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Le coeur des reptiles

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Le coeur des reptiles


Morphologie du cœur.

La morphologie du cœur est assez homogène chez les reptiles, seuls les crocodiliens possèdent des différenciations rappelant le cœur des mammifères.
Le cœur du lézard vert (Lacerta viridis) possède une structure reptilienne typique, aussi est-il souvent pris pour exemple dans l’étude du système circulatoire des reptiles.


Vue ventrale du coeur de Lacerta viridis, d'après Parker et Bellairs (1971)


Il possède trois cavités: deux oreillettes et un ventricule, certains auteurs reconnaissent quatre cavités en y joignant le sinus veineux. Ce dernier, à parois minces, s’ouvre dans l’oreillette droite. Les deux oreillettes, également à parois minces, sont séparées par une cloison. Le ventricule unique possède une paroi musculaire épaisse.
Cette épaisse paroi musculaire du ventricule est partagée de façon complexe. Il existe une paroi ventriculaire, grande mais incomplète, qui s’étend dans un plan plus ou moins horizontal et divise partiellement le ventricule en deux cavités une dorsale et à gauche, l’autre, plus petite, ventrale et à droite. Les oreillettes droite et gauche s’ouvrent respectivement sur les côtés droit et gauche de la chambre dorsale. Cela constitue une différence importante entre les reptiles typiques d’une part et les crocodiliens de l’autre.

Trois grands troncs artériels quittent le cœur chez les reptiles.
- Le tronc pulmonaire sort de la cavité ventrale, qui est quelquefois appelée cavum pulmonale.
- Les arcs aortiques droit et gauche du système général sont originaires de la cavité dorsale. Ces vaisseaux sont désignés suivant la position qu’ils occupent après avoir quitté le cœur et non en fonction de leur point d’origine, puisque la racine de l’arc droit est en fait à gauche de celle de l’arc gauche.

Le cœur des ophidiens, en position généralement assez postérieure comparativement aux sauriens, est allongé et asymétrique. L’oreillette droite est plus grosse que l’oreillette gauche. L’allongement du corps des ophidiens se traduit par une séparation nette des arcs aortiques et carotidien et par la présence d’artères carotides communes chez les serpents en général, une seule chez les Colubroidea.

La morphologie du cœur des crocodiliens diffère notablement de celle des autres reptiles. En effet chez ces reptiles, il existe deux ventricules séparés par un septum complet. Dans le cœur des crocodiliens, aucun mélange sanguin ne peut s’effectuer, au niveau de la jonction des deux arcs aortiques, il y a une communication : le foramen de Panizza ayant un rôle d’égalisation des pressions droite et gauche.

Circulation du sang.

Chez les squamates et chéloniens, les deux veines caves antérieures qui drainent la tête, le cou et les membres antérieurs et la veine cave postérieure, qui draine le reste du cœur à l’exception des poumons, s’ouvrent dans le sinus veineux à parois mince, sur la surface dorsale du cœur. Le sinus débouche à son tour dans l’oreillette droite.
Ces vaisseaux contiennent le sang non hématosé. Ce sang passe dans le ventricule puis empreinte l’artère pulmonaire, mais une faible partie passe dans l’arc aortique gauche. Il y a hématose au poumon. Ce sang, une fois oxygéné quitte le poumon par la veine pulmonaire qui rejoint le cœur dans l’oreillette gauche puis le ventricule. De là, ce sang passe dans les deux troncs aortiques. La ségrégation des deux courants sanguins, hématosé et non hématosé, est facilitée par la présence d’une crête musculaire issue de la paroi dorsale du ventricule.


Circulation du sang chez un saurien. Illustration issue de "Les maladies des reptiles" de J. Brogard.


Chez les crocodiliens, le système est plus complexe : l’oreillette droite reçoit le sang non oxygéné des veines caves, ce sang passe dans le ventricule droit et va en totalité dans le tronc pulmonaire, l’arc aortique gauche ne recevant rien, grâce à une valvule. Après la circulation pulmonaire, le sang non hématosé revient au cœur par la veine pulmonaire puis pénètre dans les deux troncs aortiques grâce au foramen de Panizza.


Circulation du sang chez un crocodilien. Illustration issue de "Les maladies des reptiles" de J. Brogard.


Où se trouve le cœur.

Chez les serpents, le cœur se trouve près d’un point se situant au 1/5e de la distance nez-cloaque à partir de la tête.
Chez un crocodile, le cœur se situe dans un plan sagittal au niveau de la onzième ou douzième rangée d’écailles comptée à partir de la grande bande d’écailles dorsales en progressant vers l’arrière.


Topographie d'un coeur d'un crocodilien d'après Olson et Coll (1975)


Chez les tortues, le cœur se trouve à droite de la ligne médiane à la jonction des plaques pectorales et abdominales du plastron.


Topographie d'un coeur d'un chélonien, d'après Blanc et Coll (1959)


Rythme cardiaque.

Le rythme cardiaque change avec la température ambiante tout comme le système respiratoire. On constate aussi qu’à température égale, le rythme est plus rapide si l’animal se réchauffe et plus lent s’il se refroidit. Chez les reptiles aquatiques, l’augmentation de pression en plongée entraîne une bradycardie.
Voici un ordre d’idée du rythme cardiaque d’après Wallach (1969)
- crocodiliens : 7 à 43 battements par minute
- chéloniens : 11 à 17 battements/mn
- sauriens : 60 à 66 battements/mn
- ophidiens (20)23 à 40(70) battements/mn



Battements d'un coeur d'un Morelia spilota. Photo pour illustration. Source: google


Références bibliographiques:
Les serpents de R.Bauchot ( Oeuvre collective). Edt Bordas. 1994
Les maladies des reptiles de J.Brogard. Edt du Point Vétérinaire. 1992
Les reptiles de Angus Bellairs. Edt Rencontre. 1971

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