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Alexandra-chevalfrison

Le pied du cheval : pathologies

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Généralités

Le pied constitue la principale zone de pathologie du cheval de sport, avec 80% des lésions qui se trouvent au niveau des antérieurs. En fonction des disciplines, les pathologies sont différentes. En CSO, les problèmes rencontrées sont de type podotrocléaires alors qu'en dressage se produisent des pathologies de type tendineux ou ligamentaires au niveau des jarrets et boulets. Le concours complet, par sa nature, n'est pas seulement « complet » au niveau des disciplines, mais aussi des pathologies[14].

Les vétérinaires et maréchaux-ferrants ont appris à travailler de concert pour faire face aux pathologies, avec l'établissement d'ordonnances d'écurie qui sont effectuées en concertation[14].

La prévention a également progressé grâce à une meilleure connaissance des pathologies, permettant d'anticiper et de limiter les problèmes rencontrées.


Affections ostéo-articulaires

Défauts d'aplomb

Les défauts d'aplomb entraînent une répartition inégale des pressions sur le pied. Ils peuvent exposer à des lésions traumatiques à type d'atteintes ou de coupures. En règle générale, il vaut mieux les compenser par une ferrure adaptée que vouloir les corriger.

On distingue cinq types de défauts d'aplomb :

* Lorsque la pince n'est plus médiane mais tournée vers l'extérieur, le pied est dit panard.
* Lorsque la pince est tournée vers l'intérieur, le pied est dit cagneux.
* Lorsque l'appui se fait exagérément sur la pince, le pied est dit pinçard.
* Lorsque l'appui se fait exagérément sur le talon, le pied est dit talus.
* Lorsque la paroi est très verticale et les talons très hauts, le pied est dit rampin, car traînant au sol lors de la marche.



Tares

Les tares sont des affections articulaires développées aux dépens des os, des cartilages ou des gaines synoviales des tendons. On distingue les tares dures des tares molles.

Les tares dures du pied sont des formes ou exostoses. Elles sont développées aux dépens des os ou des cartilages latéraux (formes cartilagineuses)[15]. Elles n'entraînent que rarement une symptomatologie et ne sont que disgracieuses.

Les tares molles sont des kystes synoviaux, témoins en général d'un travail excessif des tendons et des articulations. Rarement douloureuses, elles n'entraînent que peu ou pas de gêne mais sont souvent témoins d'une sollicitation excessive de l'appareil tendineux.


Fourbure

La fourbure est une congestion inflammatoire aiguë du pied. En raison de l'inextensibilité relative de la boîte cornée, elle entraîne un arrêt circulatoire localisé avec ischémie des tissus, notamment du tissu kéraphylleux. Il se produit une désunion entre les structures osseuses et cornées, provoquant le basculement de la troisième phalange vers l'avant, caractéristique de cette affection. À l'extrême, la troisième phalange peut perforer la sole. Il s'agit là d'un cas gravissime.

La cause peut être métabolique par excès de nourriture, déshydratation, infections généralisée provoquant la libération d'endotoxines ou rétention placentaire, traumatique, par excès de travail ou surcharge chronique, c'est-à-dire par excès de poids, ou iatrogène par administration de trop grande quantité de corticoïdes. Une fourbure chronique peut se manifester suite à une fourbure aiguë[16].

Le traitement est celui de la cause avec, de plus, mise au repos, anti-inflammatoires avec ferrure orthopédique s'il est possible de mettre en place un fer en tronquant la pince et en privilégiant l'appui sur les talons. Une plaque et du silicone peuvent être également mises en place. Dans les suivis possibles, citons également l'administration d'acépromazine, le patch de nitroglycérine ou la cryothérapie pour la vasodilatation, la mise en place d'une litière épaisse au box, ou encore la saignée dans les 12 heures après les premiers symptômes en cas de surcharge alimentaire[16]. Des inhibiteurs du TNF sont parfois utilisés[17].

Une alternative au traitement de la fourbure chronique est le deferrage du cheval ainsi qu'un parage « pieds nus » qui favorisera le dynamisme du métabolisme, la vascularisation du pied est améliorée et favorise la guérison.

La fourbure reste une affection grave pouvant compromettre définitivement l'aptitude au travail.



Radiographie d'un pied fourbu de profil.
Bascule de la troisième phalange.

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Syndrome naviculaire


Le syndrome naviculaire ou syndrome podo-trochléaire est une affection caractérisée par l'atteinte de l'os naviculaire.
Les mécanismes évoqués sont une théorie traumatique, par la
répétition de microtraumatismes répétés, une théorie circulatoire, par
ischémie du sésamoïde et une théorie inflammatoire, se rapprochant en
fait de la théorie traumatique. Actuellement, la pathogénie retenue est
celle d'un cercle vicieux, traumatisme, réaction inflammatoire,
ostéolyse (destruction osseuse), anomalie de la motricité du pied,
inflammation, etc.
Certaines lignées génétiques semblent plus exposées à cette
affection. Des défauts de conformation à type d'épaule verticale, de
membres droit jointés sont également des facteurs prédisposants. Une
ferrure incorrecte est également parfois incriminée.
Le diagnostic repose sur l'examen de la locomotion (appui
préférentiel sur la pince), examen à la pince à sonder (réveillant une
douleur à la pression en travers des talons) et les radiographies
(principalement, aspect de géodes ou d'amincissement du naviculaire).
Le diagnostic de certitude est cependant parfois difficile à apporter.
Le traitement repose sur le repos, les anti-inflammatoires,
l'application d'une ferrure correctrice (egg-bar shoes, fers à
pantoufle, talonnettes). Actuellement les médicaments de la classe des
diphosphonates[18] semblent apporter une évolution thérapeutique sensible.
Le parage "pieds nus" différent du parage de maréchalerie permet au
cheval de retrouver une locomotion normale et aisée après une période
d'adaptation — la transition — qui durera entre 3 mois et 6 mois en
fonction de l'état initial.
La névrectomie est le traitement de la dernière extrémité et
n'apporte un soulagement que pendant une période de quelques mois à
deux ans.

Arthrose


L'arthrose est une affection dégénérative siégeant au niveau des
cartilages articulaires. Elle entraîne une boiterie « à froid »,
diminuant après échauffement. La prise d'appui en talon en est un signe
caractéristique, la radiographie confirmera le diagnostic en montrant
un pincement de l'interligne articulaire, des ostéophytes et des géodes
osseuses. Le traitement en est essentiellement orthopédique en
soulageant les zones les plus lésées par une ferrure adaptée.


Pied-bot


Le pied-bot est la conséquence de la rétractation du fléchisseur
profond. La boite cornée se développe verticalement, les talons sont
massifs, la fourchette est enserrée par une sole très dure, irrégulière
et convexe par endroits. Classiquement, le pied-bot est traité par le
maréchal-ferrant qui pose un fer à la florentine. Une méthode
alternative consiste à déferrer le pied et à appliquer des techniques
de parage "naturel" afin de descendre les talons et remettre ainsi le
tendon fléchisseur profond au travail.


Affections du sabot


encastelure se caractérise par un resserrement du sabot,
partant de la partie supérieure des quartiers et pouvant s'étendre
jusqu'aux talons. Il s'y associe une atrophie de la fourchette et du
coussinet plantaire. La paroi prend alors l'aspect de celle d'un
château fort, d’où le terme d’encastelure.
Dans ce cas, l'appui de la fourchette ne se fait pas suffisamment,
pouvant entraîner douleur et boiterie. Certains chevaux, originaires de
régions arides sont naturellement encastelés, ceci permettant la
protection de la sole des traumatismes contre les pierres.
Les seimes sont des fentes longitudinales du sabot. Elles
peuvent avoir pour origine une lésion de la couronne, qui entraîne une
interruption de la production de corne. Elles se développent alors du
haut vers le bas. À l'inverse, elles peuvent avoir pour origine une
lésion du bord d'appui et se développent alors du bas vers le haut.
Elles peuvent être douloureuses et offrent une porte d'entrée aux
infections. Le traitement préventif est un entretien soigneux du pied,
un maintien de l'hydratation de la corne et un parage régulier. Le
traitement est du ressort du maréchal-ferrant.
La fourmilière est une cavité pathologique créée par le
décollement entre la corne et les tissus sous-jacents. Elle peut être
consécutive à une fourbure chronique ou à une infection chronique liée
à une seime ou un clou de rue. Le maréchal curettera les lésions et on
appliquera des pansements désinfectants.
La pourriture de la fourchette est une affection liée le plus
souvent à un défaut d'hygiène ou d'entretien. Elle se caractérise par
un aspect noirâtre et spongieux de la fourchette, qui dégage une odeur
nauséabonde. Le traitement préventif est un entretien soigneux du pied
et de la litière. Le traitement curatif consiste en l'application
locale d'antiseptiques
à base d'iode, ou de sulfate de cuivre (liqueur de Vilatte). La liqueur
de vilatte est un reméde assez ancien, qui demande des applications
régulieres et malcommodes pour un résultat parfois décevant. Le produit
en spray "Négérol" apporte de bien meilleurs résultats en quelques
jours seulement;
La pododermatite végétante ou crapaud
est également liée à un défaut d'entretien en climat chaud et humide.
La sole devient friable et blanchâtre. Le traitement préventif est un
entretien soigneux du pied et de la litière. Le traitement curatif
consiste en l'application locale d'antiseptiques. Des antibiotiques par voie générale sont parfois nécessaires.
Les abcès du pied sont, par définition, une collection de pus, localisée le plus souvent sous la sole. Ils ont le plus souvent une porte d'entrée par une lésion traumatique ou une infection des parties externes. Ils entraînent une boiterie très intense, « à patte cassée »,
le pied est chaud, le pouls digité trop bien perçu. La pince à sonder
révèle une vive douleur, permettant de localiser la zone abcédée. Le
traitement consiste à évacuer le pus, à cureter soigneusement la coque
et appliquer des antiseptiques. Des antibiotiques par voie générale
sont parfois indiqués. Comme dans toutes les lésions traumatiques et
infectieuses, il convient de s'assurer de la vaccination anti-tétanique.
On peut faciliter la "sortie" de l'abcès grâce à un emplâtre de farine
de lin (humidifiée pour obtenir une pâte) laissé une nuit dans une
chaussette étanche.

Affections cutanées


Les crevasses sont des affections, souvent très douloureuses,
situées au niveau des plis de flexion, principalement du paturon. Elles
résultent parfois d'un manque d'hygiène, par exemple d'une litière
malpropre, parfois d'un excès d'hygiène avec des douches trop
prolongées et un séchage insuffisant. Le traitement est préventif, en
séchant convenablement les plis de flexion après la douche et en
s'abstenant de tondre les fanons qui sont des gouttières naturelles
permettant l'écoulement de l'eau hors du pli du paturon.
La gale de boue est une parasitose due le plus souvent à unacarien, le Chorioptes Bovis. Elle nécessite une mise au sec, un traitement désinfectant et antiparasitaire.

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Affections traumatiques

Les bleimes sont des lésions de la sole, entraînées par des chocs sur une sole trop plate ou par des défauts de ferrure. Elles sont caractérisées par un épanchement sanguin sous la sole, parfois visible sous la forme d'une tache rosée. Elles peuvent exsuder voire suppurer et se compliquer d'un abcès. Elles peuvent entraîner une boiterie ou une simple baisse des performances. L'application de la pince à sonder permet le plus souvent le diagnostic. Le traitement repose sur le repos, les anti-inflammatoires, les pansements. Une ferrure à plaque peut être indiquée pour protéger la sole. Toutefois, ce type de ferrure peut entraîner une fragilité accrue de la sole.

L'étonnement du pied est une congestion douloureuse du pied, occasionnée par un choc violent contre le sabot. Il se traduit par une boiterie intense.

La piqûre est la blessure des parties vives du pied par un clou lors du ferrage, suivie immédiatement du retrait du clou. L'enclouure est la blessure des parties vives du pied par un clou lors du ferrage, le clou restant en place. Elle peut se compliquer d'un abcès. On appelle clou de rue, une blessure perforante de la sole, quel qu'en soit l'agent causal, clou, pierre, verre, etc.

Les atteintes sont des lésions traumatiques liées au choc des membres du cheval entre eux lors des mouvements. L'utilisation de guêtres et de protège-boulets est un bon moyen de prévention.

Les entorses sont des déchirures ligamentaires. Au niveau du pied, l'entorse du boulet est la plus fréquente, siégeant au niveau du ligament suspenseur.

Les fractures des os du pied sont des affections graves, mettant en jeu le pronostic fonctionnel du cheval et parfois nécessitant son euthanasie.

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