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Invité

Mytzi ma première chatte

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Invité

Mytzi, petite chatte étrange

Voici l’histoire tragique de ma première petite chatte, Mytzi, noire comme l’ébène, juste avec quelques poils blancs sous le ventre.

Mytzi a été ma première petite compagne durant mon adolescence. J’habitais alors en Afrique et un jour une amie m’a demandée si je ne voulais pas d’un chaton. J’avais un singe, une chèvre, des gris du Gabon, mais pas de chat.

J’ai de suite accepté. De cette portée, il y avait 3 chatons et je l’ai de suite choisie, toute noire et déjà si apeurée. Quand j’ai voulu la prendre, elle s’en est allée se cacher derrière le réfrigérateur.

Je ne savais pas quel âge elle avait, deux mois, guère plus, et peut-être moins. Je ne connaissais même pas l’histoire de sa mère, chatte errante ou choyée dans un foyer ?

J’ai pris cette petite chose et je l’ai ramenée chez moi. C’était en février 1982. La première nuit je l’ai laissée dans notre salon, je ne savais rien des chats, n’en ayant jamais eu, on se découvrait en même temps. Le lendemain, je l’ai retrouvée toute recroquevillée au fin fond du fauteuil, transi de froid à cause de la climatisation. Première nuit, première erreur.

Les mois ont passé, elle a grandi, elle est devenue belle comme tout, mais toujours si apeurée, si sauvageonne.
Elle faisait pipi partout, et mon père qui ne portait pas les chats dans son cœur, voulait me l’enlever. Que de crises de larmes et de disputes avec lui à cause de ma petite Mitzou.

Je me suis attachée à elle, comme à la prunelle de mes yeux. Je n’aurai laissé personne lui faire du mal, ni me la prendre, même pas mon père !

Le mois de juillet de cette année arriva et notre départ en vacances pour la France aussi. Trois mois sans elle, ce n’était pas concevable, la laisser toute seule en Afrique aux mains de je ne sais qui, impossible et j’ai décidé de l’emmener avec moi cette année là et les autres années, mais quelle galère.

La galère de ces longs voyages en avion, en train, en voiture. Elle voyageait avec nous, même sous tranquillisants, elle était déchaînée, elle cassait tous les paniers de transports. La galère des hôtels, des hébergements dans la famille, personne ne voulait d’un chat.
Bref, au retour de ces longs séjours, Mytzi n’était jamais la même, très perturbée. Lors d’un de ces séjours en France, nous l’avons faite stériliser.

Peu à peu elle était devenue la petite chatte de ma maman aussi, Mytzi, elle était pourtant aimée et choyée, mais toujours si peureuse et si sauvage. Elle griffait sans raison, les jambes, les chevilles, les bras, nous sautait dessus sans crier gare, alors que l’on ne s’y attendait pas. Les hommes, elle ne les aimait pas, surtout mon père.

L’été 1983 arriva, cet été durant lequel j’ai décidé de ne plus retourner en Afrique. En ce mois de septembre 1983 elle est repartie seule avec ma maman et elles se sont soutenues mutuellement là-bas dans ce pays étranger, beau et sauvage à la fois tout comme l’était Mitzy.

Une année est passée sans elle, j’ai cru mourir de tristesse tellement elle me manquait. En 1984 ma maman m’a rejoint définitivement en France avec Mytzi et jamais je n’aurai pensé que cela causerait sa perte.

Elle avait alors 3 ans. J’habitais à l’époque chez ma sœur qui venait d’avoir un bébé. Le temps pour ma maman de trouver un logement en France, Mitzy est venue vivre avec moi chez ma sœur. Enfin je la retrouvais. Mais le mari de ma sœur craignait pour le bébé et Mytzi devait rester enfermée toute la journée dans ma chambre. Je crois que cette situation traumatisante pour elle comme pour moi, a été le résultat de ce qui allait suivre. 6 mois quasiment enfermée dans une pièce où elle dormait avec moi, avait sa litière et sa nourriture. Quand j’étais seule dans l’appartement, j’en profitais pour la laisser gambader mais à la fin, Mytzi ne voulais même plus sortir. Elle était devenue extrêmement agressive même à mon égard, elle me sautait dessus sans arrêt et me griffait par contre, elle n’avait jamais tenté quoi que ce soit vis-à-vis de mon petit neveu qui était bébé à l’époque.

Elle n’était plus la même. J’étais presque arrivée à avoir peur d’elle certains jours, tellement elle se montrait agressive et violente.

Puis nous avons déménagé avec ma maman dans une maison. J’ai pensé enfin que tout allait entrer dans l’ordre. Nous étions alors en mars 1985.

Et ce terrible soir du mois de juin est arrivé. Soit 4 mois après avoir emménagé toutes les trois ensemble.

Ma sœur et mon beau-frère étaient chez nous, mon beau-frère a reculé un meuble. Apeurée, Affolée, la crainte des hommes en général, Mytzi a violemment réagit en attaquant ma maman, lui sautant dessus et lui lacérant les jambes de haut en bas.

Ma belle petite chatte s'était transformée en véritable furie, presque un fauve.

Le médecin du service des urgences en voyant ma mère a pensé que c’était une bête sauvage qui lui avait fait cela.

Nous sommes rentrées après coup pensant que Mytzi s’était calmée et ce n’était pas le cas. Elle avait arraché tous les rideaux, a une nouvelle fois agressé ma maman et nous avons quitté l’appartement la laissant seule pour la nuit.

Le lendemain, tout était sens dessus, sens dessous, mais Mytzi semblait calme, elle s’est laissée prendre par moi et même caressée, elle ne semblait pas comprendre ce qui s’était passé.

Je l’ai emmenée chez le vétérinaire qui m’a dit, sans l'avoir vraiment examinée, mais juste au vu de mon histoire, que Mytzi avait un problème, qu’elle était folle, probablement une tumeur au cerveau qui l'a rendait agressive par moment. Deux choses s’imposaient à moi, soit je la lui laissais dans une cage afin qu’il recherche la cause de cette violence extrême, soit je la faisais euthanasier de suite.

Je ne voulais pas qu’il s’acharne contre elle en cherchant le pourquoi du comment. Je ne voulais pas lui infliger cela, après avoir été enfermée durant des heures dans les paniers de transport lors de nos voyages, après avoir subi l’enfermement quasi journalier dans une chambre, je ne voulais pas la savoir enfermée durant des jours et des jours dans une cage chez le vétérinaire, qui lui aurait fait je ne sais quoi et pour m’entendre dire après des choses négatives.

J’ai décidé du haut de mes 19 ans de la faire partir.

Je n’ai pas eu le courage de l’accompagner jusqu’au bout, je la revois encore dans son panier, son regard, elle était calme à ce moment là. Savait-elle ? avait-elle compris ? son regard me hante encore 22 ans après. Cette décision que j’ai prise trop hâtivement et je m’en voudrais toujours de l’avoir ainsi abandonnée. Je l’ai abandonnée le jour où je suis partie d’Afrique (même si elle était avec ma maman, c’était moi sa maîtresse) et je l’ai abandonnée dans cette chambre quand j’étais absente la journée pour aller en cours et je l’ai abandonnée une troisième fois pour toujours.

Je porterai cette culpabilité en moi pour la vie et son regard me suivra jusqu’au bout.

Mais sache petite Mytzi, que je t’ai aimée, je ne voulais pas t’abandonner, te faire mourir. Tu étais ma première chatoune et j’ai vécu des moments magiques avec toi. J’ai fait des erreurs avec toi et je te demande pardon. Je ne t’oublierai jamais ma Mytzou. On se retrouvera aussi un jour, toi, moi, Orion et les autres.

Hommage à Mytzi, chatte née à Abidjan en décembre 1981 et
décédée trop tôt en France en juin 1985.



Mytzi à Abidjan - 4 mois

[url=https://servimg.com/image_preview.php?i=352&u=10042480]
Mytzi à Abidjan - 2 ans


Mytzi et son copain Okaï (le chien de ma soeur, autre petit ange) à Abidjan en 1982

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Invité titineno

aussi tu la retrouveras un jour, là ORION l'a rejointe, et c'est elle qui veille sur lui maintenant. Ne culpabilises pas NINON, tu te fais encore plus de mal.

Elle a compris tu sais, là-haut ils ont tous retrouvé leur pleine santé, et nous voient comme je te l'ai dis. Leur vie est belle, ils jouent, ils mangent, courent, et surtout ils nous observent de leurs yeux perçants, ils comprennent encore plus maintenant qu'ils sont là-haut. Ils ne nous en veulent pas. Ne t'en fais pas, nous les retrouverons... [img]http://13smiley[img]http://13smiley[img]http://13smiley[IMG]http://smileys.[IMG]http://smileys.[IMG]http://smileys.[IMG]http://smileys.

Même NOXEA qui n'aimait pas les chats, mais ne leur avait néanmoins jamais fait de mal, doit jouer avec eux maintenant.

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Invité

Ce qui me fait beaucoup de peine, c'est qu'il ne me reste rien de Mytzi que son collier (que ma maman conserve précieusement). Je n'ai pas ses cendres puisque à l'époque l'incinération ne se faisait pas encore ou très peu, en tout cas, je n'en avais pas entendu parler et les vétérinaires il y a 20 ans n'étaient pas aussi phsychologues que maintenant, celui que j'avais en tout cas.
Je sais que ma Mytzou est partie à l'équarissage et cela est d'autant plus traumatisant pour moi. Elle a eu une courte vie, perturbée, elle est morte seule, certainement complètement affolée et elle n'a même pas pu reposer en paix. Et moi je n'étais pas là, près d'elle, alors que j'aurai dû l'accompagner à son dernier voyage. Nous avons fait tous les voyages ensemble, mais pas celui-ci parce que je n'en ai pas eu le courage. J'ai beau me dire que c'était dû à mon jeune âge, avec du recul, c'était une mauvaise excuse. Et par la suite, je me suis fait la promesse que toutes les erreurs que j'ai pu faire avec Mytzi, je ne les ferai plus avec les autres chats. Après elle, il y a eu Aurélie, et Pélisse et Orion.
Il ne me reste que Pélisse maintenant [img]http://13smiley

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[:205rallye] Ca m'a profondément touchée!!!!!!!!!!!!!!!!!! [IMG]http://smileys.

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Ce témoignage me fait pleurer, tant pour la petite Mytzi morte si jeune et si perturbée, que pour toi qui avais essayé de tout faire pour elle.
Ne culpabilise plus, Ninon, tu as fait ce que tu as pu. Si elle était déjà si apeurée à la naissance, c'est que c'était un petit animal sauvage qui ne pouvait pas s'adapter à la vie que tu voulais lui offrir.
Tu l'as aimée, tu as fait de ton mieux, c'est ça qui compte. Je suis sûre qu'elle ressentait cet amour mais sans être en mesure d'accepter la vie de chat "domestique" que cela impliquait.
Il n'y avait pas d'issue pour elle, au moins tu lui as donné ton affection et elle t'a donné la sienne, c'est beaucoup.
Elle est dans l'Arc-en-ciel, avec Orion et nos anges dîsparus.
Gros bisous à toi, Ninon, et ne te dis pas que tu as failli, je crois que personne n'aurait pu vraiment apprivoiser cette petite chatte.

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