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Ugatza

Sur la "cohabitation"

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La cohabitation.

Voilà un mot que je qualifie de "piégé".
Il qualifie une situation prise à un instant "t" sans donner la tendance que seuls donnent le temps et les actes.
A un instant "t", il y a des éleveurs et des loups sur les mêmes territoires. La photo "satisfait" tout le monde.
Tout baigne?

De fait, éleveurs et GP "cohabitent" ou bien ont "cohabité"...jusqu'à ce que les éleveurs (à part les éleveurs nomades, comme les Nénetses de Sibérie ou les Mongols) les exterminent.

Elle était "pas si mal" la France sans loups, non?

Donc éleveurs et GP ont toujours cohabité mais... les éleveurs plus que les GP.
"Cohabiter" ne signifie rien de particulier et ne décrit pas la réalité (qui bouge et évolue).

La cohabitation, du point de vue des éleveurs, est appelée à disparaître.

Les protecteurs voudraient, eux, qu'elle dure, c'est à dire qu'elle devienne "pacifique" et harmonieuse, voire...durable.
C'est à dire que les GP mangent moins de moutons et qu'en retour les éleveurs cessent de demander l'extermination (ou la "régulation") des GP.

Quand ils parlent de cohabitation ou de cohabiter, éleveurs et protecteurs parlent d'une chose pour les uns et de son contraire pour les autres.
C'était "mal barré" dès le départ et le quiproquo continue, donc.

Il s'agit aussi d'aider les éleveurs à supporter le poids de l'intérêt général (en démocratie, exprimé par la Loi, ici, celle qui protège les GP) en:

1) les indemnisant (au-dessus de la valeur sur le marché, jamais remis en question par les agriculteurs en général).

2) les aidant à s'équiper pour protéger les troupeaux de moyens techniques efficaces.

3) La stratégie des protecteurs repose principalement là-dessus. FERUS, le FIEP, et le WWF sont allés jusqu'à fournir (pour l'Ours, les premiers avant même l'Etat et le PN des Pyrénées) une aide financière et matérielle directe (associative) aux éleveurs.

Cela fait quarante ans que le dispositif (appelé plan Ours, puis plan Loup) existe.
Il ne faut pas oublier l'aide à l'élevage au titre de la PAC, qui maintient artificiellement une activité économique non rentable (pourquoi celle-ci et pas d'autres, comme les services publics de proximité? Mystère!)

Où en est-on aujourd'hui...du point de vue de la protection?
Tout le monde est au courant, je pense...
En Haut Béarn, pour l'Ours, l'échec est total.
Pour le Loup, l'Etat enfreint la loi (encourage donc le braconnage) en faisant tirer (en nombre) sur une espèce protégée, après avoir (on l'oublie trop souvent ) autorisé la régulation des Grands Cormorans.
Les défaites d'hier préparaient celles d'aujourd'hui...et celles d'aujourd'hui préparent celles de DEMAIN.
Une plus grande fermeté des protecteurs était-elle nécessaire?
Les éleveurs géographiquement non encore concernés par le Loup, se taisaient, mais nous voyons aujourd'hui qu'ils se mobilisent dès que le Loup est à peine soupçonné d'arriver "chez eux" (qui n'est donc pas chez les non-éleveurs).
Mais la plupart ne sont pas près d'être concernés par l'Ours et le Lynx: l'expansion du Loup n'est pas si rapide et nous voyons s'amonceler les cadavres de loups; espèce "protégée".

L'échec TOTAL de la protection en Haut-Béarn est à analyser soigneusement, car c'est là que s'est construite la stratégie des associations.

Globalement, l'hostilité des éleveurs n'a pas faibli: elle est même proportionnelle au nombre d'ours qui y mettent les pieds.
Malgré l'aide directe, malgré les indemnisations, malgré la démonstration de l'efficacité des moyens de protection (sous, bien sûr, la surveillance constante d'un ou plusieurs bergers éleveurs, selon la taille des troupeaux), en quarante ans on est passé d'une trentaine d'ours à deux...et bientôt zéro, pour les raisons que l'on sait.
Les relâchers dans les Pyrénées Centrales ne suffisent pas à compenser ce désastre malgré une seule apparition (déjà ancienne) d'ours slovène (Néré) en Vallées d'Aspe et Barétous.
Cette démarche, qui a échoué pour l'Ours, est pourtant celle qui continue d'être suivie.
On s'appuie sur quelques éleveurs "sympas", on "démontre" que la cohabitation est possible, que les moyens de protection sont efficaces et pourtant...
Si cette orientation s'adresse à des déjà convaincus, à quoi sert-elle?
Si on pense qu'en "démontrant " ainsi, on va "gagner" des éleveurs à la cohabitation paisible, en faisant en sorte qu'ils deviennent de plus en plus nombreux, alors:
1) Où en sommes nous?
2) Comment expliquer la situation actuelle chez les éleveurs "cohabitants" avec le Loup ou craignant de l'être déjà ou de le devenir?

Force est de constater que ce bilan n'existe pas.

On est obligé de se contenter des "impressions" personnelles de tel ou telle.
JAMAIS je n'ai rencontré (ailleurs que sur un forum) un éleveur basque ou haut-béarnais favorable à l'Ours et au Loup et maintenant...au Vautour Fauve.
Je suis donc devenu :
-radicalement opposé à l'orientation d'aide directe associative (Pastoraloup),
-contre le soutien et l'approbation (je suis pour le NPPV "ne prend pas part au vote" consultatif sur ces questions dans le GNL par exemple) associatifs des aides aux éleveurs (sauf si elles sont contractuelles et vérifiées).
-contre toute forme de défense ou de prise en compte des intérêts des éleveurs.
-contre toute forme de reconnaissance d'intérêt général au pastoralisme ( biodiversité "créée", entretien des paysages ouverts, défense contre les avalanches et incendies)
et pour un recentrage strict sur la protection des espèces en s'appuyant sur une opinion favorable, apparemment même plus radicale (lucide?) que les associations.

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"L'opinion favorable" , voila une bien belle formule mais en fait  cela ne sert pas  à grand chose  car l'opinion ne s'exprime que dans le cadre d'un sondage mais celle ci  ne va pas oeuvré pour faire valoir son point de vue et donc  à ce titre les nemrod et les opposants pourront tranquillement continuer d'oeuvrer pour saborder la cohabitation. Et la majorité silencieuse montrera sa désaprobation dans le cadre d'une future consultation d'un prochain sondage.
Autant faire pipi dans un violon.

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Ce n'est pas une formule.
C'est le résultat des sondages, jusqu'au dernier et donc jusqu'à preuve du contraire.
Bien sûr, il s'agit d'une position qui ne se traduit pas en actes.
Tu as raison...en partie.
Mais les  réponses à la "consultation" de Mme Royal, étaient bien plus radicales notamment vis à vis des éleveurs et des tirs que les associations et notamment la plus concernée d'entre elles qui ne se préoccupe que des grands prédateurs au premier chef : FERUS.
Pourquoi ce décalage?
Pourquoi n'est-elle plus interrogée et n'apparaît-elle plus dans les sujets qui se multiplient dans les medias sur les attaques de troupeaux imputées loups ou sur leurs tirs.
Complot des journalistes?
Je pense qu'ils ne prennent plus FERUS en considération parce que celle-ci s'est affaiblie continuellement et ne représente plus grand chose.
Comment pourrait-elle attirer des adhérents alors qu'elle prône "la défense des intérêts particuliers des éleveurs" (qui apparaissent très clairement comme des ennemis définitifs et radicaux des GP) et même de les financer (c'est le texte fondateur de FERUS "Qui sommes nous?" et c'est lisible sur leur site) : ça se traduit par Pastoraloup qui continue envers et contre tout.
Cela fait apparaître les protecteurs comme incohérents, surtout après les couacs et les tergiversations qui ont eu lieu après l'annonce de "l'accord" sur le plan Loup 2013-2017 par Christophe Castaner, président du GNL.
24 loups à tuer.
Plafond? Quota? Non: plan de chasse.

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Le but des assocs est de faire prendre conscience et de ne pas couper les ponts avec le monde de l'élevage  (pastoraloup).

Alors  oui bien entendu  que l'on doit  légitimement se poser la  question de la problématique et du maintien du lien avec le monde pastoral.

Faut il ou pas continuer d'oeuvrer dans ce sens  là ou est ce de la poudre aux  yeux qui fait bien rigoler le monde  l'élevage.
u
Il faut pour protéger les espèces un pouvoir politique fort et  pas des beni oui oui  qui changent d'avis  tous les premier mardi du mois  et encore je suis modeste.

Je te conseille  le livre de PACCALET  'Eloge des mangeurs d'hommes'  qui s'il n'apporte rien de nouveau  sur le fond, fait le constat qu'à terme tous les grands prédateurs mais aussi  les grands mammifères sont appelés  à disparaître  faute de volonté et de prise de conscience ainsi que suite aux autres causes que l'on connait tous : braconnage ,  médecine chinoise, trafic d'ivoire, pression démographique, destruction des biotopes.

Alors le loup , il est comme  les autres il a fait son retour mais je crois bien que ce sera un feu de paille  et comme une éclipse ce sera bien éphèmère si c'est tout l'accueil que nous pouvons lui faire.

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Guilbeuche a écrit:
Le but des assocs est de faire prendre conscience et de ne pas couper les ponts avec le monde de l'élevage  (pastoraloup).

Ah bon?
Il me semble bien qu'il n'y a JAMAIS eu le moindre pont entre les éleveurs et les protecteurs.
Alors, couper quels ponts?
A quoi a servi Pastoraloup pour les loups?
Tu peux le dire?
Le but des assos devrait être de protéger les GP, rien d'autre et surtout pas les éleveurs comme c'est écrit dans la présentation de Ferus par elle-même.
Evidemment que tu as raison sur la prise de conscience (celle de devoir agir), car la majorité ne voit pas du tout les loups comme les éleveurs et les chasseurs: une bonne part de la conscience est déjà là.
En effet, il faut gagner des adhérents au lieu d'en perdre: ne pas les voir comme une source de moyens financiers que l'Etat remplace avec ses subventions, enlisant les assos dans le bourbier de la cogestion, une fois qu'il les tient par l'argent.
Pourtant le nombre est la force.
Et les GP ne seront protégés que par un rapport de forces contre et non avec leurs ennemis.
Nous pouvons être bien plus nombreux qu'une profession qui s'éteint.
Sauf que ça n'intéresse guère les assos.
Elles préfèrent les salons des ministères.


Guilbeuche a écrit:
Alors  oui bien entendu  que l'on doit  légitimement se poser la  question de la problématique et du maintien du lien avec le monde pastoral

Oui, mais il faut répondre à cette excellente question... Wink

Guilbeuche a écrit:
Faut il ou pas continuer d'oeuvrer dans ce sens  là ou est ce de la poudre aux  yeux qui fait bien rigoler le monde  l'élevage.

Là, c'est presque une réponse! Smile

Guilbeuche a écrit:
Il faut pour protéger les espèces un pouvoir politique fort et  pas des beni oui oui  qui changent d'avis  tous les premier mardi du mois  et encore je suis modeste..

Mais nous avons un pouvoir fort...de notre passivité.
Certes il sert les lobbies économiques.
C'est la démocratie qui doit être forte et les remettre à leur place.
Pour le devenir il faut que le plus grand nombre intervienne directement au lieu de la pitoyable alternance de la médiocrité.
On a les dirigeants qu'on a élus.
Visiblement, ça ne suffit pas pour que les choses changent vraiment et que ce qui est décidé corresponde à ce que nous voulons.

Guilbeuche a écrit:
Je te conseille  le livre de PACCALET  'Eloge des mangeurs d'hommes'  qui s'il n'apporte rien de nouveau  sur le fond, fait le constat qu'à terme tous les grands prédateurs mais aussi  les grands mammifères sont appelés  à disparaître  faute de volonté et de prise de conscience ainsi que suite aux autres causes que l'on connait tous : braconnage ,  médecine chinoise, trafic d'ivoire, pression démographique, destruction des biotopes.

Alors le loup , il est comme  les autres il a fait son retour mais je crois bien que ce sera un feu de paille  et comme une éclipse ce sera bien éphèmère si c'est tout l'accueil que nous pouvons lui faire.

Je ne crois pas que Paccalet soit si résigné et défaitiste que ça.

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Sur la Buvette, j'avais mis en garde contre cette "sympathique" élue.
http://www.buvettedesalpages.be/2014/06/annabelle-jaeger-ouvre-la-plate-forme-europeenne-sur-la-coexistence-entre-hommes-et-grands-carnivores.html
et l'ambigüité (la démagogie?)de ses positions.
Voilà qui confirme ce que mon "flair" m'avait annoncé
http://www.ferus.fr/wp-content/uploads/2014/11/ma-semaine-avec-un-berger-dans-les-alpes-gazette-50-2013.pdf
Grâce à...Pastoraloup (et donc FERUS) cette dame a passé une semaine avec un éleveur.

Extraits significatifs du bilan de son expérience:
Annabelle Jaeger a écrit:
"Le pastoralisme Un métier magnifique, garant d’une alimentation de qualité et de circuit court sur notre territoire ; garant aussi de l’ouverture des milieux et au-delà, de la maintenance de certains territoires ruraux où toute activité disparaîtrait sans cela."


Annabelle Jaeger a écrit:
Les bergers, une espèce envoie de disparition ?
Je commencerai par une anecdote qui m’a serré le cœur. En lisant un prospectus distribué dans l’office de tourisme du village le plus proche et décrivant la balade de l’alpage où nous sommes, je découvre cette phrase « vous aurez peut-être la chance d’y croiser le dernier berger »...
Ce métier est-il menacé ? Très certainement dans le sens où certains abandonnent et peu veulent reprendre

?????
Singulière explication de la crise de l'élevage (oubliant le marché mondial, la baisse de la consommation de viande de mouton) qui laisse la porte ouverte en grand à la thèse du Loup menaçant l'élevage et décourageant les vocations ou les bonnes volontés.
Logique: Annabelle Jaeger est membre d'EELV, dont on connait la participation aux gouvernements Jospin et Ayrault; sa compatibilité avec le social libéralisme.
Cette idée que les causes des difficultés des éleveurs sont ailleurs que dans les décisions politiques pour l'économie ne peut que lui convenir.



Annabelle Jaeger a écrit:
"Pro ou anti-loup, cela n’a pas de sens. J’exècre la politique en noir et blanc comme si tout était si simple. Encore moins simple quand on est attachée au pastoralisme et à son devenir d’un côté, et à la protection d’une espèce protégée de l’autre. Ces quelques jours m’ont donné l’espoir qu’en s’en donnant les moyens, les deux pouvaient cohabiter."


Elle ne se prononce à aucun moment sur la légalité du plan Loup 2013-2017, sur la Convention de Berne et la Directive Habitats qui ne contiennent pas le mot  "régulation" ni sur les nombreux loups tués récemment.
On ne sait donc pas si on peut compter sur elle. On ne peut donc compter sur elle.
C'est une future Ségolène Royal.
Un(e) centriste n'est jamais "au centre" (jardin d'Eden de la Raison) qui n'existe pas, mais toujours d'un côté ou de l'autre selon ses intérêts.
Bref, un gilet de sauvetage en train de se dégonfler lentement, pour protecteurs à la dérive.

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