pacemaker91 0 Posté(e) le 17 septembre 2008 Source : le mondeLa chasse des animaux sauvages en forêt tropicale fait peser une pression dangereuse pour la survie de nombreuses espèces, mais elle est aussi une source de protéines indispensable pour les populations rurales de ces vastes régions. C'est cette réalité que souligne un rapport publié, mardi 16 septembre, par le Centre pour la recherche forestière internationale (Cifor) sur la "crise de la viande de brousse". Il rompt avec une vision du problème dominée par la protection de la nature qui, parce qu'elle oublie sa dimension humaine, est inefficace.SUR LE MÊME SUJETDepuis 1950, l'augmentation des populations urbaines sur les franges des forêts tropicales a stimulé le commerce de la viande de brousse (singes, antilopes, cochons sauvages, etc.). Mais une large part de cette chasse constitue aussi la source principale de protéines animales pour les populations rurales d'Afrique centrale, dans une proportion allant de 30 % à 80 %. Le volume prélevé, qui semble dépasser un million de tonnes par an, équivaut à près de 4 millions de têtes de bétail domestique, qu'il n'est pas possible d'élever en forêt. La ressource sert à la fois d'aliment et de moyen d'échange : "Les pauvres sont plus dépendants que les riches des ventes de viande de brousse, parce que c'est une source de revenu notable (...). Pour beaucoup de gens, la viande de brousse n'est pas le revenu unique, mais un tampon permettant de traverser les périodes difficiles", écrivent les auteurs.Ils plaident pour sortir du régime dominant d'interdiction prôné par les associations conservationnistes - une interdiction qui ne peut être respectée parce qu'elle se heurte à un vrai besoin. La chasse engendre une économie informelle qui, si elle échappe à l'Etat, n'en est pas moins bien réelle. Les chercheurs promeuvent une gestion des ressources permettant de stabiliser les prélèvements, notamment pour les espèces qui peuvent le supporter sans être mises en danger. Il y va de l'intérêt même des populations, qui souffriraient de la disparition des animaux."Cela ne sert à rien d'interdire, puisque les gens chasseront de toute façon, résume au téléphone Robert Nasi, un des auteurs du rapport. Mais si les gens sont associés au contrôle de la ressource, ils y feront attention. En Afrique centrale, 50 à 80 millions de personnes trouvent leur ration protéinique dans cette chasse. Elles ne deviendront pas végétariennes." Hervé KempfArticle paru dans l'édition du 17.09.08. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites