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nominoob

hospitalisation d'un jeune brésilien mordu par un bothrops moojeni

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Un cas de morsure par bothrops moojeni

Abordé sous un angle médical, ce récit des suites dramatiques d'une morsure par un vipéridé d'un jeune brésilien et de sa longue hospitalisation permet de mesurer les conséquences d'une envenimation grave.

En 1963, dans le sud-est du Brésil, vers 9 heures du matin, un garçonnet d'une dizaine d'années est mordu par un serpent alors qu'il marche sur une piste herbeuse.
L'animal est tué et identifié avec certitude comme appartenant à la forme bothrops moojeni connue localement dans cette sous le nom de "caissaca".
Le serpent subadulte mesure environ 80 centimètres. La morsure a été effectuée sur le côté externe de la jambe droite, légèrement au dessus de la cheville par les deux crochets.
Durant les secondes qui suivent, l'enfant ressent une vive douleur et une sensation de brûlure à l'endroit de la morsure. Du sang s'écoule des orifices creusés par les crochets, mais le phénomène cesse de lui même après quelques minutes. Pendant le même laps de temps, une ecchymose violacée (épanchement sanguin sous-cutané) apparaît à l'endroit de la morsure, tandis qu'un oedème (gonflement des tissus par infiltrations de liquide corporel) commence à se développer.
Environ 5 minutes après l'accident, la victime est prise d'un malaise, avec trouble subjectif de la vision, puis s'évanouit. Elle reprend connaissance quelques minutes plus tard, et est prise de sueurs froides, de vertiges et de nausées (il est probable que ces troubles soient accompagnés d'une chute de la pression artérielle non déterminée, faute de matériel adéquat). Allongé et réconforté par les villageois, le garçon est toujours sujet à nausées et vomissements.
Une demi-heure après la morsure, l'ecchymose s'étend sur une dizaine de centimètres. A son pourtour et sur une grande partie de la jambe apparaît érythème (affection cutanée avec rougeur), tandis que la région immédiate de la morsure, tendue et extrêmement douloureuse, prend une teinte bleuâtre. L'oedème a maintenant gagné le pied et le mollet.
La victime reçoit la visite d'un médecin environ un quart d'heure plus tard. La plaie est désinfectée et un tonicardiaque à base de camphre est administré. Les vertiges on cessé; l'enfant est pleinement conscient, mais il est gagné par la fièvre et ressent de fortes douleurs abdominales. La pression artérielle est très basse, de l'ordre de 8. La douleur est difficilement soutenable, et à plusieurs reprises, l'enfant frôle l'évanouissement. Le rythme cardiaque atteint 130 pulsations par minute. Le médecin applique un bandage serré sur toute la jambe, mais aucun garrot n'est posé.
Environ une heure après la morsure, l'oedème, dur sous une peau luisante, gagne le genou tandis que la jambe a pratiquement doublé de volume. On ôte le bandage, qui constituerait alors un véritable garrot. Le médecin décide l'hospitalisation. Durant le trajet, l'enfnt vomit et est à nouveau pris de vertiges. Sa température dépasse alors 39,5°C.

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Après quatre heures de transport en voiture sur les pistes, le patient arrive à l'hôpital. Il est immédiatement mis sous perfusion de sérum physiologique glucosé.
De la pénicilline est alors administrée.
A la sixième heure, l'oedème atteint le milieu de la cuisse, et l'ecchymose violacée gagne une bonne partie du côté externe de la jambe. On administre des antalgiques, et une sérothérapie est mise en oeuvre par perfusion intraveineuse lente de 50 ml de sérum "Antibotropico" de l'institut Butantan (Sao Paulo) ; un sérum adapté, administré par perfusion lente, reste le traitement le plus actif lors des cas d'envenimations sévères.
A la neuvième heure, l'état général de la jeune victime semble s'améliorer légèrement, bien que la fièvre et les douleurs abdominales persistent.
Pourtant, aux environs de 20 heures, un abondant saignement de nez (qui sera jugulé par pression locale) se déclare ; des hémorragies moins importantes apparaissent au niveau des gencives.
Les analyses sanguines pratiquées sont en faveur d'un syndrôme de coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), avec consommation du fibrinogène, dont le taux plasmatique a nettement baissé, chute du taux de plaquettes sanguines, et allongement important du temps des saignements. Des sédatifs sont donnés au jeune garçon.
Vers 21 heures apparaît une hypertension, peut être due en partie à la douleur. La fièvre persiste.
Dans la nuit sont administrés 30 ml supplémentaires de sérum, bien tolérés par le patient. D'autre part, tandis que l'ecchymose s'étend, cinq phlyctènes (grosses vésicules cutanées emplie de sérum de sang), dont deux atteignent 2 centimètres de diamètres, se forment progressivement au dessus du site d'envenimation.
L'oedème atteint son extension maximale une vingtaine d'heures après l'accident. Tout le membre reste extrêmement douloureux, très chaud et d'une consistance dure. Dans le même temps, la zone de la morsure adopte progressivement une teinte brun violacé, qui atteint un diamètre de 5 cm. Peu après, alors que le patient a passé une nuit relativement calme, les phlyctènes sont percées, vidées et désinfectées. La fièvre décroît légèrement au matin du deuxième jour. L'oedème est toujours présent, mais la peau est moins tendue à distance de la plaie.

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Au cours de la deuxième journée, la région périlésionnelle de coloration brun violacée s'étend sur une dizaine de centimètres, et ds saignements aux gencives sont signalés. La fièvre et les douleurs abdominales persistent. Les traitements antibiotiques sont poursuivis.
Au soir du troisième jour, cette région prend progressivement une teinte brunâtre. Une désinfection locale est mise en oeuvre. Progressivement apparaissent une érosion cutanée puis un suintement de lymphe, et enfin une nécrose, c'est-à-dire une destructions des tissus superficiels et plus profonds, qui deviennent brunâtres et dégagent une odeur putride. L'extension de cette nécrose se poursuit les six jours suivants, malgré les applications régulières des antiseptiques locaux. La fièvre se stabilise aux environ de 38,5°C. Les autres symptômes (vertiges sueurs froides) ont disparu.
Aucune excision chirurgicale des tissus nécrosés n'est tenté durant ces quelques jours. De même, le chirurgien n'effectue pas d'aponévrotomies de décharges : cette opération, qui consiste à une incision longitudinale des tissus conjonctifs des muscles atteints, peut permettre de limiter l'extension d'une nécrose, mais les risques infectieux et hémorragiques sont estimés trop importants.
Au huitième jour, l'état générale du garçon a évolué favorablement, malgré une fièvre légère et constante. Les paramètres sanguins de coagulation sont pratiquement normaux. L'oedème local extensif a très sensiblement diminué, tandis que la nécrose locale s'étend toujours tant en superficie qu'en profondeur.
Celle ci n'est circonscrite qu'au bout d'une dizaine de jours. Elle s'étend alors sur une bonne partie de la face postéro-externe de la jambe. L'excision chirurgicale des tissus nécrosés est alors possibles : l'intervention est en effet dangereuse pour les tissus restés sains tant que les zones saines et nécrosées ne sont pas pleinement différenciées, toute altération des tissus sains devant évidemment être évitée.
Cette intervention est effectuée le douzième jour. Elle révèle une extension en profondeur importante. L'articulation de la cheville n'a pas subi de nécroses mais une inflammation locale sévère due au venin.
Les soins locaux seront poursuivis sous couvert d'une antibiothérapie préventive de gangrène, jusqu'au dix-huitièmes jours après la morsure, alors que l'oedème sera complètement résorbé vers le quinzième jours. Une greffe de peau sera décidée et menée la quatrième semaine avec succès.
L'enfant quittera l'hôpital après un séjour de quarante-huit jours, et gardera comme séquelles, en plus d'une large et profonde cicatrice, une atrophis avec faiblesse des muscles partiellement atteints, ainsi qu'une raideur de la cheville. Il en résultera une claudication prononcée avec infirmitée partielle.

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Tout a été écrit à la main donc je m'excuse d'avance des éventuelles fautes d'orthographe.
Extrait du livre "les serpents" de M. Roland Bauchot, M. Cassian Bon, M. Patrick David, Mme Patricia Fourcade, M. Jean-Pierre Gasc, Mme Laurence Gravier, M. Daniel Heuclin, M. Jean Lescure, M. Gilbert Matz, M. Guy Naulleau, M. Rolland Platel, M. Jean-Claude Rage, M. Hubert Saint-Girons, Mme Marie-Charlotte Saint-Girons et Mlle Yannick Vasse.

Ho, j'ai enfin fini...Bon, j'ai mis ça parce que j'ai trouvé ça intéressant de voir les effets du venin et les souffrances qu'il peut occasionner. Le gamin a été très résistant et courageux parce qu'aparamment c'était extrêmement douloureux...

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nominoob a écrit:
Le gamin a été très résistant et courageux parce qu'aparamment c'était extrêmement douloureux...


Courageux, certes, mais n'oublies pas qu'il a été "réconforté par les (bidon)villageois", c'est un peu de la triche j'ai envie de dire Very Happy En tout cas, toi, t'as aussi du courage de recopier un texte comme celui-là: Es-tu toi-même supporté par des villageois?

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Hé oui, gekreuzigt je suis bien évidemment supporté par des villageois comment aurais je eu le courage d'écrire ce texte sinon ? (et je dois avouer que dès lors qu'on est supporté par des villageois tout semble plus facile)

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