pacemaker91 0 Posté(e) le 2 avril 2009 Des espèces emblématiques d'oiseaux, comme la cigogne, vont mieux trente ans après la mise en place d'une législation européenne, mais un tiers des oiseaux communs sont en déclin, selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Lire la suite l'article "Il y a trente ans, il ne restait plus qu'une dizaine de couples de cigognes en France. Aaujourd'hui, il en a plus d'un millier", se réjouit Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO. Autre exemple, le vautour moine, espèce menacée en Europe et réintroduite en France en 1992 dont on dénombre aujourd'hui une centaine d'individus. Depuis la directive européenne Oiseaux du 2 avril 1979, "une proportion non négligeable d'espèces menacées a repris du poil de la bête", estime la LPO. Le succès de cette directive s'explique par le fait qu'elle s'est attachée à "protéger l'espace qui accueille l'oiseau", explique M. Bougrain-Dubourg. Une liste de 181 espèces considérées comme les plus fragiles en Europe, dont 88 en France, a ainsi été établie, les Etats membres étant tenus de maintenir en bon conservation les zones indispensables à la survie de ces oiseaux. Résultat, 37% des 88 espèces concernées en France sont en augmentation (17% en déclin, le reste étant stable ou inconnu), selon le bilan de la LPO. Mais globalement, sur 287 espèces d'oiseaux nicheurs (sédentaires ou migrateurs) sur le territoire français, 33% sont en déclin (28% en augmentation). La situation des oiseaux des campagnes - alouettes des champs, bruant jaune, perdrix grise, caille des blés - se dégrade. L'agriculture intensive et le réaménagement du paysage rural expliquent en partie cette situation. "Dans certaines régions, on a créé des déserts verts, comme dans la Beauce, en faisant disparaître les haies, les bocages, les bandes enherbées" qui sont autant de lieux de vie pour l'avifaune, explique M. Bougrain-Dubourg. "En 40 ans, on a perdu 50% des zones humides, un des hauts lieux de la biodiversité", ajoute-t-il. Et le gel des jachères voulu par l'Europe va contribuer à l'extension de ces espaces cultivables, au détriment de la biodiversité, de même que l'essor des agrocarburants. La trame verte et bleue, qui consiste à mailler le territoire avc des corridors écologiques reliant les espaces naturels, "devrait être une des réponses globales pour inverser la tendance puisqu'elle permettrait la prise en compte de la nature dans l'aménagement du territoire", souligne Christophe Aubel, directeur de la ligue Roc. Les chouettes des clochers et les hirondelles des fenêtres sont menacées par l'évolution de l'habitat dans les campagnes: "il n'y a plus de granges comme autrefois, on ferme les issues, le bâti est aseptisé", regrette M. Bougrain Dubourg. Les populations d'hirondelles ont chuté de 41% entre 1989 et 2005, précise Sandrine Mor, ornithologue. "Même s'il s'agit d'une espèce protégée, les gens détruisent les nids à cause des fientes", ajoute-t-elle. Le dérèglement climatique est également en cause: "en général, le pic de production des insectes du printemps coïncide avec la période de nourrissage des oiseaux", explique le président de la LPO. "Or, avec le réchauffement, le pic de production des insectes est anticipé. Donc, il y a un décalage dans les ressources alimentaires des oiseaux migrateurs qui, eux, se règlent sur leur horloge interne pour revenir d'Afrique et nicher en France, toujours à la même date", ajoute-t-il. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites