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Au secours des gorilles

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Le dimanche 20 janvier 2008



Au secours des gorilles


Louise Leduc

La Presse

Un vétérinaire de Sherbrooke s'est donné pour mission de sauver les gorilles menacés d'extinction dans une région d'Afrique où on aime bien en manger ou en faire des animaux domestiques quand ils sont bébés.




Nicholas Bachand évite le plus possible de devenir le mâle dominant, mais ce sont des choses qui arrivent.

Pendant trois ans, Gimenou avait été isolé dans un zoo, dans la solitude la plus totale. Quand Nicholas Bachand l'a recueilli, il s'en est occupé à temps plein. Vingt-quatre heures sur 24, sept jours sur sept. Ce qui devait arriver arriva: Gimenou a vu en Nicholas Bachand le chef à respecter. Son mâle dominant.

Douze personnes, neuf gorilles, une lagune. Tel est l'environnement actuel de Nicholas Bachand, qui vient pour une septième fois de partir pour un séjour prolongé en Afrique. Il retourne cette fois en terrain connu, dans une île du Gabon, un pays où le trafic du gorille est illégal.

Et pourtant Dans les marchés, rien de plus facile à trouver. Achetez, achetez un gorille: 1500$ pour les gros, 300$ pour les bébés

«Quand ils sont petits, les gorilles sont souvent adoptés - notamment par des employés blancs des pétrolières - comme on adopterait un chaton. Puis, après quelques années, devenus grands, ils détruisent tout dans la maison et sont vendus au marché, où ils sont très prisés pour leur viande. Ici, la viande de gorille, c'est considéré comme un délice.»

Le fait que le trafic du gorille soit illégal ne change rien. «C'est illégal, mais le gouvernement ne fait pas de contrôles. Comment l'en blâmer? On ne met pas d'argent, ici, pour développer des systèmes d'éducation ou de santé qui se tiennent. Dans ces conditions, c'est normal qu'ils n'accordent pas une grande importance à la protection des gorilles.»

Bête de zoo

Viande blanche ou rouge, le gorille? Nicholas Bachand ne le sait pas. Il n'y a jamais goûté. Et il n'accepte pas davantage qu'on en fasse des animaux de zoo. Un gorille, signale-t-il, est à 97% identique à l'humain et attrape les mêmes maladies - bonjour l'Ebola. «De le soumettre au regard et au toucher de tous, c'est aussi inacceptable à mes yeux que si l'on m'exposait dans un musée à Montréal et qu'on permettait à tous les visiteurs de venir me toucher à loisir Tout être vivant a droit à sa dignité. Le gorille comme les autres.»

S'il n'en tenait qu'à Nicholas Bachand, le gorille serait laissé en paix, dans son habitat naturel. Impossible: il faut qu'il rapporte. Le défi de Nicholas Bachand, qui est à l'emploi d'une firme hollandaise spécialisée en écotourisme, c'est donc de faire en sorte que le gorille serve à quelque chose - en l'occurrence, attirer des touristes - tout en le laissant vivre à l'état le plus naturel possible.

Avant de développer véritablement le segment touristique de l'affaire, encore faut-il avoir des gorilles sur place.

Nicholas Bachand et son équipe s'occupent à l'heure actuelle de neuf gorilles: trois gorilles qui doivent vivre en semi-captivité parce qu'ils ont trop longtemps vécu parmi les humains; trois gorilles nouvellement arrivés et qui sont en quarantaine; et trois gorilles en orphelinat qu'il faut nourrir au biberon et près desquels il faut dormir la nuit - le gorille ayant une longue dépendance à sa mère, à laquelle il faut se substituer quand elle a été tuée. Ces petits ne font que dormir à l'orphelinat: toute la journée est passée en excursions dans la forêt, l'objectif étant la réintroduction en milieu naturel.

Pour l'instant, tant qu'il s'agit de constituer un sanctuaire pour gorilles, tout baigne. La suite des choses - la conciliation entre tourisme et conservation - va moins de soi et a changé au fil du temps. «La philosophie est en train de changer (pour que) le principe de base soit de faire en sorte que les touristes s'adaptent aux gorilles, et non l'inverse.»

«Danger critique d'extinction»

Les gorilles des Plaines de l'Ouest se trouvent sur la liste rouge des espèces «en danger critique d'extinction» dressée par l'Union internationale pour la conservation de la nature.

On les trouve dans les pays africains dits des Plaines de l'Ouest, à savoir le Cameroun, le Gabon, le Nigeria, le Congo, l'Angola, la Guinée équatoriale et la République centrafricaine.

Ces animaux sont menacés par la chasse, par la déforestation qui dévaste leur habitat et par diverses maladies, notamment l'Ebola.

Au cours des 25 dernières années, 60% de la population de gorilles aurait été décimée. On estime que les gorilles pourraient s'éteindre d'ici trois générations (50 à 60 ans).

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