pacemaker91 0 Posté(e) le 25 août 2009 http://www.e24.fr/economie/monde/article125283.ece/La-consommation-de-sushi-et-sashimi-vident-les-oceans.html Victime de son succès, le thon rouge de la méditerranée et de l'Atlantique que l'on déguste sous forme de sushi et de sashimi dans les restaurants japonais, pourrait bientôt faire partie des espèces menacées d'extinction et interdites au commerce mondial. Le marché du thon rouge qui a connu une forte explosion dans les années 90, est visé par la commission européenne qui devrait à l'automne donner sa position sur une interdiction ou non des ventes à l'export du thon rouge. La consommation locale n'est pas concernée. Selon le Financial Times, la Direction Générale Environnement de la Commission européenne a réalisé un document dans lequel elle se prononce pour la protection du thon rouge comme espèce menacée, en demandant son inscription dans l'annexe 1 de la CITES (la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction). "D'un point de vue scientifique et technique, les critères pour mettre le thon rouge de l'Atlantique sur la liste semblent être remplis", souligne ce texte cité par le quotidien économique, qui doit servir de base à la discussion entre les 27 pays de l'UE. En attendant 2010 Mais encore faut-il que tous les 27 pays européens adoptent officiellement cette position ainsi que les 175 pays signataires de la convention du CITES qui régule le commerce mondial des espèces menacées. A la suite du Grenelle de l'environnement, la France, l'un des gros pays européen pêcheur, a rejoint les pays réfractaires au commerce du thon rouge. Un geste fort avant la prochaine assemblée générale du CITES, prévue au Qatar en mars 2010. Monaco a relancé le débat, il y a quelques semaines, en soutenant cette proposition. Une position commune de l'Union européenne permettrait de peser dans la balance contre le Japon, principal opposant à cette initiative. Le jeu des négociations reste complètement ouvert mais ce premier signe de l'UE est de bonne augure pour une interdiction du commerce du thon rouge. Reste à convaincre dans un premier temps tous les pays européens qui profitent d'un marché juteux avec le Japon. 80 à 90% de la production européenne, essentiellement réalisée par l'Italie, l'Espagne, la France et Malte est en effet destinée au marché japonais, qui avec près de 2.500 tonnes de poissons pêchés, ne peut pas satisfaire sa demande. "Le marché européen avec ses quotas de plus de 16.000 tonnes constitue le premier marché mondial, essentiellement tourné vers l'export. UIl s'est essentiellement développé grâce à des méthodes de pêches industrielles et à l'engraissage en élevage, mais mettant en péril la capacité de reproduction du thon rouge", explique François Chartier, chargé de campagne Océan à GreenPeace France. Le syndicat des thoniers de méditerranées (STM) conteste cette réalité, estimant que les stocks sont encore abondants. Contacté par E24, le syndicat n'était pas immédiatement disponible pour expliquer leur position. Une chose est sûre, le commerce du thon rouge (qui reste assez faible dans la pêche au total), a beaucoup attiré les convoitises. L'appât du gain y est pour beaucoup. A 7-8 euros le kilo à la vente pour les pêcheurs dans les années 90 et à 4-5 euros aujourd'hui, contre 50 centimes le kilo pour la sardine par exemple, le thon rouge est devenu un marché très lucratif mais assez concentré. En effet seuls quelques thoniers français (moins de 40 bateaux en exploitation) ont pu, avec l'aide des subventions européennes rentabiliser des bateaux de 5 à 7 millions d'euros et leurs fermes d'élevage. Un marché très lucratif Les grands groupes japonais comme le constructeur automobile Mitsubishi ont investi dans ce marché très lucratif, en partie en cofinançant les fermes d'élevage en Europe, explique un rapport de Greenpeace. “On estime que deux géants commerciaux contrôlent plus de 60% des importations de thon au Japon. Il s’agit de la Mitsubishi Corporation et du Maruha Group; trois autres grands conglomérats (Sojitz, Itochu et Mitsui) ont également un poids déterminant dans les investissements", écrivent les auteurs de l'étude. Or, selon les scientifiques et les écologistes, les ressources de thon naturel sont aujourd'hui surexploitées. Au niveau mondial, la production de thon rouge a atteint 50.000 tonnes en 2007 (en tenant compte également de la pêche illégale) alors que les scientifiques estiment que le niveau de prélèvement permettant le renouvellement des populations est de 15.000 tonnes. Cependant, le plus grand flou règne sur le stock effectif de thons rouges. Les estimations scientifiques étant en partie basées sur les informations rapportées par les pêcheurs et sur un chiffrage forcément difficiles des ressources marines. Fin septembre, une étude d'experts scientifiques doit être réalisée avec le concours des thoniers méditerranéens pour tenter de dresser un constat clair des ressources halieutiques. Thibaud Vadjoux Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites