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Marine-perruche

Les besoins spatiaux et l’occupation de l’espace

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L’environnement du perroquet et l’occupation de l’espace


Les perruches et les perroquets ont des besoins, et parmi eux il y a les besoins environnementaux et spatiaux. C’est pourquoi on ne peut pas détenir de perruches ou perroquets dans n’importes quelles conditions de détention.

Pour commencer, vos perruches ou perroquets ont des besoins en espace, et en respect de ces différents espaces. Une métaphore parlante serait de dire qu’ils ont différentes bulles d’espace à respecter, tout comme nous, nous apprécions que les individus respectent notre bulle d’intimité. Voici un schéma qui illustre leurs différentes bulles d’intimité et spacieuses :



L’espace secondaire est l’espace où les perruches ou perroquets y vont très rarement et plutôt en période de pénurie alimentaire ou de besoins à combler, qu’ils n’arrivent plus à combler dans leur espace habituel. Il n’y a aucun lien affectif avec cet espace. Le domaine est l’espace auquel l’oiseau pense souvent, il a conscience de cette espace et le considère, mais il n’y est pas particulièrement attaché. L’aire vitale est l’espace que vos différentes perruches et perroquets vont se partager et parcourir régulièrement, quotidiennement. C’est riche d’interactions et c’est l’endroit où il faut enrichir le milieu. Le territoire est riche en émotions, stimulations et échanges, et les perroquets y deviennent territoriaux (à cause des conditions de captivité) et le défendent contre les congénères. La zone sécuritaire est également très riche en émotions et en réactions comportementales. C’est la distance nécessaire pour que le groupe s’établisse et se maintienne. C’est le lieu familial, sécuritaire, rassurant, où les individus s’y épanouissent et c’est une zone que l’humain doit franchir avec délicatesse et confiance. L’espace social est une zone où les perroquets et perruches partagent leur environnement avec la famille, les copains etc. Elle est riche en jeux, échanges et émotions. Il faut respecter cet espace d’intimité quand on est humain, et laisser son perroquet accepter ou refuser qu’on y entre. Enfin, l’espace personnel est le dernier espace, à soi, le plus restreint, où votre oiseau doit se sentir en sécurité et bien heureux.

Ces zones ou bulles sont des distances non figées, et qui se contractent en fonction des relations (amitiés, période de nourrissage de ses petits, périodes de reproduction, toilettage, régurgitation etc.) et de dilatent quand les ressources sont insuffisantes, quand il y a des échanges conflictuels, quand ils sont de mauvaise humeur, en période de reproduction, etc. Les perroquets sont des animaux de contacts, il n’y a donc pas de distances interindividuels quand il y la confiance et la sécurité, ils se perchent à coté souvent proches de se toucher, ils se blottissent, et ont besoin de contact.

Avec les prédateurs ou les étrangers, c’est une autre relation et d’autres réactions qui s’instaurent. Il y a la zone de distance de fuite, qui est souvent représenté par l’envol du perroquet. C’est une zone riche en émotions et en besoin de confiance et de sécurité. Pénétrer cette zone alors que l’oiseau ne l’accepte pas ou ne l’autorise pas engendre l’angoisse et la prise de distance de votre perroquet. Il va pouvoir s’échapper lorsqu’un prédateur ou un humain s’approchera de lui. Si le perroquet n’a pas la possibilité de fuir en s’envolant (plumes d’ailes coupées, barreaux de cages l’empêchant, contention, etc.) votre perroquet optera pour d’autres comportements il passera à la menace (postures, cris et morsures). La zone critique permet de séparer le zone de fuite et la zone très étroite de la riposte (défense, attaque, menace). Cette distance varie selon l’espèce, les expériences de l’oiseau et sa socialisation.



Avec l’habitude et l’apprivoisement, la distance de fuite diminue, ce qui est souhaitable, car l’oiseau se sent ainsi en sécurité. Car votre perroquet ne doit pas avoir peur de son environnement, il doit s’y sentir en sécurité, et respecté, c’est essentiel.

Les problèmes de communication, ou dans le pire des cas, de comportements, sont liés aux conditions de détention et au nourrissage à la main (EAM). Il n’y a pas de distance de fuite à cause de l’imprégnation et de la promiscuité. C’est pourquoi cela complexe la situation. Car il est difficile de cerner les signes avant-coureur de l’angoisse, de l’envie de la fuite, Ainsi le perroquet passe rapidement à l’étape de riposte et d’offensive, donc d’agression (morsure). Le seul moyen d’éviter une morsure sera d’être très attentif et respectueux envers son perroquet. C’est pourquoi il est essentiel que vos perruches et perroquets aient accès au maximum d’espace, tout l’espace possible de votre maison si nécessaire. Il n’y aura jamais trop et jamais assez d’espace pour eux. Rien n’égale la nature.

En cas de danger, que ce soit face à un prédateur, face à un étranger ou face à un humain qui semble ne pas respecter les zones sécuritaires de son perroquet, ce dernier va opter pour des comportements agonistiques, de fuite, de défense ou d’agression. Ce sera par exemple :
- La fuite par l’envol
- La soumission
- L’évitement, en se déplaçant ou marchant pour aller plus loin
- L’apaisement, en tentant quelques signes d’affection pour calmer la relation
- La menace, avec le plumage hérissé, les cris, les gestes
- La défense avec son corps, principalement son bec et ses pattes
- L’offensive, en dernier recours, par l’attaque, la morsure (uniquement pour les perroquets en captivité)

Les principes de défense des perroquets sont dans un premier temps la défense primaire, à froid. Ce sera la hauteur pour être en sécurité, la grégarité, on est plus en sécurité et plus fort en groupe, et le camouflage (crypsis). Puis il y a la défense secondaire, à chaud, face à la menace réelle :
- La fuite
- La coopération : à l’état naturel, ce sera la coopération en groupe pour échapper au prédateur, en captivité, ce sera une coopération suite à un apprentissage avec son humain.
- Le comportement d’avertissement : les cris d’alerte pour annoncer l’arrivée d’un prédateur
- Le houspillage (mobbing, harcèlement) : les perruches se mettent en bande ou seules et se mettent à voler en direction du prédateur ou de l’humain pour les frôler, les toucher avec les pattes ou le bec de manière agressive dans le but de faire fuir.
- L’immobilité (frozen) : pour ne pas être vu
- La menace : parade, plumage ébouriffé, cris
- La riposte, l’agression
- Thanotosis : faire le mort



Sources :
- Johanne Vaillancourt, CAJV, séminaire sur l’éthologie du perroquet
- Kris Porter, Parrot enrichment
- Jim McKendry, Parrot Behaviour & Enrichment Consultations

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