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La prospérité du crapaud

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Pourquoi les crapauds ont-ils réussi à peupler avec un tel succès autant de régions de la planète?
Une équipe internationale de chercheurs dirigée par la Vrije Universiteit Brussel de Belgique a découvert la réponse: sept traits sont à l'origine de leur prolifération. Publiée dans le journal Science, l'étude a en partie été financée par l'UE par le biais du projet TAPAS («Tracing antimicrobial peptides and pheromones in the amphibian skin»), qui a reçu une enveloppe de 900 000 euros du Conseil européen de la recherche (CER) au titre du septième programme-cadre (7e PC).

Bufonidae, la famille du véritable crapaud, a été identifiée pour la première fois en Amérique du Sud. Mais 10 millions d'années plus tard, environ 500 espèces de crapauds ont élu domicile dans différentes régions du monde.

«Certains groupes d'amphibiens sont distribués partout dans le monde et d'autres pas», explique Ines Van Bocxlaer, une doctorante de la Vrije Universiteit Brussel. «Nous nous sommes demandés pourquoi les crapauds avaient élargi leur habitat alors que d'autres (tels que les dendrobates) étaient demeurés dans une seule zone.»

L'équipe a évalué 228 espèces de crapauds représentant près de 43% des espèces de crapauds connues dans le monde. En retraçant l'évolution de différents traits du crapaud à travers l'histoire, l'équipe de chercheurs a découvert des traits associés à l'expansion à grande échelle de l'habitat d'une espèce. D'après elle, sept traits ont en réalité donné aux espèces de crapaud la stimulation nécessaire pour étendre leurs quartiers.

Le trait le plus courant est probablement la capacité du crapaud à vivre sur des terres partiellement sèches. À l'origine, les crapauds avaient besoin d'eau et d'humidité en raison de la proximité des tropiques, mais ils ont commencé à se disperser lorsque plusieurs espèces ont développé la capacité à vivre dans des zones arides. La taille de leur corps - au moins cinq centimètre de long - est un autre trait important. Plus le crapaud est grand, plus il peut stocker un volume d'eau important, un trait qui les a aidés à se déplacer vers des régions plus sèches. Les glandes parotoïdes sont le troisième trait; les crapauds géants, considérés par de nombreux Australiens comme le plus sale des animaux nuisibles, se targuent de posséder ces glandes, qui secrètent des produits chimiques empoisonnés pour se défendre des prédateurs et contribuent également à la réhydratation de l'espèce.

Le quatrième trait sur la liste est ce que les experts appellent le corps gras inguinal du crapaud, qui permet à ces batraciens de stocker plus de graisses et de conserver des réserves énergétiques. Mlle Van Bocxlaer a expliqué qu'ils pouvaient parcourir des distances plus grandes grâce à cette énergie supplémentaire. Un autre trait est la capacité du crapaud à pondre des oeufs dans différents types d'eau. S'ils étaient, au départ, pointilleux sur l'endroit où ils déposaient leurs oeufs, ce n'est plus le cas aujourd'hui: qu'il s'agisse d'une grande étendue d'eau ou d'une minuscule flaque, le crapaud se débrouille avec ce qu'il a.

Les sixième et septième traits concernent la taille importante de la couvée du crapaud et la capacité de ses larves à se nourrir de nutriments présents dans l'environnement (larves exotrophes). La grande taille des couvées (certains crapauds peuvent produire jusqu'à 45 000 oeufs) permettent aux crapauds de se déplacer plus loin et sans trop de problèmes, les larves exotrophes quittant leur mère pour produire encore plus de larves.

«Une grande partie des recherches sur l'évolution moléculaire expliquent jusqu'à présent le passé, mais les liens entre les expansions géographiques et la spéciation ont rarement été démontrés», déclare le professeur S. D. Biju de l'université de Delhi, en Inde, qui souligne également que les traits du crapaud pourraient aider les chercheurs à identifier les espèces susceptibles de devenir invasives dans une région donnée.
Source:http://cordis.europa.eu/fetch?CALLER=FR_NEWS&ACTION=D&SESSION=&RCN=31767

Lien pour l'article original:
http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/sci;327/5966/679?maxtoshow=&hits=10&RESULTFORMAT=&fulltext=Van+Bocxlaer%2C+I.%2C+et+al.+%282010%29&searchid=1&FIRSTINDEX=0&resourcetype=HWCIT

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