pacemaker91 0 Posté(e) le 13 novembre 2007 Source : Le Monde Diplomatique La théorie des droits de l’animal selon Gary L. Francione Pour l’abolition de l’animal-esclave Nous adorons nos chiens et nos chats domestiques, raffolons des dessins animés ou des films animaliers, et cependant notre comportement à l’égard des animaux en général prouve notre insensibilité et notre complicité passive devant leur immense souffrance. Tant que l’animal continuera d’être une propriété et qu’il sera considéré comme un bien marchand, ses supplices se poursuivront. Le texte qui suit est une synthèse, effectuée par la rédaction du Monde diplomatique, des théories de Gary L. Francione pour l’abolition de l’exploitation animale telles qu’il les a exposées au colloque « Théories sur les droits des animaux et le bien-être animal », à l’université de Valence (Espagne), en mai 2006. Selon le ministère américain de l’agriculture, les Etats-Unis, à eux seuls, abattent plus de huit milliards d’animaux par an destinés à l’alimentation ; chaque jour, plus de vingt-deux millions d’entre eux sont sacrifiés dans les abattoirs américains, c’est-à-dire plus de neuf cent cinquante mille par heure, seize mille par minute ! Malgré les progrès effectués ces dernières années, ils continuent d’être maintenus dans des conditions d’élevage intensif effrayantes, mutilés de diverses manières, sans produit antidouleur, transportés sur de longues distances tassés dans des conteneurs exigus et insalubres, pour être finalement exécutés dans les cris, la puanteur et la saleté d’un abattoir. Les animaux sauvages ne sont guère logés à meilleure enseigne. Aux Etats-Unis, environ deux cents millions sont, chaque année, victimes de la chasse. Des millions sont également utilisés pour la recherche biomédicale et l’essai de nouveaux produits. On mesure sur eux l’effet des toxines, des maladies rares, des molécules expérimentales, des radiations, des tirs d’armes à feu, et ils sont soumis à de multiples formes physiques ou psychologiques de privation. S’ils survivent aux expérimentations, ils sont presque toujours tués juste après, ou recyclés pour d’autres expériences qui, cette fois, auront raison de leur résistance. Cirques, zoos, carnavals, parcs d’attractions, spectacles de dauphins et autres utilisent les animaux à la seule fin de divertir. Près de quarante millions de bêtes à fourrure sont abattues chaque année pour la mode... Avant le XIXe siècle, les animaux étaient considérés comme des objets. Même pour Descartes, un chien qui gémissait était semblable au crissement d’un mécanisme ayant besoin d’huile (1). Parler de nos obligations morales envers les animaux, « machines créées par Dieu », n’avait, pour l’auteur du Discours de la méthode, pas plus de sens que de parler de nos obligations morales envers les horloges, machines créées par l’homme. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites