Le commerce des animaux exotiques se développe en Chine

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Le commerce des animaux exotiques se développe en Chine

Un long serpent jaune-grisâtre immobile dans une cage en verre. A côté, dans un récipient séparé, une araignée noire et poilue de la taille d'un œuf de poule rôde dans sa tanière. De l'autre côté, un lézard se trémousse dans un bac à sable.

Ce genre de spectacle, c'est ce que l'on trouve habituellement dans un zoo.

Pourtant, cette ménagerie inhabituelle que nous décrivons n'est pas celle d'un zoo mais d'un magasin quelconque de Beijing -et toutes ces créatures exotiques étaient à vendre.

L'après-midi d'un week-end, une douzaine de personnes environ étaient entassées là, dans une petite pièce carrée située dans un coin isolé du marché aux animaux de compagnie de Guanyuan, dans le district de Haidian de la capitale. Certains étaient là par curiosité, d'autres pour acheter.

« Le propriétaire du magasin vient de me dire que les lézards sont à 3 000 Yuans (480 Dollars US) chacun », a déclaré Li Zhi, un étudiant de collège qui est venu là avec un ami. « C'est trop cher. Mon araignée ne coûte que 170 Yuans ».

Il dit qu'il a acheté son araignée - une espèce appelée Mygale rose du Chili- chez un commerçant sur Internet. Elle vit dans une cage de verre dans son salon.

« Elle fait 10 cm de diamètre maintenant », dit le jeune Li. « J'aime les araignées. Elles sont mignonnes, elles ne mordent pas à moins d'y être acculées, et même si je suis mordu, ce n'est pas grave parce qu'elles ne sont pas toxiques. Avoir une araignée n'est pas un problème ».

Dans plusieurs autres magasins situés sur les deux étages de ce marché très discret, on pouvait aussi voir des lézards, des scorpions et des araignées.

Cependant, les experts de la protection de la faune ont averti que l'achat d'un animal exotique sans connaissances sur la façon d'en prendre soin peut être extrêmement dangereux, sans parler du côté potentiellement illégal de la chose.

« Beaucoup d'animaux sauvages sont agressifs par nature et ne font pas des animaux de compagnie convenables », a déclaré Zhang Jinshuo, zoologiste à l'Académie Chinoise des Sciences. « Même les animaux sauvages apprivoisés sont susceptibles d'attaquer. Ils peuvent également propager des maladies ».

« Et, s'ils sont abandonnés ou ils s'échappent, ils peuvent constituer un danger potentiel pour le public », a-t-il ajouté.

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Les médias ont d'ailleurs regorgé d'histoires d'animaux exotiques en liberté dans les villes chinoises cette année.

Durant l'été, un crocodile a ainsi été repéré dans une pièce d'eau publique de Beijing et une salamandre géante a été découverte dans un autre complexe résidentiel, alors qu'à Nanjing, capitale de la Province du Jiangsu, une femme a alerté les autorités après que son python birman se soit échappé.

Il y a eu d'innombrables histoires de serpents et d'araignées apparaissant dans les rues et dans les rames de métro dans les grandes villes, comme Shanghai et Guangzhou.

« Beaucoup d'animaux sauvages sont dangereux », a déclaré un dresseur de la Station de Gestion des Réserves Naturelle et de Protection de la Faune de Beijing, qui a dit s'appeler Yang. « Un serpent peut sembler calme et doux dans une boîte d'un marché aux animaux, mais c'est parce que la boîte n'est pas très chaude. Lorsque la température augmente, le serpent devient très actif ».

« Même les dresseurs formés comme nous se font parfois mordre par ces animaux ».

Selon lui, sa station reçoit constamment des appels au sujet d'abandon d'animaux exotiques, qu'ils doivent ensuite retrouver et ramasser.

« Nous avons recueilli au moins huit singes rien que cette année », a déclaré M. Yang. « La plupart nous ont en fait été donnés par les habitants qui ont compris qu'ils ne pouvaient pas s'en occuper. Cela met encore plus de pression sur nous parce que garder les animaux, ce n'est pas ce que pour quoi nous sommes là ».

Les animaux sauvages nécessitent un environnement contrôlé pour survivre. Par exemple, a-t-il dit, les serpents doivent être gardés dans des vivariums où règnent une température et une humidité adéquates.

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Un sale commerce

Selon M. Zhang, de l'Académie des Sciences de Chine, ces animaux ne devraient pas être offerts à la vente, en premier lieu parce que l'élevage de nombreux animaux exotiques est tout simplement interdit par la loi.
« Aucune personne ne peut faire se reproduire ou vendre un animal sauvage protégé sans l'autorisation du Gouvernement », a dit M. Zhang, citant la loi. « Cela inclut les crocodiles et certaines tortues que l'on rencontre communément sur les marchés aux animaux ».

Li Li, qui dirige la Station de Protection Panther pour les animaux sauvages, un groupe à but non lucratif dont le siège est à Beijing, dit que les permis ne sont généralement délivrés qu'aux instituts de protection ou de recherche sur la faune ou à des grands centres de reproduction animale. Il est « pratiquement impossible » à une personne individuelle d'en obtenir un, dit-il.

Mais, comme l'industrie des animaux continue de prospérer -les Chinois devraient dépenser 7,84 milliards de Yuans en soins pour animaux de compagnie cette année, selon une étude de marché faite par Euromonitor- les commerçants contournent la loi pour répondre à la demande en espèces exotiques.

Comme c'est souvent le cas, Internet est le principal canal pour ces transactions douteuses.

Les revendeurs ciblent souvent les forums en ligne consacrés aux propriétaires d'animaux de compagnie exotiques pour passer des annonces et vendre leurs animaux, comme des ratons laveurs, des renards, des loris lents, des caméléons, des serpents venimeux et des tortues rares.

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Un vendeur du quartier de Daxing, dans la banlieue de Beijing, et qui a dit s'appeler Wang, propose ainsi des crocodiles à la vente sur un forum hébergé par Baidu, un très important moteur de recherche chinois. Il a déclaré que ces animaux viennent d'une petite ferme appartenant à un ami.

Un crocodile de 60 cm de long coûte 900 Yuans, a-t-il dit. « Beaucoup de gens les achètent pour les sacrifier et les manger, ou tout simplement pour en faire des animaux de compagnie ».

Il propose également des crocodiles d'une espèce originaire de Malaisie, qui est plus petit mais beaucoup plus cher ; ils coûtent 6 000 Yuans chacun. « Ils ont été sortis clandestinement (par la frontière) et il y a seulement une dizaine de crocodiles de ce type en Chine », a-t-il dit.

Lorsqu'on lui a demandé quelle était la manière la plus sûre de garder le reptile comme animal de compagnie, il a recommandé aux propriétaires de les mettre dans un vivarium de 1 mètre de haut et de « toujours jeter la nourriture le plus rapidement possible », car le crocodile peut sauter très haut et mordre les doigts.

Le gérant d'un magasin en ligne de Beijing, qui a refusé de donner son nom et ne communique qu'en ligne par messagerie instantanée, a possédé un rare et grand cobra blanc, qui a été photographié dans une cage en acier. Il a dit l'avoir capturé dans la nature.

Sur un marché aux animaux situé près de Panjiayuan, dans le District de Chaoyang à Beijing, un vendeur a dit que ses lézards sont originaires de la Région Autonome Ouïgoure du Xinjiang, dans le Nord-Ouest de la Chine, qui borde plusieurs pays d'Asie centrale. Toutefois, il s'est refusé à divulguer la source exacte.

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M. Yang, de la Station de Gestion des Réserves Naturelles et de Protection de la Faune de Beijing dit qu'il soupçonne certains des animaux qu'ils recueillent auprès des habitants d'avoir été commercialisés illégalement.

« Les animaux sauvages sont plus dangereux à garder et sont plus susceptibles de blesser les gens et de transmettre des maladies », a-t-il dit. « Nous conseillons aux citoyens de signaler ces cas à la police ».
Un membre du personnel du groupe d'application et de suivi de la loi au Département des paysages et forêts de la capitale a indiqué que l'autorité est en train de mener une enquête sur plusieurs commerçants soupçonnés d'avoir vendu des animaux protégés.

« Nous sommes encore en train de collecter des informations », a déclaré le membre du personnel, qui a refusé de donner son nom. « Nous avons reçu de nombreux rapports d'habitants récemment, mais c'est difficile, car la plupart des suspects ne donnent que peu d'informations sur eux-mêmes, sauf leur numéro de messagerie instantanée ».

Il a ajouté que son équipe effectue des patrouilles régulières sur les marchés aux animaux de compagnie et sanctionne les vendeurs qui se rendent coupables de vente d'animaux sauvages protégés sans permis.
Toutefois, les experts disent qu'en fin de compte ce sont les consommateurs qui doivent être éduqués pour éviter d'enfreindre la loi.

« Le gouvernement devrait renforcer la communication pour faire prendre conscience aux gens que de nombreux animaux sauvages sont en fait interdits à la vente », a déclaré Wang Yue, porte-parole de l'Association des éleveurs de chiens de Beijing.

Wang Kaihao.

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[Marie-Laure1111 0]

Bon ! Vu le nombre de chinois, c'est un grand marché lucratif. Combien ils sont déjà ?