Loulou34 0 Posté(e) le 5 janvier 2008 Et tu propose quoi, madame je sais tout ? Au lieu de tourner autour du pot, de nous raconter ta vie dont on n'a rien à foutre, propose, fais avancer le débat. A chaque fois que tu aborde un sujet, je n'ai plus envie de le lire. Tu le pollue avec tes digressions ineptes pour la plupart. Alors reste dans le sujet et expose ton point de vue sur le sujet. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Chichaî 0 Posté(e) le 5 janvier 2008 Je n'obéis jamais aux ordres, démerdez-vous et à un de ces jours, je suis attendue ailleurs! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Ugatza 1 Posté(e) le 5 janvier 2008 Jacques, Si, comme tu le suggères, on relit le sujet, on s'aperçoit que les choses ne se sont pas passées comme tu dis: Ton premier message commence par ceci: Jacques a écrit:ça m'agace un peu vos messages, mes amis... Que peut-on savoir des indiens d'Amérique qui soit un tant soit peu vrai et non " repiqué" ici ou là ? Suit une petite évocation de tes voyages touristiques en Amérique. Tu nous fais savoir que tu as vu des Amérindiens et là tu m'as beaucoup fait penser à Lou. Tu pars d'un préjugé: on ne peut rien savoir de valable des Amérindiens sauf si on a fait comme toi. C'est consternant de naïveté et de suffisance. Des millions de gens voient des Basques chaque année en faisant du tourisme, d'autres même habitent au Pays Basque et ne savent rien des Basques, hors du folklore. Avoue qu'il est étrange de chercher de l'artisanat indien authentique dans une boutique de souvenirs. Dans leur mode de vie "authentique", les objets était certes décorés mais ils avaient un usage ou une signification spirituelle: ils n'étaient pas des marchandises produites pour plaire à des consommateurs destinées à être vendues. Alors que voulais-tu démontrer? Pourquoi étais-tu agacé par nos messages? Ton 2 ème message: Jacques a écrit:Et alors, je trouve qu'il est vain de parler à leur place.. Agacé, vain... Sont-ce des mots inaugurant un débat serein et convivial? Je te demande ensuite quelques éclaircissements. Voici ta réponse: Jacques a écrit:L'idée des Sioux de se déclarer "indépendants des USA" est un peu tardive, non ? Ils sont américains depuis 150 ans : donc personne ne peut les coloniser... Cette sorte de déclaration d'indépendance, est-ce une manifestation de nationalisme, de chauvinisme ou seulement une réaction sociale contre un système économique qui en écrabouille sans doute un grand nombre ? Allez, Ugatza, toi qui sait, dis-moi... On notera trois choses: 1) Tu ne réponds pas aux questions que je t'ai posées suite à ce que tu as dit sur qui est qualifié pour parler du problème. 2) Tu envisages l'idée que "cette déclaration d'indépendance" puisse être une manifestation de chauvinisme. 3) Ta dernière phrase est une provocation claire. Je reste calme mais je te demande de répondre à ma question. Tu as écrit: "Il est vain de parler des Lakotas à leur place". Je veux donc savoir qui a parlé des Lakotas à leur place. Pour me répondre, tu as dit que tu répondais aux questions que tu voulais, en me rappelant que j'étais... instituteur. On peut en conclure que tu t'autorises à dire n'importe quoi sans en prendre la responsabilité. Ensuite tu montes sur tes grands chevaux et tu vides ton sac, imaginant qu'on veut parler des gentils Sioux contre les méchants Américains... Tu as évoqué ce qui avait été dit ailleurs et par d'autres... Et depuis tu n'as cessé d'aller dans le même sens, alors que personne d'autre que toi (et Lou) n'a parlé du sujet dans ces termes. Sans parler du mot "gauchiste". Tu as saisi ce sujet comme prétexte pour dire ce que tu penses du gauchisme. Alors cesse de te faire passer pour une victime. C'est indigne. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Ugatza 1 Posté(e) le 5 janvier 2008 Jacques a écrit: Dommage effectivement qu'il ait été agacé par des propos malvenus... C'est tout le problème, justement ! Sinon, pour le reste, je suis d'accord avec toi sauf peut-être sur l'histoire de l'indépendance qui me parait vraiment être un gadget, mais bon.. comme tu dis, ce n'est pas à nous de décider pour eux. Moi, je ne sais pas pourquoi il est parti. Je ne parle pas... à sa place. Jacques a écrit: Michel, je suis désolé de n'avoir pas tout compris.. Je ferai mieux la prochaine fois.. Je n'ai pas dit que ce forum en général était une "mouvance d'extrême gauche" (mais où as-tu donc vu cela ?). J'ai dit que le ton utilisé par Ugatza pouvait indisposer par ses références idéologiques permanentes : aux "combattants tchétchènes", au "peuple basque", à "l'impéralialisme américain" etc... C'est bien du vocabulaire engagé, ça non ? Et même plus qu'engagé. Il a bien le droit, évidemment, mais qu'il nous laisse un peu d'air ! En tant que modérateur, à toi de veiller à ce que nos échanges restent pluralistes et ne soient pas confisqués par un seul mode de pensée. C'est pour le bien même de ce forum que je dis cela.. Ps : pour le cimetière, je peux attendre encore un peu ? Références permanentes? Je te mets au défi de faire la liste de mes posts contenant le mot "impérialisme". Moi je retiens que tes précautions oratoires "il a bien le droit mais", cachent mal la chasse aux mots et aux idées. Comme ces conseils "pour le bien" du forum. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jacques09 0 Posté(e) le 5 janvier 2008 Je crois Ugatza que tu n'as pas compris grand chose à mon propos. Ou que je me suis vraiment mal expliqué (Ce qui est possible aussi). Quand je raconte mon histoire de visite d'un quartier indien, c'est pour expliquer ma surprise de les voir commercer avec le touriste (quoique ce n'était pas un quartier touristique, loin s'en faut) car j'étais sans doute influencé par l'idée que je me faisais (à tort) du "peuple indien". En fait, ce sont seulement des gens comme toi et moi qui font ce qu'ils peuvent pour s'en sortir. On est loin des idéologies (sauf celle des conflits "riches-pauvres" qui sont universels) et c'est ce que j'ai appris avec ces voyages ou avec d'autres et sur ce sujet. Qui est qualifié pour parler du problème indien ? Eux d'abord. Nous, on peut toujours dire ce que l'on veut. Sur internet ou en balançant des signaux de fumée.. . Bien sûr, je connais (un peu) leur histoire. Comme tout le monde. et je ne suis pas en désaccord avec ce qui a été dit sur le génocide qu'ils ont subi. Mais aujourd'hui ? S'ils ont envie de s'américaniser davantage en bossant dans les casinos, ils le feront. S'ils ont envie de rester en marge de la société américaine (quoi qu'on en pense par ailleurs) ils le feront aussi : c'est la voie que certains ont choisi. Pourquoi apporter notre "solidarité" aux seconds plutôt qu'aux premiers ? Sinon par une sorte de parti-pris théorique ? Les instituteurs ? J'en connais beaucoup et je les aime bien. Il y en a dans ma famille. Ils ont un grand mérite car le boulot qu'ils font n'est pas simple dans cette société où tout leur retombe dessus. Ils ont parfois un défaut (professionnel !) c'est de vouloir toujours avoir raison. C'est normal avec des gamins à qui il faut apprendre, de gré ou de force, la table des neuf. C'est moins normal de parler de la même manière à des adultes. Nous sommes sur un forum où on doit se respecter un peu sinon le forum dégénère (le respect de l'autre on peut aussi apprendre cela aux enfants) et je suis stupéfait de voir comment on se fait cartonner tout de suite dès que l'on met en avant un avis qui ose être différent ! Je ne connais pas " Loup d'Arabie", je ne sais pas quels contentieux vous avez eu avec elle, mais bon sang ce que vous avez cogné dur ! Etait-ce vraiment utile ? Vous l'avez même dissuadée (semble t-il) de nous raconter son expérience avec un indien rencontré si j'ai bien compris aux Caraibes. Cela aurait pu être intéressant d'avoir son point de vue.. son regard sur la question.. son analyse personnelle... Tout cela parce qu'elle a un bateau et une machine à coudre ! C'est donc une "possédante", c'est ça ? De plus, elle parle mal le basque, fréquente des lieux de luxe et elle a des cousins plus ou moins indépendantistes. Mais quelle intolérance ! En d'autres temps on l'aurait brulée vive pour sorcellerie ! Pour le reste, oui, je maintiens que le vocabulaire utilisé est souvent le même que celui entendu dans les meetings de la LCR, ainsi que la manière de "dialoguer" , mais c'est un détail , agaçant certes, mais détail quand même, et que je pense que l'on doit se méfier de tout ce qui est un peu trop instrumentalisé en matière de politique... (par exemple et je ne le prend pas au hasard, de tout ce qui ressemble de près ou de loin à des manifestations nationalistes). Pour prendre un autre exemple que les Sioux, les médias sont en train en ce moment de nous faire un pataquès pas possible avec les soi disant luttes ethniques au Kénya alors que tous les spécialsites de l'Afrique disent qu'il s'agit d'abord d'une lutte de clans entre deux individus pour mieux s'approprier et contrôler les richesses écnomiques. Ce n'est donc qu'une banale histoire de fric. Alors, d'accord pour discuter, mais en laissant les slogans tout faits au vestiaire le plus souvent possible.. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Ugatza 1 Posté(e) le 5 janvier 2008 Bref, tout est dans tout et réciproquement. Ici comme ailleurs, on se fait "cartonner" dès lors qu'on adopte une attitude méprisante ou provocante. Tu as clairement provoqué et pas parce que tu as donné une opinion différente, mais parce que tu as utilisé les mots "agacé", "vain", "tu n'es pas en classe", chauvin, folklore, gauchiste, etc... C'est pas une question de grammaire ou de pinaillage sur les mots. Tu as accusé, puis fui tes responsabilités. Tu nous(?) as accusé de parler "à la place" des Lakotas et indiqué par là que nous ne pouvions pas parler de ce sujet ce qui est une bien curieuse façon: 1) de concevoir la liberté d'expression et d'information. 2) de ne pas, comme tu dis si pudiquement, "s'identifier à l'un plutôt qu'à l'autre". Il s'agit donc de bien autre chose que de donner une opinion différente. C'est vrai qu'il faut parler de Lou-chichaî, mais pas pour se cacher derrière elle et faire comme si nous étions d'affreux intolérants avec tout le monde. Oui, nous avons un gros contentieux avec elle. Je suis étonné que tu t'en étonnes, ne serait-ce que parce les plus pacifiques d'entre nous ont été les plus virulents avec elle. C'est quand même un signe. Et aussi parce que tu es inscrit sur La Meute depuis plus longtemps que nous tous qui l'y avons côtoyée. Elle est régulièrement méprisante et hautaine contre différentes catégories (je me souviens en particulier d'un sujet sur les éleveurs fainéants et leurs bergeries à restaurer. Elle ramène toujours les sujets à la contemplation de sa propre personne et de ce qu'elle dit qu'elle fait, ou à une opposition "viscérale" (aux sens propre et figuré) à la chasse et nous abreuve de sang avec des photos de cadavres d'animaux abattus (ce qui indique une grande familiarité avec les chasseurs, au passage )... Les autres l'ont bien exprimé, à leur façon. Elle se pose souvent en donneuse de leçons et il suffit que quelqu'un dise quelque chose pour qu'aussitôt elle surenchérisse pour nous faire savoir qu'elle a fait mieux. Exemple typique: le sujet "Le Renard et l'Enfant" où elle a fait feu de tous bois contre le film pour finalement poster une photo d'elle et de son inévitable chien (ça faisait trop longtemps qu'on ne l'avait pas vu!) , évoquant "irrésistiblement" ( ) le couple enfant et renard du film et de son affiche "étiquette de camembert". Chacun d'entre nous réagit selon son tempérament. Moi, cela "m'agace" de la voir pérorer sur la langue basque à laquelle elle ne connait que le folklore et le Ramuntxo des ... boutiques de souvenirs. Je comprends bien que tu sois solidaire d'elle toi qui as écrit que cette action des Lakotas relevait du folklore, tout en allant rencontrer les Amérindiens dans les boutiques "d'artisanat authentique". Et ceci nous ramène au sujet: Jacques a écrit:Quand je raconte mon histoire de visite d'un quartier indien, c'est pour expliquer ma surprise de les voir commercer avec le touriste (quoique ce n'était pas un quartier touristique, loin s'en faut) car j'étais sans doute influencé par l'idée que je me faisais (à tort) du "peuple indien". En fait, ce sont seulement des gens comme toi et moi qui font ce qu'ils peuvent pour s'en sortir. On est loin des idéologies (sauf celle des conflits "riches-pauvres" qui sont universels) et c'est ce que j'ai appris avec ces voyages ou avec d'autres et sur ce sujet. Et alors? Non, ils ne sont pas tout à fait des gens comme toi et moi. D'ailleurs je me demande comment tu peux écrire cela, alors que tu refuses l'idée qu'on puisse être solidaire d'eux. La "petite" différence entre eux et moi, c'est leur Histoire. On ne peut pas la nier en faisant comme si nous étions "pareils". Moi, je n'ai jamais mis les pieds en Amérique, mais je suis assez intéressé par le sujet pour savoir d'une part quelles sont leurs conditions d'existence réelles et actuelles mais aussi pour savoir comment (et pourquoi) ils en sont arrivés là. Jacques a écrit:Qui est qualifié pour parler du problème indien ? Eux d'abord. Nous, on peut toujours dire ce que l'on veut. Sur internet ou en balançant des signaux de fumée.. . Bien sûr, je connais (un peu) leur histoire. Comme tout le monde. et je ne suis pas en désaccord avec ce qui a été dit sur le génocide qu'ils ont subi. Mais aujourd'hui ? S'ils ont envie de s'américaniser davantage en bossant dans les casinos, ils le feront. S'ils ont envie de rester en marge de la société américaine (quoi qu'on en pense par ailleurs) ils le feront aussi : c'est la voie que certains ont choisi. Pourquoi apporter notre "solidarité" aux seconds plutôt qu'aux premiers ? Sinon par une sorte de parti-pris théorique ? Quel mépris! Moi, je suis en accord complet "avec ce qui a été dit dit sur le génocide qu'ils ont subi". Pour une raison bien simple: c'est la vérité. Et non seulement sur le génocide, mais sur la spoliation, l'enfermement, la dépression, la déchéance et la perversion de leur culture. Ce que vous dîtes toi et surtout Lou sur les casinos me dégoûte au dernier degré. " S'ils ont envie de s'américaniser davantage en bossant dans les casinos, ils le feront. S'ils ont envie de rester en marge de la société américaine (quoi qu'on en pense par ailleurs) ils le feront aussi : c'est la voie que certains ont choisi."... Oui, bien sûr. Envie, choisir. Tu parles. A leur place. Et s'ils ont envie d'une autre alternative, plus digne que celle là, ce sont des... chauvins. Tu m'écoeures. Te rends-tu compte de la violence de ce que tu dis? Quant au parti pris théorique, je ne sais pas où tu le vois, ni d'ailleurs où tu peux trouver l'origine d'un parti pris ailleurs que dans les faits. Il s'agit oui, de prendre parti pour des gens qui sont "comme toi et moi". Quand je pense aux victimes d'une telle injustice, je ne peux pas m'identifier en même temps à ses auteurs. C'est une question humaine. Dire que le bourreau est "comme" la victime est une attitude idéologique, quasi-religieuse qui ne correspond pas à la réalité. Pour le reste: Jacques a écrit:Les instituteurs ? J'en connais beaucoup et je les aime bien. Il y en a dans ma famille. Ils ont un grand mérite car le boulot qu'ils font n'est pas simple dans cette société où tout leur retombe dessus. Ils ont parfois un défaut (professionnel !) c'est de vouloir toujours avoir raison. C'est normal avec des gamins à qui il faut apprendre, de gré ou de force, la table des neuf. C'est moins normal de parler de la même manière à des adultes Tu les aimes bien? Moi non plus comme a dit Gainsbourg. La preuve: ils ont un défaut, celui de vouloir toujours avoir raison... Quand tu écris "de gré ou de force", tu dis que l'éducation c'est du dressage et du forçage. Tu ne m'étonnes plus quand tu dis qu' identité, Histoire et culture, c'est du folklore. Je ne sais pas si nous sommes du "même côté de la barricade", mais j'en doute de plus en plus. En tous cas, une chose est sûre : nous n'avons pas les mêmes valeurs. Et ça je le pense personnellement-profondément-authentiquement. C'est pas un slogan gauchiste. C'est bien moi qui te le dis. Tu as une démarche paradoxale: tu dis souhaiter la discussion, mais tu la refuses en pensant pouvoir imposer à autrui une manière "de bon ton" de s'exprimer. Ce que je dis, je le dis comme je le pense et inversement. Tu n'as toujours pas dit où il y avait des slogans. Pire: tu as prétendu que que j'avais employé des mots comme "impérialisme". Alors que je sais parfaitement que je n'ai jamais employé ce mot. Tu es un "bien-pensant", plein de certitudes et de préjugés qui croit avoir du flair (et que cela SUFFIT) qui pense qu'un forum DOIT être comme ceci ou comme cela. Ce qu'un forum doit être est défini par ses règles et rien que ses règles: sinon c'est la porte ouverte à l'arbitraire, fût-il "bien pensant" et assis sur ses certitudes comme toi. Ici on fait comme ça et c'est pourquoi on supporte Lou ou d'autres qui se se seraient fait virer ailleurs. Ici aussi, jamais un sujet n'a été fermé parce que s'y exprimaient des opinions qui dérangeaient un administrateur ou un modérateur. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jacques09 0 Posté(e) le 5 janvier 2008 A part quelques noms d'oiseaux inutiles dont tu m'affubles (bien pensant etc..) tu ne dis rien de bien nouveau.. Tu m'engeules parce que je ne pense pas comme toi, c'est tout... Donc, ce n'est pas très grave.. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Ugatza 1 Posté(e) le 6 janvier 2008 On a raillé ici l'engouement de certains écologistes pour la philosophie et la spiritualité des Amérindiens. Notamment à cause d'un texte, souvent utilisé par eux, c'est vrai, traduit (et probablement détourné-arrangé, mais c'est pas absolument sûr) intitulé "Discours du chef Seattle". Il a même été (un peu vite) reproché que parler des Amérindiens, c'était parler à leur place. Alors je ne résiste pas au plaisir de leur donner la parole presque directement. Voici un extrait d'un témoignage DIRECT d'un vrai Lakota, ayant connu les joies de la société de consommation et la vie dans la réserve de Pine Ridge. Savourerez-vous comme moi? Je trouve ce témoignage très intéressant. Et je trouve aussi que la convergence avec la plupart des idées de l'écologie (ou des expériences sensibles de la nature, en tous cas des miennes ) n'est pas, là, un artifice. On y retrouve en grande partie le contenu du discours du Chef Seattle, sans que la traduction puisse être mise en cause (Tahca Ushte était anglophone). Citation : PARLER AUX HIBOUX ET AUX PAPILLONS Asseyons-nous ici, nous tous, au milieu de l'immense prairie, d'où nous ne pouvons voir ni une autoroute ni un grillage. N'ayons pas de couvertures pour nous asseoir, mais sentons le sol sous nos corps, la molle résistance de la terre, la présence des arbustes autour de nous. Prenons l'herbe pour matelas, éprouvons sa dureté et sa douceur. Devenons pareils aux pierres, aux plantes et aux arbres. Soyons des animaux, pensons et sentons comme des animaux. Ecoutez l'air. Vous pouvez l'entendre, en éprouver le contact, vous pouvez sentir l'air, vous pouvez le goûter. Woniya wakan, l'air sacré, qui de son souffle revivifie la création. Woniya, woniya wakan - l'esprit, la vie, le souffle de vie, le renouveau, l'air signifie tout cela. Woniya - nous sommes assis ensemble, sans nous toucher, et quelque chose est ici, quelque chose que nous sentons parmi nous, une présence. Une bonne manière de se mettre à penser à la nature, c'est d'en parler. Ou bien plutôt, de lui parler, de parler aux rivières, aux lacs, aux vents, tout comme nous nous parlons. Vous, les Blancs, votre présence nous rend difficile la véritable approche de la nature qui consiste à devenir partie d'elle. Même ici nous sommes conscients de l'existence, quelque part dans les collines, de la réalité de missiles et de stations de radar. Les hommes blancs choisissent toujours les lieux beaux, grandioses, les rares sites encore vierges, pour installer ces abominations. Vous avez violenté ces terres, déclarant sans cesse : « A moi ! Sortez de là ! » Sans rendre jamais rien. Vous vous êtes emparés de quatre-vingt mille hectares de notre réserve de Pine Ridge pour en faire un champ de tir. Cette terre est si belle, si étrange que certains d'entre vous se sont mis en tête d'en faire un parc national. Ce que vous avez fait de ce territoire jusqu'à maintenant, ça été de le changer en poudrière. Vous n'avez pas seulement saccagé la terre, les rochers, les ressources minérales, vous dites que c'en est fini de tout ça, alors qu'ils sont parfaitement vivants. De votre fait, même les animaux, partie de nous-mêmes, partie du Grand Esprit, ne sont plus les mêmes. Ils ont été altérés d'une façon si horrible que personne ne peut plus les reconnaître. Il y a dans le bison un pouvoir magique, un pouvoir spirituel - mais il n'y a rien de tel dans le bétail des races Angus ou Hereford. Il y a un certain pouvoir dans l'antilope, mais pas dans un bouc ou une chèvre qui n'offrent aucune résistance quand on les met en pièces, et qui viennent casser la croûte avec votre journal si vous les laissez faire. Il y a un pouvoir considérable dans le loup, et même dans le coyote. Mais vous avez fait du loup un avorton, un pékinois, un toutou d'appartement. Avec le chat vous êtes désemparés, parce qu'il est comme l'Indien, immuable. Alors vous le mettez dans l'impossibilité de se défendre, vous modifiez sa nature, vous lui ôtez les griffes, et jusqu'aux cordes vocales, pour pouvoir faire sur lui vos expériences de laboratoire sans être dérangés par ses cris. La perdrix, le coq de bruyère, la caille, le faisan, vous les avez changés en volaille, en créatures qui ne peuvent pas s'envoler, qui portent des lunettes de soleil pour ne pas s'arracher les yeux les unes aux autres, des « volatiles » hiérarchisés, bien éduqués. Il existe des fermes où l'on élève les poulets à cause du blanc de poulet. On garde ces oiseaux dans des poulaillers si bas de plafond qu'ils vivent ratatinés sur eux-mêmes. C'est pour qu'ils se développent les muscles de la poitrine. On diffuse de la musique apaisante dans ces poulaillers. Qu'un bruit perçant s'élève et les bêtes s'affolent, se tuent en heurtant le grillage. Condamnées à passer leur vie recroquevillées, ces volailles sont transformées en aliénées, folles, des non-oiseaux. Et les humains à leur tour deviennent peu à peu des êtres contre-nature, déshumanisés. C'est là que vous êtes les dindons de la farce. Vous n'avez pas seulement défiguré et châtré nos cousins qui ont des ailes et nos cousins à quatre pattes ; vous vous en faites tout autant. Vous avez transformé les hommes en pédégés, en employés de bureau, en pauvres diables qui pointent à heure fixe. Vous avez transformé les femmes en ménagères, autrement dit en mégères vraiment abominables. J'ai été invité une fois chez l'une d'elles. « Fais attention à ta cendre. Arrête-toi de fumer. Tu taches les rideaux. Gare au bocal du poisson rouge. N'appuie pas ta tête sur le papier peint, tu as les cheveux gras. Ne renverse pas d'alcool sur cette table, elle a coûté cher. Tu aurais dû t'essuyer les pieds sur le paillasson, je viens juste de cirer le parquet. Ne souffle pas sur la perruche. Gare... Fais attention... » C'est de la folie douce. Nous ne sommes pas faits pour endurer ça. Vous vivez dans des prisons que vous avez construites vous-mêmes, que vous appelez le chez-soi, le bureau, l'usine. A la réserve, nous avons une nouvelle plaisanterie : « Qu'est-ce que la frustration culturelle? C'est d'être un grand dadais blanc de la bonne bourgeoisie vivant dans une maison de banlieue résidentielle avec la télé en couleur. » Quelquefois je me dis que nos pitoyables cabanes en carton goudronné valent mieux que vos maisons de luxe. Faire cent pas jusqu'à l'appentis par une claire nuit d'hiver, dans la boue ou la neige, c'est de façon bien modeste être encore en contact avec la nature. Ou bien l'été, dans nos coins perdus, laisser ouverte la porte des cabinets, et prendre son temps, écouter bourdonner les insectes, avec le soleil qui filtre à travers les minces planches du plafond et vous réchauffe - c'est encore un plaisir que vous n'avez même plus. Les Américains vivent dans l'obsession du sanitaire. Pas d'odeurs ! Même pas les bonnes odeurs naturelles de l'homme et de la femme. Supprimez l'odeur des aisselles, la senteur de la peau ! Frictionnez-vous, puis avec un petit tampon ou un vaporisateur, imprégnez-vous d'un parfum. Des trucs bien chérots, dix dollars la pièce, comme ça, vous serez rassurés, pour sentir bon, ça sentira bon. Le produit pour la mauvaise haleine. Celui pour l'intimité féminine. Je les vois défiler tous à la télé. Bientôt vous produirez une race d'hommes avec des corps sans ouvertures ! Je crois que les Blancs ont tellement peur du monde qu'ils ont créé qu'ils ne veulent pas le voir, pas l'éprouver dans leurs sens, pas en connaître l'odeur, ni en entendre parler. La pluie ou la neige sur le visage, le vent glacial qui cingle, puis la fumée d'un bon feu pour se réchauffer, ou sortir d'un bain de vapeur pour plonger dans un cours d'eau glacé - voilà qui fait se sentir vraiment vivant, mais de cela, vous ne voulez plus. Se calfeutrer dans des boîtes qui abolissent la chaleur de l'été et la dure bise de l'hiver, s'enfermer dans un corps désodorisé, écouter la reproduction haute-fidélité au lieu des bruits de la nature, regarder un acteur de télé dans son numéro à sensations alors que vous-même n'en éprouvez plus, manger une nourriture sans goût - c'est votre façon de vivre. Elle ne vaut rien. La nourriture que vous absorbez, vous la traitez comme vous traitez vos corps, vous en retirez ce qui est naturel, le goût, l'odeur, la qualité fruste, puis vous y introduisez une couleur et une saveur artificielles. Le foie cru, le rognon cru, c'est ce que nous, les êtres à sang chaud, les types des anciens temps, nous aimons nous mettre sous la dent. Autrefois, nous avions l'habitude de manger les entrailles du bison, on faisait un match à deux, chacun se saisissant d'une extrémité des intestins, à qui atteindrait le milieu le premier. Ça, c'était manger. Ces tripes de bison pleines d'herbes de toutes sortes en fermentation, à moitié digérées - ça vous dispensait de comprimés et de vitamines. Pour donner de la saveur, au lieu de sucre et de sel raffinés, rien de mieux que la bile des animaux, son amertume fait merveille. Un bon pâté de viande, -de rognon et de baies, un wasna - une portion de ce délectable wasna vous donnait des forces pour la journée. Ça c'était une nourriture vraiment nutritive, du solide. Pas ce qu'on nous donne aujourd'hui : lait en poudre, ceufs déshydratés, beurre pasteurisé, poulets où il n'y a plus que le blanc et les os comme des allumettes. Le volatile est mort dans un poulet comme ça. Vous ne voulez plus du volatile. Vous n'avez pas le cran de tuer honnêtement - de trancher la tête du poulet, de le plumer et de le vider. Ça, c'est fini. Vous ne voulez pas avoir mauvaise conscience. Alors vous ramenez le poulet dans un sac de plastique impeccable, bien découpé, prêt à être servi, sans saveur. Vos manteaux de vison ou de loutre, vous voulez ignorer le sang et le mal qu'il a fallu pour les faire. Votre idée de la guerre - se tenir assis dans un avion, bien au-dessus des nuages, ne jamais regarder au-dessous des nuages - c'est toujours la non-culpabilité, la désensibilisation, le style de vie aseptisé, hygiénique. Quand nous tuions un bison, nous savions ce que nous faisions. Nous nous excusions auprès de son esprit, nous essayions de lui faire comprendre pourquoi nous agissions ainsi, nous honorions d'une prière les os de ceux qui donnaient leur chair pour nous garder en vie, une prière pour leur retour à la vie, pour la vie de nos frères de la nation bison, autant que pour notre propre peuple. Vous ne vouliez pas comprendre ces choses, c'est pourquoi nous avons eu le massacre de Washita, le massacre de Sand Creek, les femmes et les bébés tués à Wounded Knee. C'est pourquoi nous avons Song My et My Lai. Pour nous, la vie, toute vie, est sacrée. L'Etat du Sud Dakota organise la lutte contre les animaux nuisibles. Ils montent en avion et de leur avion tirent sur les coyotes. Ils dénombrent les victimes, en tiennent le compte dans leurs petits calepins. Les éleveurs les paient. Les coyotes vivent surtout de rongeurs, de mulots. A peine s'ils s'attaquent de temps à autre à un agneau égaré. Ils jouent au naturel le rôle de nos éboueurs, nous débarrassant de ce qui pourrit, de ce qui pue. Ils font même de bons animaux domestiques si on leur donne leur chance. Mais comme leur existence risque de faire perdre quelques centimes à un quidam, alors on les tue d'avion. Ils étaient ici avant les moutons, mais ils sont gênants. Il n'y a pas de bénéfices à tirer d'eux. Alors on tue de plus en plus d'animaux, les animaux que le Grand Esprit a créés - mais qu'importe, ils doivent disparaître. Par la grâce des hommes, un sursis leur est parfois accordé - jusqu'à ce qu'on les mène à bord des bateaux, avec l'abattoir au bout. C'est l'effroyable arrogance de l'homme blanc, qui se place sans vergogne au-dessus de Dieu, au-dessus de la nature, tranchant d'autorité : « Je laisse vivre cet animal-là, parce qu'il me rapporte ; l'espace qu'il occupe doit être mieux utilisé. Le seul bon coyote est le coyote mort. » Ils traitent les coyotes presque aussi mal qu'ils traitaient les Indiens. Hommes blancs, vous répandez la mort, vous achetez et vendez la mort. Avec vos déodorants, vous sentez la mort, mais vous avez peur de sa réalité. Vous n'osez pas la regarder en face. Vous avez rendu la mort hygiénique, vous l'avez cachée sous le tapis, vous lui avez dérobé son honneur. Nous, Indiens, méditons beaucoup sur la mort. C'est mon cas. Ce serait aujourd'hui un jour par¬fait pour mourir - pas trop chaud ni trop froid. Un jour à laisser quelque chose de soi, une trace qui s'attarde un peu. Un jour pour un homme qui a de la chance, heureux, avec beaucoup d'amis. Un jour faste, pour parvenir au bout de son sentier. Il y a des jours moins propices. Il y a des hommes égoïstes et solitaires qui ont bien du mal à quitter cette terre. Mais je suppose que pour les Blancs n'importe quel jour est néfaste. Il y a quatre-vingts ans, les nôtres dansaient la Danse du Fantôme ; ils dansaient et chantaient jusqu'à s'évanouir et à tomber d'épuisement, en proie à des visions. Ils dansaient de cette façon pour le retour de leurs morts, pour que revienne le bison. Un prophète leur avait dit que, par le pouvoir de la danse du fantôme, la terre s'enroulerait à la façon d'un tapis, emportant toutes les oeuvres de l'homme blanc - les clôtures des campagnes, les villes minières avec leurs lupanars, les usines, les fermes avec leurs animaux contre-nature et qui empestent, les voies ferrées et les poteaux télégraphiques. Et sous ce monde blanc enroulé pour de bon, nous retrouverions la prairie et ses fleurs, non contaminée, avec ses hordes de bisons et d'antilopes, ses nuages d'oiseaux, donnés à tous, réjouissance commune. (...) Tahca Ushte “ De mémoire indienne” chapitre VII p130 Plon éd Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Powow 0 Posté(e) le 6 janvier 2008 Merci Ugatza Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Chichaî 0 Posté(e) le 7 janvier 2008 P1! Quelle papabre! C'est trop beau pour être vrai, TOUT est vrai! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
CANIS111 0 Posté(e) le 7 janvier 2008 Oupssss jolie texte. Et dire que certains osent les traiter de sauvages ! Loulou nous dirait " Les cons ça ose tout ! C'est même à ça qu'on les reconnaît ". Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Ugatza 1 Posté(e) le 7 avril 2008 Y a deux questions comme ça qui viennent de me traverser l'esprit.... Les Tibétains sont-ils des chauvins? "Peuple Tibétain", est-ce un slogan? Mmmmmh? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites