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LE CERF DANS LE SALON..

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Gaillac. Jugés après avoir tué un cerf réfugié dans le salon





DDM

Extraits :
En première ligne de responsabilité
après l'incident du 3 novembre dernier au cours duquel un cerf
poursuivi par des chiens avait dévasté une habitation dans le hameau
des Abriols, en lisière de la forêt de Grésigne.

J. L., le piqueur, meneur de chasse à la Grésigne comparaissait en
compagnie d'un suiveur, celui qui a tué le cerf dans un coin de cuisine
de la maison des Abriols.

Le jugement du garde de l'Office des Forêts est sévère : manquement aux
obligations légales dont celle de maîtriser la meute.

Si elle a demandé la relaxe pour le suiveur, Mme Parisot a requis à
l'encontre du piqueur, 1 200 € d'amende et un retrait de permis de
chasser d'un an pour « chasse sur le territoire d'autrui » et 1 000 €
pour « dégradations involontaires ».


















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    le brame du cerf
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Le meneur de la chasse à courre de l'équipage
de la Grésigne est décidément seul. En première ligne de responsabilité
après l'incident du 3 novembre dernier au cours duquel un cerf
poursuivi par des chiens avait dévasté une habitation dans le hameau
des Abriols, en lisière de la forêt de Grésigne. Et hier matin devant
le tribunal d'instance de Gaillac, ce piqueur a dû se sentir encore
seul car c'est essentiellement contre lui que des peines d'amendes ont
été requises.
J. L., le piqueur, meneur de chasse à la Grésigne
comparaissait en compagnie d'un suiveur, celui qui a tué le cerf dans
un coin de cuisine de la maison des Abriols. Dans la salle, une
quarantaine de personnes, des chasseurs mais aussi des riverains de la
forêt de Grésigne autour du couple qui a reçu la « fracassante » visite
du cerf.
« ça a duré plus d'une heure. Nous étions terrorisés », a
simplement dit M. R. chez qui le cerf s'était introduit après avoir
défoncé une baie vitrée.
Sur la sellette : J. L., le meneur de meute qui s'excuse
auprès des victimes mais décrit la chasse, avec autant de sincérité que
d'embarras. En ce jour de la Saint-Hubert, le brouillard couvre le
massif de la Grésigne, le piqueur et la meute perdent le cerf.
« La consigne était de na pas traverser les Abriols. Je me
suis retrouvé seul sur le chemin de la famille R… avec une vingtaine de
chiens. J'ai vu le cerf arriver sur moi. »
J. L. explique ensuite comment, descendu de cheval, il a tenté
de tuer l'animal avec une lance.
« J'ai eu peur de me mettre en danger. Je ne l'ai pas fait. »
La présidente : « Pourquoi n'avoir pas interrompu la chasse ?
».
Réponse du piqueur : « J'étais seul. Je n'étais pas capable de
le faire ».
Il est tout aussi incapable d'expliquer les « taïaut » criés
dans son dos, un coup de corne de chasse. Et il restera tétanisé au
bord de la maison des R…
Le jugement du garde de l'Office des Forêts est sévère :
manquement aux obligations légales dont celle de maîtriser la meute.
Sylvie Parisot, procureur de la République, hausse le ton en
s'adressant à J. L. : « Vous donnez l'impression que vous subissez.
Vous êtes passif, inerte. Et maintenant, vous donnez l'impression de ne
pas avoir analysé ce que vous avez fait. Votre comportement est
choquant. Il y a le bon droit que vous défendez et le bon sens ».
renvoi en correctionnelle ?


Si elle a demandé la relaxe pour le suiveur, Mme Parisot a
requis à l'encontre du piqueur, 1 200 € d'amende et un retrait de
permis de chasser d'un an pour « chasse sur le territoire d'autrui » et
1 000 € pour « dégradations involontaires ».
Au nom des époux R…, Me Bernard Viguié a soulevé plusieurs
exceptions de procédure. Il a soulevé l'incompétence du tribunal
d'instance, estimant que plusieurs délits sont constitués : mise en
danger de la vie d'autrui, dégradation de bien, omission de porter
secours. En mai, il a déposé plainte auprès du procureur d'Albi pour
que l'instruction soit poursuivie : « Je ne suis pas sûr que les deux
personnes poursuivies, ici, soient les bonnes ».
Me Lagier, du barreau de Lyon, a demandé la relaxe de J. L.
après avoir argumenté que le piqueur a tenté de tuer l'animal et qu'il
n'y a pas eu acte de chasse chez les R… lorsque le cerf était aux abois.
Jugement en délibéré au 4 juillet.


Publié
le 06 juin 2008 à 09h06 | Auteur : Henri Beulay


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