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Thierry-sellerietmn

Il sillonne l'Europe à cheval

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Il sillonne l'Europe à cheval
Étape à Orignac pour Patrick Mauras.


Patrick Mauras, de retour à Orignac. À l'automne, il était passé avec «Tennessee». Photo DDM, Pierre Challier.

Patrick ? Le temps et la route lui ont forgé la gueule de ses livres préférés. Quelque part du côté de chez Jack London, taillée au couteau. Sans gras sous le regard bleu. Horizon vivant qui vous fredonne d'emblée à l'oreille un refrain de Gérard Manset… « Y a une route, tu la prends, qu'est-ce que ça te coûte ? ». Question à laquelle il a dû apprendre à répondre jeune, par la force des choses. Pour laquelle il a d'abord payé. Cher. Avant de récolter le bonheur, la sagesse en prime… Histoire qui, pour ce Parisien pure souche de Vaugirard, commence par « viré de chez moi à 16 ans ». La suite ? C'est alors avec les chevaux qu'il l'a écrite. Au hasard d'une formation de palefrenier à 20 ans.

Et « parce que j'ai toujours rêvé de voyager, de partir comme ça, à l'aventure, en bivouac, d'être un voyageur et pas un touriste », résume-t-il.

Routard de vocation, pire, même, « parce que chez moi, c'est une maladie », mais délibérément solitaire et à cheval : en 1987, à 22 ans, il a troqué le stop pour un trotteur français, inventé son propre chemin de traverse pour visiter la France en s'embauchant au gré des étapes, des saisons, des travaux dans les clubs équestres. Mais très vite « j'ai commencé à faire l'internationale », poursuit-il. Paris, Montpellier, puis Gênes, Bari, la Grèce, jusqu'à la frontière turque, mais aussi la Bulgarie ou la Serbie entre deux guerres… Au creux de ses sacoches, se croisent des arrestations aux frontières, des galops avec les cavaliers de Macédoine célébrant Alexandre le Grand, des maréchaux tziganes pour ferrer ses chevaux, la misère croisée, la richesse gagnée à chaque occasion de « voyager de plus en plus léger ». Sa philosophie du voyage « qui m'a appris à être et non plus à avoir », même s'il « réfléchit désormais à son petit ermitage », là-bas, du côté des portes de la Galice, en Espagne… Là d'où il revient. Là où il a conduit son vieux « Tennessee » cet hiver, pour une retraite bien méritée. Et un coin superbe qui ne lui a pourtant rien épargné, entre deux tempêtes et des nuits dehors par -10 °C. « Kaïdo », mon autre cheval s'est blessé en sautant un parapet, tout l'argent est passé dans le vétérinaire. » Poser en photo et faire payer pour faire soigner l'animal, « je n'ai pas aimé, mais il fallait »…

Aujourd'hui ? En route pour le Gard, on le retrouve là où on l'avait croisé à l'aller, chez Carrère, à Orignac. Autre nom d'une passion des chevaux. Mais surtout « La table du bon dieu ». Et on aurait pas dit mieux.

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