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pacemaker91

L'ourse Franska

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Propos recueilli par H. Dubarry.
La dépêche du Midi du 11 août 2007

Le Dr Claude Guiraud est vétérinaire et président du groupe d´étude
européen d´Éco-pathologie de la faune sauvage de montagne. (GEEFSM).
Les questions sont de H. Dubarry.

La mort de Franska vous a t-elle surpris ?
Dr Claude Guiraud : « Non, pas vraiment. C´était une mort
programmée, à partir du moment où l´ourse n´avait ni territoire, ni
tranquillité, ni sécurité. Pour qu´un renforcement d´espèce soit
réussi, il faut supprimer les causes qui ont provoqué la
diminution : garantir la paix de l´animal et sa possibilité de se
nourrir. »

Rien de tout cela n´a été fait ?
Dr Claude Guiraud : « Pas vraiment. La lâcher de Franska s´est fait
à la sauvette, dans un lien inapproprié et hyper fréquenté, le
Chiroulet. Il n´y avait aucun repère pour elle, pas de trace d´ours
depuis des décennies. De plus, depuis l´instant de son lâcher
jusqu´à sa mort, Franska n´a bénéficié d´aucune tranquillité. Elle
n´a cessé d´être traquée, dérangée ; elle n´a pas pu se familiariser
avec son nouveau territoire et ses possibilités de nourrissage. Elle
est restée erratique et ça explique ses grands déplacements en quête
de nourriture. »

On a prêté à Franska un comportement anormal d´agressivité, d´hyper
prédation ?
Dr Claude Guiraud : « Ça s´explique tout à fait. Un ours est à 80%
végétarien. Le milieu où a été lâchée Franska est riche, mais
fallait-il qu´elle puisse l´exploiter. Ramasser des végétaux,
tubercules, des fruits... exige du temps et donc de la tranquillité.
Traquée sans arrêt, l´ourse a paré au plus pressé pour se nourrir
efficacement, d´où des prédations animales. Plus on gêne les ours,
plus ils deviennent carnivores, se nourrissant à la sauvette. Quant
à « l´hyper agressivité » de Franska, elle est normale : on la
retrouve chez les humains qu´on importune sans arrêt et « mal dans
leur peau ».

Faut-il reprendre les réintroductions at avec des ours slovènes ?
Dr Claude Guiraud : « Oui, à condition que les ours soient
accueillis et non imposés. Une fois encore, il leur faut la
tranquillité. Cela se passe bien en Val-d´Aran, en Haute-Garonne ou
en vallée d´Aspe où il n´y a pas ou peu de dégâts. Quant au «
problème » de l´origine slovène des ours, c´est ridicule : selon les
lois de Mendel, le gêne slovène est du même caractère que le
pyrénéen...

Et les suites ?

On se souvient des déclarations des éleveurs et bergers : « Les
éleveurs ont l'intention d'abattre l'ourse Franska », « On tournera
le canon vers elle » et les nombreuses actions d'effarouchement ont
été largement relayées sur l'ensemble des médias. la secrétaire
d'État chargée de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, vient de
demander au procureur de la République un complément d'enquête sur
l'ensemble des perturbations subies par l'animal. Le communiqué
publié par ses services a le mérite d'être clair : « Les plombs de
chasse retrouvés dans son cadavre attestent des actions hostiles...
Il m'apparaît important que l'enquête que vous conduisez puisse
s'intéresser à l'ensemble de ces circonstances et que les
responsabilités pénales en découlant puissent être recherchées ».

Les traques à l'origine des prédations

Des témoignages de « gens travaillant toute la journée sur le
terrain » dans les parcs nationaux sont arrivés à la buvette. Ils
affirment que l'ourse Franska avait adapté son régime alimentaire à
son style de vie, celui d'une ourse traquée constamment. «Pour ce
qui concerne l'année 2007, elle mangeait très vite, au gré de ses
rencontres avec les troupeaux.» avant de poursuivre : «Ce n'était
pas le cas l'an dernier, nous l'avons observé dans le Rioumajou
toute une après-midi en train de brouter l'herbe
tranquillement, en plein été.»

Ainsi, les traques destinées à chasser l'ourse de son territoire
seraient directement à l'origine du comportement « atypique » de
l'ourse Franska et de ses attaques régulières, donc des dégâts. Une
ourse boomerang en quelques sortes. Les comportements « à
problèmes » sont bien ceux des éleveurs !

Les suites des plaintes des associations et les décisions
gouvernementales pour éviter que celà ne recommence sont attendues
avec impatience, car il est temps de mettre de l'ordre dans ces
comportements hors la loi et irresponsables.

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