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Margaux02

L'agressivité chez le perroquet élevé à la main (EAM) : morsures, cris et attaques

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L’agressivité chez le perroquet élevé à la main (EAM)
Morsures, cris, poursuites, et attaques





De très nombreux propriétaires le témoignent, les perroquets destinés à la compagnie (EAM notamment) auront tendance à ne préférer le contact que d’une seule personne. Pour l’élu, tout est permis, pour les autres… gare aux morsures !

Cette propension à l’exclusivité est naturelle et existe à l’état sauvage puisque les perroquets sont des animaux grégaires, mais surtout des monogames permanents. Cela signifie qu’ils cherchent très tôt à former des couples soudés, les partenaires entretenant des liens très étroits, et ce même en dehors de la période de nidification.
Il en est de même en captivité, quelques soient les individus et leurs origines.

Le perroquet élevé à la main, nourri au contact de l’homme, aura appris à s’identifier en tant que tel et non en tant que membre de l’espèce à laquelle il appartient. Malgré l’empreinte, malgré les lacunes dans l’apprentissage du langage et des codes propres à celle-ci, le perroquet EAM n’en est pas moins un perroquet ! C’est-à-dire un animal sauvage guidé par sa nature profonde, vers laquelle il a évolué depuis des millions d’années.

Il est donc normal et inévitable que l’oisillon docile et sociable des premiers mois en vienne à sélectionner les individus avec lesquels il souhaite interagir, et choisisse également le type d’interaction qu’il souhaite établir avec chacune d’entre elles.

Le perroquet EAM maintenu au sein d’une famille humaine cherchera d’abord à s’intégrer au groupe et partager toutes ses activités. Très vite il marquera ses préférences en refusant de côtoyer certains membres du groupe permanent. Le refus exprimé par le perroquet équilibré étant la simple prise de distance ou prévention d’une possible attaque par des signaux visuels et éventuellement sonores.

Puis le jeune perroquet EAM immature se liera profondément avec une personne au sein du groupe, car très tôt il sera question d’appariement. L’humain préféré fera office de partenaire du couple que l’oiseau pense former. Malheureusement pour lui, aucun humain ne peut répondre aux attentes du perroquet partenaire !

Chez de nombreuses espèces les couples sont fidèles à vie ! En dehors de la saison de reproduction, jamais les partenaires ne sont amenés à être séparés l’un de l’autre. Et si le contact visuel est rompu alors ils trouveront le moyen de rester connectés, par de puissants cris de contact notamment. Si le groupe est important pour l’équilibre de tout perroquet, le couple l’est encore plus !

Bien souvent, le couple établit un langage qui lui est propre car chaque membre enseignera ses particularités comportementales à l’autre. Les partenaires se reconnaissant surtout grâce à ce langage. Parfois l’harmonie est telle que les oiseaux sont en parfaite synchronisation dans leurs faits et gestes.

Quand bien même un humain aurait la possibilité de rester en permanence avec son perroquet, cela n’empêcherait pas l’apparition de divers problèmes. En acceptant l’appariement, l’humain s’embarque pour une histoire d’amour qui génère chez le perroquet une hyper dépendance affective précurseur d’un profond mal être. Un malheur que l’oiseau exprimera sous la forme de comportements indésirables, pouvant aller des cris incessants à l’hyper-agressivité, voire jusqu’au picage ou la mutilation.



Pourquoi les perroquets deviennent-ils agressifs ?


Tout d’abord par ce qu’en formant un couple les 2 partenaires se jurent « fidélité et exclusion ». Bien souvent l’un ne tolérera pas que l’autre interagisse positivement en faveur de l’appariement envers les autres membres du groupe. Il est fort probable que cela génère des conflits, entre l’oiseau trompé et les potentiels prétendants/rivaux. Mais également entre l’oiseau trompé et son partenaire !

Le perroquet EAM n’ayant pas appris à communiquer normalement, n’est pas en mesure de s’exprimer justement, ni de comprendre les intentions dans les interactions positives entre membres du groupe. Leur seuil de tolérance étant bien plus bas que celui des individus équilibrés, bien souvent les comportements agressifs sont exacerbés mais également encouragés par des réactions humaines inappropriées. Le perroquet amoureux « jaloux », « frustré » et « handicapé » peut vite devenir un boulet invivable au quotidien !

Il cherchera à avoir le contrôle de son couple interspécifique, et à dissuader les autres membres du groupe à s’immiscer dans leur relation. Certains perroquets sont si agressifs qu’ils attaquent sans cesse tout autre individu présent dans l’environnement. Et s’ils peuvent se contenter de mordre « uniquement » ce qui passe à portée de bec, ce sera l’humain élu qui en fera les frais ! On appelle cela de l’agressivité redirigée, si l’oiseau n’a pas l’occasion d’exprimer son mécontentement sur l’individu souhaité, alors il le fera sur l’individu et/ou l’objet qui est juste à sa portée. Les propriétaires sont parfois tentés de tailler quelques rémiges afin de calmer les pulsions d’attaques aériennes. Non seulement ce serait inutile mais en plus cela inciterait n’importe quel perroquet à être encore plus intolérant et mordeur !

Les attaques surviennent préférentiellement dans l’espace connu du perroquet, puisque l’individu mature aura un jour envie de nicher, et seul le couple aura accès à ce lieu potentiel de nidification.

L’absence de nid ne correspond pas à l’absence de comportements reproducteurs ! Quand le perroquet ne peut protéger son site de nidification, il protégera ce qui peut en faire office : la cage, placards, parcs de jeux, lits, fauteuils, canapés… un rien peut stimuler le perroquet frustré en cette faveur. En général seul l’humain élu peut y avoir accès et quand il s’agit de nid, les comportements de défenses du territoire/du partenaire sont accrus.

Le perroquet hyper-agressif a souvent perdu toute notion de modération, de sorte que lorsqu’il mord, il le fait à fond. Ce qui fait de lui un animal particulièrement dangereux et imprévisible!
En outre, et pour diverses raisons, le perroquet agressif sera encouragé à ne plus prévenir avant de passer à l’acte, alors que la prévention est un comportement naturel et systématique chez les individus équilibrés.

Le temps n’arrangera rien, car le propriétaire incompréhensif et naïf ne fera que renforcer la relation de couple déjà établie, en voulant bien faire. Car une telle agressivité est souvent mise sur le compte de l’ennui, des hormones ou de carences affectives que le perroquet subit pendant l’absence de son humain. En résumé, essayer d’assumer cette relation de couple ne ferait qu’empirer la situation !

Activités de jeux, de caresses plus fréquentes, oiseau isolé du groupe social, manipulé et occupé uniquement par son élu, … tout cela ne fait que renforcer le perroquet dans ce qu’il sait déjà : il forme un couple avec son partenaire humain.



Quelles pistes pour résoudre le problème ?


Afin de faire disparaître les comportements indésirables qu’engendre l’appariement avec l’humain, il est indispensable de retrouver une relation plus saine avec son perroquet EAM en marquant une « distance affective » qui ne devra jamais être franchie. Autrement dit, il s’agit de faire comprendre à son perroquet qu’on n’est pas le partenaire qu’il attend.

Très régulièrement les couples se démontrent toute leur affection par différentes attitudes et parades qui permettent de clarifier leurs intentions et de renforcer leurs liens. La toilette mutuelle s’observe entre individus qui s’apprécient, pas exclusivement entre membres du couple. Cependant, certaines zones plus « intimes » à connotations sexuelles ne sont pas accessibles entre individus non appariées. Ainsi les couples se lissent les plumes du cou, de la nuque, du dos, mais également des ailes, du croupion, autour du cloaque et la queue. Alors que les non appariés se contenteront de lisser la tête, le cou et la nuque.

Même si le perroquet agressif apprécie et quémande les interactions tactiles à ces endroits intimes, il est important de ne pas y répondre. S’il réclame une caresse, il faudra se cantonner au cou, la nuque et la tête sans trop s’éterniser. En particulier quand l’individu traverse une période où sa réceptivité sexuelle est accrue (augmentation du taux d’hormones sexuelles).

Quand il s’agira de jeu, les mêmes précautions sont à prendre, car en général les séances de jeu chez les perroquets élevés à la main pubères et matures se terminent en parades, régurgitations voire tentatives d’accouplement. Il est donc préférable de stopper l’interaction dès qu’on sent que le jeu devient trop excitant pour l’oiseau.



Que faire en cas d’expression de comportements sexuels destinés à l’humain élu ?

La meilleure chose à faire est de trouver un compromis. Repousser voire gronder ou punir ne sont pas des réactions appropriées car le perroquet ne comprendrait pas en quoi ce comportement naturel et inné serait interdit d’expression ! Inhiber les comportements reproducteurs c’est comme inhiber tout autre comportement naturel et donc besoin nécessaire à l’épanouissement du perroquet. En plus d’être inutile, de telles manœuvres seraient néfastes.

Accepter l’offrande alimentaire, la parade ou l’accouplement (masturbation sur l’humain) n’est pas non plus une réaction appropriée. Ce serait conforter le perroquet dans ses tentatives d’appariement voire renforcer le lien de couple qui unit déjà l’humain élu avec lui.

Il est donc préférable d’ignorer purement et simplement. Le perroquet pourra ainsi exprimer ses comportements comme il le souhaite tout en apprenant que son humain n’y est pas réceptif et qu’il n’est donc pas un partenaire sexuel potentiel.

L’oiseau ami (et non l’oiseau partenaire), sera plus à même de partager de bons moments avec chaque membre de de la famille. Dès qu’il est réceptif et apte à sympathiser, il faut évidemment l’encourager !

Cependant, laisser un perroquet (mature en particulier) ex-agressif vaquer dans une telle situation n’est pas épanouissant sur le long terme. L’individu frustré qui n’a pas la possibilité de s’apparier/exprimer ses comportements sexuels avec un membre réceptif de son groupe peut également développer de graves troubles du comportement. Même si les relations qu’il entretient avec les personnes qu’il côtoie sont plus saines.

Il est donc indispensable, qu’en parallèle d’un travail de dés-appariement et de socialisation, le perroquet ait la possibilité de développer des liens avec un congénère permanent. Seul un autre perroquet, de son espèce idéalement, peut combler entièrement ces besoins.

Comme trouver le bon partenaire n’est pas chose aisée, il est préférable d’anticiper en proposant à son perroquet, avant la puberté, un individu du même âge, de sexe opposé et élevé par ses parents. Un tel individu, qui aura eu l’occasion de s’identifier comme membre de l’espèce à laquelle il appartient, qui partira sur de bonnes bases comportementales, plus équilibré, sera le plus à même d’enseigner une communication normale à son compagnon et de résoudre les problèmes liés à l’inhibition des comportements innés.

Les rapports avec l’humain doivent rester amicaux sous peine de se retrouver confronté à des perroquets difficiles, agressifs, hyper-sensibles et asociaux. Les problèmes pris très tôt sont toujours plus rapidement résolus que ceux pris plus tardivement et bien installés.

Tout perroquet est susceptible devenir un excellent compagnon, à la seule condition qu’il puisse s’épanouir en exprimant ses besoins dictés par sa nature profonde, une expression indispensable à son épanouissement !

Margaux Deman


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Bizarrement c'est l'humain qui a besoin de l'animal et rarement l'inverse. Notre responsabilité est de les respecter et surtout de rester à notre place et de ne pas les dénaturer avec ce besoin "d'aprivoiser". Très bel article Margaux.

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C'est pas tant le fait d'apprivoiser qui pose problème et qui lui cause du tord à l'oiseau, c'est bien plus l'imprégnation et l'élevage à la main...

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je ne sais pas. Qu'ils s'habituent à nous et ne soient pas effrayés par notre présence ,c'est bien. Qu'ils se posent sur nous et cherchent des relations avec nous comme si nous étions leurs congénères c'est autre chose. Mais ce n'est que mon sentiment et pas forcément la vérité.

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Sylvie, je pense que tu n'as pas compris mon propos, car tu répètes ce que je viens de dire :rire:

As tu compris la différence entre apprivoisement et imprégnation ?

L'apprivoisement, c'est le fait de faire accepter votre présence auprès de votre oiseau, et qu'il puisse ainsi avoir des interactions avec vous. C'est le fait de réduire la distance de fuite entre votre oiseau est vous. C'est une distance minimal qui quand elle est atteinte, à votre approche, met l'oiseau dans une situation d'angoisse et le fait s'envoler plus loin afin de s'apaiser. Un oiseau "sauvage" aura une distance de fuite de quelques mètres, alors qu'un oiseau familiarisé en aura une de quelques centimètres, ou plus ou pas du tout selon les individus. Il s’ensuit un état de docilité, qui résulte de la neutralisation des tendances à la fuite et au réactions négatives pour parvenir à des réactions neutres voir positives : l'oiseau s'approche de lui même, semble pouvoir accorder ou recevoir de l'affection, et la prend pour ce qu'elle est.

L'empreinte, c'est la capacité d'acquisition accélérée de manière permanente par un oiseau juvénile des caractéristiques lors des expériences vécu, qui orientera les conduites ultérieures (identification, liens affectifs, choix du partenaire sexuel, vie sociale...). L'oiseau concerné s'identifie de façon plus ou moins irréversible à l'individu animé qui va être présent (l'homme lors de l'EAM) et s'occuper de lui (contacts sociaux), comme un besoin instinctif de parenté. C'est pourquoi la reconnaissance de sa propre espèce n'est pas innée, elle résulte de l'expérience dès le plus jeune âge. Et par conséquent c'est pourquoi l'empreinte influe les comportements sexuels. C'est ça qui est condamnable et dommageable, l'EAM.

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Et si seulement ces phénomènes ne s'observaient que chez les EAM... Rolling Eyes

Il est tout à fait possible d'obtenir une relation saine avec n'importe quel animal, pourvu qu'on lui indique correctement nos intentions par notre façon de communiquer avec lui.

Les EAM sont très prédisposés à développer ces comportements déviants liés à l'appariement inter-spécifique, et surtout il faut leur apprendre à communiquer normalement (auprès de congénère) faute de pouvoir inverser le processus d'empreinte...

J'ai mis des années à faire comprendre à Indie, mon gris du Gabon EAM, que je n'étais pas et ne pourrais pas être son partenaire!
Et aujourd'hui, pour éviter qu'elle ne retombe dans ses vices, je suis obligée de restreindre au minimum mes interactions avec elle, d'être très prudente. J'évite de la toucher et de jouer trop longtemps, en particulier quand elle est très réceptive (période hormonale).
Elle exprime tous ses comportements affectifs et reproducteurs envers son congénère Momo.
Ce qui la rend plus indépendante et parfaitement épanouie. Mais au moindre faux-pas de ma part, tout est à refaire!

Il est cependant possible d'en arriver là avec n'importe quel perroquet EPP, EAM ou MAN si dès son plus jeune âge on l'y oriente en le maintenant dans des conditions inadaptées et propices à ce genre de dérive.
Les EPP éperdument amoureux de leur humain existent aussi malheureusement...
Tout comme il est possible de générer une double imprégnation chez les EAM si on s'en occupe avant la maturité sexuelle, et le plus tôt sera le mieux!


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C'est vrai, je n'avais pas saisie correctement la nuance des termes. Ravie qu 'instinctivement j'ai pris le bon chemin (ce sont mes 1er oiseaux) . Merci à toute les deux.

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