Michel23 0 Posté(e) le 26 décembre 2007 Monsieur Jean Pierre Choisy est chargé de mission Faune au Parc Naturel Régional du Vercors, il parle en son nom du parc et la gestion de la biodiversité au sein de celui-ci : Citation :En tant que biologiste de la faune sauvage d'une part, citoyen français et européen d'autre part, je me solidarise entièrement avec la position du Groupe Loup Suisse qui s'oppose au tir de loup en Valais. Je n'ai pas pour autant qualité à parler au nom de mon employeur, bien évidemment et je ne le fais jamais, pas plus cette fois que d'autres. Je ne cite cette appartenance que pour me situer professionnellement et, j'ose, l'espérer, en compétence "Faune" ; néanmoins, en tant que naturaliste, scientifique et citoyen ma parole est libre. Je pense que Monsieur Choisy est tout à fait qualifié pour émettre un avis : Je ne citerai ici que les passages ayant trait au loup, mais il faut aussi lire le reste : Le retour du loup Citation :Le PNR du Vercors n'a pas choisi de favoriser le retour du Loup, mais il a décidé, sans s'en masquer les difficultés techniques, ni subjectives, d'assumer la coordination de la cohabitation de cette espèce et de l'élevage. Je rappelle que le pouvoir dans le PNR du Vercors est aux mains des élus. Leur hauteur de vue et leur courage mérite d'autant plus d'être souligné qu'il semble faire défaut en certaines contrées de l'Arc Alpin. Citation :le retour du Loup est favorable à tous les charognards. Chez vous le Gypaète, chez nous les autres vautours. C'est en particulier la voie d'accès privilégiée de ces charognards à la ressource potentielle constituée par la biomasse de Sanglier, Cerf, Chevreuil, Mouflon. Je peux vous envoyer par le même canal deux photos de curées de Vautour fauve et Vautour moine sur restes de proies de Loup, en 2005 sur les Hauts-Plateaux du Vercors et des publications américaines mettant en évidence le rôle important du retour du Loup pour divers charognards américains (Oiseaux, Mammifères) ; Citation :régulation des Ongulés non rupestres. Dans la forêt domaniale (= d'état) de Lente (sud-ouest du Vercors), on a constaté que, depuis le retour du Loup, les abroutissement par le Chevreuil sont revenus à taux économiquement tout à fait supportable pour la sylviculture et ce, sans disparition de l'espèce (un forestier, comm. or. pers.). Une plus grande abondance du Loup pourrait peut-être avoir un impact sur le Sanglier (en Italie, une proie majeure surtout des jeunes assez grands pour s'éloigne de la mère mais encore assez petits pour être une proie facile). Citation : - Les éleveurs doivent apprendre à vivre avec les grands Carnivores, de retour quand le Troisième Chimpanzé, poursuivant son hominisation, cesse d'être le Grand Exterminateur de la Biodiversité ; - La collectivité doit faciliter, financièrement et techniquement, l'accès de tous les éleveurs aux moyens de prévention des dégâts sur bétail ; - Les protecteurs doivent accepter qu'on tire certains loups "à problèmes", c'est à dire non pas simplement présents, mais cause d'importants dégâts en dépit de la mise en œuvre honnête, persévérante et surtout compétente de tous les moyens de prévention. Apparemment, cela n'a pas été le cas dans le Valais. Et quelque chose qui me fait plaisir et pas qu'a moi je pense : Citation :En montagne L'abandon de tout sylviculture, agriculture, élevage serait certainement socialement et sociologiquement négatif mais ne serait certainement pas une catastrophe pour la biodiversité globale à terme. Notamment pour la grande faune. Sans entrer dans les détails, il est rationnellement impossible que la reforestation spontanée de prairies de fauches issues de défrichements du XIII° siècle, l'abandon d'exploitation de boisements inaccessibles avant le débardage par câble au XIX° siècle, constituent des catastrophes pour la faune et la flore. Parmi les travaux récents mettant en évidence l'impact négatif sur la biodiversité de l'évolution de l'élevage en montagne, voire les travaux de Benhamou, dont je peux vous envoyer un article. Il faut bien, un jour, que la vérité se fasse jour. Vous connaissez le conte des vêtements de l'empereur... Voilà, vous pouvez lire le reste : ICI => http://www.buvettedesalpages.be/2007/12/loup-biodiversi.html Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jacques09 0 Posté(e) le 26 décembre 2007 Concernant le sujet le plus "chaud" dans les milieux écolos, celui du tir ponctuels de loups, on sait que France Nature Environnement et Férus et peut-être d'autres ont une approche sensiblement identique à celle développée par JP Choisy quand il écrit : " Les protecteurs doivent accepter qu'on tire certains loups "à problèmes", c'est à dire non pas simplement présents, mais cause d'importants dégâts en dépit de la mise en œuvre honnête, persévérante et surtout compétente de tous les moyens de prévention ". Est-ce que tu connais la position de l'ASPAS, de Convention Vie et Nature sur cette question ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
amba 0 Posté(e) le 27 décembre 2007 C'est quoi des loups à Problèmes ? Ils sont surement aussi et surtout révélateurs de "problèmes"... Les loups à "problèmes" seront ceux qui iront s'aventurer, trop vite, là ou il n'y a pas encore ou son arrivée n'a pas été préparée auprès des populations concernées. La découverte d'un cadavre de chevreuil, voire de mouton est alors l'occasion d'ouvrir la boite à fantasmes...et à délires médiatiques. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Ugatza 1 Posté(e) le 27 décembre 2007 Michel a écrit:(...) Citation :En montagne L'abandon de tout sylviculture, agriculture, élevage serait certainement socialement et sociologiquement négatif mais ne serait certainement pas une catastrophe pour la biodiversité globale à terme. Notamment pour la grande faune. Sans entrer dans les détails, il est rationnellement impossible que la reforestation spontanée de prairies de fauches issues de défrichements du XIII° siècle, l'abandon d'exploitation de boisements inaccessibles avant le débardage par câble au XIX° siècle, constituent des catastrophes pour la faune et la flore. Parmi les travaux récents mettant en évidence l'impact négatif sur la biodiversité de l'évolution de l'élevage en montagne, voire les travaux de Benhamou, dont je peux vous envoyer un article. Il faut bien, un jour, que la vérité se fasse jour. Vous connaissez le conte des vêtements de l'empereur... Voilà, vous pouvez lire le reste : ICI => http://www.buvettedesalpages.be/2007/12/loup-biodiversi.html Hé, hé, hé! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jacques09 0 Posté(e) le 27 décembre 2007 Une définition de " loups à problèmes" a été donnée par JP Choisy : ce sont des animaux "non pas simplement présents, mais cause d'importants dégâts en dépit de la mise en œuvre honnête, persévérante et surtout compétente de tous les moyens de prévention ". Bien sûr, si on écoute les éleveurs, ce sera le cas à chaque fois... mais on n'est pas obligé de les croire. Je crois que l'on peut dire que les expertises savent faire le tri dans les récriminations des éleveurs qui sont souvent abusives, mais ensuite les considérations politiques, syndicales, sociales l'emportent hélas souvent sur l'examen objectif des choses au niveau des décideurs (préfets..). D'où l'intérêt qu'il y a à ne pas baisser la garde... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Michel23 0 Posté(e) le 27 décembre 2007 Ugatza a écrit: Hé, hé, hé! Je savais bien que ça ferait plaisir Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
CANIS111 0 Posté(e) le 27 décembre 2007 Michel a écrit: Et quelque chose qui me fait plaisir et pas qu'a moi je pense : Citation :En montagne L'abandon de tout sylviculture, agriculture, élevage serait certainement socialement et sociologiquement négatif mais ne serait certainement pas une catastrophe pour la biodiversité globale à terme. Notamment pour la grande faune. Sans entrer dans les détails, il est rationnellement impossible que la reforestation spontanée de prairies de fauches issues de défrichements du XIII° siècle, l'abandon d'exploitation de boisements inaccessibles avant le débardage par câble au XIX° siècle, constituent des catastrophes pour la faune et la flore. Parmi les travaux récents mettant en évidence l'impact négatif sur la biodiversité de l'évolution de l'élevage en montagne, voire les travaux de Benhamou, dont je peux vous envoyer un article. Il faut bien, un jour, que la vérité se fasse jour. Vous connaissez le conte des vêtements de l'empereur... Effectivement pas qu’à toi, et tu penses bien ! Mais il n’y a pas que ça qui fait plaisir : Citation : L'exemple des Abruzzes montre que la présence du Loup est indiscutablement positive de ce point de vue (en dépit d'un infime pourcentage de personnes dont le cas relèves plus des "psy" que des naturalistes Citation : La grande majorité des citoyens de nos pays et de nos régions sont favorables au retour de la grande faune : Ongulés, Loup, Lynx, Ours, etc. Cette déclaration me tient particulièrement à cœur, car combien de fois ai-je dit, en montrant du doigt l’Etat, (qui ne prend pas en considération cette écrasante majorité, cette volonté du peuple), que 80% des français était favorable au retour et à la protection du loup ? Non, il préfère être à l’écoute d’une minorité d’éleveurs/bergers qui n’est pas foutue de cohabiter avec, loups ; ours ; lynx et bientôt les randonneurs, cette minorité qui pense que la montagne leur appartient et tout ce qui n’est pas brebis n’est qu’intrus. Il faut bien reconnaître que ces éleveurs, comme tu le dis dans un autre sujet, Michel Citation :Quand est-ce que la justice fera son travail correctement...Pourquoi ce monsieur peut-il en toute inpunité menacer ses concitoyens ? se sentent bien soutenus dans leurs actes d’incivisme limite illégaux, voire parfois illégaux, n’ayons par peur des mots. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jacques09 0 Posté(e) le 27 décembre 2007 CANIS a écrit: Non, il préfère être à l’écoute d’une minorité d’éleveurs/bergers qui etc.. Le problème principal vient d'ailleurs de là.. Quand le pouvoir politique cessera de soutenir - contre l'avis de la masse des gens - un certain nombre d'activistes anti-loups ou anti-ours, les solutions techniques aux attaques de prédateurs seront beaucoup plus faciles à mettre en oeuvre. Comme cela se fait ailleurs. On peut d'ailleurs se demander pourquoi il porte - du moins dans les mots - tant d'intérêt à cette branche de la production agricole alors que tous les indicateurs montrent que c'est une activité en déclin.. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
CANIS111 0 Posté(e) le 28 décembre 2007 Jacques a écrit:On peut d'ailleurs se demander pourquoi il porte - du moins dans les mots - tant d'intérêt à cette branche de la production agricole alors que tous les indicateurs montrent que c'est une activité en déclin.. Peut-être bien que parce que justement c’est une activité en déclin par sa faute, parce qu’il ne fait rien pour protéger les éleveurs français de la concurrence de viande ovine en provenance de Nouvelle Zélande (au hasard) et qu’ainsi il se fait oublier en responsabilisant le loup. Il passe le bébé au loup, en quelque sorte. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites