Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Filoue11

GRÈCE. Une île paradisiaque abrite des lézards cannibales

Messages recommandés

GRÈCE. Une île paradisiaque abrite des lézards cannibales




L’île de Diavates en Grèce est souvent le théâtre d’attaques cannibales entre lézards. Étrange, puisque ces bêtes vivent dans des conditions presque parfaites, qui ne devraient pas les conduire à de telles extrémités.

PARADIS. Un endroit ensoleillé, aucun prédateur et des tonnes d’insectes... L’île de Diavates (Grèce) a tout d’un paradis pour les lézards des murailles de Skyros (Podarcis gaigeae). Pourtant, le cannibalisme y est très répandu entre ces reptiles. Selon des chercheurs dont l’étude a été publiée dans Ethology, le phénomène est même plus répandu que sur l’île de Skyros (à ne pas confondre avec le nom du lézard) qui est située à proximité (voir carte ci-dessous) et où les prédateurs sont nombreux. En comparant des individus provenant des deux endroits, ils ont d’ailleurs noté que "seulement 1,2% des estomacs des lézards provenant de l’île de Skyros contenaient des membres de leurs congénères alors que ce chiffre atteignait 21,4% pour ceux de Diavates".

Un phénomène prévisible ?

Selon les auteurs de l’étude, le phénomène n’est pas surprenant. Grâce aux conditions favorables de l’île de Diavates, les lézards se reproduisent facilement et la densité de population est très élevée. Ainsi, ces reptiles, dont le poids peut atteindre trois fois celui d'individus vivant à d’autres endroits, s’attaquent généralement aux jeunes, mais peuvent aussi s’en prendre aux autres adultes. Dans tous les cas, les mâles sont plus enclins à commettre ces actes que les femelles. "Les infanticides et l’agressivité entre les mâles confèrent deux avantages importants : de la nourriture et l’élimination de futurs rivaux", expliquent les chercheurs. Ainsi, la compétition sexuelle est moindre et le reptile est rassasié. Qui plus est, les lézards s’attaquent souvent à la queue ce qui leur apporte un apport notable en lipides (le gras y est stocké pendant certaines saisons). Les individus attaqués, dépourvus de leur réserve, ont plus de difficulté à se reproduire.

AFFAMÉS. Pour en arriver à ces conclusions, les scientifiques ont placé un lézard adulte affamé en présence d’un individu plus jeune dans un terrarium. Ils ont relevé que "plus des deux tiers des reptiles provenant de l’île de Diavates ont attaqué le petit comparativement à 17% pour ceux de l’île de Skyros". De plus, le délai avant l’agression était six fois plus long pour ces derniers. Les chercheurs se demandent maintenant comment cette pratique affecte les chances des mâles de transmettre leurs gênes à leur progéniture. Car ils ne savent toujours pas si les reptiles reconnaissaient leurs petits…

Par Dominique Brunet-Vaudrin

sciences&avenir

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...