pacemaker91 0 Posté(e) le 19 février 2009 Source : http://paysdelours.com/fr/ours L'ours brun - Ursus arctosIl existerait à l’heure actuelle 250 000 ours bruns répandus sur l’hémisphère Nord. Les ours bruns se divisent en plusieurs populations qui correspondent à des adaptations locales. Ceci explique la grande diversité morphologique qui existe au sein de cette espèce. Mais si l’on reconnaît des sous populations locales (le Grizzli, le Kodiak, l’ours des Abruzzes…), l’ours brun est en fait une seule et même espèce : Ursus arctos. Son comportement alimentaire varie en fonction des ressources du territoire.Ainsi, l’ours brun vivant en Suède est essentiellement carnivore alors que l’ours de moyenne montagne (Pyrénées, Cantabriques ou encore Slovénie) est essentiellement végétarien.Le premier ours, l’hémicyon, est apparu il y a environ 20 millions d’années. Les évolutions successives ont fait apparaître l’ancêtre de l’ours brun, il y a 8 millions d’années : l’ours d’Auvergne ou ours étrusque. C’est de cette branche que descend le célèbre ours des cavernes (Ursus spelaeus) dont les premières traces remontent à 1,5 millions d’années. Très répandu en Europe, il disparaît à l’époque aurignacienne (- 30 000 ans env.) qui coïncide avec l’explosion démographique humaine. À la fin de l’ère tertiaire, les ours d’Auvergne et étrusques se répandent sous différents climats et donnent naissance, en Chine, à l’ours brun actuel, il y a 600 000 ans environ. Il s’installe en Europe, dans les zones tempérées, 250 000 ans avant notre ère. L’occupation humaine a forcé le recul de l’ours brun vers les zones de montagnes, moins accessibles. Dès le 19ème siècle, en France, la population ursine n’existe plus que dans les Pyrénées et les Alpes. Depuis le début du 20ème siècle, l’espèce a connu un déclin rapide pour arriver dans les années 80 à une quinzaine d’individus puis à 6 (répartis sur les vallées d’Ossau et d’Aspe) au début des années 90. Le programme de réintroduction vise à restaurer une population d’ours viable. L’histoire de l’ours brun des Pyrénées continue… Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
pacemaker91 0 Posté(e) le 19 février 2009 Les rapports entre l'Ours et l'homme L'ours et l'hommeDe la préhistoire à la réintroduction, l’histoire de l’ours dans les Pyrénées est une histoire de passions.La cohabitation homme-ours a toujours été placée sous le signe de la concurrence.L'ours, un supermaraudeurJusqu’au 19ième siècle, les Pyrénéens vivaient essentiellement de leurs cultures situées en montagnes (vergers, céréales, légumes, miel, élevage). Une aubaine car . L’on dit qu’à l’époque les nuisibles prélevaient environ 10% de la production, davantage que les impôts ! Alors, bien que l’ours fût appelé «le patriarche», il était avant tout un supermaraudeur à qui l’on attribuait beaucoup de vices (celui entre autres d’être attiré par les jeunes filles!). Il fallait se débarrasser des individus les plus nuisibles. Pour celà, on organisait des battues :Des battues spontanées qui faisaient suite à un dégât causé par l’animal sur les cultures.Des battues administratives organisées par les louveteries en réponse à des plaintes.Pourtant, ces battues pouvant rassembler plus d’un millier d’hommes étaient rarement efficaces. Elles avaient par contre un intérêt tout à fait particulier : celui de rassembler les valléens, de resserrer les liens autour d’un même objectif… L’ours, érigé en ennemi commun, fédérait les hommes. Aujourd’hui encore, on remarquera que le plantigrade continue de jouer à merveille ce rôle qui lui est dévolu.Les chasseurs d'oursLa chasse individuelle était largement plus lucrative et dura jusqu’à son interdiction en 1962. La chasse individuelle ne sera totalement et définitivent interdite qu’en 1972 ! Tuer un ours n’avait rien d’une formalité et l’on ne vivait pas de la seule chasse à l’ours, même si certains hommes sont devenus des héros pyrénéens. Il existait plusieurs techniques (de l’empoisonnement au fusil en passant par l’arme blanche) mais le fusil était évidemment le plus utilisé.La mort de l’animal suivait parfois des jours de traque. Une fois, l’ours abattu :le chasseur le présentait dans tous les villages de la vallée (et parfois au-delà).En plus du statut de héros, il recevait de l'argent et des vivres de la part des habitants .La dépouille de l’animal donnait droit à une prime administrative (commune, préfecture ou syndicat de la vallée).Enfin, le chasseur vendait tête, pattes et peau comme trophées,la viande était achetée par les bouchers et les aubergistes (un certain tourisme émerge au 19ème siècle dans les Pyrénées) etla graisse entrait dans la composition de divers produits contre les douleurs, les chutes de cheveux…Finalement, le chasseur recevait l’équivalent d’un an de salaire d’un instituteur !La chasse à l’ours était également prisée par les nobles depuis le Moyen-Âge ! Ce type de chasse perdure encore de façon très réglementée dans certains pays d’Europe.Les montreurs d'ours, un autre facteur de la disparitionUn autre facteur de disparition de l’ours tient dans une histoire pyrénéenne toute particulière. Des conditions de vie très difficiles et une organisation socio-familiale spécifique ont contraint les pyrénéens à inventer des petits métiers regroupés sous le nom de colportage. Ils étaient vendeurs de boutons, de mouchoirs, d’almanachs, fabricants de sabots ou de bijoux. Ils pouvaient être également montreurs d’ours. Des vertus magiquesLa réputation légendaire de l’animal concourait au succès. Il avait même des vertus magiques de guérisseur. Ainsi, après avoir capturé les oursons (en évitant la mère, cela était relativement facile), ces derniers étaient nourris et dressés et parcouraient la France entière. Certains ont même traversé l’Atlantique. Mais les oursons ont commencé à se faire rares, et, comble de l’histoire, il a fallu importer des oursons des balkans ! Après un lent déclin, cette pratique disparaîtra entre les deux guerres. Le désintérêt de la cause de l'oursDe 1962 à 1982, l’Etat ne se penche pas réellement sur le problème, bien que certaines associations comme le FIEP, dans le Béarn, se battent déjà depuis 1976 pour sauver les ours, faisant face aux relations complexes des acteurs locaux.La prise de conscience de la disparition des oursEn 1987, Jean-Jacques CAMARRA, spécialiste de l’ours brun, estime que la population ursine représente environ 15 à 20 individus sur l’ensemble de la chaîne pyrénéenne. On évoque pour la première fois l’idée du renforcement de la population. La suite, vous la connaissez. Après une chute de la population à 6 individus en 1995, le programme de réintroduction, véritable réussite biologique, permet aujourd’hui de compter à nouveau une quinzaine de plantigrades sauvages sur la chaîne. Au centre de débats parfois passionnés, le destin des pyrénéens et celui de l’ours restent étroitement liés. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites