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Chentyt

Une baleine boréale de près de 130ans tuée par des chasseurs

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Voici ce que j'ai trouvé il y a peu: c'est rageant ...

On savait depuis longtemps déjà que les baleines approchaient, voire dépassaient le siècle d’âge. Les preuves en sont qu’il arrive de temps à autre de trouver des morceaux de harpon datant du début du XXème siècle dans le corps de baleines pêchées par les autochtones du Grand Nord. Cette fois-ci, c’est un morceau datant des années 1880 qui fut découvert en mai 2007 dans l’épaule d’une baleine boréale, ou baleine du Groenland, de 20 m de long. Compte tenu du fait qu’elle a survécu à cette première chasse, et qu’elle devait être suffisamment grosse pour intéresser les harponneurs, on peut estimer avec une forte probabilité que cet individu était âgé d’au moins 120-130 ans. Un âge plus de trois fois canonique pour un animal à sang chaud, interrompu de mort non naturelle. Mais ce n’est pas tout.

Non, en effet, ce n’est pas tout, puisque plusieurs découvertes récentes de cas similaires laissaient déjà présager que les trois Parques de la mythologie romaine ne semblent pas bien pressées de dérouler le fil de la vie de ces géants débonnaires. Des examens poussés de la structure de l’oeil en vue d’évaluer l’âge de ces baleines sont arrivés à la conclusion crédible d’un âge de 150 à 200 ans pour certains individus ! Des chiffres qui donnent le tournis pour un animal à sang chaud, censé se "brûler" plus vite qu’un animal à sang froid, dont le métabolisme est ralenti pendant les heures froides, voire les mois d’hiver pour les reptiles qui hibernent, et dont l’espérance de vie est ainsi allongée.

Le record suivant, parmi les animaux à sang chaud, est en principe l’homme. L’âge record d’un être humain est d’environ 120 ans, mais compte tenu du caractère très exceptionnel d’un tel âge, atteint à l’aide de conditions de vie artificielles et sur un échantillon de plusieurs milliards d’individus (contre quelques milliers pour les baleines dont, en outre, les individus étudiés n’ont pas décédé de mort naturelle), on devrait, pour comparer ce qui est comparable, ramener cet âge à 80-90 ans maximum.

A la suite de l’homme et des cétacés, les plus vieux animaux à sang chaud sont des oiseaux : grands corbeaux, aras, cacatoès, vautours, grues, condors et sans doute d’autres oiseaux de grande taille ont atteint des âges allant de 70 à 80 ans en captivité. Idem des éléphants, qui succombent généralement -même en captivité- à l’usure totale de leurs dents vers 60-70 ans. Sur un plus grand nombre, avec des soins vétérinaires gériatriques analogues à ceux dont bénéficient les humains et d’ici quelques décennies de statistiques supplémentaires, il est possible que le seuil du siècle d’âge soit atteint pour les uns ou les autres. Ce qui serait d’autant plus remarquable pour les oiseaux que l’âge maximal tend à être supérieur chez des animaux de grande taille, alors qu’ici, nous avons affaire à des animaux de moins d’un kg (corbeaux, perroquets) à une quinzaine de kilos (condors). Leurs proches cousins dinosauriens, dont une partie au moins avait le sang chaud, atteignaient peut-être un âge supérieur. Pourquoi pas 200 ans et plus chez les immenses sauropodes, dont aucun prédateur ne venait interrompre la vie passée une certaine taille ? Des études sur la croissance des os de très gros individus permettront peut-être un jour de confirmer ou infirmer cette hypothèse.

A côté de cela, chez les animaux terrestres à sang froid, le record est détenu par les tortues terrestres géantes, pouvant atteindre 150 à 200 ans, et dont un exemplaire des Seychelles est réputé avoir dépassé 180 ans en captivité. La longévité moyenne des crocodiles est estimée à 70-100 ans. De nombreux poissons d’eau froide dépassent aisément les 50 ans. L’âge maximal des esturgeons est quant à lui estimé entre 100 et 200 ans.

Une autre caractéristique des animaux à très forte longévité, c’est leur faible taux de reproduction et la longueur intergénérationnelle : la maturité sexuelle est atteinte vers 10-15 ans pour les grands mammifères (en particulier l’homme), quelque 5-7 ans pour les albatros ou les condors, une dizaine d’années pour les crocodiles, et 20-25 ans pour les tortues géantes des Galapagos. Cette faible natalité est un mécanisme naturel permettant de conserver les populations de ces animaux ayant peu ou pas de prédateurs à peu près en équilibre avec leur environnement. Le mécanisme risque de s’avérer inadapté à présent pour la baleine boréale, en danger d’extinction avec 8 à 9000 individus (la population du Spitzberg est en danger critique d’extinction), tandis qu’avec ses près de 7 milliards d’individus, l’humanité doit d’urgence mettre au point des mécanismes de régulation supplémentaires pour assurer l’équilibre de sa population avec son milieu.

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