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Kathmandou

Leishmaniose : mise à jour des connaissances

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Je vous mets des extraits d'une conférence sur la leishmaniose trouvée ici :
http://www.cliniqueveterinairecalvisson.com/article-veterinaire-41-12-la-leishmaniose

Les connaissances sur la maladie ont évoluées, ça vaut le coup de faire le point.

Maladie régionale par excellence, la leishmaniose canine est due à des protozoaires flagellés, appartenant au genre Leishmania (L. infantum dans le sud de la France), et transmis par piqûre d'un petit moucheron : le phlébotome. Les leishmanies ont été décrites pour la première fois en France à Marseille, en 1913 chez le chien, et en 1922 chez l'Homme.
Une maladie présente depuis aussi longtemps dans la région suscite bien sûr bon nombre de questions… et aussi quelques fantasmes. Nous avons donc choisi de faire figurer ici un article très détaillé, compte-rendu actualisé et à peine modifié d'une conférence que nous avons présentée il y a quelques années, dans une formation en médecine interne vétérinaire. Nous espérons que ce texte apportera des réponses aux multiples questions et idées reçues suscitées par la leishmaniose. Ceux qui souhaitent une information plus synthétique pourront se concentrer sur la répartition de la maladie au niveau local, les symptômes, le traitement, et surtout la prévention (répulsifs et vaccin).

LE PARASITE
Il existe un très grand nombre d'espèces de leishmanies à travers le monde (L. tropica, L. major, L. infantum, L. donovani…), et un grand polymorphisme à l'intérieur de ces espèces : 712 souches de Leishmania infantum ont été décrites, uniquement dans le sud de la France !


 
Photo de gauche : très nombreuses leishmanies à l'intérieur de macrophages (ponction de moelle osseuse de chien). Photo de droite : gros plan sur les leishmanies : minuscules organismes en forme de navette, contenant deux inclusions (un noyau et un kinétoplaste).

Les leishmanies vivent à l'intérieur de certaines cellules (macrophages) de leur hôte (chien, humain…), où elles survivent en développant différents mécanismes de protection, et où elles se multiplient. Lors du repas sanguin du phlébotome, les leishmanies sont aspirées, et se retrouvent dans l'intestin de l'insecte. S'il ne s'agit pas du moucheron approprié, les parasites seront éliminés par l'insecte. En 4 à 20 jours selon la température, (optimum à 25°C, cycle impossible à 0 ou 30°C), les leishmanies se multiplient, se transforment, et migrent de l'intestin du phlébotome vers ses glandes salivaires. Chez l'un des deux phlébotomes présents dans la région (P. ariasi), cette évolution est particulièrement lente (19-21 jours), car les leishmanies infectieuses n'apparaissent dans la trompe de l'insecte piqueur qu'après deux repas sanguins suivant le repas contaminateur. Les leishmanies sont alors prêts à être réinjectées dans la peau d'un mammifère, lors du prochain repas sanguin de l'insecte.
Ce qu'il faut retenir de ces détails un peu techniques, c'est que seul le phlébotome peut transmettre la leishmaniose (pas une tique, ni un moustique "ordinaire"), qu'une maturation est nécessaire dans le corps du phlébotome qui ne pourra donc pas transmettre la maladie en piquant deux chiens à la suite, et qu'une température assez élevée (mais pas trop) est nécessaire.

ÉPIDÉMIOLOGIE
Répartition géographique :

On rencontre principalement la leishmaniose autour de la Méditerranée et au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et de l'Est, en Asie (Inde, Bengladesh et Chine), aux USA, en Amérique centrale et en Amérique du sud. En France, la maladie est présente dans cinq foyers, tous dans le sud du pays : Pyrénées-Orientales, Cévennes, Provence, Côte d'Azur et Corse. La leishmaniose peut se rencontrer, plus rarement, dans d'autres régions, du fait des déplacements de chiens, et de l'existence de petits foyers ectopiques : Allier, Puy de Dôme, Tourraine, régions lyonnaise et toulousaine ou Landes, par exemple.

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Une enquête récente, menée dans le sud de la France, semble indiquer une augmentation du nombre de cas et de l'aire de répartition géographique de la leishmaniose par rapport à une enquête similaire datant de 1988… ce qui n'est pas notre sentiment au niveau local : il y a une vingtaine d'années, nous diagnostiquions une cinquantaine de nouveaux cas chaque année (soit un par semaine) : nous en sommes loin aujourd'hui.

Le réservoir : le chien

Le réservoir de parasites est essentiellement constitué par les canidés (chiens, mais aussi renards de façon plus marginale. 1,5 à 2% de chiens infectants suffisent à entretenir l'endémie. Les chiens malades, surtout s'ils présentent des lésions cutanées, sont classiquement considérés comme le principal réservoir, mais plusieurs études ont montré que l'infectiosité n'est pas corrélée à la gravité des symptômes : les chiens infectés asymptomatiques seraient aussi infectieux pour les phlébotomes que les chiens malades. En revanche, les chiens leishmaniens traités par le GLUCANTIME, l'allopurinol ou leur association, sont moins (voire plus du tout) infectieux pour le phlébotome pendant les 4-5 mois qui suivent le début du traitement.

De rares cas de leishmaniose ont été rapportés chez des chats, pas forcément infectés par le FeLV ou le FIV (une quarantaine de cas dans la littérature mondiale depuis 1990). Les études épidémiologiques ont montré une séroprévalence et des taux d'anticorps plus faibles chez le chat que chez le chien dans une région donnée. Le chat ne semble pas jouer un important rôle de réservoir comparé au chien, mais il peut permettre ponctuellement l'infection de phlébotomes, dans un environnement humain.

L. infantum a été trouvée chez de nombreuses espèces animales, (rats, écureuils, chevaux, vaches, moutons…), mais le rôle de réservoir de ces espèces n'a pas été démontré (21,108).

La transmission : le phlébotome

En France, elle est le fait de deux insectes : Phlebotomus ariasi et Phlebotomus perniciosus. Ce sont de très petits "moucherons" (0,5 cm de long), silencieux, à activité crépusculaire ou nocturne (maximum d'activité entre 22 et 24 heures). Une densité minimale de 10-15 phlébotomes/m2 est nécessaire au maintien de l'endémie. Seule la femelle se nourrit de sang, et exclusivement sur des mammifères. 0,5 à 3% d'entre elles sont porteuses de leishmanies, mais ce taux peut atteindre 20% dans une maison avec chien leishmanien. Une fois contaminé, un phlébotome conserve son pouvoir infectant pendant toute sa vie (3 mois).



P. ariasi, prédominant dans les Cévennes (près de 90 % des captures) et dans les Pyrénées-Orientales, vit essentiellement à l'extérieur des habitations, sur les collines, à flanc de coteau (300-600 m) : c'est l'étage des chênaies mixtes à Quercus ilex, Q. suber et Q. pubescens, et c'est là qu'ont été observés les taux de prévalence canine et humaine les plus élevés. Les fonds de vallée (inversion thermique) et les cols ou sommets (vent) sont relativement pauvres en P. ariasi, mais l'insecte peut néanmoins parcourir plus de deux km à partir de son foyer, avec passage de col et changement de versant. Son hôte électif est le chien, l'Homme à un degré moindre. Il s'agit d'une espèce exophile (autre raison pour laquelle il pique moins l'Homme), et il est repoussé par une lumière vive. Il peut néanmoins rentrer dans les maisons lorsque la température diminue, et il est attiré par une lumière faible (lampe de chevet derrière une fenêtre ouverte) : on en trouve jusqu'à 200/m2 dans une pièce faiblement éclairée. Sa densité est maximale du 15 juillet au 15 août, mais le repas sanguin, (donc la contamination), pris juste avant le dépôt d'œufs, est décalé vers l'automne, à partir de début septembre. L'automne constitue donc la grande période à risque, avec des poussées épidémiques pendant l'hiver et le printemps (quoique de nouveaux cas soient diagnostiqués toute l'année, du fait de la durée variable et souvent longue de l'incubation).

P. perniciosus est plus important dans les foyers de Provence, Côte d'Azur et Corse, avec un pic printanier et un pic automnal (fréquence maximale entre fin août et mi-septembre). Il est présent en zônes rurale et sub-urbaine, dans l'arrière-pays plutôt que sur le rivage : ses biotopes sont le maquis et la garrigue, à végétation constituée de pinèdes, chênes kermès, genêts et cystes, ainsi que les jardins envahis de ronce, les murs fissurés et les falaises, le tout en dessous de 100 mètres d'altitude. Son rayon d'action n'excède pas 400 m autour de son foyer. Son tropisme pour l'homme est supérieur à celui de P. ariasi, et ce d'autant plus qu'il s'agit d'un insecte endophile, qui pénètre volontiers dans les habitations.

Chaque phlébotome femelle effectue plusieurs repas sanguins. L'insecte pique généralement une zône glabre de la tête de son hôte, (face interne du pavillon de l'oreille ou dessus du nez). Cette piqure est douloureuse, et dure plusieurs minutes. Un nodule d'inoculation, rempli de leishmanies, se développe quelques mois plus tard au point d'injection. Les chiens vivant dans les zônes de forte densité de phlébotomes définies plus haut, et passant la nuit dehors, sont plus exposés. Il n'y a pas de prédisposition en fonction du sexe, mais les boxers seraient plus souvent infectés. L'état physiologique du chien peut aussi influer sur sa sensibilité à l'infection (cf pathogénie).

Les autres modes de transmission, (in utero de la mère aux fœtus, par transfusion sanguine), sont décrits mais peu fréquents. La transmission vénérienne est suspectée, mais ne semble pas démontrée. Une contagion directe du chien à l'homme ne peut se produire que dans des conditions exceptionnelles.



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PATHOGÉNIE
Passage un peu technique… mais intéressant à lire si l'on veut comprendre la maladie, et en quoi consiste le vaccin. Sinon, il est tout à fait permis de zapper !

La réponse immunitaire à l'infection leishmanienne, d'abord décrite chez la souris puis étendue à l'espèce canine, est mieux connue depuis quelques années. Elle repose sur la dualité entre deux populations de lymphocytes T helper (Th1 et Th2), qui coexistent chez un même individu, mais avec prédominance de l'une par rapport à l'autre selon les chiens. Les cellules Th1 produisent de l'interleukine 2 (IL2), de l'interféron g (IFN g), et du tumor necrosis factor (TNF), et interviennent dans l'immunité à médiation cellulaire. (En particulier, les Lymphocytes T CD4+ activés produisent l'IFN g, qui stimule les macrophages à détruire les leishmanies). Cette immunité cellulaire permet de résister à l'infection. A contrario, le nombre de cellules CD4+ circulantes et le rapport CD4+/CD8+ s'effondrent pendant la maladie, et leur diminution semble corrélée à la sévérité des symptômes (20,43). Les chiens sont aussi d'autant plus infectieux pour les phlébotomes qu'ils ont des taux de CD4+ faibles.

Les cellules Th2 produisent les interleukines 4, 5, 6, 10 et 13, et stimulent la différentiation des cellules B et la production d'anticorps, à l'origine d'une hypergammaglobulinémie. Ces anticorps ne sont pas protecteurs, et favorisent au contraire le développement de la maladie par dépôts d'immuns complexes, à l'origine de vascularites, polyarthrites, ulcérations cutanéo-muqueuses (une des causes des saignements de nez), uvéites et glomérulonéphrites. La présence d'anticorps dirigés contre la membrane des plaquettes est également décrite.

Outre la réponse immunitaire, la génétique intervient dans la résistance à la maladie : les chiens sensibles à l'infection leishmanienne présentent une mutation sur le gène RAMP1, qui empêche le contrôle de la replication des leishmanies à l'intérieur des macrophages. Il a aussi été montré que certaines races de chiens (Ibizian hounds) présentent une immunité à prédominance cellulaire, et une réponse immune efficace contre la leishmaniose.

Par ailleurs, le développement de nouvelles techniques de diagnostic (PCR) nous a appris que la prévalence de l'infection leishmanienne est beaucoup plus importante que la prévalence de la maladie ou de la séropositivité, de nombreux chiens infectés ne présentant aucun symptôme et demeurant séronégatifs.

Ces nouvelles connaissances nous conduisent à passer d'une ancienne conception de la leishmaniose, (la maladie est le résultat de l'infection parasitaire), à une nouvelle conception (la maladie est la conséquence d'une réponse immunitaire inadéquate à l'infection).


L'ancienne conception :

- La prévalence de la leishmaniose maladie est de 1-5% sur le pourtour méditerranéen, sa séroprévalence de 5-15% (plus dans certains foyers).

- Les animaux infectés deviennent séropositifs

- La plupart des animaux infectés développeront, tôt ou tard, la maladie.



La nouvelle conception :

- La prévalence de l'infection est beaucoup plus forte que ce qui était estimé traditionnellement : supérieure à 50% en zone d'enzootie.

- La plupart des chiens infectés ne développent pas la maladie (prévalence de la maladie parmi les chiens infectés : 3-10%)

- Les chiens infectés sans signe clinique montrent une réponse immunitaire de type cellulaire (Th1) contre la leishmaniose. Ils sont généralement séronégatifs, ou faiblement séropositifs.

- Les chiens infectés malades montrent une réponse immunitaire de type humoral (Th2) contre la leishmaniose, et une réponse cellulaire faible. Ces chiens sont généralement très immunodéprimés, avec de très faibles taux de CD4+ circulants.

- Un chien peut passer d'un statut sensible à un statut résistant et réciproquement, en fonction des prises de médicaments, infections, infestations parasitaires, tumeurs, etc.

Conséquences de cette nouvelle conception :

- Complexité du diagnostic, nécessité de confronter les tests et la clinique : PCR ou myélogramme positifs chez un chien sain = seulement infection. Séropositivité associée aux signes cliniques = maladie : le diagnostic est donc une décision clinique.

- Conduite à tenir claire si un chien présente des signes cliniques et des tests de diagnostic positifs. Mais chez les chiens infectés asymptômatiques et séronégatifs ou faiblement positifs ? faut-il traiter, ou juste surveiller ?

- Nécessité de combiner plusieurs tests de diagnostic, en particulier de rechercher les leishmanies dans les lésions (calques, ponctions…)

- Devant une leishmaniose-maladie, il est intéressant de rechercher les éventuelles causes de déficit immunitaire : médicament immunosuppresseur, maladie chronique intercurrente, parasitisme… (nombreux exemples dans la littérature).





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DIAGNOSTIC
Il convient de distinguer ici le diagnostic de l'épidémiologiste, qui cherche à identifier tous les chiens hébergeant des leishmanies, du diagnostic du clinicien, pour qui la question est : les symptômes de ce chien malade sont-ils dus à la leishmaniose ? ou encore : ce chien infecté va-t-il développer la maladie ?

Mise en évidence directe du parasite :

La mise en évidence des leishmanies est un moyen de diagnostic rapide, (au "chevet" de l'animal) et intéressant (on peut penser que les leishmanies trouvées au cœur de la lésion sont probablement responsables de la lésion). L'absence de leishmanies sur un examen cytologique ne permet évidemment pas d'affirmer l'absence de leishmaniose : dans une étude portant sur 87 chiens leishmaniens, 61% seulement ont été trouvés positifs par examen cytologique de la moelle osseuse.

La recherche de leishmanies se fait souvent sur une ponction de moelle osseuse (photo de droite : très nombreuses leishmanies à l'intérieur, et autour, de deux cellules histiocytaires ©️ Copyright JP. Beaufils) ou de ganglion hypertrophié. Pour ces deux examens, la sensibilité est bien meilleure chez les chiens malades (proche de 100%), que chez les infectés asymptomatiques. La ponction de rate peut paraître plus périlleuse, mais cette technique est sensible et sans danger selon certains auteurs. On peut également réaliser une ponction ou un calque sur toutes sortes de lésions cutanées ou muqueuses, (chancres d'inoculation, granulomes, "tumeurs" leishmaniennes, ulcères…), souvent très riches en leishmanies (voir photos des symptômes cutanéo-muqueux). On rencontre parfois des leishmanies sur frottis sanguin, même s'il ne s'agit pas là du meilleur moyen de diagnostiquer la maladie (ci-dessus à gauche : une leishmanie isolée à l'intérieur d'un lymphocyte, sur frottis sanguin). On peut encore trouver des leishmanies sur frottis conjonctival, ponction d'humeur aqueuse en cas d'uvéite, de liquide synovial lors d'arthrite, etc.

Sérologie :

Nous ne parlerons que de l'immunofluorescence indirecte (IFI) : c'est la technique de référence, la plus souvent utilisée lorsque l'on demande une "sérologie leishmaniose" à un laboratoire (photo de droite, D. Fritz, C.A.L, Troyes). Cette technique est très sensible et spécifique, mais peu reproductible d'un laboratoire à l'autre : on ne peut donc interpréter un résultat que par rapport aux valeurs de références du laboratoire qui a réalisé le test, et suivre l'évolution des taux chez un chien que si c'est le même laboratoire qui a réalisé tous les dosages.

Plusieurs tests de diagnostic rapide sont disponibles depuis quelques années. Ces tests sont spécifiques, (si le test est positif, on a très peu de chances de déclarer leishmanien un chien qui ne serait pas infecté), mais moins sensibles que l'IFI : si un chien est négatif avec l'un de ces tests, on ne peut pas totalement exclure la leishmaniose. Ces tests sont intéressants pour avoir une réponse rapide avant vaccination.

Globalement, les examens sérologiques sont sensibles et très spécifiques. Cependant, ils témoignent de la réaction immunitaire du chien (existence d'anticorps), et non de la présence des leishmanies, ni de la sévérité ou de l'évolution de la maladie : il peut donc arriver qu'un chien soit infecté, mais que la sérologie soit négative (infection récente, contrôle après un traitement non stérilisant, chiens présentant une réponse de type Th1, leishmanioses très localisées : nodules cutanés…), ou au contraire qu'un chien n'héberge plus de leishmanies (ou en quantité indétectable), et que la sérologie soit encore positive.



Polymerase Chain Reaction (PCR) :

Cette technique permet de repérer, puis de multiplier à des millions d'exemplaires, un fragment d'ADN présent dans le prélèvement. Elle est très sensible et spécifique. Le prélèvement est, de préférence, de la moelle osseuse, mais peut être du ganglion, de la peau, éventuellement du sang. Dans une étude récente, la PCR réalisée sur 95 chiens leishmaniens était positive pour 99% des prélèvements de ganglion, 94% des prélèvements de sang, et 95% des prélèvements de peau. Un suivi réalisé chez 29 de ces chiens sous traitement a montré que tous restaient positifs en PCR pour au moins un des trois types de prélèvement, et que les trois types de prélèvement se positivaient toujours en cas de rechute.

La PCR permet de détecter des leishmanioses pour lesquelles la sérologie est négative : infections récentes, animaux asymptomatiques, leishmaniose à expression uniquement oculaire. Sa très grande sensibilité peut constituer un inconvénient, dans la mesure où, dans certains foyers, jusqu'à 80% des prélèvements de conjonctive ou de peau sont positifs. Comment interpréter un test lorsque pratiquement toute la population est positive ? La solution passe par la réalisation de PCR quantitatives, ce qui permet d'évaluer la charge parasitaire : notion de seuil, variations de la charge, évaluation de la réponse au traitement, etc. Il faut aussi rappeler que la PCR n'est qu'un examen complémentaire parmi d'autres, qui s'interprète en fonction de la clinique, de la biochimie, éventuellement de la sérologie, et que le diagnostic est au bout du compte une décision clinique.

©️ Copyright texte, logo et photos (sauf phlébotome, IFI et couleuvre) : SCP Vétérinaires Beaufils, Jumelle, Jannot, Lorant

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Merlin a écrit:
Merci pour cet article super intéressant Kathmandou    

C'est un peu long et pointu mais ça remet les pendules à l'heure : dans les zones infestées tous les chiens (non protégés) sont contaminés mais pas forcément malades. Ce qui prouve que la grande majorité des chiens vivant en zone infestée développe une immunité naturelle contre la maladie (adaptation au milieu). Dans ces conditions, l'administration d'un vaccin me semble inutile et même dangereuse. Il est beaucoup plus sage de préserver ou renforcer l'équilibre immunitaire du chien, et bien sûr de l'exposer le moins possible aux piqûres du phlébotome.

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PRÉVENTION
Empêcher la piqûre du phlébotome. D'abord, en utilisant un insecticide répulsif efficace. Trois produits disposent actuellement d'une AMM pour la prévention des piqûres de phlébotomes :

- L'association butylhydroxytobren-perméthrine en spot-on (ADVANTIX), avec une durée d'action de quinze jours.

- L'association pyripoxifène-perméthrine en spray (DUOWIN), avec une durée d'action de 3-4 semaines pour les chiens adultes, et 2 semaines pour les chiots.

- Enfin, un collier imprégné de deltaméthrine (SCALIBOR), dont la durée d'action est de cinq mois. L'efficacité de ce collier est sensible une semaine après sa pose sur le chien, mais n'est complète qu'après deux semaines. Cette présentation a bénéficié de très nombreuses études à travers le monde, prouvant son aptitude à limiter le nombre de piqûres de phlébotomes et la transmission de la maladie : une diminution de 96% du nombre de piqûres de phlébotomes (P. perniciosus) a été mesurée pendant 34 semaines, chez des chiens portant le collier par rapport à des chiens témoins, dans les Cévennes. Des résultats similaires (96% de prévention de la piqûre pendant au moins 35 semaines), ont été obtenus au Brésil, avec différents vecteurs appartenant au genre Lutzomyia. Une étude brésilienne récente conclutque le port du collier, s'il est suffisamment généralisé et qu'il n'y a pas trop de pertes, devrait avoir un impact épidémiologique supérieur à l'actuelle politique d'éradication des chiens. Une étude réalisée en Italie, et portant sur des groupes de plusieurs centaines de chiens, a montré que les taux de séroconversion, sur deux années consécutives, étaient de 2,7% (chiens avec collier) vs 5,4% (chiens sans collier) la première année (taux de protection : 50%), et de 3,5% vs 25,8% la deuxième année (taux de protection : 86%). En Iran, où la leishmaniose affecte aussi les humains, une étude similaire a montré non seulement une protection des chiens portant des colliers par rapport aux chiens de villages témoins, mais aussi une réduction du risque d'infection par L. infantum chez les enfants des villages où les chiens portaient des colliers, par rapport aux enfants des villages témoins. Des résultats comparables ont été obtenus en Chine, avec de la deltaméthrine sous forme de bains, appliquée sur tous les chiens de plusieurs villages, deux fois pendant la période d'activité des phlébotomes.

D'autres mesures de protection ont prouvé leur efficacité :

- Garder les chiens à l'intérieur du coucher au lever du soleil, pendant la période d'activité du phlébotome (de mai à octobre).

- Pulvériser des sprays insecticides à l'intérieur des pièces où dorment les chiens, et plus généralement à l'intérieur des maisons.

- Disposer des moustiquaires sur les portes et fenêtres, et/ou autour des zônes de couchage des chiens : choisir si possible une moustiquaire avec des mailles de 0,3-0,4 mm2, imbibées de pyréthrinoïdes.


Il serait intéressant de voir (là c'est moi qui parle) quelles études ont été menées avec des réplusifs naturels, type huiles essentielles, huile de neem margousier, et si ce sont les mêmes qui sont efficaces pour repousser les moustiques.

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Merci pour ces infos, je connais très bien cette clinique pour y avoir fait soigner un de mes whippets
tombé gravement malade à la suite d'une piqure de tiques que mon véto habituel n'est pas arrivé à détecter, donc il m'a envoyé en consultation dans celle-ci. Ils sont plusieurs vétos et chacun a sa spécialité, un vrai hôpital pour chiens

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Oui, ils ont l'air très pointus , surtout sur la leishmaniose, particulièrement répandue dans les cevennes gardoises.
Toi qui y habites, connais tu beaucoup de chiens leishmaniens ?
Ils ont l'air de dire que le nombre de cas est en décroissance. On peut se demander si c'est depuis la sortie du collier Scalibor.

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Je ne connais personnellement pas de chiens qui ont eu la leishmaniose dans mon coin qui pourtant est en pleine garrigues à 18 kms de Nîmes sachant que les miens portent le collier Scalibor (2 par an)
et je les rentre dès la nuit tombée par contre les tiques c'est autre chose personnellement j'ai été piquée légèrement dans mon jardin au mois de mai et la trace y est encore
En ce qui concerne la clinique nommée ci-dessus, je peux vous dire que le PLI de Sylve qui fabrique des colliers est également suivi chez eux. Ce titou a eu deux interventions très lourdes sur les oreilles

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Je détourne u peu le post pour te répondre Lily :
Sylve fait des colliers fantastiques (passe_lui le bonjour !), elle m'en a fait un pour Sioux :


Suite à ta piqûre de tique, Lily, je pense que tu devrais aller consulter au vu de ceci :

"Les médecins ne sont pas formés pour reconnaître la maladie de Lyme. Le système médical est dans le déni. Les patients passent de médecin en médecin, sont soumis à toutes sortes d'examens et traitements inefficaces, coûteux, et souvent nuisibles, jusqu'au jour où on leur dit que « tout est dans la tête » et qu'ils devraient prendre des antidépresseurs ou suivre une psychothérapie.


SOUFFREZ-VOUS D'UN DE CES SYMPTÔMES ?
Peut-être êtes-vous vous-même, ou un proche, concerné. Cela pourrait être le cas si vous souffrez de symptômes que la médecine ne parvient pas à guérir, par exemple :


>> le syndrome de fatigue chronique ;
>> la fibromyalgie : fatigue, douleurs musculaires, problèmes de sommeil, troubles digestifs ;
>> des maux de tête permanents et le sentiment d'avoir le « cerveau dans le brouillard » ;
>> des troubles visuels ; des picotements dans les yeux ;
>> des acouphènes (bruits dans les oreilles) ;
>> des crampes et des sueurs nocturnes ;
>> des troubles cardiaques et respiratoires (apnées du sommeil,…) ;
>> une paralysie faciale ;
>> une dépression chronique ;
>> des douleurs articulaires, notamment dans les genoux, le dos et le cou ;
>> des maux d'estomac et d'intestin ;
>> des difficultés d'élocution ;
>> des difficultés de concentration ou de mémoire ;
>> des sautes d'humeur chroniques ;
>> des alternances de diarrhées-constipation ;
>> des problèmes de peau ;
>> des troubles neurologiques et/ou psychiatriques : autisme, Parkinson, Alzheimer, …


mais aussi, selon de nombreux médecins de terrain, si vous souffrez de diverses maladie auto immunes : polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaques, thyroïdite, etc...

Mais si vous allez consulter votre médecin, vous avez toutes les chances qu'il vous dise que vous n'êtes pas touché par la maladie de Lyme, même si vous l'êtes. Ceci est dû aux tests sanguins inefficaces pour détecter les différentes souches de la maladie et le manque de formation des médecins.


ATTENTION AUX FAUX TESTS ET AUX FAUX TRAITEMENTS
Ce problème a été pris à bras le corps aux Etats-Unis dans l'état de Virginie où depuis le 29 Janvier 2013, une législation oblige le médecin à informer le patient sur le peu de fiabilité des sérologies, c'est à dire les tests officiels. Si le médecin oublie de le faire, les patients ont la possibilité de porter plainte contre lui.

Aux Etats Unis encore, dans plus d'une vingtaine d'Etats, les médecins qui soignent la maladie de Lyme hors des protocoles établis sont aujourd'hui protégés dans leurs actions thérapeutiques.

En France, la maladie n'est reconnue que si le patient est piqué par une tique et qu'à la suite de cette piqûre, apparaissent des rougeurs autour de la zone infectée. Pourtant, d'autres voies d'infection existent et que les rougeurs (érythème migrant) n'apparaissent que dans moins de 50% des cas.

Dans ce cas, votre médecin vous prescrira une cure de trois à six semaines d'antibiotiques (Doxycycline ou Rocéphine). Une fois le traitement terminé, il considèrera que vous êtes guéri, qu'il n'y a plus rien à faire pour vous. Et si vous souffrez d'autres symptômes (douleurs, troubles cardiaques et respiratoires, etc.), il vous dira qu'il s'agit uniquement d'une réaction « psychosomatique ». Autrement dit, « c'est dans votre tête que ça se passe » !

C'est pourtant une grave erreur. Il existe aussi une forme chronique de la maladie de Lyme, beaucoup plus insidieuse. La maladie ne commence pas forcément par une rougeur concentrique sur la peau. Elle peut se réveiller des mois, voire des années ou même décennies après la piqûre d'insecte. Et elle peut littéralement détruire votre existence.


LE VRAI MÉCANISME DE LA MALADIE DE LYME
Le mode d'infection est le suivant : l'animal – en général une tique – qui vous pique crache dans votre sang un liquide contenant une bactérie de type Borrélia.

Cette bactérie peut s'infiltrer dans tous les organes, tous les tissus de votre corps, y compris les os. Mais vous ne vous en apercevez pas au début. Elle attaque ainsi tous les systèmes, dont votre système nerveux et votre cerveau, menant, au stade chronique, à des lésions graves très variées qui provoquent douleurs insupportables, paralysies, fatigues chroniques accablantes, troubles neurologiques et psychiatriques...

C'est pourquoi la maladie de Lyme, non diagnostiquée, est facilement confondue avec toutes sortes d'autres maladies, dont les maladies mentales.

Cela explique qu'un grand nombre de patients soient considérés par leurs médecins comme dépressifs, voire psychotiques, ou alors malades d'autre chose, ce qui leur vaut de recevoir des traitements inadaptés et destructeurs.


UNE EPIDÉMIE DONT LES VICTIMES SONT IGNORÉES
Cette forme chronique et neurologique de la maladie de Lyme est beaucoup plus grave que l'autre. Et elle prend actuellement des allures d'épidémie en Russie, en Europe Centrale, en Amérique du Nord et en Allemagne. En Allemagne, rien qu'en 2010, 900 000 personnes ont été officiellement reconnues comme atteintes par la maladie chronique de Lyme, et prises en charge par la médecine.

Pourtant, en France, la même année, les autorités ne reconnaissaient que 5000 cas, alors que des centaines de milliers de personnes souffraient des symptômes possibles de la maladie chronique de Lyme. En mars 2012, le Professeur Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine, découvreur du VIH, a pourtant parlé de pandémie en ce qui concerne la maladie de Lyme.

Ces personnes sont ballottées de médecin en médecin, d'hôpitaux en hôpitaux, sans que jamais on ne leur propose un traitement adapté, uniquement parce que les médecins refusent de reconnaître cette maladie (ou l'ignorent !).


LA LOI DU SILENCE FAIT DE NOMBREUSES VICTIMES
Le drame est que la très grande majorité de ces patients n'est même pas informée de l'existence de cette maladie. En effet, aucune information n'est faite à ce jour auprès de la population française – quand elle est sérieusement instaurée dans de nombreux pays, par exemple en Amérique du Nord, Allemagne, Suisse, Suède, Luxembourg. Pendant des années, ils doivent vivre avec des douleurs insupportables, et les traitements qu'on leur propose ne font souvent qu'empirer le mal.

Ceci est aujourd'hui officiellement reconnu par de grands noms de la médecine comme le Professeur Luc Montagnier, en France, ou le Dr Richard Horowitz aux Etats-Unis, spécialiste de la Borréliose de Lyme et membre fondateur de l'ILADS, une institution de recherche sur cette maladie, et bien d'autres… "

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Je reconnais le beau travail de Sylve Elle m'a également fait les colliers et laisses de mes 3 whippets. Merci Kathmandou pour ce texte, en fait j'avais connaissance de cela
Je pense qu'elle ne m'a pas vraiment piquée et je n'ai aucun symptôme décrit ci-dessus à ce jour mais je surveille, cela date quand même depuis le mois de mai une petite rougeur était apparue mais repartie aussitôt J'en ai une grande peur depuis que j'avais vu l'état de mon Clovis
Je garde ton texte en mémoire

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