pacemaker91 0 Posté(e) le 22 février 2008 Les cochons vont-ils devoir quitter Rimont ? La polémique enfle à nouveau autour de l'implantation d'une porcherie au sein du village. Les deux bâtiments réalisés par Luc et Corinne Daudin pour abriter leur élevage de porcs ont été érigés illégalement. C'est en tout cas ce qu'a décidé le tribunal administratif de Toulouse, lors de l'audience du 24 janvier dernier. Raison invoquée : un vice de forme. Le permis de construire ne mentionne en effet nullement la signature manuscrite du maire… comme l'exige une loi du 12 avril 2000. Pour Luc Daudin, « on marche sur la tête ». « Heureusement que le ridicule ne tue pas, ironise l'agriculteur. Nous élevons 70 cochons sur de la paille qui absorbe les mauvaises odeurs. Notre élevage est silencieux… malheureusement, il n'y a rien à faire face à ce type de personnes… ». « Ce type de personnes » ? L'association de défense et de protection de Rimont (ADPR), qui depuis septembre 2003 combat ardemment le projet (lire ci-dessous), et qui se félicite de la décision de justice. Pour sa part, le maire de Rimont, Pierre Soula, se dit consterné par le jugement. « Cette exploitation est un exemple en matière d'élevage porcin. Elle ne produit aucun lisier responsable de la pollution des nappes phréatiques. Il existe même des associations écologiques en Bretagne qui militent pour ce type d'élevage sur paille ». Un soutien qui réconforte Luc Daudin. « C'est grâce au maire que l'on existe et que se maintient un commerce de proximité ». « vingt ans de prêts à rembourser »En 2003, la population de la commune s'était prononcée à 60 % contre la porcherie, dans une pétition qu'avait fait circuler l'ADPR. Aujourd'hui, Jean-Claude a changé sa vision des choses. « Il y a eu une mauvaise info au départ. Ce sont des gens charmants et qui travaillent bien, il n'y a qu'à voir le monde qu'ils ont au marché de Saint-Girons. S'il y a une action qui se monte pour les soutenir, j'y serai », indique le Rimontais. « Ces gens qui empêchent les autres de travailler n'ont qu'à aller vivre en ville », lâche un autre riverain. Luc et Corinne Daudin ne comptent pas en rester là. Ils sont décidés à faire appel de la décision du tribunal. « Nous avons pu créer deux emplois directs dans notre atelier de transformation de charcuterie artisanale. Et maintenant, tout ça est sur la sellette. Sans compter que nous avons vingt ans de prêts sur le dos à rembourser ».L'association opposée à la porcherie est soulagée par la décision.« Même s'ils font appel, nous gagnerons »« Quand on est incapable de délivrer correctement un permis de construire après trois mandats, c'est dramatique ». Wladimir De Guembecker ne mâche pas ses mots envers le maire Pierre Soula. À la tête de l'Association de défense et de protection de Rimont, ce médecin de profession ne laisse personne indifférent dans la commune. Et campe plus que jamais sur ses positions. Mauvaises odeurs, bruit, dépréciation du patrimoine immobilier, dénaturation du paysage : pour Wladimir De Guembecker, c'est non à la porcherie. « Le principe d'accumulation de paille n'est pas adapté au climat ariégeois. Quand il fait trop froid, la disparition des bactéries dégage des odeurs épouvantables. Il y a aussi un risque sanitaire manifeste. Il n'y a qu'à voir les descentes de gouttière qui n'ont pas été posées. Je ne comprends pas que le maire soit d'une telle mauvaise foi et prenne une position aussi engagée. Quoi qu'il en soit, des erreurs de fonds ont été commises dans la construction du bâtiment et, même s'il y a un appel, nous gagnerons ». L'homme assure ne pas en vouloir à Luc Daudin et souhaiterai discuter au sujet d'un éventuel autre emplacement. Il n'exclut pas non plus la constitution d'une liste municipale d'opposition. « C'est une surprise », répond-il. Publié le 22 février 2008 à 08h44 | Auteur : Stéphane Marcelot Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites