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Merlin111

Le coeur cousu - Carole Martinez, (Folio)

Messages recommandés

Offert par Cépécat pendant notre voyage de décembre, je ne peux m'empêcher de m'y plonger dès que
j'ai un instant
Ce livre est un ravissement pour l'esprit et le coeur,
Admirablement bien écrit, un poème à lui tout seul, une histoire bien ficelée
un petit régal a savourer lentement pour bien s'imprégner de l'ambiance

Merci pour cette belle découverte Cépécat

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De quoi parle Le coeur cousu ?

C'est une mini-saga familiale, sur trois générations. Au fin fond de l'Andalousie, dans un village perdu dans la montagne au milieu des oliviers de la famille Heredia, les femmes de la famille de Frasquita se transmettent une boîte mystérieuse et des incantations venues du fond des âges. La boîte révèle un don, qui marquera celle qui le reçoit. De la poésie, une ambiance qui mêle surnaturel et histoires de village, dureté du pays et force des sentiments. Frasquita, mariée au charron du village, José Carasco, dont les enfants sont plus extraordinaires les uns que les autres et dont le destin sera lié à un combat de coq, est le personnage central du roman. L'histoire est racontée par sa dernière fille: Soledad.

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J'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai lu quasiment d'une traite. On y retrouve des traits communs avec certains romans ou pièces de la littérature espagnole ou sud-américaine (sans comparer, j'ai pensé à Federico Garcia Lorca mais aussi à Gabriel Garcia Marquez ou Isabel Allende) : poids du destin, permanence de la tragédie, paysages brulés de soleil ou mangés de froid qui durcissent les âmes, présence du surnaturel. L'écriture est forte, pleine de couleur (on verrait presque les robes de Frasquita s'animer devant nos yeux). Il ne faut pas chercher la logique dans certaines scènes qui ne s'expliquent que par la magie ou une intervention divine, mais si on accepte ça, il n'y a plus qu'à se laisser emporter dans le sillage des Carasco. La vie asphyxiante dans le village, dès que l'on sort des sentiers battus, est aussi un point intéressant du livre.

article de biblioblog

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Une succession de contes, de fables... où la frontière entre le réel et l'imaginaire est aussi fine de la plus fine des soies.

Mon nom est Soledad.
Je suis née, dans ce pays où les corps sèchent, avec des bras morts incapables d'enlacer et de grandes mains inutiles.
Ma mère a avalé tant de sable, avant de trouver un mur derrière lequel accoucher, qu'il m'est passé dans le sang.
Ma peau masque un long sablier impuissant à se tarir. Nue sous le soleil peut-être verrait-on par transparence l'écoulement sableux qui me traverse.
LA TRAVERSÉE
Il faudra bien que tout ce sable retourne un jour au désert.

À ma naissance, ma mère a lu ma solitude à venir.
Ni donner, ni recevoir, je ne saurais pas, jamais. C'était inscrit, dans la paume de mes mains, dans mon refus obstiné de respirer, de m'ouvrir à l'air vicié du dehors, dans cette volonté de résister au monde qui cherchait à s'engouffrer par tous mes trous, furetant autour de moi comme un jeune chien.
L'air est entré malgré moi et j'ai hurlé.

Jusque-là, rien n'était parvenu à ralentir la marche de ma mère. Rien n'était venu à bout de son entêtement de femme jouée. Jouée et perdue. Rien, ni la fatigue, ni la mer, ni les sables.
Personne ne nous dira jamais combien de temps aura duré notre traversée, combien de nuits ces enfants qui suivaient leur mère ont dû dormir en marchant!
J'ai poussé sans qu'elle y prît garde, accrochée à ses entrailles, pour ne pas partir avec toute cette eau qu'elle perdait sur les chemins. J'ai lutté pour être du voyage et ne pas l'interrompre.

La vieille Mauresque qui a arrêté ma mère en lui touchant le ventre, celle qui a murmuré "Ahabpsi!" comme on élève un mur, et qui, armée d'une main et d'une parole, s'est dressée seule face à la volonté furieuse de cette femme grosse d'une enfant arrivée à terme depuis longtemps déjà et qui voulait poursuivre sa route et qui voulait marcher encore, bien qu'elle eût déjà marché plus qu'il n'était possible et qu'elle se sentît incapable de marcher davantage, la vieille Arabe aux mains rousses de henné plus fortes que le désert, celle qui est devenue pour nous le bout du monde, la fin du voyage, l'abri, cette femme a lu, elle aussi, ma solitude dans mes paumes, elle qui ne savait pas lire.

Son regard est entré d'un coup dans les viscères de ma mère et ses mains sont venues m'y chercher. Elle m'a cueillie au fond de la chair où j'étais terrée, au fond de cette chair qui m'avait oubliée pour continuer de marcher, et, après m'en avoir libérée, elle a senti que mes mains ne me serviraient de rien, que j'y avais comme renoncé en naissant.

Sans se comprendre, elles m'ont donné, chacune dans sa langue, le même prénom. "Soledad" a dit ma mère sans même me regarder. Et la vieille en écho lui a répondu "Wahida".

Et aucune de ces deux femmes ne savait lire.

Ma soeur aînée, Anita, s'est longtemps refusée à l'évidence inscrite dans mes mains, inscrite dans mon nom. Et elle a attendu. Elle a attendu qu'un homme me débaptise et que mes doigts s'attendrissent.

Je me souviens d'un temps où les jeunes gens du quartier Marabout traînaient autour de chez nous dans l'espoir de me voir passer.
Nonchalamment adossés aux maisons, seuls ou parfois en groupes, ils me guettaient dans les ruelles et se taisaient à mon approche.
Je n'étais pas vraiment belle, du moins pas comme ma soeur Clara l'était, mais j'avais, paraît-il, une grâce singulière qui les clouait aux murs.
Mes soeurs me répétaient en riant les confidences des jeunes gens qui les suppliaient de plaider leur cause, ce qu'elles faisaient avec un brin de dérision, me décrivant les ridicules symptômes de leur amour, leurs bégaiements, leurs regards mous. Et nous riions.
Mais moi, je songeais à leur membre dressé, soudain à l'étroit dans leur culotte, et j'oscillais entre rire et dégoût.
J'avais le choix, je n'avais pas de père pour m'imposer un mariage. Seule Anita, l'aînée, aurait pu exercer son autorité sur moi.
Elle ne l'a jamais fait.

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Je viens de découvrir le visage de l'auteur
C'est amusant car je l'avais complètement imaginée comme cela

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Que d'émotion déjà à seulement lire ce passage du livre.... Merci Merlin de nous le faire connaître. Je vais me le procurer, c'est sûr.
Je ne viens pas trop souvent... et le regrette à chaque fois. Toutes ces illustrations sont un bonheur pour les yeux... "mais d'où viennent-elles?" me dis-je. C'est tellement beau! Et quelle richesse... tellement de thèmes! C'est un trésor Vive Nous ... même les smileys me font !.. et j'aime tellement rit très fort
Merlin et Pascal....
Bonne journée et week-end à tous.
Allez.. vous envoie du soleil!!! bon soleil .. ça vous changera un peu...

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s'il y a un seul livre a acheter cette année c'est celui la
je me réjouis d'avoir le prochain
Merci Luceranne toutes les illustrations sont de moi

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"toutes les illustrations sont de moi"
Et bien.. suis : bouche ouverte! et yeux exorbités! content
Quel talent, et.. quelle chance d'avoir un/des outils pour .. pour .. comment dire : "Etre", et "le dire".
Oui, c'est ça je crois... on n'a pas toujours les outils nécessaires pour ce faire. Comme le dessin, l'écriture, la sculpture ... les plus connus etc... Non, pas toujours évident de "s"extirper" de soi.
Beaucoup de maux je pense, viennent du fait de ne pas avoir les mots, ou tout au moins, la possibilité de les écrire... de les dire.
Ecrire, oui... mais encore faut-il en posséder une variété conséquente, pour ne pas lasser.
Je suis très admirative de certains qui ont ce don, car c'en est un à mon sens, que de pouvoir s'exprimer, de quelque manière que ce soit.
Dans des moments, que l'on ne choisit pas souvent (tristes et/ou dramatiques d'ailleurs..) on "crée".. comme avec de l'argile, quelque chose qui "sort" de nous.
Un jour de souffrance et de colère j'ai écrit "pour" le Galgo espagnol, pour lui rendre hommage, un poème. Certains l'ont lu et m'ont dit qu'il était beau... j'y ai mis toute ma tendresse pour ces lévriers, mais ma colère aussi envers les galgueros.
Y a-t-il un endroit où "poster" .. j'ai cherché.. mais pas trouvé, oupss!


[b]

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oui j'espère bien que Tu va nous le poster
Peut être dans la partie réservée aux Galgos ?

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Luceranne a écrit:
effrayé

Oupsss!... j'ai fais quoi là!... comment effacer le doublon, svp?


voilou

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Luceranne a écrit:
"toutes les illustrations sont de moi"
Et bien.. suis : bouche ouverte! et yeux exorbités! content
Quel talent, et.. quelle chance d'avoir un/des outils pour .. pour .. comment dire : "Etre", et "le dire".
Oui, c'est ça je crois... on n'a pas toujours les outils nécessaires pour ce faire. Comme le dessin, l'écriture, la sculpture ... les plus connus etc... Non, pas toujours évident de "s"extirper" de soi.
Beaucoup de maux je pense, viennent du fait de ne pas avoir les mots, ou tout au moins, la possibilité de les écrire... de les dire.
Ecrire, oui... mais encore faut-il en posséder une variété conséquente, pour ne pas lasser.
Je suis très admirative de certains qui ont ce don, car c'en est un à mon sens, que de pouvoir s'exprimer, de quelque manière que ce soit.
Dans des moments, que l'on ne choisit pas souvent (tristes et/ou dramatiques d'ailleurs..) on "crée".. comme avec de l'argile, quelque chose qui "sort" de nous.
Un jour de souffrance et de colère j'ai écrit "pour" le Galgo espagnol, pour lui rendre hommage, un poème. Certains l'ont lu et m'ont dit qu'il était beau... j'y ai mis toute ma tendresse pour ces lévriers, mais ma colère aussi envers les galgueros.
Y a-t-il un endroit où "poster" .. j'ai cherché.. mais pas trouvé, oupss!


[b]

Merci tout pleinMerci tout pleinMerci tout plein
c'est ma petite récréation en fait. J'ai tout appris toute seule et je travaille avec photofiltre dans sa version gratuite.
C'est vrai que les émotions fortes nous font souvent sortir des choses puissantes, des textes, des créations, le moment d'une vie. Parfois il suffit d'un tout petit rien et la machine est en route. J'ai des facilités en écriture aussi, mais maintenant bien moins le temps de pouvoir m'y adonner.

J'aimerais bien approcher d'autres arts : la peinture, la sculpture, la gravure sur verre (j'ai déja essayé mais je ne vois pas clair assez)... enfin cela viendra en son temps.
Ah oui, j'ai fait beaucoup de compositions florales aussi. J'ai approché l'Ikébana aussi

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Tu es une "Riche" personne Merlin... et le deviennent sûrement ceux qui te côtoient.
(C'est Kathmandou, que j'apprécie, qui m'avais parlé de toi.)
Il faut aussi très bien maîtriser l'informatique (m'y suis mise tard...) ce que tu sembles faire sans problème... et qui est loin.. très loin d'être mon cas! youpierit assez fort Puis, à.. presque 70 balaies.. l'imprimante perso est assez... "farceuse", on va dire. j\'ai pas tout comprj\'attends moi!ooops la bourde
et pour ce qui est de l'ordi... souvent... c'est pas l'envie qui manque...

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bof, riche je ne sais pas... je trouve que finalement je ne fait pas grand chose, bien que je soit débordée régulièrement disons que je prend du temps pour faire des choses que j'aime

Je n'aime pas la monotonie et j'ai besoin d'avoir plusieurs casquettes, toutes très différentes les unes des autres mais qui au final se rejoignent toutes

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"disons que je prend du temps pour faire des choses que j'aime"
bravo
C'est ce que je veux, à présent, m'employer à faire..... je me rends compte que c'est... Vital, en fait.
Serait temps que je le réalise... .. mais : mieux vaut tard... blablabla...

Voilà, j'ai "posté".. chez les Galgos.

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que voilà un post intéressant ...

rencontre et dialogue de 2 personnes d'une "grande profondeur" autour d'un livre

Merci tout plein Merlin de me faire découvrir cette auteure

Merci tout plein Luceranne d'être intervenue avec cette spontanéité

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:fl bleu: Merci à toi Nicole... et

Ici, ce dimanche, en Provence : mais on ne se plaint pas,
nous sommes quand même des privilégiés côté météo.

Egalement à tous! Bon dimanche Salut

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Salut Luceranne

tu dois absolument découvrir ce post

Lévriers on the world / Sur la ligne du temps / au fil des jours

il y a un nouveau post quotidien où l'on peut échanger ...

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j\'ai pas tout comprsuspect Je ne vois pas : Sur la ligne du temps ... désespéré
Suis un tit peu Blondinette ... rit très fort pour m'y retrouver ooooops

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Je l'avais lu aussi et je partage entièrement l'avis de Merlin, à lire en ce moment de grisaille pour se réchauffer le coeur. Je ne lis pas la littérature espagnole donc j'ai lu ce livre comme une parenthèse à part au coeur de la littérature, un moment magique qui font qu'il est entré dans ma bibliothèque personnelle.

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Perso, actuellement, je lis les livres d'Alexandre Jollien.
Cette "Belle Personne", s'il en est, m'inspire respect et admiration.
Quel Bonheur que de le lire!
Je vous les recommandent.

# Eloge de la faiblesse
# Le métier d’homme

...viendront ensuite :
# La construction de soi
# Le philosophe nu
# La philosophie de la joie
# Petit traité de l’abandon


J'ai aussi en attente : "Comment peut-on être Zen" ... de Jacques Castermane, qui je pense va me plaire aussi.

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phébée a écrit:
Je l'avais lu aussi et je partage entièrement l'avis de Merlin, à lire en ce moment de grisaille pour se réchauffer le coeur. Je ne lis pas la littérature espagnole donc j'ai lu ce livre comme une parenthèse à part au coeur de la littérature, un moment magique qui font qu'il est entré dans ma bibliothèque personnelle.


Carole Martinez est française, j'ai lu "Du domaine des murmures" qui avait eu le prix des lycéens l'année dernière. C'est une histoire de "Sainte" au Moyen-Age.

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ooops la bourdeooops la bourdeooops la bourde

Je n'avais pô vu que dans ces "bandeaux" (bleu foncé sur mon ordi)... étaient noté des "titres" (en noir) sorry
Moi aller cheval ophtalmo...

vive toi Merlinette Merci tout plein

à Toulemonde

Je m'en vais sur La ligne du temps.

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Salut Merlin

et si de 2 ... on n'en faisait qu'1

Luceranne a donné sur ce post plein d'idées de lecture ...

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