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Faust1111

Divers petits textes sur le basenji d'Afrique.

Messages recommandés

Je souhaitais partager pour ce qui sont bien sûr intéressés mes petits recherches sur le basenji des forêts africaine de l'ituri mais pas seulement Wink "mes trouvailles" vont de 1886 à 1999.J'aurai aimé en trouver plus mais bon je me dis c'est un début scratch En espérant que ça vous plaise Very Happy

J'ai pris le temps de vous écrire les passages intéressant, le livre complet sur le Congo ça vous aurai fait beaucoup trop de lecture Sleep  Laughing  et pas de chance pour moi impossible de faire un copier-collé donc je suis loin d'en avoir fini geekWink

Le Congo: histoire, description, moeurs et coutumes / Paul Blaise 1886.
Dans tout le haut Congo, le chien, qui est très abondant, a une certaine ressemblance avec celui des Indes et avec le chien sauvage de Sumatra ( a mon avis il parle du Dhôle) Leur morphologie est une tête fine du renard, oreilles droites et pointues, pelage fauve et queue relevée.Ces chiens n'aboient pas, ils donnent l'éveil par un long hurlement; ils ont peu de sympathie pour les Européens, mais montrent un grand attachement à leurs maîtres indigènes, qui le leur rendent bien.Leur chair est considérée comme un mets tellement délicat et savoureux que l'usage en est parait-il, réservé aux grands chefs seulement. ( Je suis désolée pour le dernier passage Crying or Very sad  )

Wauters Alphonse-Jules L'état indépendant du Congo 1899
Le chien est pour la chasse un auxiliaire essentiel ; il s'agit d'un chien basenji,  qui n'aboit pas, mais qui est considéré comme une propriété de valeur.Toutes les bandes ne disposent pas de ces animaux.Les grands Noirs savent en exploiter l'absence en prêtant des chiens de chasse, renforçant par là la dépendance des Pygmées.Pour le prêt de leurs chiens, ils reçoivent de la viande provenant du butin de chasse. Schebesta tient le chien de chasse pour une ancienne propriété pygmée.
Autre passage du livre Wink
Le chien indigène est chétif et malingre, sa taille ne dépasse pas celle du renard ; il n'aboit pas, il hurle...Le chien d'Europe montre pour lui un mépris fort amusant ; il le pourchasse et le tient à distance comme un être inférieur et dégradé (le pauvre)

Dans la Belgique africaine, par J. Flamme 1908
Le chien est de couleur fauve.De la grandeur du fox-terrier, il est vif et méchant (méchant non peur des étrangers oui plutôt et vu un vieux texte horrible que je ne veux plus voir  Sad  sur 4 ou 5 basenjis morts dans l'horreur et le c.. de colon Evil or Very Mad  qui les utilisé s'est réjouissait car ils chassaient mal  No donc je comprends leur méfiance )
Gardien du village, il ne suit pas l'homme et n'aboie pas.En cas de danger, ce sont des hurlements qu'il fait entendre ; c'est aussi par des gémissements qu'il exprime sa joie.Le chien se nourrit de détritus, de poules, d'oeufs qu'il dérobe, ou de petits mammifères auxquels il fait la chasse.

Pygmées d'Afrique Central de Stefan Seitz 1993
Il en résulte pour les Pygmoides du Kivu une situation semblable à celle que nous connaissons pour les Pygmées de L'Ituri, suivant laquelle, dans un territoire délimité de chasseurs-cueilleurs, différents instruments de chasse sont utilisés : chez les Barhwa du Bushi, c'est le filet qui a une importance particulière, alors que chez les Batwa du Rwanda et du nord du lac Kivu, c'est l'arc.
Les Barhwa utilisent des chiens de chasse qui appartiennent aux Bahutu et aux Batutsi et qui leur sont laissés temporairement pour le dressage.Ces chiens de chasse à museau long et pointu et à oreilles dressées sont tenus en si grande estime au Rwanda qu'on pouvait autrefois exercer la vengence du sang pour un chien qui avait été tué ( ça m'a surpris).Ces animaux portent des cloches ;ils n'aboient pas.A coté de l'intérêts que présentent les Mpunyu pour l'emploi qu'ils font à la chasse, ils reçoivent en outre de la bière de la part des Bahuru ; il est vrai que ces derniers auraient droit à la moitié du butin de chasse en fourrures.


Le dernier texte qui est le plus long Sleep  même si ce n'est pas en Ituri, ce sont quand même des basenjis Wink
Rôle des chiens de chasse chez les Konon des Monts Nimba : à
l'interface entre le village et la brousse.

In: Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée. 41e année, bulletin n°2,1999. pp. 125-136
Résumé
Dans la société konon, le chien de chasse est l'auxiliaire du chasseur mais avant de devenir ce collaborateur privilégié, le chien
subit un apprentissage méthodique et rigoureux dicté par des pratiques cynégétiques qui le placent dans une vie parallèle à celle
du chasseur. Les techniques et utilisations du chien dans les pratiques cynégétiques actuelles et passées mettent en évidence la
position intermédiaire de cet animal entre nature et culture, entre deux mondes qui s'opposent, le village et la brousse, et
reflètent toutes les évolutions et transformations de l'activité cynégétique des Konon.
Abstract
In the Konon society, the dog hunting is the helper of the hunter but before being this precious collaborator, he must learn the
experience of hunting. These practices place the dog in a comparable life to the hunter. Techniques and uses of dog in present
and past cynegetic practices show the intermediate position of dog between nature and culture, between two opposed worlds :
the village and the bush. They reflect evolutions and transformations about cynegetic activity of Konon people.
Citer ce document / Cite this document :
Chaffard Solange. Rôle des chiens de chasse chez les Konon des Monts Nimba : à l'interface entre le village et la brousse. In:
Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée. 41e année, bulletin n°2,1999. pp. 125-136.
JATBA, Revue d'ethnobiologie, 1999, vol. 41 (2) :  125-136
Résumé.- Dans la société konon, le chien de chasse est l'auxiliaire du chasseur mais avant de
devenir ce collaborateur privilégié, le chien subit un apprentissage méthodique et rigoureux
dicté par des pratiques cynégétiques qui le placent dans une vie parallèle à celle du chasseur.
Les techniques et utilisations du chien dans les pratiques cynégétiques actuelles et passées
mettent en évidence la position intermédiaire de cet animal entre nature et culture, entre deux
mondes  qui s'opposent,  le  village et  la brousse,  et  reflètent  toutes  les  évolutions  et
transformations de l'activité cynégétique des Konon.
Mots-clés.- Monts Nimba - chasse - Konon - gibier - technique - représentation.
Abstract.- In the Konon society, the dog hunting is the helper of the hunter but before being
this precious collaborator, he must learn the experience of hunting. These practices place the
dog in  a comparable life to  the  hunter. Techniques and uses of dog in present and past
cynegetic  practices  show the  intermediate position  of dog between  nature and  culture,
between  two  opposed  worlds :  the  village and  the  bush.  They reflect  evolutions  and
transformations about cynegetic activity of Konon people.
Key-words.- Nimba Mounts - Hunting - Konon - Game - Techniques - Representations.
En  Guinée forestière,  autour du massif des Monts  Nimba,  vivent les
Konon,  population  d'agriculteurs-chasseurs  (Germain,  1922).  Les  activités
cynégétiques occupent une place importante dans leur vie :  elles leur fournissent
l'essentiel de leur alimentation carnée ;  ces produits de la chasse servent aussi à de
nombreuses activités magico-religieuses et médicinales.
En étudiant les pratiques de chasse et les gestions villageoises de la faune
sauvage des Konon, nous nous sommes aperçue du rôle fondamental du chien de
Massif montagneux frontalier situé à l'extrême sud-est de la Guinée entre la Côte d'Ivoire et
le Liberia. La spécificité biologique de cette montagne marquée par une faune et flore d'une
richesse exceptionnelle, en relation avec la diversité des paysages et des formations végétales
qu'entraîne le relief, est reconnue sur le plan international : les Monts Nimba sont classés sur
la liste des réserves de biosphère et des sites naturels du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
Cet animal est l'auxiliaire privilégié du chasseur konon, et on peut l'inclure
dans la même catégorie que les armes, car le chien subit un apprentissage à la chasse
méthodique et rigoureux. Dans la société konon, les chiens sont dotés d'un statut très
spécial qui n'est pas réductible à leur fonction instrumentale dans la chasse. C'est
pourquoi, nous présentons dans cet article  la place du chien dans les pratiques
cynégétiques actuelles et passées. Puis, nous montrons le statut particulier de cet animal, entre nature et culture.
PLACE DU CHIEN DANS LES PRATIQUES DE CHASSE
Les chiens, yire,  en langue konon2,  sont  les auxiliaires du chasseur. Ils
appartiennent à ce dernier contrairement à d'autres sociétés où cet animal utilisé
pour la chasse représente un bien précieux dont l'usufruit est exclusivement féminin
(Descola, 1996). Les chasseurs konon ont en général un ou deux chiens, un mâle et
une femelle qui, selon eux, se complètent dans la poursuite du gibier ; en effet, aux
dires des chasseurs, la femelle est plus courageuse, plus endurante que le mâle qui a
plus de force mais se fatigue plus vite. Le chien de chasse n'a donc pas longue vie,
environ cinq-six ans, car il est exposé, nous a-t-on dit,  à trop de « secousses » :
accidents de chasse, morsures de serpents, prises aux pièges, etc. Par conséquent,
pour pallier une éventuelle perte, le chasseur possède toujours en réserve un jeune
chien en cours d'apprentissage. Le chien conserve à vie sa fonction d'auxiliaire du
chasseur. « Même s'il n'a plus de dent pour prendre l'animal », il continue toujours à
chasser.
Avant de devenir les auxiliaires privilégiés du chasseur, ils font l'objet d'un
dressage appelé yire makJi (litt :  chien/apprentissage). Ce terme malai est aussi
appliqué à l'apprenti-chasseur, appelé malolon.
Avant d'aborder l'utilisation du chien dans les pratiques de chasse, il nous
faut présenter la façon dont le chasseur se procure un chien, comment il procède au
choix d'un nom et enfin, de quelle manière s'effectue son apprentissage de la chasse.
Le yire ya ou l'acquisition du chien de chasse
Pour acquérir un chien destiné à la chasse, le chasseur doit débourser entre
1400 et  3000 FG pour un mâle,  1300 à 2500 FG pour une femelle.  L'achat de
l'animal a lieu dans le village même ou bien dans un autre village. Actuellement, un
chasseur peut acheter un chien au marché. Quand on interroge les chasseurs sur leurs
critères de sélection, tous s'accordent à dire que le chien doit être « en bonne santé »
L'orthographe  des  termes  konon,  dans  cet  article,  correspond  à  la  transcription
conventionnelle de l'alphabet phonétique international (A.P.I). En konon, suivant les signes
phonétiques de l'A.P.1, les voyelles se prononcent : /e/ comme « lait », /3/ comme « bol », Id
comme « et », loi comme « pot ».
(yire ghhoupOnan) et « chaud-chaud » (yire ghleref. Les Konon n'associent pas le
caractère de bon chasseur à la couleur de la robe ;  celle-ci intervient seulement dans
le choix du nom. Autrefois, le critère héréditaire conditionnait aussi ce choix :  il
fallait qu'un des deux parents du chien soit chasseur. Il existait donc des zougoula
hen que Ton peut traduire par lignées de chiens de chasse. Ceci montre que les
représentations liées au chien évoluent : ces lignées n'existent plus, le chien devient
un produit possédant une valeur marchande. De même, les chiens de chasse entraient
autrefois, comme le fusil, dans l'héritage du chasseur qui les léguait à son fils aîné, à
qui il avait appris la chasse et montré le secret des haa ou « remèdes » magiques
destinés à augmenter l'efficacité du chien à la chasse. Sous cet angle-là, le chien était
donc un outil de chasse au même titre que le fusil.
Le lima la ou le choix d'un nom propre
Après le choix du chiot, le chasseur procède au choix d'un nom. De tous les
animaux domestiques, le chien est le seul à recevoir un nom propre tout comme les
hommes. On le nomme généralement par rapport à la couleur de sa robe ou à une
qualité qu'il possède ou que l'on souhaite lui voir acquérir ;  ainsi kaba s'il a une
couleur  mélangée,  gluiri  (riz  gras)  s'il  rapporte  beaucoup  d'animaux,  woro
(chimpanzé) s'il est fort, laan (buffle) s'il est agressif et rapide à l'attaque. Dans la
pensée classificatoire konon,  ces deux mammifères  sont représentés comme des
animaux puissants, faisant l'objet de chasses exceptionnelles et prestigieuses.
Le yire makii ou l'apprentissage du chien à la chasse
Autrefois, dans les villages konon, il existait des yire toromou4, éleveurs de
chien qui étaient en même temps yire guiri hegemou (maître-chien). Un chasseur,
après avoir choisi son chien,  le plaçait chez ce maître-chien qui avait en charge
pendant un ou deux ans, le dressage de ranimai. Cet apprentissage consistait, par
l'entremise des haa, à accroître les facultés du chien à la chasse. La disparition des
éleveurs  et  l'abandon de  cette  pratique  entraîne  une  déperdition  des  savoirs
cynégétiques.
L'apprentissage débute vers trois ou quatre mois et dure un ou deux ans.
Comme  dans  presque  tous  les  domaines  de  la  vie  quotidienne  konon,  cet
apprentissage des chiens tout comme celui des hommes à la chasse, requiert à la fois
que l'on peut traduire par 'vigueur'. En effet, lorsque le chasseur ramène le chiot à la
maison, celui-ci doit flairer les odeurs sur le chemin, rentrer spontanément en brousse.
Catégorie sociale spécialisée dans le dressage des chiens de chasse.
Cette pratique était relativement bon marché :  avec un poulet et quatre noix de cola, on
demandait  au maître-chien  de  s'occuper du  dressage de l'animal.  Les Konon justifient
l'abandon de cette  pratique par  le fait  que le chien  placé dés  l'âge de trois  mois en
apprentissage ne connaissait que son yire guiri hegemou et retournait toujours vers ce dernier
lorsqu'il rejoignait son propriétaire.
des connaissances techniques et un savoir magique hérité et transmis. Le dressage se
fait en deux étapes, dans deux espaces différents : le village taa et la brousse loJaf.
Avant de commencer les techniques d'apprentissage, le jeune chien subit au
village, dans  la concession (koli),  deux hougton ou «essais» qui orientent le
chasseur. Si toutefois le chasseur s'aperçoit que le chien n'a aucune prédisposition à
la chasse, il l'utilise pour la garde du village.
jL^YIRE HOUGHDNNHA OU L'ESSAI DU PLAT DE RIZ
Le chasseur se livre à une expérience qui lui permet d'évaluer la durée de
vie de son chien : du riz, nourriture habituelle du chien, est déposé sur une feuille de
bananier ;  si le chien mange tout en tournant autour de la feuille, il sait qu'il vivra
assez longtemps et passe ensuite à la seconde épreuve.
L 'ESSAI DU FLAIR
Le chasseur procède au deuxième « essai » dont l'objectif est de contrôler le
flair du jeune chien. Pour cela, il lui fait sentir, d'abord dans l'espace taa, les odeurs
des différents gibiers capturés pour qu'il s'en imprègne.  Puis, « en brousse », le
chasseur observe le comportement du chien à rencontre des animaux tués. Si celui-ci
se précipite pour rapporter le gibier, il sait que le chien sera doué pour la chasse et
commence les techniques d'apprentissage.
D'abord seul avec le chasseur, le chien apprend en brousse à reconnaître les
traces des différents animaux et à rabattre le gibier :  cette phase d'enseignement dure
environ six mois. Puis le chasseur intègre  le chien progressivement à ses autres
auxiliaires canins déjà entrâmes ;  là, il apprend par imitation les techniques de suo
pDka qui rassemblent le pistage et la traque du gibier. Lorsque le chien-apprenti
flaire l'odeur caractéristique d'un animal, il se met à aboyer sur un mode particulier ;
le chasseur l'encourage, le rejoint en l'appelant par son nom et en répétant « suo kea,
kea », une formule standard pour lancer un chien sur la piste d'un gibier.
Au  cours  du  dressage,  les  chasseurs  s'aperçoivent  que  leurs  chiens
possèdent des  aptitudes à chasser certains  animaux dont  la capture  apporte un
prestige social différent,  ce qui les a amené à distinguer plusieurs zekpena ou
catégories  de  chiens  selon  les  animaux  «usuels»  qu'ils  sont  capables  de
poursuivre.
LokOi désigne à la fois les formations forestières et les savanes. Les Konon emploient ce
terme pour nommer tout ce qui n'est pas le village et les champs.
Litt : animaux/chassé/chassé.
Mais ces différentes zekpena de chiens n'amènent pas les chasseurs à faire une distinction
quant au traitement réservé à leurs chiens, ni dans le régime alimentaire. Tous mangent le
même plat composé des restes de cuisine (riz, manioc, sauce).
Ce terme « usuel », emprunté à Bahuchet (1978) renvoie aux animaux qui sont présents en
priorité dans l'esprit des chasseurs. Aux Monts Nimba, ces animaux « usuels » sont les gros
rongeurs, le guib harnaché, les céphalophes bleus et à bande dorsale noire. Dans l'esprit des
Les moins valorisés - par rapport aux gibiers poursuivis tout au moins -
sont les chiens qui ne savent traquer que les petits rongeurs tels que les écureuils
(loko) ou les gros comme les aulacodes QorrOri), les rats de Gambie (kpeke), les
athérures (teli) dans l'espace cultivé tii. Dans la catégorie supérieure, prennent place
les chiens qui, en dehors des rongeurs, sont aussi capables de traquer les céphalophes
à bande dorsale noire (bsré)  et  les guibs harnachés (lumori). Lorsqu'elles sont
menacées, ces antilopes font  front en s'adossant à un arbre.  Pour parvenir à les
prendre à la gorge, le chien doit esquiver leurs cornes qui provoquent des blessures.
Les plus valorisés en terme de puissance, de force, sont les chiens qui n'hésitent pas
à courser les petits mammifères carnivores « méchants » :  genettes, civettes. Pour
renforcer leur combativité, le chasseur utilise une plante hwiri-hwirila (Staurogyne
sp., Acanthacée). Il fabrique un haaappelé jOÀO. Il s'agit d'une solution aqueuse,
déposée dans une calebasse qui devient koo yofc> ou « calebasse aux fétiches ». Les
chiens sont ensuite lavés avec le reste du yoko mais en suivant un certain ordre : si le
chasseur possède deux femelles et un mâle, il commence par laver la femelle la plus
âgée, le mâle et l'autre femelle ;  s'il possède deux mâles et une femelle, le mâle
senior est lavé en premier, puis la femelle et enfin le mâle junior. Les Konon
justifient cet ordre par le fait « qu'il ne faut pas aligner les mâles et les femelles »,
ceci dans le but de développer une bonne entente entre les chiens à la chasse.
Les usages du chien dans les techniques de chasse
LA CHASSE INDIVIDUELLE AVEC LE FUSIL
Cette pratique de chasse a lieu toute l'année ; le chasseur muni de son fusil
part en brousse ou dans l'espace cultivé tii avec son ou ses chiens. Le premier rôle
du chien est de flairer le gibier composé essentiellement de gros rongeurs et de
céphalophes, le poursuivre, mais le coup final revient au chasseur qui le tue. Puis, le
chien et le chasseur se rendent ensemble à l'endroit où le gibier a été abattu. Lors du
partage des produits de la chasse qui a lieu au village, le chien reçoit sa part appelée
yire foni. Celle-ci varie d'un chasseur à l'autre mais en général, il s'agit de la tête et
d'une petite  partie du  foie,  censées donner le  souffle et  l'endurance au chien.
Cependant, cette pratique est aujourd'hui en régression : comme nous l'a rapporté un
vieux Konon, « avant, il y avait beaucoup de chiens de chasse, le fusil aujourd'hui
est beaucoup plus rapide et  les chasseurs sortent seuls, ils trouvent plus vite les
animaux».  Ce discours évoque le fait que la chasse est devenue une activité individuelle.
chasseurs konon, c'est aussi les animaux les plus importants en nombre et les « plus faciles à
gagner ».
Les Konon utilisent le terme haa qui désigne aussi bien les médicaments que les remèdes
magiques. Ces remèdes magiques sont de deux sortes :  soit des charmes, soit des décoctions
qui portent le nom deyDtO.
70hO- OwO yire suo kpèyire tamabhoke, kere bhou ma hwagha mo, loyou gha dikouloa
tête, d edi suo hDrD bhoa za.
La chasse, dans la région des Monts Nimba a connu en effet depuis une
cinquantaine d'années, une évolution technologique importante et un changement de
méthode. Les fusils modernes de calibre 12 ont progressivement remplacé le fusil de
traite, ce qui a entraîné une plus grande efficacité dans la capture du gibier ainsi
qu'un gain de temps. Le chien aujourd'hui devient plus gênant qu'utile.
LEKIRE OU LA CHASSE À L'ARC
C'était autrefois la chasse en groupe par excellence. Aux dires des anciens
chasseurs, elle était encore pratiquée il y a une quarantaine d'années. Depuis, l'arc a
été  remplacé par le  fusil  de traite  puis par le fusil moderne.  Deux catégories
d'acteurs se  distinguent  dans cette pratique :  les yire namou ou propriétaires de
chiens et organisateurs de la sortie de chasse et les Obela. Le déroulement de cette
chasse était le suivant :  un groupe de cinq ou six chasseurs partaient la journée dans
l'espace cultivé tii  ou dans la savane yaa, avec plusieurs chiens. Cette sortie de
chasse se faisait principalement en saison des pluies quand les traces des animaux
étaient plus nettes et lorsque le besoin en viande se faisait sentir ou bien lorsque les
chasseurs savaient avec certitude qu'un gibier était à proximité. Le propriétaire des
chiens positionnait les Obela puis il donnait l'ordre aux chiens de se lancer à la
poursuite du gibier suivi par les Obela qui devaient se tenir prêts à tirer.  Si l'un
d'eux lançait une flèche, il informait les autres que l'animal était touché. Lors du
partage, le gibier revenait toujours au chasseur qui a lancé la flèche mortelle. La
répartition du gibier entre les différents acteurs était la suivante :  le Obela qui a tué
l'animal recevait un gigot et une épaule, les chiens se voyaient attribuer la tête et une
partie du foie, le propriétaire des chiens, la tête, le cou et l'autre partie du foie, les
autres Obela se partageaient le dos, le gigot et l'épaule restants.
Aujourd'hui, l'arc a été remplacé par le fusil moderne mais bien qu'elle soit
en forte régression, la pratique de cette chasse collective a toujours lieu. Elle obéit
aux mêmes règles que la précédente. Elle a lieu toute l'année mais surtout en saison
sèche, après le brûlage des savanes ;  elle se pratique aussi dans les bas-fonds et les
jachères. Les acteurs sont toujours les mêmes : les yire namou d'une part, les Obela
d'autre part. Les propriétaires des chiens se mettent en ligne tandis que les Obela se
positionnent face à eux en formant un arc de cercle. Les chiens s'avancent rabattant
le gibier vers les chasseurs qui sont prêts à tirer. Le partage des produits de la chasse
entre les participants est identique.
L'efficacité de la chasse à l'arc était en effet liée à une bonne connaissance du milieu que
seuls  les chasseurs  expérimentés (loyou) maîtrisaient grâce à une grande sensibilité aux
indices naturels et à l'éthologie des animaux. Cette technique de chasse permettait de tuer de
petits mammifères (aulacodes, athérures,  civettes, mangoustes) que l'on pouvait suivre le
temps d'armer et de viser.
Ce terme se distingue du terme usuel de loyou qui désigne le chasseur. C'est uniquement
pour la chasse collective avec les chiens que ceux-ci portent le nom de Obela, qui signifie
« arrêté devant l'animal ».
L'objectif de cette pratique est toujours l'acquisition d'une « bonne sauce »
que  l'on recherche  surtout  lors  de la  venue d'étrangers,  ou pour célébrer une
naissance. Une pratique divinatoire aujourd'hui disparue avait lieu :  le propriétaire
des chiens, avant de décider d'une sortie en groupe, interrogeait le grelot du chien
qu'il plaçait dans un lakaH.  Il présentait  deux noix de cola au grelot tout  en
regardant le chien à qui il disait « on va à la chasse, trouve-moi un animal » 1S.  En
jetant les cotylédons, la position lui indiquait la réussite ou l'échec à la chasse.
Les Konon utilisent enfin le chien dans une chasse très spéciale encore
pratiquée aujourd 'hui :  leyire ha foloi ou la « chasse-témoignage ». Celle-ci a lieu
lorsqu'une rivalité16 entre deux villageois ne peut être réglée par le Isnamou. On
fait appel à deux yire namou ou propriétaires de chiens. Les deux protagonistes
choisissent chacun leur yire namou et  deviennent foJo yire, partenaires des deux
chiens. Les chiens sont envoyés devant le Isnamou qui leur expose le problème.
Puis, les deux protagonistes of&ent au Isnamou de la cola, un poulet blanc, du riz qui
est préparé et donné aux chiens ainsi qu'à leurs propriétaires. Le Isnamou procède au
déroulement de l'épreuve :  il fait des louko to (bénédictions), choisit un animal18
dont le temps de chasse ne dépasse pas une heure, que les chiens doivent rapporter
puis il annonce l'objectif de la chasse. Le premier chien qui ramène en moins d'une
heure ranimai sélectionné donnera raison à son partenaire (fola yire). L'utilisation
du chien dans cette pratique se justifie, selon les Konon, par le fait que « le chien est
plus  intelligent  qu'un  être  humain  puisqu'il  ne  parle  pas».  Cette  «chasse-
témoignage », véritable ordalie, présente le chien comme l'intermédiaire entre les
hommes et une puissance surnaturelle qui établit la culpabilité ou l'innocence d'un
individu.
LE CHIEN DE CHASSE : UN STATUT PARTICULIER ENTRE NATURE
ET CULTURE
Le  chien  occupe  des  positions  diverses  dans  les  représentations  de
nombreuses populations : « opérateur mythique du passage de la nature à la culture »
chez les Mynianka (Jespers,  1993), « élément constitutif de la dot matrimoniale et
des transactions économiques avec les agriculteurs » chez les Kola du Cameroun
(Dounias, 1993), «victime sacrificielle» en relation avec la pensée classificatoire
dans certains rituels chez les Mkako de l'Est-Cameroun (Copet-Rougier, 1988) ou
Plateau en osier dans lequel les femmes trient le riz.
1  Goulima ID/Oi, eghD a suo.
Un divorce, un litige concernant l'attribution d'un terrain, un vol de gibier en brousse, etc.
Chef coutumier du village. Il s'agit du fils du fondateur du village à qui appartient les
terres.
 C'est en général, un toa (céphalophe bleu) qui est choisi car il est très présent autour du
village mais le lenamou peut choisir d'autres animaux, comme les gros rongeurs, pourvu que
le temps de chasse ne dépasse pas une heure.
encore, chez les Jivaro de l'Equateur et du Pérou, « un transverti, médiateur entre les
mondes masculin et féminin » (Descola, 1986), le chien incarne souvent des états
intermédiaires (Dupire, 1985).
Chez les Konon, le chien occupe cette  place  intermédiaire,  entre deux
mondes qui s'opposent :  le village et la brousse. Cette ambiguïté « statutaire » se
retrouve lorsqu'un chien de chasse meurt ;  le chasseur enterre le corps du chien en
brousse. En revanche, la tête est découpée, rapportée au village et enterrée dans la
concession du chasseur, là ou le chien avait l'habitude de manger, c'est-à-dire devant
la case de son maître. Dans l'univers animalier des Konon, les animaux domestiques
n'apparaissent jamais, à une exception près, le chien. Un conte dont le chien est le
héros justifie ce statut entre nature et culture :
« Autrefois, le chien et le serpent étaient compagnons et habitaient tous deux
dans la forêt. Pour cuire leur nourriture, ils entretenaient depuis fort longtemps un
feu, chose très précieuse et rare à trouver. Un jour, par négligence du chien, le feu
s'éteignit. Alors, le serpent l'envoya à la recherche d'un autre feu. Le chien se mit
en route et, après avoir marché pendant de longs mois, il arriva dans un village où il
trouva des hommes possesseurs du feu. Ils firent au chien un bon accueil au point
que celui-ci décida de rester auprès des hommes et de leur feu ».
Ce conte illustre non seulement la place du chien auprès de l'homme en
l'opposant à un autre animal, le serpent, resté du côté de la nature, mais il montre
que l'homme seul n'a pas le privilège de posséder le feu et place ainsi les animaux
sur un plan égal à celui de l'être humain. Le chien reste près de l'homme mais est
doté d'un statut ambigu ; il vit auprès des hommes avec des manières de brousse et il
pénètre dans celle-ci au bénéfice du chasseur. La sélection d'un chien et l'attribution
d'un nom propre montrent également que ces animaux sont dotés d'un statut très
particulier, qui n'est pas réductible à leur fonction instrumentale dans la chasse. Le
chien est un taa suo ou animal domestique « qui marche à terre » et « qui est
doux ». Il fait partie intégrante de l'espace social taa et de la concession koli
Récit recueilli par B. Holas en 1952.
Les classifications konon font apparaître deux catégories d'animaux (suo) qui se divisent en
deux groupes : les taa suo ou animaux domestiques et les iDkD suo ou animaux de la brousse.
Cette catégorie suo est également subdivisée en deux classes selon 1) le mode de locomotion :
les animaux qui vivent en haut - yere suo (écureuil, singe) / les animaux qui vivent en bas -
lema suo (céphalophe, potamochère) /  les animaux qui rampent - tara suo (serpent, tortue) /
les animaux qui vivent dans l'eau - yes suo (hippopotame nain, micropotamogale) ;  2) la
morphologie des extrémités, elle-même comportant trois sous-classes :  les animaux à sabot -
kOkOkan suo (céphalophe) /  les animaux qui marchent avec le talon - toughon suo (daman,
chimpanzé) / les animaux à griffes - yekan suo (léopard, rongeurs). Ces deux classifications
qui reposent sur des critères éthologiques et morphologiques sont recoupées par une autre,
fondée sur la puissance et la cruauté, qui oppose indépendamment de la nature carnivore ou
non des espèces, les « animaux méchants » (suo kpikea) aux autres, les animaux « doux qui ne
font pas de mal » (suo rQnhDn- nDnhDn : chien, céphalophe) et les « animaux mauvais » (suo
nyDnhDn)  c'est-à-dire nuisibles  aux cultures (groupe des gros rongeurs).  Les «animaux
méchants » forment un groupe hétéroclite pour le naturaliste dont le chien est exclu : buffle,
léopard, chat doré, chimpanzé, civette.
Il se distingue également des autres animaux domestiques, comme la
chèvre, parce qu'il n'est pas élevé pour être consommé. Il a aussi quelque chose de
singulier en ce sens qu'il est capable de passer de l'univers villageois au monde de la
brousse du fait de son rôle dans la capture du gibier. Mais, les relations avec les
« animaux méchants » et avec la brousse en général sont à la fois mystérieuses et
dangereuses ;  c'est pourquoi la maîtrise de la brousse est nécessaire et passe par
l'apprentissage, d'où toutes les techniques de Vyire mafoi pour l'y préparer.
L'apprentissage du  chien à la  chasse montre  que  cet  animal,  dans  la
symbolique konon, est placé dans une vie parallèle à celle du chasseur. Comme
celui-ci, le chien apprend la chasse, est classé selon une hiérarchie qui est fonction
du gibier et des lieux de chasse. Les chasseurs konon des Monts Nimba sont en effet
organisés en quatre zekpena (catégories) en fonction des animaux capturés, des lieux
de chasse et des pratiques magico-religieuses : les loyou tara ou nouveaux chasseurs
qui ne seront «jamais forts à la chasse », les malolon (apprentis-chasseur) à qui on
enseigne les « secrets » de  la chasse,  les loyou  ou chasseurs expérimentés  qui
chassent avec « les remèdes » et enfin les loyou wunamou, chef-chasseurs. Ces trois
dernières catégories résultent d'un apprentissage qui se fait selon deux procédés :
soit le chasseur enseigne les pratiques de chasse à son fils qu'il commence par
emmener avec lui lors de ses sorties en brousse, soit le chasseur confie son fils à un
chef-chasseur qui en fait son malolon (apprenti).
Sur le plan culturel, le passage du monde villageois à celui de la brousse
traduit une perception d'un environnement de plus en plus menaçant. Pour cela, le
chien, tout comme le chasseur, ne part jamais à la chasse sans ses haa, protections
magico-religieuses. Certaines d'entre elles sont destinées à augmenter ses capacités à
la chasse, en l'occurrence son flair, d'autres le soignent ou le protègent des dangers
de la brousse.
Pour accroître le flair du chien à la chasse, le chasseur a recours à un haa
enseigné par son père :  il s'agit d'une plante zea (Pseudospondias microcarpa
(A.Rich.) Eng., Anarcadiacée). Les Konon ne la cueillent qu'en saison des pluies et
l'utilisent de la façon suivante :  le chasseur broie les feuilles et obtient une mixture
sur laquelle il vide la vessie récupérée d'un gibier et introduit de force ce jOÀb dans
les nasaux du chien, le reste est utilisé pour le laver. Le chien, associant l'urine et la
douleur du geste du  chasseur, se montrera toujours tenace dans la poursuite de
Chez les Konon, le chien ne fait jamais l'objet de sacrifices rituels. Smile  
Dans les villages konon, il existe un lignage dit guerrier possédant les arcs et qui gère les
activités cynégétiques. Le chef-chasseur est obligatoirement issu de ce lignage à l'intérieur
duquel on peut individualiser des lignées de chefs-chasseurs. Les chasseurs avec les chiens
appartiennent également à ce lignage et de la même manière qu'il y a une lignée de chef-
chasseurs, il  existait autrefois une lignée de chasseurs avec les chiens qui a aujourd'hui
disparue. .
Ce passage est surréaliste Shocked
. Ce rituel a lieu chaque mois de la saison pluvieuse (d'avril à
octobre) aussi bien sur les mâles que les femelles. D'autres protections magico-
religieuses  sont utilisées pour accroître les facultés  du  chien à la chasse. Pour
renforcer la capacité à ne pas lâcher prise, le chasseur lave chaque mois, les dents du
chien avec une feuille gbanan (Tetracera potatoria (Alzel. et G. Don.), Dilleniacée)
investie d'un pouvoir magique, celui d'immobiliser le gibier pourchassé par le chien.
Comme le chasseur, le chien a ses propres charmes à savoir un tahwi, sorte
de foulard protecteur utilisé autrefois et un touban, grelot encore d'actualité aux
Monts Nimba.
Le tahwi, bout de cotonnade, était placé autour du cou du chien dans le but
de  le  protéger  contre  un  «animal méchant».  Ce charme  était  lavé  avec des
« remèdes » empoisonnés. La raison évoquée par les chasseurs pour expliquer la
disparition de ce charme est qu'il provoquait « trop d'accidents » ;  en effet,  si le
chien mordait une personne, celle-ci mourrait empoisonnée.
Le touban est le grelot du chien. Il se présente sous la forme d'une cloche
en fer  aujourd'hui fabriquée par les forgerons et  que les chasseurs achètent au
marché. Cet objet a un rôle essentiel dans la pratique de la chasse car il permet d'une
part au chasseur de différencier le chien de l'animal poursuivi ;  d'autre part, le son
émis par le grelot lui indique la position de son auxiliaire et du gibier. Afin de bien
protéger le chien, le grelot comme le fusil, est lavé avec des yOlo personnels à
chaque chasseur. Ce charme devient hapohe ,  véritable objet-patrimoine qui est
encore transmis  aujourd'hui.  En effet,  lorsqu'un chien meurt,  son grelot revient
toujours au remplaçant qui, en le portant, prend la puissance du chien qui vient de mourir.
Enfin, comme le chasseur, le chien a ses remèdes contre les maladies. En
effet,  la maladie d'un chien de chasse est une affaire sérieuse et la pharmacopée
konon compte plusieurs remèdes d'origine animale ou végétale destinés à combattre
les différents troubles pouvant affecter la gent canine. Les chasseurs sont peu diserts
sur le nom des plantes utilisées qu'ils tiennent de leur père. Seules quelques unes
nous ont été révélées.
Contre  les blessures provenant  des cornes  de  céphalophes  et  de guib
harnaché, le chasseur utilise un produit appelé kwele kla (litt :  escargot/coquille). Il
s'agit d'une coquille d'escargot géant (Achatina achatina)qui est brûlée, réduite en poudre et appliquée sur la plaie du chien. S'il se fait mordre par un serpent, le chasseur cherche aussitôt une achatine dont il casse la coquille et met le « jus » sur la morsure.
Notre informateur n'a pas souhaité nous révéler le nom des plantes utilisées par son père et qui entraient dans la composition du « remède  
Que l'on peut traduire par héritage. Littéralement, hapohe signifie « ce que la mort à laissé derrière ».
L'escargot kwele, mollusque de la brousse que Ton ramasse jouit également d'un statut spécial :  dans plusieurs contes konon, il représente l'animal qui vainc le temps et l'espace grâce à ses  qualités  d'organisateur.  Une légende raconte que c'est  grâce à une rangée
d'escargots cueillis un à un qu'un homme découvrit le corps de son aïeul. Ce gastéropode est aussi l'animal protecteur dans plusieurs lignages konon où il est interdit de le tuer ou de le consommer. Actuellement, lorsqu'un Konon rencontre un escargot qui est son animal interdit.Les chiens de chasse, en saison des pluies, sont  souvent atteints d'une
maladie appelée bekde que les chasseurs assimilent au rhume. Mais pour les Konon,
cette maladie lorsqu'elle se prolonge, se transforme enfle ou folie. Ils définissent
un chien « fou » par les manifestations physiologiques suivantes :  « la salive qui sort
de la bouche, le nez qui coule, la perte  de manger ». Le remède utilisé par le
chasseur est une plante nommée yatoumola (Staurogyne capitata, Acanthacée) ;  les
feuilles sont  pilées et  enveloppées dans d'autres feuilles de la même espèce et
placées dans les narines du chien. Ces feuilles sont aussi utilisées par les hommes
pour traiter les inflammations de la muqueuse nasale.
Les chasseurs konon nous ont expliqué que les accidents de chasse, les
maladies de leurs chiens ne peuvent être produits que par des mauvais sorts dont les
responsables  sont  les  animaux  chassés,  ou  par  des  situations  fortuites
(malheureuses). Comme le chien est toujours « derrière le chasseur », les remèdes
conjuratoires, pour être  efficaces, ne doivent être utilisés que par ce dernier qui
lorsqu'il administre le remède doit prononcer certaines paroles.
CONCLUSION (Enfin, j'en peux plus Sleep )
Ce parallélisme  entre  le  chien  et  le  chasseur  dicté  par  les  pratiques
cynégétiques montre que, d'une part, les Konon projettent sur les pratiques attachées
au chien leur  propre  structure  et  organisation  de  la chasse.  D'autre  part,  les
techniques et utilisations du chien dans les pratiques de chasse actuelles et passées
chez les Konon permettent non seulement de mettre en évidence la place du chien
dans  les  représentations  mais  aussi,  reflètent  toutes  les  évolutions  et  les
transformations de la chasse dans la région des Monts Nimba. Aujourd'hui, les
pratiques cynégétiques montrent une diminution des chasses collectives :  la chasse
devient de plus en plus une activité individuelle, purement technique, avec un seul
instrument privilégié, le fusil, et au cours de laquelle le chien a de moins en moins sa
place.
il coupe une feuille verte et la dépose sur la coquille du gastéropode en prononçant la formule
de reconnaissance suivante :  « vieil ancêtre, je vous offre une feuille fraîche ».
Il est intéressant de noter que la folie, pour les Konon, renvoie à un état physiologique et
que cet état est traité avec les mêmes remèdes que les humains.
Neaya kekoulo na, zonghOyakepou, hozoutoa e lOrOme.
Na meyOnhD ya tee e bde bhie ki goulo bhie. Ces paroles signifient «j'enlève le mal que
t'a lancé le céphalophe noir ». Le chasseur répète cette formule en nommant chaque fois les
espèces de gibier potentiellement responsables.
" />
Photographie Chasseur konon et ses chiens. Cette race de chien très commune en Afrique
de l'Ouest est appelée « basenji » du nom d'une ethnie pygmée et signifie en langue bantou
« broussard ». Les chiens de chasse des Monts Nimba appartiennent à cet ensemble de chiens
primitifs que certains auteurs amalgament avec le dingo.

J'espère que ça vous plaira cheers

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