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Dr.House-reptizoo

Agame, animal insolite, lézard tropical (Philippe Mespoulhé)

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Ce dossier déclinera des généralités sur le groupe des lézards dans un premier temps puis présentera l'Agame (Calotes versicolor) faussement appelé « Caméléon » à La Réunion dans une deuxième partie.

Petit reptile fréquemment rencontré dans les jardins ou dans les sous-bois, assez méconnu du grand public, mon objectif est de mieux faire connaître l'Agame tout simplement…

Les Lacertiliens : groupe ancestral…

Les lézards forment le sous-ordre des Lacertiliens, (également appelés sauriens) de l'ordre des squamates — qui groupe les lézards et les serpents (ou ophidiens) au sein de la classe des reptiles.


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Les lézards sont des reptiles de forme allongée possédant quatre pattes bien développées. (Exception qui confirme la règle, l'orvet qui a perdu les siennes au cours de l'évolution).

Avec quelque 3 800 espèces connues se répartissant dans 16 familles, les lézards constituent le plus grand groupe vivant de reptiles.


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Présents sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique, les lézards ont des mœurs et des habitats très variés.
Leur taille, de la tête à la queue, s'échelonne de quelques centimètres à 3 m pour le Dragon de Komodo.

Morphologie, Organes des sens, reproduction et comportement alimentaire:


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

- A : Morphologie

Le corps des lézards présente trois parties bien différenciées : la tête, le corps et la queue.

La queue des lézards peut être longue et fine ou, à l'inverse, courte et trapue.


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Les lézards sont entièrement couverts d'écailles qui peuvent être, selon les cas, lisses, tuberculeuses ou épineuses. Leur couleur est adaptée au milieu dans lequel ils vivent.

Les lézards muent régulièrement ; leur vieille peau (exuvie) se détachant régulièrement par morceaux.


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Les os de leurs mâchoires sont réunis par une articulation, ce qui limite les possibilités d'ouverture et ne permet pas aux lézards d'avaler des proies démesurées par rapport à leur taille, comme le font de façon spectaculaire les serpents.

La langue est généralement longue et fine.


- B : Les organes des sens:


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Leurs yeux possèdent des paupières mobiles. Ils présentent une originalité remarquable par le fait qu'ils ne possèdent pas d'oreille externe.

L'absence de ce conduit auditif fait que le tympan est directement en contact avec le milieu extérieur, et bien visible en arrière de la mâchoire.

Comme chez les serpents, l'organe olfactif, appelé organe de Jacobson , est indépendant des narines et s'ouvre dans la bouche. Les lézards prélèvent avec leur langue les traces odorantes présentes dans le milieu extérieur, et les portent à l'ouverture de l'organe. Ces particules leur permettent de déceler leurs proies, d'identifier une piste ou de reconnaître leurs partenaires sociaux ou sexuels.

- C : Reproduction:

A la saison des amours, les mâles déploient un dessous de gorge très coloré, afin de séduire les femelles et d'éloigner ses rivaux. Cette stratégie a malheureusement pour effet de les rendre très visibles aux yeux de leurs prédateurs.


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Les mâles deviennent fortement territoriaux pendant la multiplication de la saison.

Ils s'imposent des autres mâles en exibant leurs têtes rouges et en faisant des "poussées" de leur corps de haut en bas.

Chacun essaye d'attirer sa future compagne femelle en gonflant sa belle gorge rouge.

La fécondation est interne et la plupart des lézards sont ovipares, c'est-à-dire que les femelles pondent des œufs. Les mâles possèdent de véritables pénis qu'ils utilisent pour l'accouplement.

Il existe également des espèces ovovivipares (les œufs éclosent à l'intérieur du corps de la femelle, qui met donc au monde des jeunes développés).


En général, les femelles qui pondent des œufs les abandonnent : elles les enterrent ou les déposent sous une pierre.

Comme la plupart des reptiles, les lézards ne manifestent pas de comportement parental prononcé.

Les jeunes naissent identiques à leurs parents en plus petits.

- D : Comportements alimentaires:

La majorité des lézards ont une activité diurne (seuls les geckos, connus sous le nom tropical de « margouillat » sont actifs la nuit). Le régime alimentaire est très variable selon les espèces : ils peuvent être herbivores, omnivores ou spécifiquement insectivores.


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Quelques points sur la biologie de l'Agame de La Réunion "Calotes versicolor"


Les agames appartiennent à la famille des agamidés (trente-quatre genres et plus de trois cents espèces) de l'ordre des squamates (lézards et serpents).

Les agames stricto sensu forment le genre Agama, mais on donne parfois le nom d'agames à tous les membres de cette grande famille.

Cette famille des agamidés occupe essentiellement les continents africain et asiatique, mais se rencontre également en Australie ; 6 espèces habitent le sud-est de l'Europe.


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Notre lézard introduit à La Réunion, dans des boutures de canne à sucre, de l'île de Java (Sud-Est asiatique) vers la fin du XIX ième siècle répond au doux nom de Calotes versicolor.

http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/images/519/agame_profil.jpg
© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Sa répartition géographique couvre l'Indonésie, la Malaisie, le Sri Lanka, l'Inde, le Sud de la Chine, l'Ile Maurice, Rodrigues…

Les agames mesurent entre 20 et 40 cm environ et vivent exclusivement le jour
. Ils habitent les zones ouvertes de type savane, mais se rencontrent fréquemment près des habitations.

La plupart sont terrestres ou semi arboricoles.

Grâce à leurs pattes puissantes, ce sont d'excellents grimpeurs qu'il n'est pas rare de voir escalader les murs ou les arbres.

Ils passent la nuit dans les arbres ou dans des terriers, et s'activent le jour à la recherche d'insectes ou, pour certaines espèces, de végétaux.

http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/images/519/agame_ecoute.jpg
© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Le mâle présente une robe dans les gris et les bruns adaptée au camouflage mais, à la saison des amours, se pare de couleurs soutenues telles que l'orange ou le rouge.

Ces couleurs, exemple type de caractères sexuels secondaires, qui n'ont alors plus de fonction de camouflage, jouent un rôle dans la communication visuelle entre les partenaires sexuels potentiels.

Les œufs ovoïdes, une dizaine, sont pondus dans un petit terrier creusé par la femelle présentant une taille plus petite que celle du mâle.

A l'éclosion, ces juvéniles devront se débrouiller tout seul dans un écosystème impitoyable.


© Crédit photo Fred Gendre - Philippe Mespoulhé - Tous droits de reproduction interdit

Au quotidien, les agames chassent , se réchauffent, s'enfuient au moindre bruit, écoutent et analysent leur environnement.

Ne pratiquant pas l'autotomie (cf. définition ci-dessus), il est très facile de les attraper par la queue pour le plus grand plaisir des enfants. Victimes des chats, des chiens et des voitures, l'agame n'a que la fuite aux démarrages impressionnants pour tenter de subsister dans ce contexte naturel.

L'agame fait partie du patrimoine de La Réunion avec un rôle non négligeable dans l'équilibre des différents écosystèmes qu'ils fréquentent.

Véritable petit dinosaure miniature, ce représentant de l'Ordre des Squamates est le plus facile à observer, sur les 14 espèces trouvées sur l'île.

Il n'est pas protégé par décret préfectoral, contrairement au caméléon, au gecko vert et au gecko de Manapany.

Son absence de cette liste, n'exclut évidemment pas tout le respect et toute mesure de protection qu'il mérite...


Par Philippe Mespoulhé (biologiste)

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