience en question.

L'invitation du jumalaouet à investiguer le point de vue du chien pourrait amener à conclure que cette dernière solution est la bonne.

Cependant, ce serait verser dans l'autre extrême : soustraire le chien à toute expérience inhabituelle se résume au final à de la privation sensorielle, qui n'est ni plus ni moins qu'une forme de torture (utisée par les régimes totalitaires du monde entier).

Je crois qu'il faut aborder le problème sous un jour dual et surtout mutuel : je veux confronter mon chien à une expérience inhabituelle et donc lui demander des efforts : je dois faire moi aussi des efforts.

Le premier de ces efforts étant de rendre admissible l'expérience pour le chien et à l'y faire adhérer (a fortiori avec un lévrier, de qui on obtient pour ainsi dire rien s'il n'est pas d'accord).

Je sens bien que mon discours est abscons, mais le sujet me tient à coeur, dans la mesure où j'ai eu l'occasion de vivre des expériences inhabituelles avec mes chiens, tout en ayant la satisfaction d'avoir pu les surmonter avec un plaisir partagé.

Pardon pour la contradiciton, mais ces raisonnements sont des raisonnements d'humain.
Dans leur milieu naturel, les chiens ne s'obligent à rien, ils ont pour seule préoccupation leur survie et la cohésion du groupe. Le reste, c'est nous qui l'inventons.

Malgré eux, nous immergeons nos animaux dans un univers très éloigné du leur, ce qui les oblige (et ils le font à la perfection) à se couler dans notre "moule". Ce qui, pour une bonne cohabitation, est nécessaire, bien sûr, mais est déjà beaucoup.
Sommes-nous pour autant autorisés à leur en demander plus ? Pour quoi faire ?

Une petite question à nous poser dans certaines circonstances : ce que je demande à mon chien serait-il nécessaire (vital) pour sa survie ou son bien-être à l'état naturel ?

[boujilan 0]

Nômu, quelles expériences as-tu fait vivre à tes salukis ?

Je me souviens de tes superbes photos de tes salukis en montagne. As-tu d'autres reportages de ce genre ???

Jumalouet, je suis tout à fait d'accord avec toi. Jamais je ne voudrais faire cette photo avec un de mes chiens, même pour rire !! Un chapeau, des lunettes sur le nez, quelques petits accessoires du genre qu'ils tolèrent quelques instants pour nous faire plaisir, soit, mais là !!

Mais, si Nômu parle des situations inhabituelles comme celles que j'ai pu voir en photos, elles étaient très loin de cette photo si dessus, et devaient être magnifiques à vivre avec ses chiens.

[jumalouet 0]

Nômu, tu voudrais bien nous en dire un peu plus ?

[alys 0]

Ces photos me font mal pour lui....

[Merlin111 1]

oui je trouve aussi