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Marine-perruche

La Dilatation du proventricule des Psittacidés (PPDS / PDD)

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La Dilatation du proventricule
ou "psittacine proventricular dilatation syndrome" (PPDS)
ou « Proventricular dilatation disease » (PDD)



La dilatation du proventricule est une maladie qui affecte les oiseaux âgés de 10 semaines à 17 ans. Dans certains cas, la maladie évolue très rapidement et cause le décès de l'oiseau et dans d'autres cas, la maladie évolue très lentement (peut prendre des semaines et même des mois à évoluer). Pour ralentir ou contrer la contamination, il faudra que chaque oiseau nouvellement introduit dans une pièce ou une maison contenant d'autres oiseaux subisse la quarantaine importante. Une visite chez le vétérinaire lors de l'acquisition peut aider à révéler des problèmes cachés.


Symptômes :

  • Digestifs : régurgitations, présence de graines non digérées dans les fientes, dilatation du jabot, dilatation du proventricule, abdomen dilaté, amaigrissement progressif, abattement, baisse d’appétit. Les fientes ont une odeur forte et un volume important sur les oiseaux nourris avec des extrudés.


  • Nerveux : léthargie, tremblements, contractions cloniques, crises épileptiformes, mouvements anormaux de la tête (torticolis), ataxie locomotrice (chute de perchoir, difficultés pour se percher).
La cause de cette maladie était inconnue jusqu'en 2009, et son diagnostique était difficile. La contagion constitue un problème majeur pour les élevages et les structures qui présentent plusieurs individus (parcs zoologiques).


"La biopsie du jabot des oiseaux atteints révèle une infiltration par des cellules du sistème immunitaire des plexus myentériques (système nerveux de l'appareil digestif). Les nerfs du tube digestif puis le système nerveux central (cerveau, moelle épinière) sont atteints : je jabot. Toutefois, 43 à 72% des oiseaux atteints de PDD présentent des lésions au niveau des nerfs du jabot à l'autopsie. Non seulement cette procédure diagnostique présentait un risque anesthésique, mais de plus, le test était assez peu sensible (faux négatifs). Les autres examens complémentaires pertinents sont l'imagerie médicale digestive avec produit de contraste : radiographie, fluoroscopie.
En 2009, les analyses génétiques à partir de plusieurs individus présentant des symptômes et des lésions tissulaires ont mis en évidence la présence d'un virus appartenant à la famille des bornavirus. Des techniques de détection de bornavirus aviaire par PCR (mise en évidence de gènes de l'entité pathogène) sur les selles ont été mises au point aux Etats-Unis. En Europe, le test Western blot permettant de détecter des anti-bornavirus est disponible en Hollande et la mise au point de la PCR est actuellement en cours. Ces nouveaux tests permettent de dépister les oiseaux porteurs sains (infectés sans signes cliniques) ou en incubation, et sont moins risqués qu'une biopsie du jabot sous anesthésie générale. Il suffit maintenant de réaliser une prise de sang à l'achat, ou en quarantaine, afin de déterminer si un oiseau est contaminé. Il reste encore à déterminer la spécificité de ces tests. C'est à dire leur capacité à mettre en évidence uniquement le pathogène qui nous intéresse dans cette pathologie et pas de contaminants causant des faux positifs.

Actuellement des traitements anti-inflammatoires ont été proposés pour ralentir la progression des lésions nerveuses. Plusieurs molécules sont utilisées (celecoxib, tepoxalin, meloxicam) mais aucune étude expérimentale ne compare rigoureusement leur efficacité. L'amantadine, un anti-viral, est aussi utilisée à des doses empiriques ne sachant pas exactement si l'action recherchée est celle d'un anti-viral ou l'activation des circuits dopaminergiques (neurone qui libère des molécules appelés neurotransmetteurs et qui agissent notamment sur la propagations du message nerveux) diminuant ainsi les tremblements. Le traitement est essentiellement symptomatique. Il s'agit de limiter les conséquences de la malnutrition et des surinfections. Ainsi, on utilise des aliments hyperdigestibles, des compléments alimentaires riche en fibres stimulant la motricité intestinale, des probiotiques (bactéries nécessaires au fonctionnement normal de l'appareil digestif), des enzymes et des vitamines. Plusieurs produits sont disponibles sur le marché. L'échéance à court terme (quelques jours à quelques mois) est toujours fatale. Ainsi il faudra peut être envisager de soulager les souffrances de l'animal (perte de poids, difficultés locomotrices allant jusqu'à l'impossibilité de marcher normalement). Des traitements antibiotiques peuvent être envisagés en cas de surinfections.

Ainsi, avant toute acquisition d'un nouvel individu il peut être intéressant de dépister l'ensemble des oiseaux (ceux déjà présents et ceux à faire rentrer dans l'élevage). Dans tous les cas votre vétérinaire est la personne privilégiée pour toute question ou pour une suspicion clinique chez l'un de vos oiseaux car le dépistage s'effectue par prise de sang. L'arrivée de ces tests de dépistage permet de prendre les mesures nécessaires telles que l'isolement ou la modification des projets d'introductions. Cependant l'absence de traitement condamne encore nos oiseaux.

Il faut alors se poser la question du bien être à tout prix. Si l'on considère les psittacidés comme des êtres intelligents, doit-on leur faire subir les souffrances et l'inconfort engendrés par cette pathologie ? Pour ne pas être confronté à cette question douloureuse, mieux vaut réaliser le dépistage systématique chez ses oiseaux (sur les espèces sensibles au PDD)."


Peron Franck et Grosset Claire
Revus Oiseaux exotiques, octobre 2010

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