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Alain Dupré, une âme tortue nous a quittés...

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Le 4 Juillet dernier,  Alain Dupré disparaissait. Pour tous les amoureux des tortues ce nom résonne. Le plus bel hommage que nous puissions lui rendre est de resituer des épisodes de sa vie sur les lieux et auprès des tortues qu’il a chéries et décrites.

« Victime d’une profonde dépression, Alain Dupré s’est jeté sous un RER. Il était secrétaire général de l’association Chélonée et, à ce titre, animait des conférences au Club océanographique de la Mairie de Paris. Il assurait sur internet la veille concernant les tortues marines. » (Roger Cans, journaliste, source).

Alain Dupré a été le compagnon de route des grands herpétologues comme Jacques Fretey ou Bernard Devaux. Même ses amis savaient peu de choses de lui, sinon que dans une vie antérieure il fût pilote de course avant de se passionner pour les tortues.
C’est avec Bernard Devaux en 1996, qu’il a écrit l’ouvrage « toutes les tortues du monde » (édité par Delachaux & Nestlé, avec le parrainage du WWF), une introduction de Jacques Fretey, une préface de Roger Bour et des illustrations de Marc Giraud. « Une première dans l’édition francophone ». C’est aussi avec Bernard Devaux qu’il s’occupait de la SOPTOM, le Village des Tortues de Gonfaron (var), un havre pour les tortues d’Hermann qui ont failli disparaître à jamais de la faune méditerranéenne en France, victimes de l’urbanisme, des débroussaillages anti incendies, ou des ramassages par les particuliers...

A Aldabra, paradis des herpètologues

Alain Dupré faisait partie de ces privilégiés qui avaient eu la chance de résider à Aldabra pour observer les tortues géantes, celles qui cumulent des records. Non seulement elles peuvent être centenaires, mais elles sont aussi les plus grandes de toutes les tortues terrestres.

Capable de s'alimenter uniquement de végétaux secs pendant de nombreux mois, cette espèce est bien adaptée au climat des Seychelles où les pluies se font parfois longtemps attendre. Autre caractéristique, elle boit par ses narines, d’où son nom latin : dypsochélis, la tortue qui boit, et elephantina parce qu’elle a des membres éléphantesques.

Au milieu de l’océan indien, au nord de Madagascar et proche des Seychelles, l’atoll d’Aldabra, second atoll du monde par la taille après celui de Bora Bora, enserrant un lagon de 35 km. Aldabra est peuplé de mystérieuses tortues et géantes tortues terrestres apparues il y a 230 millions d’années. Comment sont elles apparues sur cet atoll éloigné de 400 km de toutes terres habitées ? « Elles sont arrivées par radeaux flottants depuis l’Afrique du Sud et Madagascar. Comme pour le peuplement des galapagos. Ou pour les petites, portées par les ouragans, » explique Bernard Devaux.

Elles ont failli disparaître et sont aujourd’hui protégées. Seuls les scientifiques ont le droit de résider sur ce lieu merveilleux, patrimoine mondial de l’humanité, le plus peuplé de tortues à l’hectare dans le monde. On les réintroduit même dans d’autres parties du monde. En 2000, des chercheurs les transfèrent dans la réserve de l'Ile aux Aigrettes sur l'Ile Maurice pour sauver la forêt d'ébène, victime de l'exploitation forestière. En effet, en mangeant les fruits des ébéniers et en répandant leurs graines à l'aide de leur fèces, elles peuvent restaurer l'écologie de la forêt tropicale. Près de 10 ans plus tard, les tortues géantes avaient accompli leur mission.

Mais la passion d’Alain Dupré pour les tortues,  ne le pousse pas seulement à Aldabra : «  Il arpente le globe pour les observer in situ. C’est à l’occasion d’un voyage de la SOPTOM en Guyane qu’il fait la connaissance de Jacques Fretey, alors basé à Kalimapo pour une campagne Kawana en faveur de la tortue-luth, conduite par le WWF. Il découvre donc la plus grosse des tortues marines, qui vient pondre dans le sable des plages guyanaises et sillonne l’Océan atlantique à la recherche des méduses dont elle se nourrit. «  (Roger Cans)

C’est en Guyane sur la plage des Hattes que furent mis en place les premiers programmes de protection français pour les tortues luths dont il a fallu interdire le ramassage des œufs. Aujourd’hui elles sont victimes d’une autre menace : l’érosion du littoral qui grignote la plage, les perturbe et les oblige à changer de lieu de ponte. C’est donc en intime collaboration que Jacques Fretey et Alain Dupré découvre les mystères de la reproduction des tortues et ouvrent les écloseries qui sauveront – ou en tout cas préserveront - l’espèce.

A Gonfaron avec Bernard Devaux.

Mais c’est en France dans le massif des Maures, dans le Var, qu’avec Bernard Devaux il implante et dirige le village des tortues , centre d’accueil , de soins et surtout de reproduction de la tortue d’Hermann, la tortue terrestre française. Créée en 1988, la SOPTOM station d’observation et de protection des tortues, abrite nurseries et écloserie. Les œufs issus des accouplements entre les tortues du parc ou ramenés par les particuliers sont enterrés pour moitié dans une écloserie naturelle, pour l’autre moitié en incubateur artificiel dans la clinique du village. Selon qu’ils seront mis à 26 ou à 32°, les œufs donneront des femelles ou des mâles.
Source: http://www.outremerlemag.fr

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