pacemaker91 0 Posté(e) le 5 mai 2009 Si la faune et la flore parisienne semblent se porter de mieux en mieux, il existe une exception notoire à cette embellie : le "piaf de Paname", c'est-à-dire le moineau domestique. C'est une espèce sédentaire, qui aime vivre en compagnie des hommes, se nourrit de graines, d'insectes, et niche dans les anfractuosités des murs. Sa population est en baisse "catastrophique" dans certains arrondissements de la ville, selon le Centre ornithologique d'Ile-de-France, une association d'ornithologues bénévoles qui réalise un atlas des oiseaux nicheurs à Paris. Des chutes importantes de populations ont été observées dans plusieurs pays d'Europe. En Grande-Bretagne, la baisse est estimée à 62 % entre 1970 et 1999. Hambourg a vu sa population de moineaux chuter de 50 % ces vingt dernières années, et Prague de 60 % en vingt-cinq ans. Les chiffres ne sont pas légion, le moineau étant une espèce banale, jusqu'à présent peu étudiée. A Paris, le Corif et la Ligue de protection des oiseaux (LPO) ont réalisé des comptages, tous les ans, entre 2003 et 2008. Les résultats font apparaître un déséquilibre entre l'est de la capitale et l'ouest. "Le phénomène a déjà été constaté à Londres. Il semble qu'il y ait une relation entre le prix du mètre carré immobilier et la densité de moineaux, constatent les enquêteurs. Il est possible que dans les quartiers les plus riches, mieux entretenus, il y ait moins de trous dans les immeubles pour nicher, moins d'herbes folles, et moins de déchets et d'insectes pour les nourrir." La situation est moins catastrophique à Paris que dans d'autres capitales européennes : la baisse moyenne est estimée à 5 %. Mais elle est spectaculaire dans deux arrondissements, le 11e et le 15e , avec respectivement - 92 % et - 74 %. "Ces chutes sont probablement dues à la rénovation des immeubles et aux changements sociologiques dans ces quartiers, qui provoquent une diminution de l'alimentation et du nombre d'endroits pour nicher", commente Frédéric Malher, vice-président du Corif. Le phénomène ne semble affecter que cette espèce. "Le moineau est particulièrement dépendant des habitations pour nicher", commente M. Malher. Il se porte bien ailleurs en France. Ces baisses pourraient préfigurer l'évolution de tout l'est de la capitale. Pour maintenir et favoriser le retour du moineau, la LPO et le Corif recommandent de planter des arbres à graines, de maintenir les friches, de bannir l'usage des pesticides et d'installer des nichoirs. Gaëlle Dupont Article paru dans l'édition du 03.05.09. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites