Poème pour Johan

[pacemaker91 0]

Je diffuse ce poème à Johan (je n'en suis pas l'auteur) :

Je dédie cette poésie en mémoire de Jonah/Karam et de tous les animaux martyrs de Turquie qui subissent la cruauté sans nom d'un pays que j'aimais mais que je n'aime plus !

Jonah

Toi qui ne fus qu'un chien, toi qui ne fus qu'une ombre,
Tu fus aussi le rayon dans la nuit qui sombre,
Jonah, pour les monstres qui déshonorent l'Oeuvre,
L'Oeuvre bafouée rend le mal dont l'homme s'abreuve.

En ton berceau en fleur, petit esprit repose,
Sous l'astre muet et dans un parfum de rose,
Toi ange plus qu'animal, dans l'espace sans fin,
Tu pleures sur tes bourreaux, dans ton havre divin.

En ton Royaume Saint, tu n'es plus chien, mais Ame
Dont l'Amour parfait ne saurait souffler la flamme,
Et pour ta chair meurtrie, tu plains ces malheureux,
Au vent froid de la mort qui passera sur eux.

Oui, palpitants de terreur, dans la nuit profonde,
De douleur, ils partiront de leur terre immonde,
Reniés des Cieux, honteux d'avoir si mal vécu,
Ils auront aux lèvres le râle des vaincus.

Petit être meurtri par des hommes voraces,
Ton cœur s'est éteint, sans maudire cette race,
Oui, on sait bien que le cœur d'un chien est bonté
Et celui de l'humain est bien plus qu'éhonté.

Car pour tous les biens qu'ils n'auront pas su saisir,
Les hommes s'en iront sans rêves ni désirs,
Ils n'auront de fortune que des liens de fer,
Et dans leur pénitence, ils honniront l'enfer.

Oui, pauvres sont les hommes et leurs actes mortels !
Tuant le pur, leur peine sera immortelle,
Sous l'œil de l'Invisible, semant la terreur,
Justice leur sera faite dans la douleur !

Ô triste solitude ! Noire immensité !
Taché du sang de l'ignoble perversité,
Tu nous a quitté, toi qui fus l'humilité,
Sans nous dire ce que vaut notre humanité...

Toi qui est parti en voyant l'horreur des hommes,
De ton lieu de repos, ce paradis qu'ils nomment,
Oui, Toi qui fus plus grand que l'homme, car sans fiel,
Oh ! Jonah, donne-nous un baiser de ton ciel.

Nina Ceccarelli