pacemaker91 0 Posté(e) le 5 mars 2009 Poisson coloré, vif et joueur, le botia est une star des aquariums. Mais son succès menace sa survie à l'état sauvage, à moins que les chercheurs ne réussissent enfin à le produire en fermes aquacoles. Lire la suite l'article "Il faut agir vite. Le jour où le Chromobotia macracanthus disparaît de nos rivières, l'espèce aura cessé d'exister", avertit Agus Priyadi, spécialiste du botia au Centre indonésien de Recherche pour l'Aquaculture (RCA), basé à Depok, près de Jakarta. Reconnaissable à ses trois bandes noires, le botia, ou loche-clown, n'existe à l'état sauvage qu'en Indonésie où il est endémique de quelques rivières des îles de Sumatra et Bornéo. Il y fait vivre de nombreuses familles qui le pêchent artisanalement depuis que l'industrie mondiale des poissons d'ornement a véritablement explosé, dans les années 1970-80. Lorsque la saison bat son plein, en janvier-février, "tout le monde, des enfants aux grands-parents, devient pêcheur et ne compte plus ses heures", témoigne Eddi, collecteur et revendeur sur la rivière Musi, dans le centre de Sumatra. "Il y a dix ans, on estimait à 20 millions le nombre de poissons pêchés. Maintenant, ce chiffre a plus que doublé et doit avoisiner les 50 millions", évalue Darti Satyani, chercheuse du RCA. Le botia doit être capturé jeune, lorsqu'il fait de trois à cinq centimètres de long. Il est alors envoyé vers Singapour, véritable plaque tournante du commerce des poissons d'aquarium en Asie du Sud-est. Et on le retrouve en bout de chaîne dans les magasins d'aquariophilie du monde entier, comme en Europe où il est vendu une dizaine d'euros/pièce. "Grâce à sa beauté et à sa vivacité, ce poisson est devenu une valeur sûre des aquarium et la demande ne cesse d'augmenter", souligne Jacques Slembrouck, ingénieur à l'Institut français de Recherche pour le Développement (IRD), qui a engagé un efficace partenariat de recherche avec le RCA depuis 2004 sur le botia. Mais, jusqu'à présent, il était impossible de le produire en élevage, contrairement à environ 80% des espèces de poissons d'ornement actuellement commercialisées. Les résultats obtenus à Depok laissent toutefois espérer un prochain développement du cycle de production en captivité. "Nous sommes très optimistes. Nous produisons des larves et étudions maintenant leur développement et les éventuels problèmes qui peuvent survenir lors de production massive", précise Jacques Slembrouck. L'objectif des chercheurs est, dans un avenir proche, de favoriser l'implantation de fermes aquacoles en Indonésie en transférant "des techniques d'élevage simples et pas onéreuses". "Nos poissons ne sont nourris qu'avec des aliments naturels, comme des vers de terre ou de vase et des petits crustacés", souligne l'ingénieur de l'IRD. Le projet veut "promouvoir une aquaculture raisonnée", loin des excès des immenses fermes d'élevage de crevettes qui défigurent les côtes de Bornéo. Eddi le pêcheur se dit prêt à relever le défi et à se lancer dans l'élevage du botia. "De toutes façons, c'est la meilleure des solutions car nos prises diminuent d'année en année". Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites