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Alexandra-chevalfrison

Le pied du cheval : généralités, maladie, entretien

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Le pied constitue l'extrémité des membres du cheval. Les autres membres du genre Equus âne et zèbre, possèdent la même morphologie de pied qui les distinguent de leurs ancêtres équidés. Il est un élément essentiel de la locomotion ce qui justifie pleinement l'expression « Pas de pied, pas de cheval »[1]. Le cheval est un périssodactyle, à nombre impair de doigts — en l'occurrence un seul — dont le poids du corps est supporté par le doigt médian. En anatomie comparée, le pied du cheval correspond donc aux deux dernières phalanges du doigt médian de l'espèce humaine.




Généralités sur l'aspect extérieur

En fonction de son utilisation, un cheval peut avoir des formes de pied différentes bien que ceci ne soit pas déterminant sur ses performances. Ainsi un cheval travaillant sur le plat (course de galop ou de trot, dressage) peut être pourvu de sabots étroits alors qu'un cheval devant sauter (saut d'obstacles, concours complet) aura besoin d'un pied plus large afin que sa surface de réception soit suffisante pour amortir le saut.
D'autre part, un cheval aux pieds étroits évoluera mieux sur terrain sec et pierreux, alors que celui aux pieds larges sera mieux porté sur un sol fouillant[2].

La ferrure et le parage des pieds ont également une incidence sur le développement du sabot et peuvent favoriser certaines allures. Ainsi chez les trotteurs de course, on recherchera une surcharge en poids de la pince, afin d'augmenter l'amplitude des battues de trot.

La comparaison de la forme des sabots chez un même cheval peut donner des indications précieuses. Par exemple, si un sabot antérieur est plus large que l'autre, cela signifie que le cheval s'appuie plus souvent dessus. Cet appui plus marqué peut être le résultat d'une compensation, le cheval soulageant un membre controlatéral douloureux, ou d'une anomalie de locomotion provenant elle-même d'un défaut, d'une lésion ou d'une douleur dans une autre partie du corps. Un examen d'ensemble attentif est indispensable afin de déterminer et localiser la cause de cette déformation pour prévenir toute boiterie future.

A noter que pour les cavaliers, lorsqu'ils sont à cheval, la forme seule des sabots, tant qu'elle n'impacte pas la locomotion de l'équidé, n'a pas d'influence sur leur confort propre. La souplesse des articulations et la longueur du paturon jouent par contre un rôle déterminant sur les sensations du cavalier.

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Évolution


Les premiers des Hippomorphes connus, tel l'Eohippus (hyracotherium) pendant l’Éocène, il y a environ 54 millions d’années, possédaient quatre doigts à l’extrémité de leurs membres thoraciques et trois aux membres pelviens. Les membres se terminaient par un coussinet plantaire souple aux lieu et place du sabot.

Au cours de l’Oligocène, il y a environ 30 millions d’années, la régression des forêts a contraint l’ensemble des équidés à gagner les prairies et les steppes. Devant s’adapter à un sol plus dur et à un milieu plus ouvert, fréquenté par de nombreux prédateurs, et devant donc développer leurs aptitudes à la course, les équidés tels ceux des genres Merychippus et Hipparion ont vu leur nombre de doigts reposant sur le sol se réduire à trois. À la fin du Pliocène, il y a moins de deux millions d’années, apparaît enfin le doigt unique du Pliohippus, précurseur des Equidae moderne. Il possède par contre un sabot fendu, que perdra enfin les animaux du genre Equus, regroupant ânes, zèbres, chevaux domestiques et chevaux sauvages tel que le cheval de Przewalski.

Ces animaux étaient classés dans l'ordre des solipèdes, c'est-à-dire qu'il « n'a pour tout vestige des doigts latéraux que deux stilets placés aux deux côtés de l'os du canon.[3] » Cette dénomination est aujourd'hui obsolète.



Évolution du pied des équidés
De gauche à droite: Mesohippus, Merichippus, Pliohippus

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Anatomie

Vu de l'extérieur, le pied est composé de trois parties principales : la couronne, zone intermédiaire entre le paturon et le sabot; le sabot, qui contient et protège les parties sensibles qui terminent les membres et la surface solaire en contact avec le sol.

Si la structure des pieds antérieurs et postérieurs est identique, en revanche les sabots des antérieurs sont plus bas et évasés que les sabots postérieurs. Leur paroi est moins verticale, leur ligne de pince est plus inclinée sur l'horizontale. Le contour de la face solaire, presque circulaire sur les membres thoraciques, est ogival sur les membres pelviens. La sole présente une concavité plus marquée sur le postérieur.

Structures ostéo-articulaires

Les structures osseuses sont la troisième phalange, ou os du pied, articulé avec la seconde phalange ou os de la couronne et l'os naviculaire ainsi nommé en raison de sa forme rappelant une nacelle[4]. Les deux cartilages latéraux prolongent vers l'arrière la troisième phalange.

Le tendon de l'extenseur du doigt est inséré sur la face antérieure de l'os du pied au niveau du processus extensorius, il participe à l'extension du pied.

Le ligament suspenseur du boulet englobe les os sésamoïdes proximaux et s'unit avec le tendon de l'extenseur. Ce ligament correspond au résidu évolutif du muscle interosseux III, mais est, chez le cheval, entièrement tendineux et ne comporte plus de fibre musculaire. Il participe à la stabilité du pied lors de l'extension forcée.

L'appareil fléchisseur est principalement composé de deux muscles, dont seule la partie tendineuse apparaît au niveau du pied. Le tendon du fléchisseur superficiel (ou tendon perforé) s'insère sur la partie inférieure de l'os du paturon et sur le bourrelet de l'os de la couronne. Le tendon du fléchisseur profond (ou tendon perforant) est inséré sur les deuxième et troisième phalanges en passant par-dessus l'os naviculaire. Le tendon perforant traverse le perforé au niveau de la manica flexoria ou anneau du perforé.

Considérant la masse et la motricité des chevaux, les articulations sont parfaitement adaptées à des sollicitations importantes. Ainsi, les articulations sont stabilisées par une puissante capsule articulaire tapissée par une membrane appelée synoviale qui secrète le liquide synovial, un lubrifiant.

Autres structures internes

Le coussinet plantaire est un tissu élastique, situé entre les cartilages latéraux. Il joue un rôle d'amortisseur.

Le tissu kéraphylleux est fortement uni à la corne. En raison de son aspect, il est nommé chair feuilletée dans la partie ne reposant pas sur le sol, chair veloutée, dans la partie correspondant à la sole.




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Sabot

Anatomie

Le sabot est une boîte cornée qui contient les parties vives du pied sur lesquelles il se moule. Il est formé de plusieurs parties fortement unies entre elles, mais séparables et constituées de différentes natures de corne. La corne est le plus souvent pigmentée si le poil sus-jacent l'est lui-même. Elle est blanche quand elle fait suite à une balzane. Il n'existe pas de différence de qualité entre les deux couleurs de corne.

La paroi ou muraille est la partie visible du sabot lorsque le pied est posé sur le sol. On lui distingue artificiellement plusieurs régions, qui sont, de l'avant vers l'arrière, la pince, les mamelles, les quartiers et les talons. Elle se réfléchit ensuite en arrière et en dessous pour former les barres.

La paroi diminue d'épaisseur et de hauteur depuis la pince vers les talons. Elle est résistante, son côté extérieur est lisse, son côté interne présente un aspect en lamelles qui s'engrènent avec la chair feuilletée.


Le périople est une bande de corne un peu plus molle, situé au bord supérieur de la paroi et qui se confond en arrière avec la fourchette. Il sécrète un vernis protégeant la corne du dessèchement.

La partie du sabot qui repose sur le sol est nommée surface plantaire. Elle est concave et ouverte vers l'arrière. Son pourtour est formé par la partie inférieure de la paroi, qui constitue la surface réellement portante du pied.

La sole est la partie concave de la voûte plantaire, formée de corne sèche et parfois friable. La zone située entre la sole et la paroi se nomme ligne blanche.

La fourchette est une saillie en forme de V à pointe antérieure, composée d'une corne plus molle. Elle recouvre le coussinet plantaire. Les creux de chaque coté du V sont nommés lacunes latérales, le sillon entre les branches du V, lacune médiane.

Les branches du V rejoignent en arrière le périople pour former les glomes.



Renouvellement de la corne

La corne du sabot est synthétisée grâce à la prolifération des cellules au niveau du bourrelet périoplique situé juste au-dessus du sabot.

La corne pousse à la manière des ongles, de 1 à 2 cm par mois ; la pousse dans la saison chaude étant légèrement plus importante qu'en saison froide. Cette différence serait une adaptation en fonction du besoin saisonnier. En été les sols plus durs usent davantage aussi les équidés ont besoin d'un meilleur renouvellement de leurs sabots. Mais il n'a pas été détecté d'adaptation du taux de synthétisation de la corne en fonction de son usure.

En liberté, dans le milieu naturel, l'érosion de la corne compense exactement la pousse chez l'équidé en bonne santé. En revanche, lorsque l'animal travaille sur un sol dur, parcourt des distances plus importantes que celles qu'il pratique en liberté, ou exécute des efforts spécifiques liés à un sport équestre, l'usure et la déformation du sabot s'avèrent plus rapides que la pousse.

Une usure trop importante de la corne induit une douleur, qui à terme, provoque des boiteries. Dans ce cas, les équidés recherchent spontanément les sols plus tendres et minimisent leurs déplacements.

La déformation du sabot entraîne un mauvais appui du pied sur le sol. Ceci amène, à moyen terme, des défauts de locomotion dus généralement à un effet de compensation. Ces défauts de locomotion peuvent devenir définitifs si la forme du sabot n'est pas rectifiée rapidement.


Innervation

Les nerfs digités donnent la sensibilité du pied. Les rameaux palmaires propres innervent la partie postérieure du pied et l'articulation de l'os naviculaire. L'anesthésie de ces nerfs peut permettre de préciser la zone douloureuse responsable d'une boiterie.

La section chirurgicale de ces nerfs ou névrectomie peut permettre de supprimer la boiterie en cas de maladie naviculaire au risque de majorer l'atteinte en augmentant l'appui sur le membre malade. Cette pratique est interdite en compétition[5].

La corne n'est pas innervée ni vascularisée ce qui permet une application indolore de la ferrure, même à chaud. Mais c'est oublier que le pododerme fortement vascularisé va souffrir de la rétractation du fait de l'irradiation de la chaleur. Entre deux maux, il est préférable d'opter pour un ferrage à froid, tout aussi solide.

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Vascularisation

Le pied est richement vascularisé, par l'intermédiaire de l'artère digitale. On peut sentir le pouls digité en arrière du paturon. L'accentuation de ce pouls est un signe d'inflammation du pied.

La compression des nombreux plexus lors des successions d'appui permet une amélioration du retour veineux.


Mécanique articulaire

Le cheval étant une espèce spécialisée dans la course, les mouvements prépondérants des membres se font dans le plan sagittal, c’est-à-dire principalement en extension et en flexion. Seules les articulations proximales permettent des mouvements actifs de rotation, d'adduction et d'abduction. Au niveau du pied, seuls les mouvements d'extension et flexion sont actifs.

L'articulation du boulet ou métacarpo phalangienne permet des mouvements d'extension flexion. De très légers mouvements de rotation sont possibles.

L'articulation interphalangienne proximale permet également des mouvements d'extension flexion, ainsi qu'une légère rotation et quelques degrés de mouvements latéraux.

L'articulation interphalangienne distale permet également des mouvements d'extension flexion, et une composante en latéralité et en rotation plus importante que les deux précédentes.


Cinétique

On peut diviser une foulée en deux phases, contenant chacune trois parties[6].

La phase d'appui commence par l'amortissement (A) qui correspond au poser du sabot sur le sol, le plus souvent le talon recevant le premier l'impact. C'est lors de cette phase que le rôle d'amortissement du sabot est le plus sollicité. Le soutènement (B) correspond au passage de l'axe du membre par la verticale, les articulations étant à leur extension maximale. La propulsion (C) débute la flexion des articulations et restitue l'énergie cinétique.

La phase de soutien débute ensuite par le ramener (D), où la flexion tendineuse est encore passive. Lors de la suspension (E), le pied est à son apogée et en flexion maximale. Lors de l'embrassée (F), l'extension passe à son maximum par une action musculaire active.



Cinétique du pied du cheval (Antérieur) [7]
A : Amortissement B : Soutènement C : Propulsion D : Ramener E : Suspension F : Embrassée
NB: Lors du poser (ABC), le sabot est immobile sur le sol



Amortissement et protection

Le sabot, grâce à sa relative élasticité, joue un rôle majeur dans l'amortissement des chocs. Lors de l'appui, le poids enfonce la seconde phalange et l'os naviculaire à l'intérieur du sabot et tend à écraser le coussinet plantaire contre la fourchette. Celui-ci exerce, par l'intermédiaire des cartilages latéraux, une pression sur les parois latérales du sabot qui s'écartent vers l'arrière de quelques millimètres. Si la fourchette ne participe pas à l'appui (encastelure), ce rôle d'amortissement ne peut avoir lieu, ce qui engendre à la longue des boiteries.

Le sabot est une structure très solide avec une résistance à la traction de l'ordre de 6 kg/mm²[8] pour le cheval domestique.


Circulation

Le pied contient un riche réseau vasculaire, et chaque poser successif, en comprimant ce réseau participe au retour du sang veineux vers le cœur droit, ce qui a pu faire dire que le cheval a cinq cœurs.

La stagnation sanguine au niveau du pied entraîne une élévation de la pression interne du pied majorée par la relative inextensibilité de la boîte cornée.

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Entretien

es équidés utilisés par l'homme comme animal de trait ou de selle peuvent subir, du fait de l'effort sur le sabot, une usure prématurée de celui-ci. L'invention du fer à cheval permit de ralentir cette usure. Aujourd'hui, l'entretien et le parage du pied par un professionnel est presque systématique cependant l'opportunité de la ferrure est remise en cause par certains, considérant qu'elle entraîne plus de problèmes qu'elle n'apporte de solutions. Le rythme habituel de renouvellement des fers est de six semaines environ, pas toujours en fonction de leur usure, mais en raison de la pousse de la corne. Le parage des chevaux pieds-nus doit être effectué toutes les quatre à cinq semaines, la pousse étant plus rapide que l'usure.


L'hygiène du pied est fondamentale, tout homme de cheval vérifiant l'état du pied et le curant avant et après chaque séance de travail. L'entretien de la litière joue également un rôle important, en évitant une macération et une attaque de la sole et de la fourchette par l'ammoniac résultant de la fermentation prolongée de la litière.

Les massages de la couronne stimulent la pousse du sabot.

Les douches sont bénéfiques pour les membres et les tendons, tant par leur effet mécanique de massage que par leur effet thermique, provoquant une vasoconstriction. Il est souvent préférable de graisser le sabot après la douche, notamment par temps sec. Par temps humide, l'ordre inverse est préconisé. Afin d'éviter les crevasses, il est nécessaire, surtout par temps froid, de bien sécher les plis de flexion.

De nombreuses huiles, graisses et onguents sont utilisés. Certains ont un effet assouplissant et stimulent la pousse de la corne (huile de laurier), d'autres (onguents) ont également un effet hydratant, d'autres encore ont un effet astringent et désinfectant (Produits à base d'essence de térébenthine ou d'alcool iodé). Les goudrons végétaux ont un effet désinfectant et protecteur de la sole. Le rythme d'application le plus souvent préconisé est de deux fois par semaine, plus ou moins en fonction de l'état de la corne. Il est d'usage de graisser les pieds dans un but esthétique lors des épreuves sportives et des présentations.

L'exercice régulier sur tout terrain "pieds nus" durcit la corne et favorise la bonne évolution du pied.

L'alimentation équilibrée apporte normalement des quantités suffisantes de vitamines du groupe B, notamment de biotine et d'oligoéléments (zinc, en particulier), pour assurer la santé du pied. Des suppléments alimentaires peuvent parfois être utilisés dans les cas de carence avérée. Leur usage préventif est certainement non nocif mais dispendieux et d'efficacité non prouvée.

Le port de protections du pied ou cloches permet d'éviter les blessures des glomes lorsque l'équidé est ferré.

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