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http://www.charliehebdo.fr/index.php?id=580

Négation du vivant

Ils ressentent la faim, la soif, la peur, la douleur, mais n’ont ni la raison, ni la parole. Exploités, maltraités, gavés, broyés, harponnés, consommés, expérimentés, toréés, chassés, pêchés, piégés, électrocutés pour leur fourrure, emprisonnés dans les cirques, enfermés dans les zoos, les delphinariums, abandonnés, méprisés… NIÉS. À poils, à plumes ou à écailles. Les animaux. La dernière des minorités.

Luce Lapin
lucelapin@charliehebdo.fr



DIVERS


Bougrain Dubourg: «Les pigeons
ne m’ont jamais laissé indifférent»


En favorisant le retour des faucons pèlerins, espèce en voie de disparition, dans certaines régions, la Ligue pour la protection des oiseaux ne sacrifie-t-elle pas les pigeons, principal mets de ces rapaces ? Entretien avec le président de la LPO, étonné que je lui demande s’il éprouve de la compassion à l’égard des pigeons.

Allain, en installant des nichoirs, donc en favorisant et facilitant le retour de ces oiseaux, ne crée-t-on pas une chaîne alimentaire artificielle ?
Il y a quelque trente ans, avec une demi-douzaine d’amis protecteurs, nous avons monté une opération commando afin de libérer des pigeons destinés au tir au pigeon vivant du bois de Boulogne. Cette affaire fut si médiatisée que le tir au pigeon a été interdit à Paris, puis en France. C’est dire que les pigeons ne m’ont jamais laissé indifférent. C’est ainsi que j’ai bien souvent plaidé pour les pigeonniers et condamné les abattages odieux. Concernant « l’affaire pigeons-faucons », il est grotesque de dire que nous voulons réintroduire les faucons pèlerins (qui ne comptaient plus que 200 couples en France à la fin des années 60 !) pour « bouffer » du pigeon. Et cela pour deux raisons : d’abord parce que nous ne réintroduisons pas (acte qui consiste à relâcher dans la nature des animaux issus d’élevages ou de sites naturels afin de renforcer des populations trop faibles), mais nous favorisons le retour naturel de ces rapaces (notamment par l’installation de nichoirs). Ensuite, car la solution prioritaire pour le mieux-être des pigeons en ville reste le pigeonnier, qui permet notamment de limiter les naissances et de contrôler l’état sanitaire. La chaîne alimentaire en question n’a rien d’artificiel, elle est au contraire à l’origine du mécanisme naturel.
Le problème, c’est que les interrelations entre espèces se sont complètement dégradées, voire dénaturées, en raison de l’emploi de produits chimiques, de la progression galopante du béton sur les milieux naturels et agricoles (l’équivalent de la surface d’un département tous les dix ans) ou encore de la compétition avec les espèces invasives. Il est donc faux de dire que nous créons une chaîne alimentaire. Nous tentons seulement que toutes les espèces puissent survivre dans une situation de déclin catastrophique de la biodiversité.


Quelles autres espèces en voie de disparition la LPO essaie-t-elle de sauver, et de quelle façon ?
Elles sont multiples dès lors que l’on sait qu’une espèce d’oiseaux sur huit risque actuellement de disparaître ! L’outarde canepetière, par exemple, qui a vu ses populations s’effondrer au point que l’on évalue les survivants à quelques centaines. Un programme d’élevage nous permet notamment de relâcher des jeunes chaque année, mais il faut aussi convaincre et financer des agriculteurs afin qu’ils laissent des parcelles indispensables à l’oiseau. Le butor étoilé fait aussi partie des survivants. Nous préservons des milieux naturels (zones humides) pour tenter de le sauver. Le faucon crécerellette (insectivore) fait l’objet de plan de sauvegarde, avec pose de nichoirs et reproduction en captivité. Par ailleurs, on lance une opération en faveur de la pie grièche à poitrine jaune dans l’Hérault. Enfin, je viens de signer un accord avec le ministère de la Défense pour interdire les survols en hélicoptère à moins de 1 500 m des zones où se reproduisent les gypaètes barbus. Tout ce travail est par bonheur le plus souvent payant : il y a trente ans, il restait moins de dix couples de cigognes blanches en France. Aujourd’hui, grâce aux efforts de tous, on est remonté à plus de 1 200 couples, ça vaut le coup de se battre !

Quels sont les partenaires de la LPO ?
J’ai été un acteur déterminé pour le rapprochement des associations de protection animale et du réseau de protection de l’environnement. Ces deux cultures devraient se compléter pour enrichir les connaissances mutuelles et devenir ainsi plus efficaces. Nous avons réussi à nous unir pour des combats en faveur des ours des Pyrénées ou des tourterelles du Médoc. Poursuivons dans ce sens. Cela évitera des initiatives sûrement pleines de bonnes intentions, comme le récent lâcher de visons d’Amérique issus d’élevage, mais redoutables dans les effets secondaires. En effet, les visons en question agressent l’espèce française (vison d’Europe), dont les populations se sont effondrées de 90 % en l’espace d’un siècle ! De plus, alors que nous nous battons pour endiguer l’ambition des piégeurs, ils trouveront de bonnes raisons d’aller sur le terrain. Parlons-nous et construisons ensemble, les animaux y gagneront !

• Photos : un grand merci à Christian Aussaguel (LPO) pour ces clichés, magnifiques (destinés uniquement à illustrer cet entretien avec ABD).

www.lpo.fr

Propos recueillis par Luce Lapin
31 octobre 2009
lucelapin@charliehebdo.fr

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REFUGES


1 200 pattes de velours pour une bonne fée



Dans le Tarn, bien à l’abri, chouchoutés, confortablement installés dans des maisonnettes ou des enclos, vivent 300 chats abandonnés, laissés pour compte par la société, que Bénédicte a recueillis et dont elle s’occupe depuis de nombreuses années. Tous sont bien évidemment stérilisés. Les soins vétérinaires et la nourriture coûtent cher, les temps de plus en plus difficiles, et le budget de Bénédicte, qui a également huit chevaux à charge, se transforme peu à peu en peau de chagrin. Merci de les aider en contribuant par un don, quel qu’il soit, à l’achat d’un paquet de croquettes, d’une bonne boîte qui fleure bon le pâté…
• Chèques à adresser (à n’importe quel moment de l’année !) à : Bénédicte HABERT, association Héméra, La Linge Basse, 81700 Puylaurens.

Luce Lapin
7 novembre 2009


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REFUGES


Les chats de Gavarnie




Entre Tarbes et Lourdes (65) vit une colonie de chats dans la montagne, qui se reproduisent. Des chatons (dont certains croisés siamois, un roux, un isabelle, etc.), entre 2 et 3 mois, craintifs mais non sauvages, donc adoptables, ont été recueillis par APPA-Équidés. Ils sont très maigres et nécessitent des soins dont le coût va s’ajouter aux charges déjà lourdes de l’association, qui héberge chats, chiens, mais également animaux de ferme, chevaux, poneys, ânes, etc. Les adultes sauvages seront stérilisés, les plus sociables proposés à l’adoption, les autres remis en liberté. Un grand appel au secours de Deanna Martin, présidente de l’association.



Chèques à l’ordre d’APPA-Équidés, 33 Le Hameau, 65140 Escondeaux. Tél. : 05 62 96 57 64. Le site est magnifique (allez donc y faire un tour !), mais plus de webmaster depuis fin août, donc plus aucune info. APPA recherche d’urgence une personne bénévole pour mettre régulièrement le site à jour, c’est primordial pour les adoptions et ça rend bien compte de la vie de l’association.

www.appa-equides.org

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Une vraie justice pour les animaux, c’est possible ?
Des lois, sévères et justes, existent pour punir les sévices exercés sur les bêtes. Malheureusement, elles ne sont pas appliquées, les magistrats minimisant la gravité des faits et ne sanctionnant pas — ou très peu et rarement — les tortionnaires. Le 13 mai aura lieu à Paris une manif organisée par l’association Stéphane Lamart (infos sur http://justice-pour-les-animaux.org), créée en mars 2000, dont l’objectif est de venir en aide à tous les animaux maltraités ou abandonnés en intervenant sur leur lieu de vie. Cette manifestation est soutenue par plusieurs associations de protection animale. Une pétition sollicitant la mise en place d’une politique pénale pour la répression des atteintes commises à l’encontre des animaux est disponible sur http://justice-pour-les-animaux.org/petition, et sera remise ce même jour au ministère. Entretien avec Stéphane Lamart, fondateur et président de l’association.













Quels exemples d’actes de cruauté sont restés impunis ?

À Laon (02), un agriculteur voulait obtenir un découvert. Face à une situation financière catastrophique, le banquier refusa. L’agriculteur, furieux, est venu égorger ses chèvres dans le sas de la banque ! Aussitôt informés, nous avons déposé une plainte avec constitution de partie civile pour acte de cruauté. Nous avons obtenu 1 seul euro de dommages et intérêts. Ou encore le cas de chatons torturés, puis emmurés vivants. La personne a reconnu les faits, des témoins se sont engagés par écrit… Le procureur a classé l’affaire sans suite, car le monsieur était âgé ! Et que dire de cet autre qui a pendu ses deux chiens sous prétexte qu’ils dérangeaient les voisins et de sa condamnation à… 15 euros ? Bien sûr, ce sont des cas d’une extrême violence, mais bien d’autres moins spectaculaires ont lieu chaque jour. Et allez porter plainte pour maltraitance ou acte de cruauté sur des pigeons, par exemple, c’est tout juste si les fonctionnaires de police ne vous prennent pas pour un demeuré ! Nous avons été reçus au ministère de l’Agriculture, qui ignorait la cruauté avec laquelle ces oiseaux étaient tués. De ces entretiens sont nées de nouvelles dispositions interdisant les caissons dans lesquels les pigeons souffraient atrocement avant de mourir.






Vous avez mentionné les fonctionnaires de police. Ils ne reçoivent donc aucune formation ?

Il n’y a pas de service spécialisé dans la protection animale au sein du ministère de l’Intérieur. Les magistrats et fonctionnaires de police, la gendarmerie et l’ensemble de ceux qui doivent faire respecter les lois ne sont pas formés à la protection animale. Très peu d’entre eux connaissent la différence entre un mauvais traitement et un acte de cruauté. Très peu savent, par exemple, qu’il est possible de saisir un animal grâce à l’article 99-1 du Code de procédure pénale. Il serait temps que le ministère de l’Intérieur fasse suivre des formations à nos fonctionnaires. Ajoutez à cela que beaucoup trop de vétérinaires ferment les yeux sur des cas graves, ce qui n’arrange pas la situation.

Les chiens de vigiles, dont beaucoup vivent enfermés à la cave, dans des cages, sont-ils enfin mieux traités ?

Les propositions que j’avais formulées au ministère de l’Intérieur, concernant ceux qui travaillent avec des chiens, ont été acceptées. Je reçois des tonnes d’appels au secours de personnes se plaignant de la maltraitance que subissent ces animaux : enfermés dans des coffres de voiture, des caves sans lumière, battus, muselés trop serré… J’ai obtenu que soient prises des dispositions qui imposent aux maîtres-chiens d’être détenteurs d’un certificat de travail qu’ils devront renouveler dès lors qu’ils changeront d’animal. Cela prouve une chose : la collaboration entre nos dirigeants et les associations de protection animale est primordiale.






Que vous oppose-t-on le plus couramment ?

Lorsque des animaux sont vendus sur les trottoirs de Paris et que nous apportons la preuve qu’il y a bien une vente à la sauvette, combien de commissariats nous rient au nez et refusent d’enregistrer nos plaintes : «On n’a pas que ça à faire, il y a des choses plus graves.» Mais il y aura toujours des choses plus graves ! Une personne qui se noie, c’est moins grave qu’un Boeing qui percute un immeuble, va-t-on la laisser mourir pour autant ? Si on se fonde sur cette idée, l’animal passe évidemment au second plan. Il serait temps que la justice agisse en fonction de la gravité du délit et non en fonction du statut de la victime. Animal et humain : même combat !

En quoi l’absence de réelles sanctions nuit-elle à votre association ?

Cela revient à la condamner : nous avons des frais de fonctionnement, d’avocat, de transport, etc. Finalement, c’est nous qui sommes les perdants. Tout le monde peut payer 1 euro, mais peu d’associations peuvent faire face aux coûts qu’occasionne un procès. Ça, la justice le sait bien, non ?

Stéphane, quelle est l’importance des associations de protection animale en général, et quel rôle joue la vôtre ?

Je vais vous donner un exemple. Dans l’espoir que justice soit vraiment rendue, j’ai organisé une pétition [voir sur le site de l’association] afin que soit puni le responsable qui s’est acharné sur un chien à coups de sabre (l’animal n’a pu être sauvé, et a dû être euthanasié). Je veux bien faire comprendre aux procureurs la chose suivante : les assocs dénoncent ces cas graves, mais derrière elles se trouvent des milliers de personnes qui s’engagent en signant leurs pétitions. Elles ne le font pas pour passer le temps, et en attendent un jugement exemplaire. Révoltées, elles sont prêtes à s’engager pour dire non à la violence. De cela, la justice de notre pays ne peut plus ignorer le poids, ni surtout les conséquences si rien ne bouge.

Je veux aussi mettre l’accent sur l’importance pédagogique des sanctions pénales prises à l’encontre de la jeunesse. Dernièrement, des mômes ont fait exploser un rat en lui introduisant un pétard dans l’anus. J’ai tenu à ce que notre association porte plainte et à ce que ces gamins soient présentés le plus rapidement possible devant un juge. Il est primordial de leur faire prendre conscience de la gravité de tels actes. Si ces enfants ne sont pas sévèrement sanctionnés, ils réitéreront ces atrocités et transmettront leur sauvagerie à leurs propres enfants. Imaginez ce qu’ils deviendront si la justice est incapable de leur indiquer le droit chemin… Alors oui, je veux que le travail qu’effectuent les associations soit reconnu et pris en considération. Oui, je veux que les lois soient plus sévères, plus justes. Cela aussi pour éviter les récidives.

Votre conclusion avant de nous retrouver tous à la manif devant le ministère de la Justice…

Aidez les associations de protection animale ! Nous comptons 1 200 adhérents, mais il nous en faudrait beaucoup plus pour mieux combattre. Les frais sont énormes, et notamment les frais vétérinaires, qui grimpent très souvent à plusieurs centaines d’euros par sauvetage. Nous avons la chance d’être épaulés par la SNDA (Société nationale de défense des animaux), reconnue d’utilité publique, et dont je suis un des administrateurs. Ensemble, nous effectuons un travail énorme et sauvons nombre d’animaux en péril. Pour autant, compte tenu de la notoriété croissante de l’association, les demandes d’intervention sont de plus en plus nombreuses et les frais de nos interventions également. Nous lançons un appel : nous avons besoin d’argent et de bénévoles !

Ma politique est axée sur la médiatisation de nos actions plutôt que sur de grosses campagnes publicitaires. L’avantage est que le public se rend compte de la violence que nous exerçons, nous, les humains, sur les animaux. Grâce aux médias, c’est une sensibilisation permanente. Les gens découvrent peu à peu ce qu’est réellement un acte de cruauté, un mauvais traitement, et le combat que nous menons pour que les auteurs soient punis. Voilà pourquoi nous manifesterons le 13 mai 2009, et j’invite tout le monde à venir nous rejoindre. Pour une vraie justice pour les animaux !



www.associationstephanelamart.com

• Merci à Stéphane Lamart pour les photos.

Propos recueillis par Luce Lapin
3 mai 2009
lucelapin@charliehebdo.fr

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FOURRURE


4 000 visons dans la nature :
libération ou aberration ?







Au nom de la sacro-sainte déesse de la Mode, et du fait de la cruelle complicité et responsabilité des femmes et des hommes (eh oui, les hommes aussi) qui en portent, le commerce de la fourrure tue chaque année quelque 50 millions d’animaux — et encore, sans compter les lapins, considérés à tort comme ne faisant pas partie de la noble « vraie fourrure ». 70 % de la production mondiale de fourrure d’élevage sont produits en Europe. Après avoir passé une misérable et courte vie de souffrance, entassés dans des cages grillagées minuscules, dans un état de stress permanent, développant de nombreux et graves troubles du comportement, les futurs cols, chapeaux, étoles, manchons, capelines, manteaux de fourrure sont gazés ou électrocutés — par des électrodes introduites dans la bouche et dans l’anus.

Dans la nuit du 15 au 16 octobre, les cages d’un élevage de visons d’Amérique, situé à Saint-Cybranet, en Dordogne, ont été ouvertes par des activistes de la cause animale (l’acte aurait, conditionnel, été revendiqué tardivement par ALF, Animal Liberation Front), libérant ainsi 4 200 visons et suscitant diverses polémiques, le vison d’Amérique étant considéré comme une menace écologique et dangereux pour son voisin d’Europe, protégé, qu’il est accusé de concurrencer. Les éleveurs plaignent hypocritement leurs pauvres animaux perdus — en langage clair, ils pleurent sur leur pognon sur pattes envolé. Des associations s’inquiètent alors pour la biodiversité et parlent d’« introduction d’espèces envahissantes » (et/ou « invasives », je n’ai pas bien compris…) — mais, honnêtement, qui sont les vrais responsables de ces milliers de naissances en captivité d’êtres destinés à la souffrance ? —, et blâment ceux qui s’en sont réjouis — je reconnais en faire partie. Mais pour Olivier Rafin, directeur du collectif Fourrure Torture, la vraie question est ailleurs.


Quelle est la situation exacte des animaux dans les fermes d’élevage ?

La série d’investigations filmées dans près de 20 % des élevages en Norvège, en 2008 et 2009, confirme la situation constatée à travers le monde. Beaucoup d’animaux sont mutilés, ont des infections oculaires ou des membres cassés. Ils vivent souvent dans leurs déjections, aux côtés des cadavres de leurs semblables. Ils présentent des signes évidents de détresse, et parfois une peur extrême des humains.

Et pour cause…

Tant que cela n’affecte pas la qualité de la fourrure, les éleveurs ne les soignent pas. Outre les nombreux élevages intensifs de lapins, la France compte une vingtaine d’élevages de visons. Aucune suite n’a été donnée à notre demande pour en visiter avec des représentants du ministère de l’Agriculture. Sachant que le lobby de la fourrure fait en sorte de dissocier les animaux des produits commercialisés qui en dérivent, il n’y a aucun intérêt à en montrer la face cachée.

Peut-on acheter sans le savoir des vêtements comportant de la fourrure — en toute bonne foi, donc ?

La fourrure est principalement vendue sous forme de cols et d’accessoires dans les magasins de prêt-à-porter. Les prix souvent très bas des vêtements contenant de la vraie fourrure, même parfois inférieurs aux prix des articles utilisant de la fausse fourrure, trompent bon nombre de consommateurs.

Quelle est la position de Fourrure Torture sur la libération des visons en Dordogne ?

S’il n’y avait pas d’élevages de visons en France, la question ne se poserait même pas. Il est complètement absurde de faire perdurer les élevages d’animaux à fourrure. Afin de satisfaire tous les partis et de faire cesser les polémiques, il suffit d’une simple volonté politique ! Fourrure Torture vient d’adresser un courrier au ministère de l’Agriculture demandant l’arrêt des élevages d’animaux à fourrure en France (cliquez ici pour voir la lettre). Cela satisferait aussi bien ceux qui se préoccupent du sort des animaux et de l’écosystème que les éleveurs, qui se tourneraient vers des activités plus stables économiquement. Que l’on ne vienne pas nous dire que c’est impossible, plusieurs pays d’Europe ont déjà mis en place une telle législation. Même si c’est toujours trop long, la récente décision d’interdire l’importation des peaux de phoques en Europe montre que la législation avance. La mobilisation du plus grand nombre est nécessaire pour informer son entourage, les sociétés impliquées et les élus.



http://www.fourrure-torture.com, info@fourrure-torture.com

• Photos (renards et visons) : Nettverk for Dyrs Frihet, Network for Animal Freedom (Réseau pour la liberté animale). Collectif de militants norvégiens pour les droits des animaux qui mène diverses enquêtes. Ce collectif a notamment mené une série d’investigations dans les élevages de visons et de renards en Norvège, en 2008 puis en 2009.

http://www.dyrsfrihet.no

Propos recueillis par Luce Lapin
5 novembre 2009
lucelapin@charliehebdo.fr

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ANIMAUX DE FERME


Sous les couteaux de l’Aïd-el-Kébir






Cette année, la « Fête du mouton » — qui ne l’est pas vraiment, à la fête —, célébrée par les musulmans en commémoration du sacrifice d’Abraham, débutera vendredi 27 novembre. Ce sera cette fois encore l’horreur pour plus de 200 000 ovins et 4 000 bovins, égorgés sans étourdissement préalable, comme l’autorise le décret no 97-903 du 1er octobre 1997 (article 8), pris sous le gouvernement de Lionel Jospin — merci, la gauche, mais pas d’illusions : en septembre dernier, Nicolas Sarkozy, par l’intermédiaire de Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, a rassuré les communautés juive et musulmane, l’abattage rituel sera maintenu en France. Car si l’étourdissement est obligatoire avant la mise à mort, l’abattage rituel est toujours considéré comme un cas d’exception. Mais il doit être toutefois obligatoirement pratiqué dans un abattoir (article R. 214-73 du Code rural), et non dans des bâtiments clandestins, improvisés pour l’occasion, donc non conformes à la réglementation. « La méconnaissance de cette obligation expose l’auteur de l’abattage et le donneur d’ordre au prononcé d’une peine de nature délictuelle : 6 mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende (article L. 237-2 I du Code rural). » Quelques règles très strictes, dont : « L’immobilisation par un procédé mécanique est obligatoire, avant et pendant la saignée. […] Il est interdit de suspendre un animal encore conscient. » La laine attaquant le pouvoir tranchant de la lame, il faut donc l’aiguiser très régulièrement, pour qu’elle pénètre bien dans la chair. « Le couteau doit être affûté périodiquement […] à l’aide d’une meule afin de conserver un pouvoir de coupe optimal. » La mise à mort doit être effectuée par des sacrificateurs agréés. Que cela au moins soit respecté ! La souffrance éprouvée par ces animaux saignés en toute conscience, au nom d’un Coran qui n’en demande même pas tant — et qui, même, préconise de ne pas faire souffrir les animaux —, est insupportable et inacceptable. Nous prions (et même supplions) instamment la DDSV (Direction départementale des services vétérinaires, dépendant du ministère de l’Agriculture) de faire respecter cette loi dans les abattoirs et de sanctionner les auteurs des abattages sauvages (pratiqués en plein champ). Par ailleurs, il me semble important de rappeler ici la complicité des éleveurs français, « bons chrétiens », mais non moins bons commerçants. À plus de 200 euros le mouton, on n’est pas regardant sur la religion…

Cliquez pour agrandir les photos... Attention, images choquantes

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Le piégeage des animaux et le député






Il était déjà là, député du parti de l’argent roi, M. Pierre Lang, le 24 juin 1994, pour présenter, à la tribune de l’Assemblée nationale, un rapport sur un projet de loi prochasse visant à édicter des dates de fermeture de la chasse aux oiseaux contraires au droit européen et à la jurisprudence des diverses juridictions.

Depuis 1987, l’ensemble des juridictions internes et la Cour de justice des communautés condamnaient la chasse en février des grives, bécasses et oiseaux d’eau, nonobstant les interventions constantes des « gestionnaires de la nature » pour tirer le migrateur quand il passe. Le député Pierre Lang pensait offrir aux chasseurs l’écran de la loi contre les protecteurs de la nature et les juges. Il déclara en séance : « Les écologistes devront reconnaître que les chasseurs ont bien légiféré [rires sur les bancs]. Non, je voulais dire les députés ! » Or ils avaient mal légiféré, puisque le Conseil d’État poursuivit ses arrêts de condamnation, malgré l’écran législatif.

En 2009, le député Pierre Lang, tout aussi prochasse, sévit encore à l’Assemblée nationale sur les bancs réactionnaires. Il nous gratifie d’une nouvelle plaisanterie, qui touche au grotesque absolu. Il propose au ministre, par une question écrite, d’associer les piégeurs aux organes consultatifs (CNCFS, Conseil national de la chasse et de la faune sauvage).

Vous avez bien lu : les piégeurs. Ceux qui persécutent renards, fouines, putois, belettes et autres animaux précieux pour les équilibres écologiques se voient invités par ce remarquable député à parler de renforcer les effectifs de chasseurs dans des organes consultatifs qu’ils occupent déjà surabondamment. Cette proposition saugrenue mérite un éclat de rire, car avec les chasseurs nous vivons le film Les Visiteurs. Décidément, certains ne sortent pas du Moyen Âge, mais s’y complaisent ! Sachons qu’il y a encore, en ce pays, des hommes qui jouissent à piéger des animaux et des députés pour relayer leurs intérêts catégoriels ! Très inquiétant.

CVN
Convention Vie et Nature pour une écologie radicale
28 octobre 2009
www.ecologie-radicale.org

Question parue au JO le 29/09/2009, page 9146, sous le n° 59 287

Monsieur le Ministre de l’Écologie interrogé sur la présence des piégeurs au CNCFS (mis en ligne le 15/10/2009) :

Le député Pierre Lang a posé la question écrite suivante à M. Jean-Louis Borloo :

« M. Pierre LANG attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat sur l'opportunité de donner aux piégeurs de France une représentation nationale au sein du Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage. Acteurs majeurs d'une gestion durable de la faune sauvage, les piégeurs siègent actuellement au sein des commissions départementales compétentes, mais n'ont toujours pas de représentant au niveau national. Le Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage a pourtant vocation à se prononcer sur les mesures à prendre pour endiguer la prolifération de certaines espèces dites invasives. Dans le prolongement de son rapport sur la notion d'espèce nuisible, il estime donc que le temps est venu de donner aux piégeurs un poste au sein du Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage, et il lui demande s'il serait favorable à une telle évolution de la composition du CNCFS. »

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Corrida en Catalogne espagnole: l’abolition est en marche!




Mis en ligne le mardi 22 décembre 2009



Vendredi 18 décembre, le Parlement catalan, par 67 voix contre 59, et 5 abstentions, a ouvert la voie à l’abolition de la torture tauromachique dans cette région d’Espagne.

En Catalogne, les citoyens ont la possibilité de demander, par une procédure de démocratie directe, ou semi-directe, appelée ILP, initiative législative populaire, qu’une loi soit modifiée, en l’occurrence l’article 6 de la loi sur la protection des animaux, à condition que cette demande soit accompagnée d’une pétition réunissant au minimum 50000 signatures. C’est en fait plus de 180000 signatures, soit près de quatre fois plus, qui ont été présentées au Parlement catalan en juillet dernier par la plate-forme Prou (¡Basta! en catalan, «Assez!»), demandant l’interdiction totale des combats taurins dans cette région. Malgré une série d'amendements déposés par le Partit dels Socialistes de Catalunya (PSC) et le Parti populaire de Catalogne et Citoyens (PPCC), qui s'y opposaient, cette ILP a bien été votée par le Parlement. Elle donnera lieu à des débats durant l’année 2010 et aboutira, nous l’espérons vivement, à l’adoption d’une loi prohibant la corrida. La première étape se déroulera dans deux mois. Faisons preuve d’un optimisme raisonnable. Une loi sera votée, ou non. Quoi qu’il en sera, un mouvement, un grand mouvement est en route, et il est certain que d’autres régions, on parle des Asturies et de la Galice, rejoindront la Catalogne, donnant encore plus de force à cette avancée humaniste, qui, dans un avenir très proche, ne pourra que se réaliser.
Barcelone, capitale de la Catalogne, s’est déclarée ville anticorrida depuis déjà bientôt six ans, mais cela ne suffit pas. Explication de Jean-Pierre Garrigues, vice-président du CRAC Europe, Comité radicalement anticorrida:
«La ville de Barcelone compte deux arènes : Las Arenas, construites en 1900, propriété de la mairie et reconverties en centre commercial et marché, et La Monumental, construite en 1914, qui est une propriété privée. C’est pour cette raison que les corridas perdurent dans ces dernières, alors que la ville de Barcelone s’est déclarée anticorrida par vote du conseil municipal en avril 2004. La Monumental ne reçoit aucune subvention municipale. Comme vous le savez sans doute, l’abolition est en route en Catalogne espagnole avec un vote des députés catalans aujourd’hui même (dépêche AFP ci-dessous). Avec 71 villes espagnoles anticorrida (voir notre site : www.anticorrida.com), l’Espagne nous montre l’exemple. Le vote de cette ILP est la première étape d’un processus législatif à l’issue duquel la Catalogne pourrait devenir la première région d’Espagne, en dehors des îles Canaries, à interdire la tauromachie. Dès que nous en saurons davantage, nous vous transmettrons l’information. Pour celles et ceux qui comprennent le catalan, vous pouvez vous rendre sur ce site pour connaître le détail de ce résultat : http://www.pacma.es/noticia.php?id=4b2b529cdcfcf
Vous pouvez voter “si” pour le sondage suivant :
http://www.ondacero.es/OndaCero/encuesta/Deben-prohibirse-los-toros-Espana/9147559
Ainsi que pour celui-ci :
http://www.lavanguardia.es/lv24h/20091217/53847124229.html
Bravo aux associations espagnoles pour cette fantastique avancée! FAADA, ADDA et ALTARRIBA entre autres!
»

Dépêche AFP:
«Le Parlement catalan ouvre la voie à une possible interdiction des corridas - De Marcelo APARICIO (AFP) – 18/12/2009BARCELONE — Le Parlement de Catalogne a ouvert la voie vendredi à une possible interdiction des corridas, une victoire incontestable pour les anti-taurins dans cette riche région du nord-est de l’Espagne, où la tauromachie est en déclin. […] Rien n’est fait, cependant, et les défenseurs de la “Fiesta” taurine, grande tradition espagnole, ont promis de mener bataille lors des débats parlementaires l’année prochaine. Pro et anti-corridas s’étaient fortement mobilisés tout au long de la semaine sur cette question qui divise la classe politique catalane. L’ILP présentée par la plate-forme anti-taurine “Prou” reflète la force croissante des opposants à la tauromachie en Catalogne, où seules les arènes de Barcelone organisent encore des corridas. L’initiative réclame une révision de la loi catalane de protection des animaux, qui interdit actuellement de tuer ou de maltraiter des animaux lors de spectacles publics, à l’exception des courses de taureaux. La société catalane est “prête” pour l’abolition de la tauromachie et la fin de la “torture des animaux comme spectacle”, ont estimé les promoteurs de l’ILP, Leonardo Anselmi et Ana Mula, en se réjouissant du vote au Parlement. Les défenseurs des corridas ont tonné pour leur part contre une “atteinte aux libertés”, visant le “patrimoine culturel” taurin. C’est une “erreur très grave” en faveur d’une “minorité” qui rejette les corridas, a clamé l’éleveur de taureaux Victorino Martin. La “Mesa del toro”, plate-forme qui représente un secteur taurin en crise, a promis de se battre au Parlement catalan en 2010, affirmant que l’Espagne ne pouvait “se passer” d’une activité créatrice d’emplois (40 000 environ) et de richesses. Selon le quotidien El País, la tauromachie espagnole, frappée par la crise économique, subit une croissante désaffection du public. En 2009, il y a eu seulement quelque 900 grandes manifestations taurines organisées en Espagne, 350 de moins qu’en 2008. Le débat en Catalogne est suivi de près dans le sud de la France, où la tradition taurine demeure vivace. Une centaine de personnalités politiques françaises avaient écrit aux parlementaires catalans pour leur demander de rejeter l’examen de l’ILP.»

Pour Gérard Charollois, président de CVN, Convention Vie et Nature pour une écologie radicale (
www.ecologie-radicale.org): «C’est une banderille dans le dos de la torture-spectacle. C’est une première victoire, et une victoire morale définitive, pour les abolitionnistes. Désormais, l’opinion publique bouge. La prise de conscience s’opère, et rien n’enrayera ce processus de raffinement des mœurs et des manières. Les tenants de la mort-spectacle, pour beaucoup nostalgiques du franquisme, déclarés ou honteux, tentent de mobiliser leurs réseaux. Leur combat d’arrière-garde est de ceux que l’Histoire condamnera au même titre et pour les mêmes raisons que l’Histoire sanctionne ceux qui défendirent les combats de gladiateurs, les ordalies, les bûchers, la torture humaine, l’esclavage et la peine de mort, si chère aux franquistes de tout poil! Félicitations à nos amis catalans.»


Luce Lapin
20 décembre 2009
lucelapin@charliehebdo.fr

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Il neige sur la savane




Mis en ligne le mardi 19 janvier 2010




La semaine dernière, Célia, une lectrice, choquée par ce qu’elle a vu lors d’une visite à la ménagerie du parc de la Tête d’Or, à Lyon, ne sachant pas vers qui se tourner, m’appelle au journal. Je lui demande d’envoyer les photos qu’elle a faites et de m’expliquer en détail. Elle raconte.

«Seul dans un enclos exigu, couvert de neige, un lion parcourt en continu — au moins durant les trois heures de ma présence sur le site ce 12 janvier — le même sentier de son enclos (qui date probablement de la création du parc, dans les années 60), totalement indifférent à ma présence. Je ne connais pas grand-chose aux lions, mais je ne suis pas certaine que ce soit des “animaux des neiges”. Ce lion a pour seul abri une niche de pierre avec un peu de paille, et la température était descendue aux environs de - 9° cette nuit-là (du 11 au 12 janvier)… À côté de lui, une panthère, peut-être mieux adaptée (?) à de telles conditions climatiques, qui, elle, établit au moins un contact visuel. Elle dispose d’un abri plus vaste, en retrait, donc moins exposé au froid, m’a-t-il semblé, et d’une “couchette” à 1,5 m environ du sol (mais sans paille).» Peu importe les autorisations, et tous les certificats de capacité du monde à détenir ce lion et cette panthère n'y changeront rien, on n’a pas le droit d’infliger cette vie en prison à un animal sauvage (ni domestique d’ailleurs), on n’en a pas le droit moral, simple question d’éthique.








ZOOS. L’enfer du décor, le long-métrage (94 minutes, 2007) de Pablo Knudsen, jeune cinéaste au parcours universitaire, est précisément une réflexion sur l’enfermement animal, et plus exactement sur les zoos, ou «jardins zoologiques», dans lesquels la mortalité des animaux sauvages en captivité est considérable. Divisé en nombreux chapitres, Zoos est constitué d’entretiens, de micros-trottoirs, pour en venir graduellement à des notions plus philosophiques. Parmi les intervenants, un directeur de recherches au CNRS, une philosophe, deux historiens, dont Élisabeth Hardouin-Fugier, auteure de Histoire de la corrida en Europe du XVIIIe au XXIe siècle (éd. Connaissances et Savoirs), des militants de la protection animale.

Des lions et des tigres qui font les cent pas devant le grillage, des perroquets réduits, par manque de place, au même balancement, sont atteints d’une stéréotypie similaire à celle que l’on observe dans les hôpitaux psychiatriques et les prisons et développent agressivité et autodestruction. «On enferme les bêtes pour jouir de leur captivité. […] L’ours du zoo de Vincennes a tellement tourné dans le même sens qu’il en a la patte atrophiée», commente etcondamne É. H.-F.

Les cirques vont dans le sens de la même intolérable exploitation animale.




• Le DVD sur les zoos : 20 euros, à commander par mail, zoos-l-enfer-du-decor@hotmail.fr

• Pablo Knudsen est également réalisateur de Apprendre à tuer, un film sur les écoles taurines, ces pseudo-«écoles» où l’on n’apprend pas les fables de La Fontaine, mais où l’on enseigne à de jeunes enfants à s’exercer sur des veaux et des génisses à l’arme blanche. Disponible sur le site du CRAC Europe, www.anticorrida.com, dans «Boutique».
• Contre l'enfermement des animaux et les cirques : www.code-animal.com




Luce Lapin

16 janvier 2010

lucelapin@charliehebdo.fr

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Mis en ligne le mardi 05 janvier 2010



Que l’élevage des animaux, donc la consommation de la viande, soit responsable de 18% des émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) sur la planète, bien plus que tous les transports réunis, n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est qu’on commence enfin à l’entendre, sans que ceux qui l’affirment, arguments solides à l’appui, soient pris pour des illuminés, suspectés, voire accusés, de «rejoindre la secte» — celle supposée des végétariens, c’est ce que j’ai entendu quand je le suis devenue, eh oui, on en était (est?) encore là il y a quelques années. La viande, une aberration : déforestation, faim dans le monde (tout est lié), souffrance animale (ça va avec), pollution, effets sur la santé humaine, aspect financier… L’élevage occupe 70 % des surfaces agricoles.
On a mis le temps avant d’en parler, et on en mettra probablement encore avant d’arriver à une diminution conséquente de la consommation de viande sur la planète, mais c’est parti, on peut enfin ne plus «avoir honte» quand on «avoue» ne pas manger de viande… Au récent sommet de Copenhague, dix personnalités (journalistes, écrivains, réalisateurs, politiques, militants associatifs…), sommités écoutées et respectées, donc, et c’est le plus important, crédibles et légitimes, dix personnalités, parmi lesquelles, il est capital de le préciser, aucune n’est végétarienne, se sont alliées et ont lancé l’Appel des 10, pour que la gravité de cette surconsommation, qui contribue au réchauffement de la planète, et la met en danger, soit mise au jour, en s’engageant à ne pas consommer de viande durant tout le sommet, du 7 au 18 décembre. Il s’agit de Fabrice Nicolino, Pierre Rabhi, Allain Bougrain Dubourg, Jean-Claude Pierre, Jean-Marie Pelt, Jean-Paul Jaud, Franck Laval, Corinne Lepage, Jean-Paul Besset et Sandrine Bélier. Elles ont vite été rejointes par Yves Cochet, Yolaine de la Bigne, Oncle Bernard-Bernard Maris — mais oui, celui de Charlie — et Laurent Baffie. C’est l’association L214 (auteur de la vidéo accusatrice de l’abattoir Charal de Metz) qui est à l’initiative de cette grève et de cet appel, prise de conscience qui est un point de départ : on ne peut pas en rester là, on ne peut plus faire semblant d’ignorer la réalité.
Le végétarisme, s’il consiste à ne pas manger de viande, exclut également le poisson et les crustacés, ce que beaucoup, soit oublient, soit, plus couramment, ignorent. Il y a quelques années, les scientifiques ont enfin reconnu que les poissons aussi, bien que ne l’exprimant pas par des bruits, ressentaient la souffrance, au même titre que les mammifères. Il est donc logique que les végétariens excluent également la chair des animaux aquatiques de leur consommation. Sinon, ce serait de l’hypocrisie…
Si l’on retire en plus les œufs et les laitages (lait, fromage, crème fraîche, yaourt, etc.) de l’alimentation, on parlera de végétalisme, et si l’on soustrait totalement tout produit d’origine animale, ainsi que le port de vêtements fabriqués avec des animaux — et pas seulement la fourrure, également le cuir, la laine —, on parlera de véganisme. Ce n’est pas de l’intégrisme… Mais un choix de vie qui répond à une certaine éthique, l’aboutissement d’un cheminement personnel, propre à chacun, et tout autant respectable qu’un parcours plus «classique», qui consiste à consommer des animaux morts — voire vivants, comme les huîtres.
Considéré jusqu’à il y a encore peu comme sujet tabou, un peu comme si on avait chopé une maladie honteuse, le végétarisme peut enfin être évoqué librement, grâce au nombre grandissant de personnes qui ont adopté ce régime. En effet, je vous rassure, ce n’est pas douloureux — la seule chose qui fasse mal, c’est l’abattoir, et ce n’est pas nous qui y allons. Donc, en France, c’est encore timide, mais on y vient: entre 1 million (on est en dessous) et 2 millions (pour me faire plaisir!), pour 64 millions d’habitants, 3,5 millions au Royaume-Uni, pour 61 millions d’habitants.

• Quelques chiffres sur la consommation de viande et de poisson.
PAR JOUR: 3 millions de mammifères et d’oiseaux sont abattus en France, 159 millions dans le monde.
PAR AN: 1,111 milliard en France (source: Agreste 2008), 58 milliards dans le monde (source: FAO, 2007).
• Consommation annuelle d’animaux aquatiques en France (source: FAO, 2005): 832 793 tonnes. Dans le monde: plus de 180 millions de tonnes (source: FAO, 2006).

www.l214.com
• Signez la pétition qui demande un moratoire sur l’élevage intensif et des mesures énergiques pour faire baisser la consommation de produits d’origine animale sur http://www.viande.info
• AVF, Association végétarienne de France, www.vegetarisme.fr

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Mis en ligne le mardi 12 janvier 2010



Dans sa «Question de poils» (Charlie n° 910 du 25 novembre 2009), Cavanna déplorait une fois de plus «le retour en force de la fourrure», et lançait un appel déguisé: «Je ne peux pas, ici, vous conseiller de saloper la fourrure qu’il vous arrivera de croiser à grandes louchées de Ripolin ou de les raser subrepticement. Faites selon ce que vous dicteront votre conscience et l’amour des bêtes, à fourrure ou sans.» Claire, lectrice depuis plusieurs années, et qui me donne régulièrement de ses nouvelles, a suivi ce conseil et appliqué sa propre méthode. Détail important : je vous laisse découvrir quelle est sa profession, vous la donner serait comme dévoiler l’assassin au début du film…


Luce Lapin
9 janvier 2010
lucelapin@charliehebdo.fr




Quand je croise une bourge en manteau de fourrure (en plus c'est souvent le même prototype, une vieille bourge ratatinée qui ne sait plus quoi faire de son argent, et qui l’exhibe ainsi), quand je le peux, surtout quand je suis à vélo, je lui dis bien en face: «FOURRURE, TORTURE!», et je me barre sur mon vélo de terroriste. La plupart du temps, rien (elles sont sourdes souvent), ou alors elle me lance: «Elle est folle!» — je vous passe la suite... — et moi: «Vous portez la peau d'animaux électrocutés dans le cul pour cacher la vôtre!» Et comme ça deux fois par jour en moyenne, sans plaisir, je fais un dur effort d’affirmation de mes idées, mais bon, elles exhibent quelque chose, faut bien dire ce qu’on en pense.
Donc cet après-midi, dans le centre-ville, j'en croise une enfarinée dans sa fourrure avec toque assortie, un truc qui a dû coûter une fortune, et rebelote, «FOURRURE, TORTURE!», et alors j'entends la peau me répondre : «Bonjour, docteur!» C’est une patiente que je soigne depuis vingt ans, très fidèle, «gentille» et tout et tout... Quelle gêne, Seigneur, je suis partie avec en même temps une folle envie de rire, et quand je pense que je lui fais une thérapie pour la préparer à l’idée qu’elle touchera moins d'argent à la retraite, alors qu'elle vient d'acheter un appartement à crédit, avec 1000 euros par mois de remboursement, elle en a jusqu'à ses 75 ans, et elle a encore trouvé les moyens de s'ACHETER CETTE FOURRURE! Hé ben, si elle ne veut plus venir me voir en consultation, elle est libre... Je me disais bien que je prenais des risques, mais celui-là, je n'y avais pas pensé... Et Cavanna qui croit qu'il n'y en a plus des comme nous!
Claire
8 janvier 2009

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A l’occasion de l’Année internationale de la biodiversité, des associations déplorent que, depuis le 1er janvier 2010, la France ne possède plus de plan de restauration de la population d’ours bruns dans les Pyrénées. Elles se mobilisent et interpellent le gouvernement en lançant une grande pétition nationale. «Réintroduire» des ours, oui, mais pour qui, pour quoi? Et si, pour une fois, on tenait vraiment compte du passé et du fait que les éleveurs, les chasseurs, ainsi qu’une grande partie de la population n’en veulent pas, et que ça finit toujours mal pour les ours. Retour en arrière, petite histoire à l’appui qui le confirme.

Août 2007
Franska, probablement en quête de nourriture, s’égare et se retrouve sur la route des vacances — la route des beaufs. Percutée par un fourgon militaire, près de Lourdes, elle ne survit pas (plusieurs dizaines de plombs seront par ailleurs retrouvés dans son corps lors de son autopsie…). Libération, dans son édition du 10 août, nous fait bien rire: «L’ourse a traversé la route et c’est interdit.» La vilaine! Encore un plantigrade qui ne connaît pas le code de la route. De nos jours, les mamans ourses n’apprennent plus rien à leurs enfants. C’est bien connu, les ours aiment les fusils des chasseurs, le miel aromatisé de verre pilé et les routes nationales — principalement la RN 21, la preuve. Il n’empêche, la mort de l’ourse arrive à point nommé. Les éleveurs, qui l’accusaient d’avoir tué 150 brebis pour le plaisir, se disent «soulagés». Ils vont enfin cesser de pleurnicher hypocritement sur leurs brebis et leurs moutons et continuer à les mener tranquillement à l’abattoir, en même temps qu’ils se défendent de ne pas éprouver de «sentiments» pour leurs bêtes: «Un éleveur, la brebis, c’est son enfant» (France Inter, 23 juillet 2007). Pauvres gosses.
Eh oui, un ours, ça mange — que n’y a-t-on pensé plus tôt, avant la fameuse «réintroduction». Seulement, Franska, selon ses nombreux détracteurs, ne tuait pas pour se nourrir, mais par pur sadisme. Ah bon. Les ours aussi. Je croyais qu’il n’y avait que les humains pour pratiquer ce genre de chasse. Vous avez dit anthropomorphisme?
S’il n’y a plus naturellement d’ours dans les Pyrénées, c’est parce que les hommes y ont rendu les conditions de vie impossibles pour eux. Qu’est-ce qu’on va aller les «réintroduire» de force ? Pour que ça fasse beau dans le paysage? Pour faire plaisir aux touristes? Et pour qu’ils se fassent tuer? Qu’on leur foute donc la paix! En Slovénie, ils sont 500 individus, mais on y pratique la chasse à l’ours. Alors on va les chercher là-bas. Pour repeupler notre chez-nous. C’est d’ailleurs le principal argument pour justifier le fait qu’on les déracine: c’est pour les sauver. Mais en France aussi ils sont chassés… Peu importe. Obtus et déterminés, on est prêts à tout. Alors on est allés les chercher, les Palouma, Franska et Hvala, ces femelles qui sont censées repeupler nos Pyrénées. On les a piégées, anesthésiées, mises en cage et trimballées dans une voiture durant plus de 1 000 km, puis larguées, stressées, dans une forêt inconnue, loin de leur Slovénie natale, dans un milieu hostile et violent. Tout ça pour qu’on puisse dire qu’on «a» encore des nounours, nous aussi, en France.

Septembre 2008
Balou, six ans, ours brun originaire de Slovénie, lâché dans les Pyrénées au printemps 2006, est atteint à la patte par un chasseur, qui, le confondant avec un sanglier lors d’une battue, prétend avoir effectué un «tir d’instinct». Car si on a le droit de massacrer les sangliers — et on ne s’en prive pas depuis la saison de chasse 2008-2009 —, les ours sont «espèce protégée». Ça veut dire qu’on en a tellement trucidé qu’il n’y en a plus assez. Une plainte est déposée par l’association Pays de l’Ours-Adet au tribunal de Foix. À la suite d’une rencontre avec les chasseurs, elle est retirée: «Le chasseur œuvrera en faveur d’une meilleure conciliation chasse-présence de l’ours dans les Pyrénées. […] Considérant le bon état de santé de Balou, […] il a été décidé d’engager une démarche constructive visant à sensibiliser les chasseurs à la présence de l’ours.» Quel degré de gravité aurait dû atteindre la blessure pour ne pas justifier un tel retrait? Rien, en tout cas, sur la souffrance qu’a pu endurer Balou durant des mois (ses empreintes ont longtemps prouvé qu’il ne reposait que sur trois pattes). On peut donc, lorsque l’on porte un fusil, tirer «d’instinct» impunément? On a le droit avec nous? La volonté d’amadouer les chasseurs, dans l’espoir d’un prochain lâcher d’ours en 2010 (on y est!) est ici flagrante. Plus directement et moins hypocritement, peut-on, en toute conscience, faire ami-ami avec des chasseurs ? Cela vaut également pour les aficionados, les gaveurs, les vivisecteurs, les fourreurs… et caetera!

Récapitulatif en guise de conclusion
Cannelle, Claude et Melba sont tuées d’un coup de fusil, Palouma meurt dans une chute seulement quatre mois après avoir quitté la Slovénie, Franska se fait écraser par une voiture — et on s’obstine malgré tout? Je suis définitivement contre la réintroduction à tout prix d’ours, de loups, de lynx, ou de quelque espèce animale «en voie de disparition» que ce soit. Mais s’il n’y a plus d’ours dans les Pyrénées? Eh bien, tant pis, et peut-être même tant mieux. Je préfère que les ours disparaissent de chez nous plutôt que, pour conserver l’espèce, d’accepter le risque qu’un certain nombre d’entre eux soient abattus. L’individu plutôt que l’espèce: l’individu est de chair, l’espèce est un symbole. Les symboles ne souffrent pas.
Pas de réintroduction avant l’abolition de toutes les formes de chasse!

Photo de Miljen, prise au refuge de l’Arche: Geneviève Hamelin, www.surlespasdesours.fr

Luce Lapin
30 janvier 2010
lucelapin@charliehebdo.fr


Dans «Les Puces» du journal (Charlie Hebdo du 3 février): la corrida prochainement inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco? On ne va pas les laisser faire! La corrida, une valeur de gauche?

IMPORTANT. Faites connaître le site de Charlie, diffusez autour de vous! S’il existe, c’est grâce au journal. «Les Puces», c’est dans le journal, «La Puce», c’est sur le site. Achetez le journal (tous les mercredis, en kiosques, 2 euros), allez sur le site!

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CORRIDA
L’alinéa de trop, la souffrance des taureaux
Mis en ligne le mardi 02 mars 2010
Dans notre pays, les actes de cruauté infligés aux animaux sont punis par l’article 521-1 du Code pénal. Leurs tortionnaires, considérés à juste titre comme de vulgaires délinquants sur l’ensemble de notre territoire, risquent une amende de 30 000 euros et deux ans d’emprisonnement. Elle est très bien, cette loi. Sauf qu’il suffit d’un alinéa, aujourd’hui le 7 (anciennement 3, puis 5), à cet article pour autoriser, en toute légalité, la corrida sur une petite partie du sud de la France. La barbarie tauromachique, c’est la pratique de sévices graves, sous couvert de «tradition locale», sur des bêtes magnifiques, les taureaux, que toreros et aficionados prétendent «aimer», dans des «spectacles» indignes de notre XXIe siècle. C’est également, pour prétendre justifier la torture d’un herbivore à l’arme blanche, oser l’élever sur un plan culturel et artistique. Pour le grand professeur Albert Jacquard, abolir cette infamie, c’est aller vers une humanité meilleure.
Michèle Scharapan, pianiste soliste, interprète de Schubert et Beethoven et grande militante de la protection animale, démontre superbement que donner la mort ne peut en aucun cas s’apparenter à de l’«Art». Elle est interviewée par Florence Burgat, philosophe, directrice de recherche à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), pour le numéro 2 de la RSDA (Revue semestrielle de droit animalier), dirigée par Jean-Pierre Marguénaud, professeur de droit privé à la faculté de droit et des sciences économiques de Limoges. Michèle fait partie des neuf «Copains» de «La Puce», que vous pouvez consulter sur ce site: il suffit de cliquer et d’écouter…

• Si vous souhaitez participer à la lutte pour l’abolition de la corrida, qui interdira simultanément les combats de coqs, autorisés par ce même alinéa 7, vous trouverez toutes les infos nécessaires sur le site suivant:
www.anticorrida.com, tél. : 06 75 90 11 93, 06 08 30 80 30.
CRAC Europe, Comité radicalement anticorrida pour la protection de l’enfance.

• Photos: un grand merci à mon ami Jérôme Lescure, www.minotaurefilms.com, où vous pourrez commander le DVD Alinéa 3, 20 minutes, le temps d’une corrida. De terribles images, tournées dans plusieurs arènes françaises.

Luce Lapin
28 février 2010




La corrida déguisée en Art
RSDA : Michèle Scharapan, vous êtes musicienne. Pourriez-vous nous parler de votre rencontre avec la musique?
Michèle Scharapan : J’ai enseigné la musique de chambre au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon et je suis par ailleurs concertiste. Ma rencontre avec la musique est le fait du hasard. Un jour, alors que je rentrais de l’école, une de nos voisines qui habitait au-dessous de chez nous m’a demandé si je voulais apprendre le piano. J’avais six ans. Je lui ai dit oui comme j’aurais pu lui dire non. J’ai su que j’aimais la musique, parce que durant deux ans elle m’a fait travailler le même morceau! Je m’en souviens, c’était le premier mouvement de la sonate dite «facile» de Mozart. Jusqu’à l’âge de dix-huit ans, j’ai joué du piano avec passion, seule ou avec d’autres musiciens, en particulier des violoncellistes, mais sans véritablement réaliser ce que la musique pouvait exprimer. Après mes études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, je suis partie en Toscane pour parfaire ma formation. C’est là, dans cet univers où l’art était partout et grâce à la rencontre inoubliable avec cet immense musicien qu’était Sergio Lorenzi, que j’ai pris conscience de ce qu’était réellement la musique. Mes quatre années à Venise n’ont fait qu’approfondir ma perception de ce qu’est l’art.

Vous qui êtes musicienne, comment définissez-vous l’art?
Leonardo da Vinci a écrit: «L’art est une chose mentale.» Cela veut dire que l’art n’est pas une partie de la réalité, qu’il ne peut y descendre et s’approprier directement certains de ses aspects. Il ne se confond pas avec elle. L’art ne présente pas, il représente. J’emploie le terme «réalité» au sens de trivialité, car il ne s’agit bien entendu pas de faire de l’art quelque chose d’irréel. Disons qu’il est un point de vue sur la réalité. Ce point de vue n’est pas n’importe lequel : l’artiste est celui qui a la puissance de nous faire voir, sentir ou entendre ce qui échappe la plupart du temps à notre perception et à notre compréhension des choses. L’art transforme notre perception de la réalité et donne une visibilité à ce qui n’en a pas. Je ressens particulièrement cela lorsque j’interprète une œuvre : je tente de la faire exister au travers de ma sensibilité. On donne vie à quelque chose d’ineffable, d’impalpable. L’art n’est pas au service d’une réalité, c’est une rencontre singulière entre ce que l’on crée et soi-même. C’est un rapport privé entre soi et quelque chose. Je songe à cet écrivain qui a parlé du monde entier sans jamais avoir voyagé lui-même. Si j’insiste sur ce point, c’est pour bien marquer la rupture entre deux plans: le plan de l’art, qui est celui de la représentation, de la sublimation, de l’interprétation, et celui de la réalité qui est celui de la trivialité, des choses qui arrivent.

Il est courant d’entendre dire que la tauromachie est un art. Qu’en pensez-vous?
Je repartirai de ces deux plans qu’il faut selon moi absolument distinguer sous peine de perdre le propre de l’art : la réalité, d’une part, le regard interprétatif porté sur elle, d’autre part. Or, il me semble clair que le discours apologétique de la corrida mêle ces deux plans ou, pour le dire plus précisément, utilise la réalité (la corrida elle-même) pour produire un discours qui, en retour, voudrait maquiller cette réalité. Le taureau devient le support de toutes sortes de symboles, de telle manière que la réalité de ce qui lui arrive tout au long de ce « combat » disparaît au profit d’une interprétation. Mais ici, l’interprétation se fait, à proprement parler, sur le dos du taureau. Je pourrais en rester à la critique pure et simple de la violence infligée à l’autre, mais je voudrais essayer de montrer en quoi le recours à l’argument de l’art est à mes yeux irrecevable, compte tenu de ce qu’est l’art. Je fais donc une forte distinction entre les productions artistiques qui représentent des crimes, des guerres, des atrocités et ces crimes, ces guerres et ces atrocités eux-mêmes. Goya, Picasso, parmi les peintres, plusieurs grands écrivains, ont glorifié la corrida. On est bien sur le plan de l’art, même s’ils ont eux-mêmes assisté à des corridas : ce qu’ils produisent dans leurs œuvres, c’est une représentation, un regard sur cette réalité. Ils nous disent quelque chose d’une réalité. L’art opère un déplacement. On ne peut confondre la réalité et le discours sur la réalité. Ce que la corrida met en scène est bel est bien réel : on tue un animal et on déguise en quelque sorte sa mort en proférant un discours de sublimation de cette mise à mort où, de réel, l’animal devient un symbole (la force brute, la bravoure, etc.). L’art a ici une fonction de justification, ce qui n’est pas sa fonction. Parler d’art tauromachique est un non-sens, pas seulement parce que je n’aime pas la corrida, mais parce qu’il y a dans cette expression une confusion des genres. La technique gestuelle parce qu’elle est au service de la mort de l’autre annule la possibilité d’une dimension artistique. Le passage à l’acte quitte nécessairement le terrain de l’art. Or, la corrida est un passage à l’acte. La littérature peut bien parler de la beauté du crime, elle n’est pas le crime en acte. Voilà toute la différence. Je ne suis donc pas en train de «moraliser» l’art, dont l’éventail des regards sur le réel est, et doit rester, à la fois infini et libre.

Si selon vous la corrida ne peut relever de l’art, à quoi l’apparenteriez-vous?
À première vue, je dirais que la corrida s’apparente au sacrifice. Le sacrifice a besoin d’une victime, mais surtout d’une communauté qui assiste au sacrifice, y consent, et se sent fortifiée dans son lien par ce sacrifice. J’ajouterais que le sacrifice, par-delà les multiples formes et fonctions qu’il peut prendre dans les sociétés, est un acte gratuit, au sens trivial du terme: il est destiné à plaire à Dieu ou au Diable (je songe aux messes sataniques), et non à alimenter un commerce. La corrida me semble à tous égards être un avatar du sacrifice; non que je fasse l’éloge du sacrifice, mais il me semble important de prendre en compte le caractère lucratif de la corrida. Elle rapporte de l’argent: spectacle payant, salaire des toréadors, marché de l’élevage et de la viande de taureau. Parler de sacrifice n’est donc possible qu’en un sens très restreint : celui de la mise en scène de la mise à mort et du caractère individualisé de la victime. Finalement, elle rappelle tout à fait les combats de gladiateurs, les jeux du cirque. Ne rangeons pas la corrida dans la mauvaise catégorie. En faire de l’art est une imposture.

Les aficionados évoquent volontiers une «sublimation de la mort». Faut-il comprendre que c’est la mort du taureau qui est sublimée dans la corrida ou bien le rapport de l’homme à sa propre mort?
Je ne vois pas comment on peut sublimer le rapport qu’on a à sa propre mort en tuant un autre que soi. La chose pour moi absolument dominante dans la corrida consiste dans la réalité de ce qui s’y déroule: un homme torture — je parle de torture parce que les blessures sont nombreuses et de plus en plus profondes — et jouit de cette torture. Cet état de fait — ce que subissent réellement les animaux — me semble impossible à dépasser ou à nier dans un discours. La seule possibilité à mes yeux de sublimer la mort pour en faire un geste artistique serait ou est de donner sa propre mort en spectacle.

Diriez-vous que la musique a joué un rôle dans votre réflexion sur la condition animale?
Oui. L’art en général et la musique en particulier. La musique a en effet cette particularité de nous faire entrer dans un monde abstrait, qui ne fait pas appel à nos repères habituels, ce qui nous conduit au bord de l’immense mystère qu’elle est. Il me semble que c’est cette disposition, cette ouverture qui m’ont permis de me représenter l’autre qu’est l’animal qui, lui non plus, ne fait pas appel à nos repères habituels; je veux parler essentiellement du langage tel que nous le pratiquons. Je crois que cela joue un rôle capital dans leur condition: car si l’animal répondait dans le langage qui est le nôtre, tout serait différent. L’homme a tendance à nier tout ce qu’il ne voit pas et tout ce qu’il ne comprend pas. Il se tient la plupart du temps dans le déni.
Pour terminer, j’aimerais citer quelques lignes écrites par Milan Kundera dans L’insoutenable légèreté de l’être, parce qu’elles ont été décisives pour moi. « […] la vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l’humanité (le plus radical qui se situe à un niveau si profond qu’il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c’est ici que s’est produite la faille fondamentale de l’homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent ».

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GALGOS
Mariés ou pendus ? Pendus ou brûlés !
Mis en ligne le mercredi 10 février 2010
Depuis déjà de nombreuses années, les lévriers galgos ou podencos utilisés pour la chasse ou pour la course en Espagne sont traités avec une barbarie inimaginable et inacceptable.




Il est interdit en France d’utiliser des lévriers pour chasser, et les courses ne sont pas plus autorisées. Mais on y pratique bien d’autres horreurs sur les animaux, pour lesquelles on n’a rien à envier, question cruauté, aux Espagnols, aux Roumains, aux Algériens, aux Américains, aux Marocains, aux Italiens, aux Turcs… À aucun habitant humain, de quelque nationalité qu’il soit, de notre planète Terre.

La période de chasse a lieu de septembre à janvier. Elle est donc achevée depuis déjà un mois. Tortures et massacres ont immédiatement commencé. Environ 8 000 galgos sont tués — massacrés serait plus juste — chaque année. Si pendant la saison un lévrier devient sucio (sale), c’est-à-dire s’il commet une faute qui entraîne sa disqualification, il est pendu afin que son propriétaire retrouve son « honneur perdu ». En janvier, les galgueros (propriétaires de galgos) ne veulent pas garder, donc nourrir, leur meute jusqu’à la saison suivante. Vers l’âge de 2-3 ans, les chiens sont « réformés ». Selon le degré de bienveillance de leurs « maîtres », ils sont abandonnés (c’est le « meilleur des cas » : quand l’abandon devient une chance…), pendus à un arbre (c’est le plus courant), battus à mort, brûlés ou traînés derrière une voiture, jetés vivants dans des puits, aspergés d’acide.

Les lévriers sont des sprinters plus que des chiens d’endurance, qui atteignent leur vitesse de pointe (70-80 km/h) en quelques enjambées. Silencieux, doux, dociles, affectueux, intelligents, ces grands coureurs sont également des « chiens de canapé ». De nombreuses associations, françaises et espagnoles, tentent de sauver le maximum de chiens. Les rescapés, des courses ou de la chasse, proposés à l’adoption, ont bien mérité, enfin, un havre de paix. À vous de le leur offrir…

Important : vous pouvez contacter ces associations à tout moment de l'année, des lévriers martyrs cherchent une famille quelle que soit la période.









• Merci à Lévriers sans frontières pour les photos.

Quelques contacts

• Lévriers sans frontières, 06 60 15 37 50/03 25 37 5828.

www.levriers-sans-frontieres.com

• Le Bulletin des lévriers, tél. : 06 31 83 85 17.

http://levriersyveline.site.voila.fr

• Le Rêve d’Alfa, qui fait partie des « Copains » de « La Puce ».

Mary : 01 34 66 02 94 maryv95@orange.fr, www.lereve.dalfa.free.fr, cf. La forêt des pendus).

• SOS lévriers, tél. : 04 42 27 26 59. www.sos-levriers.org
www.galgosfrance.net, http://natachagalgos.vefblog.net/





• SOS. Le galgo noir, sur les deux photos (©️ Galgos France), s’appelle JULIO. Il a été sauvé de la pendaison, mais il en garde au cou, sous forme de boule, la trace, et a été récupéré dans un sale état. Comme des centaines d’autres, il attend, dans un refuge d’Espagne, une adoption qui le sauvera définitivement. Des voyages sont régulièrement organisés pour aller les chercher et les ramener en France, car ils restent en danger dans leur pays d’origine. Si vous souhaitez adopter Julio — ou un autre, ils sont nombreux dans ce cas —, contactez l’association Galgos France, e-mail: patriciamartin41@wanadoo.fr,
téléphone: 06 63 61 51 26, ou une des autres associations précitées, toutes sont méritantes et en recherche permanente d’adoptants.



Luce Lapin

6 février 2010




lucelapin@charliehebdo.fr




• Dans « Les Puces » du journal (Charlie Hebdo du 10 février) : transports cruels de chevreaux et d’agneaux, dans la plus totale illégalité, dates de chasse du gibier d’eau non respectées. La France coupable à tous les étages !




• IMPORTANT. Faites connaître le site de Charlie, diffusez autour de vous ! S’il existe, c’est grâce au journal. « Les Puces », c’est dans le journal, « La Puce », c’est sur le site. Achetez le journal (tous les mercredis, en kiosques, 2 euros), allez sur le site !

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VIVISECTION
Pour Science et Vie junior: souris de laboratoire? Même pas mal!
Mis en ligne le mardi 09 mars 2010
Dans son numéro de mars 2010 (le 246) se trouve un bel exemple d’anthropomorphisme, ce que l’on reproche couramment aux militants de la protection animale, mais, cette fois, utilisé «dans le bon sens», car au service des humains, de la science, la seule, la bonne, la vraie: celle qui expérimente sur les animaux.

Chaque mois, cette revue de vulgarisation scientifique destinée aux adolescents et censée les informer, voire leur donner envie d’envisager de faire carrière dans ce domaine, invite «des choses, des bêtes et des hommes». Cette fois, «L’invité du mois» est… une souris, appelée à «s’exprimer», sur un ton badin, à l’occasion du centième anniversaire de celles qui ont été créées «exprès pour les tests»: les souris de labo. Eh oui, la vedette est une souris, et elle répond aux questions. La preuve ? Ses «propos», quel honneur, sont même «recueillis par», comme pour les vraies interviews, avec de vraies gens, c’est dire. Elle «parle», et, pleine d’émotion, évoque son utilité pour la science. L’introduction se veut drôle — on s’adresse à des jeunes, il s’agit de les amuser afin de retenir leur attention: «Pas de médecine sans elle [la souris]. Faut que ça se sache, foi de moustache!» On rirait presque. L’accroche, enthousiaste, se veut en plus didactique: «Petite, frugale, 80 descendants par an… I-DÉ-ALE!»
Les souris de labo : on les expérimente, et elles aiment ça. Très fière que tous les médicaments et vaccins soient testés sur sa «famille», notre, pardon, leur souris, toute frétillante d’excitation, apprend aux jeunes lecteurs que, reproduction après reproduction, des souriceaux ont été sélectionnés en vue d’obtenir les spécimens le plus semblables possible, et ce, afin de répondre au mieux aux tests. Ensuite, on a créé des «milliers de lignées» auxquelles on a ajouté des gènes de diverses maladies. Deux millions de souris sont ainsi torturées puis tuées chaque année dans le silence de nos labos (pas d’illusions, à l’étranger, c’est pareil).
Grave manquement à l’information : l’existence des méthodes substitutives ne sera même pas indiquée. Et, tout aussi déplorable — et insultant, aussi bien pour les souris que pour le lecteur —, à aucun moment, AUCUN, n’est ne serait-ce qu’évoquée la possibilité que les souris puissent ressentir la moindre douleur pendant les expériences. Pas un mot sur la souffrance, les jeunes à qui s’adresse cette publication ne sauront pas, et, de fait, cela ne leur viendra logiquement pas à l’esprit, que les rongeurs, êtres sensibles qui éprouvent, tout comme nous, la faim, la soif, le froid, la chaleur, la peur, l’angoisse, peuvent, également tout comme nous, avoir, tout simplement, mal. Le «matériel de laboratoire» n’éprouve rien : il sert, il souffre, il meurt. Exemple, entre autres : le Botox, qui tue les rides… mais d’abord les souris.
La toxine botulique, l’ingrédient principal du Botox Vistabel®️, est un des poisons les plus puissants que l’on connaisse en science. Il est évidemment indispensable que ce produit soit sécurisé avant d’être mis sur le marché et afin d’assurer son efficacité. C’est ce qui a été fait. Une méthode très fiable, conçue par un laboratoire reconnu par le gouvernement britannique (le NIBSC, Institut national des standards et des contrôles biologiques), a été mise au point en 1999. Important : elle n’utilise pas d’animaux pour tester ce produit. Depuis donc exactement dix ans — dix ans déjà… —, les labos ont la possibilité d’exploiter et de vendre le Botox (source de grands profits pour l’industrie pharmaceutique) sans recourir aux tests sur les animaux. Doit-on aller jusqu’à dire que « c’était trop beau » ? Probablement, puisque cette méthode n’est pas utilisée par le groupe international Ipsen, qui, bien qu’au courant de l’existence d’une méthode alternative, teste cette dangereuse toxine sur des milliers de souris.
Pour le docteur vétérinaire André Ménache, directeur d’Antidote Europe, le fait que des compagnies comme Ipsen n’aient pas recours à cette méthode est un scandale, vu la cruauté des tests effectués sur les souris: «Une fiole contenant un millilitre de toxine botulique tuera 500 souris. Le produit est injecté dans l’abdomen de chaque souris, et on attend trois à quatre jours, le temps pour les muscles respiratoires de se paralyser, jusqu’à ce que la moitié des souris succombe. Seul l’appui du consommateur fera changer les choses.» Le 26 août 2009, André Ménache a envoyé un courriel à Didier Véron, directeur d’Ipsen en France (Boulogne-Billancourt), afin de lui demander pourquoi il n’utilisait pas cette méthode substitutive. À ce jour, toujours aucune réponse. À la tête d’Antidote Europe, deux scientifiques opposés à l’expérimentation animale pour raison de santé… humaine: Claude Reiss, président, qui fut directeur de recherche au CNRS durant quarante ans, et le Dr André Ménache, vétérinaire (encore un scientifique!), pour lesquels «aucune espèce n’est un modèle biologique fiable pour une autre».




• Photo : merci à PETA France et à International Campaigns.
www.petafrance.com, www.antidote-europe.org
• Nombreuses actions contre la vivisection:
www.international-campaigns.org

Luce Lapin
7 mars 2010
lucelapin@charliehebdo.fr

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La LPO dénonce: Malte, braconnier de l’Union européenne


Communiqué de la Ligue pour la protection des oiseaux: «Malte est sur le point d’autoriser, une fois de plus, la chasse au printemps des oiseaux migrateurs, malgré son interdiction par la législation européenne.»

«La LPO, BirdLife International et BirdLife Malte s’indignent que le gouvernement maltais ait encore cédé à la pression du lobby cynégétique et demandent à la Commission européenne d’intervenir immédiatement pour mettre fin à cet état de non-droit qui pourrait faire tache d’huile. […] En effet, malgré sa condamnation en septembre dernier par la Cour européenne de justice pour la violation de la Directive Oiseaux pendant les saisons de chasse de 2004 à 2007, le gouvernement maltais continue à faire la sourde oreille», déplore Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO.
Le 1er mai 2004, Malte, petite île méditerranéenne située à 100 km au sud de la Sicile et à 230 km au nord de la Tunisie, est entrée dans l’Union européenne. À cette époque déjà, la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux avait accusé l’Europe d’avoir été trop indulgente durant les négociations avec Malte. Vu sa position géographique, cette île est un lieu de passage et de repos important pour les oiseaux migrateurs, autant au printemps qu’en automne. La législation maltaise, pourtant révisée en 2003, ne répond toutefois pas aux exigences de la Directive européenne. La chasse et la capture d’oiseaux restent permises durant la migration printanière. Et Malte est connue pour détenir le record des massacres d’oiseaux migrateurs, pourtant censés être protégés par la «Directive Oiseaux» (79/409/CEE). Entre les sites de capture se tiennent des milliers de chasseurs qui tirent sur tous les grands oiseaux, comme autant de trophées pour leurs collections privées, pour ensuite les faire naturaliser par des taxidermistes amateurs. Chaque année, des centaines de milliers d’oiseaux sont abattus par simple «tradition». À Malte, détenir un oiseau est chose courante. Tous les ans, 3 millions d’oiseaux chanteurs sont capturés et emprisonnés. Les Maltais les «promènent» dans les rues, cage en main.

• BirdLife International est une alliance mondiale qui réunit plus de 100 associations dans le monde (2,3 millions d’adhérents et 8 millions de sympathisants). Ce réseau agit pour le développement durable, la protection des oiseaux et de la biodiversité. La LPO en est le représentant officiel en France.
www.birdlifemalta.org
gunter.desmet@lpo.fr
www.lpo.fr

Luce Lapin
13 mars 2010
lucelapin@charliehebdo.fr

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Aux îles Féroé, la mer est rouge sang

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Sous la juridiction du Danemark, ces îles sont situées dans le nord de l’Europe, entre l’Écosse et l’Islande.

Pas vraiment «au sud», pourtant, les îles Féroé, ce Sud réputé pour sa «barbarie» envers les animaux. À ce propos, d’ailleurs, il est plus que temps qu’on en finisse, du haut de notre présupposée et prétentieuse supériorité de bons Français, avec cette idée que «les autres» habitants de la planète sont plus cruels que nous envers les animaux. Ces autres étant les Espagnols, les Chinois, les Arabes, les Turcs, les Roumains — passant outre sur le fait qu’en France on n’est pas mal non plus —, quant à ceux que j’oublie, qu’ils se rassurent, je ne les louperai pas une prochaine fois.
Rouge sang, non pas du sang versé par le taureau dans l’arène, mais de celui de quelque 1 500 dauphins, qui, «par tradition», sont massacrés chaque année (période indéterminée) avec la plus grande cruauté et la plus grande violence, pour, raison invoquée, «sauvegarder l’esprit collectif» et afin que les jeunes hommes prouvent leur maturité — belle façon d’entrer dans l’âge adulte. La fameuse et indétrônable tradition — une de plus à abolir —, saloperie dont se revendiquent tous les bourreaux, aussi bien envers les humains qu’envers les animaux, croyant ainsi «justifier l’injustifiable», selon la formule consacrée.
C’est parti pour les festivités. Les cétacés sont dirigés vers une baie le long des côtes, poussés par des hors-bord, puis, alors épuisés et terrifiés, harponnés à plusieurs reprises par des gaffes de métal pesant plus de 2 kg, jusqu’à ce que le croc s’accroche dans la chair. Quinze centimètres de lame d’un couteau enfoncé dans la nuque atteignent ensuite les artères et les centres nerveux. Les femelles enceintes sont éventrées. L’agonie est plus ou moins longue. Quant aux gamins, ils «baignent là-dedans», au sens propre, puisqu’ils vont nager dans la mer de sang, à cheval sur le dos des globicéphales noirs (Globicephala malaena) hurlants et agonisants, et ont pour l’occasion droit à un congé scolaire afin de participer à cette « manifestation folklorique ». Je vais en rester là pour les détails, j’ai édulcoré (sic!) autant que c’était possible, et je peux vous assurer que ce fut autant pénible pour moi de l’écrire que, j’imagine, ce le sera pour vous de le lire.
Du côté de la simple compassion envers des êtres vivants qui ressentent la douleur, rien à attendre. On peut juste espérer que le taux élevé de mercure présent dans la viande de globicéphale, consommée — la mer du Nord étant l’une des plus polluées —, entre autres par les enfants, mettra un jour, qu’on souhaite le plus proche possible, fin à cette tuerie insoutenable et inadmissible.
www.reseaucetaces.fr
www.dauphinlibre.be


Luce Lapin
13 mars 2010
lucelapin@charliehebdo.fr

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« Les animaux ne sont pas des clowns. » Jacques Perrin, si - Mis en ligne le jeudi 15 avril 2010
Quelle farceuse, cette Sonia ! Elle a, à plusieurs reprises, fait exprès — du moins, on l’imagine ainsi, sans toutefois vraiment comprendre si c’est « un gag » ou non — de ne pas obéir, de ne pas se mettre là où on lui ordonnait de se poser. Et pourtant, pauvre tigresse a finalement obtempéré, elle n’a pas eu le choix, les animaux sauvages, durement contraints, comme ils le sont, ne l’ont jamais dans les cirques. Parfois, ils se révoltent, attaquent, griffent, piétinent. Très récemment, aux États-Unis, en Pennsylvanie, un éléphant a ainsi écrasé son soigneur, et, il y a quelque temps, en Floride, une dresseuse, attaquée par son orque, n’a pas survécu. Mais c’est très rare. À croire que ces «sauvages» sont bien plus civilisés que nous… La plupart des animaux dits «de cirque» — comme les taurins nomment les taureaux de corrida «de combat» — subissent cette vie d’esclaves, triste à souffrir, triste à devoir la vivre ainsi prisonniers.
Un léger doute nous fait cependant nous interroger. Est-ce que, par moments, elle n’a pas eu un tout petit peu envie de le boulotter, son dompteur ? Elle montrait de ces crocs… Quoi qu’il en soit, cette coquine de Sonia nous a bien fait rire. Quel scénario ! Comme c’était drôle de la voir gentiment réprimandée par son dompteur! Et lui, seul parmi quatre tigres du Bengale, quel courage ! Enfin, seul, presque… Parce que ces bêtes-là, quand même, c’est dangereux, ça garde toujours un fond sauvage, et un accident est bien vite arrivé. Alors monsieur dompteur en chef Grüss l’accompagnait, le collait même littéralement, il n’était pas rassuré, ça se ressentait — imaginez, ç’aurait été du plus mauvais effet si Bernard Lavilliers s’était fait bouffer pendant son numéro, là, devant tout ce beau monde. Ah, monsieur Lavilliers, que vous sachiez, pour le moins, combien de fans vous avez déçus. Mais à quoi assistons-nous donc ? Au 49e gala de l’Union des artistes, absent depuis vingt-huit ans, et dont on se serait bien passé du « grand retour », depuis le Cirque d’Hiver, à Paris, retransmis sur France 2. Quel jour? Mardi 13 avril 2010.
Un autre jour, celui-là, précisément le 20 juillet 2007, le BVP (Bureau de vérification de la publicité) a refusé de donner un avis favorable à la vidéo réalisée par Jacques Perrin pour la SPA, dénonçant l’exploitation des animaux dans les cirques et destinée à être diffusée sur M6. Il était pourtant parfait, ce spot, avec, en (belle) voix off, celle de Jacques Perrin lui-même : «Pour amuser les enfants, sachez que les animaux souffrent. Les animaux ne sont pas des clowns. Ne participons pas à ce spectacle.» Le mot « cirque » ni prononcé ni même écrit, juste, au tout début, la petite musique bien caractéristique, trompette et grosse caisse, qui annonce habituellement la représentation. Eh bien, voilà, justement. «Ce projet utilisant quelques notes classiques de musique de cirque permettant l’identification de cet univers ainsi que la citation du métier de “clown” […] sont de nature à porter préjudices […] aux personnes vivant […] du métier du cirque […].» Faux procès. De plus en plus de cirques (Plume, du Soleil, des Nouveaux Nez …) vivent, et bien, aujourd’hui sans utiliser d’animaux. Qu’est-ce qui dérangeait donc le BVP? La vérité, tout simplement. Mais les enfants aiment le cirque, pourquoi les priver de ces spectacles ? Les enfants ne méritent pas les mensonges des adultes, qui leur font accroire que c’est tout naturellement et par pur plaisir qu’un ours se maintient en équilibre sur une seule patte sur un tabouret ridicule ou qu’un lion s’éclate à sauter dans un cercle de feu, numéros contre nature et dangereux pour eux. Les enfants aiment avant tout les animaux. Chez eux, c’est naturel. Et ils ne veulent sûrement pas qu’on leur fasse du mal. Il suffit juste de leur expliquer, honnêtement, en quoi le cirque leur est mauvais. Ils sont de bien meilleure foi que nous… Quand les enfants connaissent le sort de ces bêtes, ils refusent tout simplement les cirques avec animaux.
Des animaux sauvages qui ne quittent leur camion-cage que pour aller sur la piste, pour y subir un dressage fondé sur la peur et la contrainte, et qui n’ont aucune chance de courir un jour dans la savane. «Des éléphants, des hippopotames, des primates et des fauves, des ours devenus fous parcourant de long en large leur cage de quelques mètres carrés.» Jacques Perrin avait gracieusement réalisé ce spot afin de «permettre une prise de conscience du grand public […] sur le mode de vie infligé à des espèces animales […] qu’il est inconcevable de maintenir ainsi détenues ». Il disait souhaiter «voir évoluer le cirque sans animaux sauvages comme l’ont fait […] l’Autriche, l’Inde, la Finlande, le Brésil, la Suède, Israël, la Norvège...».
Au Cirque d’Hiver, à Paris, mardi 13 avril 2010, le 49e gala de l’Union des artistes, retransmis sur France 2, qui comportait des numéros avec des animaux, avait pour président Jacques Perrin.



Luce Lapin
14 avril 2010
lucelapin@charliehebdo.fr

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http://www.charliehebdo.fr/la_puce/fourrures

Le commerce de manteaux en fourrure de chats et de chiens est illégal en France depuis un arrêté ministériel de janvier 2006 et en Europe depuis le 31 décembre 2008. Alors, logiquement, on n’en trouve plus ? Pas si évident de faire simplement respecter la loi…



Malgré cette nouvelle législation, Fourrure Torture a constaté que leboncoin.fr, un des sites Internet leaders en France dans les petites annonces entre particuliers, proposait des manteaux en peaux de chats ou de chiens, dont certaines datant du mois de février. Au 2 avril 2010, ce sont sept manteaux de fourrure en « chat de Chine », « chat sauvage », « chat roux » ou « dog » qui sont en vente sur ce site. Pour Olivier Rafin, directeur de Fourrure Torture, « leboncoin.fr porte bien mal son nom ! ». Il conviendrait donc de faire enlever ces annonces du site, mais cela ne serait pas une garantie suffisante : « Retirer les annonces ne sert à rien si les vendeurs peuvent les proposer de nouveau à la vente quelques jours plus tard sur ce même site, sous la même appellation ou une appellation trompeuse. Fourrure Torture demande au site Internet leboncoin.fr d’interdire les petites annonces de vêtements contenant de la fourrure », explique Olivier, car « derrière chaque col ou chaque vêtement en fourrure se cachent des animaux qui ont été gazés, électrocutés ou même dépecés vivants ». Fourrure Torture espère que l’éditeur du site susnommé (les éditions aixoises multimédia) cessera de contribuer à la vente de toute fourrure animale afin de ne pas participer à l'exploitation des animaux à fourrure. Ils sont plus de 65 millions à être chaque année sacrifiés pour cette industrie, fourrure d'occasion comprise. À noter cependant que de nombreuses enseignes de prêt-à-porter ont cessé la vente de tout type de fourrure : H&M, C&A, la Redoute, Promod, Camaieu, Caroll… mais aussi des sites Internet proposant des articles d’occasion comme 2xMoinsCher.com, ce qui est malgré tout encourageant et plein d’espoir pour l’avenir.

Fourrure Torture est un collectif francophone ayant pour but d'informer le public sur les dessous de l'industrie de la fourrure. L'association sensibilise le public en relayant notamment des investigations menées dans les élevages d’animaux à fourrure à travers le monde, tout récemment en Finlande, principal pays producteur mondial de fourrure de renards.

www.fourrure-torture.com



Fourrure : la mode rouge sang

Notre pays devrait interdire l’élevage des animaux à fourrure, a déclaré Anni Sinnemäki, ministre finlandaise du Travail, après avoir eu connaissance de l’enquête menée par ADI (Animal Defenders International) et Fourrure Torture dans 30 fermes d’élevage de renards et de visons. Enfermés dans des cages grillagées minuscules, aux abreuvoirs vides, sales ou cassés, les animaux souffrent d’infections non soignées et de blessures — queues arrachées par des morsures, blessures ouvertes, pattes déformées par le sol grillagé, yeux infectés ou arrachés… Sept heures de vidéo, 1 500 photos, un rapport détaillé : jeudi 4 mars 2010, à l’occasion des défilés de prêt-à-porter à Paris, les deux associations ont rendu publique en France cette « Récolte sanglante : le vrai prix de la fourrure ».

Point de départ de cette enquête, une déclaration de l’Association finlandaise d’éleveurs d’animaux à fourrure — trop péremptoire pour être honnête : « Tous les animaux à fourrure de Finlande sont élevés dans des conditions respectueuses de leur bien-être. » L’enquête a révélé au contraire une immense souffrance endurée par les animaux, comme le commente Olivier Rafin : « Les couturiers ne peuvent plus ignorer comment sont élevés les animaux à fourrure, et notamment les renards en Finlande. Une mode éthique ne peut être associée à la souffrance et à la mort des animaux. Les consommateurs doivent prendre conscience que, derrière chaque col ou accessoire, des animaux ont vécu dans les pires souffrances. Les élevages d’animaux à fourrure n’ont pas lieu d’être. Le Royaume-Uni, l’Autriche et la Croatie les ont déjà interdits. Qu’attend Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, pour que la France ne soit plus complice de telles atrocités ? »

La France compte une vingtaine d’élevages de visons :180 000 visons ont été tués en 2008, contre 190 000 en 2005. Dans le monde, les ventes ont chuté de 13,25 %. Objectif : 100 % !

• Vidéo et rapport détaillé réalisés par ADI sur http://www.furstop.com et http://www.fourrure-torture.com

Fourrure Torture est le représentant en France d’International Anti-Fur Coalition, qui regroupe plus de 60 associations dans le monde.



Luce Lapin

4 avril 2010

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Gérard Charollois: «Le choix ne réside pas entre dompter la nature ou la craindre» - Mis en ligne le mardi 13 avril 2010


L’animal et la nature à l’épreuve du droit et de la politique.



L’écologie politique ne saurait se réduire à la protection de la nature et au changement radical des relations avec les animaux. Mais sans cette dimension essentielle, sans cet élargissement du cercle de l’empathie à la biosphère, l’écologie politique ne serait qu’un vague progressisme, une variante esthétisante de la social-démocratie. L’écologie politique, telle que nous la concevons, récuse les notions «d’environnement» et de «développement durable». L’environnement suppose qu’il y a au centre Homo sapiens et tout le reste autour, en décor, en garniture, en cohortes de l’humain, divinité sur son piédestal. Or la nature est bien davantage qu’un « environnement ». Elle préexistait à Homo sapiens et vaut par elle-même, en dehors de toute utilité ou agrément pour une espèce élue. Élue par qui ? Par elle-même. Non, nous ne rabaissons nullement l’homme. Nous ne prônons aucune régression juridique et entendons même amplifier les garanties des droits et de la liberté humaine. Nous élevons le vivant et le faisons accéder à la sphère du droit et de la protection. Constatons que l’espèce humaine est fruit d’une évolution à l’instar de toutes les autres espèces. Nous ne sommes pas misanthropes, mais nous remettons en question l’anthropocentrisme, qui ne fut jamais une garantie de bienveillance et de compassion au sein de l’espèce. Que celui qui en doute daigne ouvrir un livre d’histoire! Il se convaincra bien vite que si «l’homme est un loup pour l’homme», cette comparaison, faite par d’autres avant nous, n’est insultante que pour les loups.

En France, la question fondamentale d’un point de vue tant éthique que pratique des relations à la nature et aux autres espèces est totalement escamotée par la «classe politique». Des lobbies puissamment financés, des préjugés archaïques font de ces problématiques des sujets subalternes, traités avec condescendance. Ce silence médiatico-politique confinant à la censure ne perdurera pas, car le défi éthique découle des données nouvelles des sciences et d’une artificialisation galopante du milieu de vie. Non, l’écologie politique ne se discrimine pas par une « taxe carbone », mais par ce qu’appelle la protection de la nature et le respect des animaux, êtres sensibles. Au lieu d’une «taxe écologique», je suggérerais de dispenser de tout impôt foncier ceux qui placent leurs terrains en réserves biologiques intégrales. La loi devrait imposer aux collectivités locales des pourcentages de territoires exempts d’urbanisation sans que les marées atlantiques doivent intervenir pour contenir la marée de béton. Les marchandises provenant de pays ne respectant pas des normes sociales et écologiques convenables devraient être taxées aux frontières de l’Europe pour dissuader la surenchère au moins-disant, quand bien même cela contreviendrait aux injonctions du tyran mondial : le commerce. Les activités polluantes, tels le transport routier de marchandises et l’agrochimie, devraient être fiscalement pénalisées pour financer des modes de transport et de production conformes à l’intérêt général. Le choix ne réside pas entre dompter la Nature ou la craindre. Nous l’aimons du seul vrai amour qui soit, celui qui proclame : « Je suis heureux de savoir que tu existes. » Quant aux animaux, les actes de cruauté, les sévices et mauvais traitements leur seront épargnés nonobstant les obscurantismes des adeptes de la chasse et de la torture tauromachique.

La CVN, Convention Vie et Nature pour une écologie radicale, pose ici le principe d’une réforme législative réparant les incohérences du droit positif actuel enfanté par une société contradictoire dans ses aspirations et ses valeurs. Ne plus soumettre l’animal, sans distinction de caractéristiques, aux actes de cruauté aboutit, en bonne logique, à abolir la chasse. Ce n’est jamais que la conséquence de la reconnaissance de la qualité d’être sensible de tout animal, reconnaissance déjà effectuée par le droit.

À ceux qui jugeraient nos propositions trop radicales, faisons observer que dans quelques décennies elles apparaîtront évidentes à tous.



Gérard Charollois

Président de la CVN

www.ecologie-radicale.org



Proposition de modification législative en faveur de l’animal
Considérant qu’en éthique ce qui fonde le droit à ne pas être maltraité tient à la capacité inhérente à tout individu doté d’un système nerveux élaboré d’éprouver le principe du plaisir-déplaisir,

Considérant qu’en droit la loi française 76-629 du 10 juillet 1976 et le traité de Lisbonne rénovant le droit communautaire, à l’instar des Constitutions de beaucoup de pays en Europe, proclament explicitement que «l’animal est un être sensible»,

Considérant que le droit positif actuel, en contradiction avec cet impératif éthique et cette reconnaissance juridique du caractère sensible de l’animal, opère des distinctions totalement infondées entre d'une part animaux domestiques, apprivoisés, ou tenus captifs, et d'autre part animaux sauvages, alors que les uns et les autres disposent d’une faculté identique d’éprouver le principe du plaisir-déplaisir,

Considérant que des intérêts catégoriels et des préjugés obscurantistes amènent des incohérences dans la législation répressive des actes de sévices et de cruauté envers les animaux, alors qu’aucun critère objectif ne les justifie, un renard, un loup, un cerf ne souffrant pas moins qu’un chien, un mouton ou un cheval,

Considérant que l’animal doit être protégé parce qu’il est un être sensible et non parce que la perspective d’actes de cruauté trouble l’émotion publique,

Les modifications suivantes s’imposent :



Article 1.

Le premier alinéa de l'article 521-1 du Code pénal est ainsi rédigé : «Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.»

Article 2.

Les alinéas 7 et 8 de l'article 521-1 du Code pénal sont abrogés (soit les exceptions pour les courses de taureaux et les combats de coqs au titre de la tradition locale ininterrompue).

Article 3.

Le premier alinéa de l'article L214-3 du Code rural est ainsi rédigé : «Il est interdit d'exercer des mauvais traitements envers tout animal, être sensible.»



Convention Vie et Nature, mouvement d’écologie éthique et radicale pour le respect des êtres sensibles et des équilibres naturels





• À LIRE dans « Les Puces » du journal (Charlie Hebdo du 14 avril). Après les taurins et les chasseurs, les bouchers envahissent l’école de la République, alors que tout prosélytisme y est interdit. À qui le tour maintenant ? Aux vivisecteurs ?

Corrida : panique à bord… dans les arènes. Mais rien n’arrête l’humanité en marche contre la barbarie.



• IMPORTANT. Faites connaître le site de Charlie, diffusez autour de vous ! S’il existe, c’est grâce au journal. « Les Puces », c’est dans le journal, « La Puce », c’est sur le site. Achetez le journal (tous les mercredis, en kiosques, 2 euros), allez sur le site !

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http://www.charliehebdo.fr/la_puce/infospuce

InfosPuce - Agneaux face à la mort : les prochains sur la liste?
Mis en ligne le mardi 04 mai 2010
Et vous, chers internautes et lecteurs, fidèles ou de passage, je vous laisse face à cette terrible photo. Son auteur, l’Italien Tommaso Ausili, a gagné l’Iris d’Or, le prix Sony World Photography Awards 2010, le 22 avril. Pas d’autre commentaire…
http://www.evana.org/index.php?id=55219&lang=fr
• D’autres photos de Tommaso Ausili prises dans les abattoirs : http://bfox.wordpress.com/2010/02/12/tommaso-ausili-slaughterhouse-world-press-photo-2010/


S’il te plaît, découpe-moi un mouton…
Du 3 au 5 mai, Porte de Versailles, rencontre internationale du marché de la laine, à laquelle participe une délégation australienne. En Australie a lieu une pratique des plus barbares sur les moutons, appelée le mulesing. Je savais de quelle imagination sont capables les humains en matière de torture, humaine ou animale, mais là, en plus, la cruauté est doublée de sadisme. Le mulesing consiste à découper, sans aucune anesthésie (sinon, c’est pas drôle), des lambeaux de chair autour de la région anale des moutons et des agneaux de race Mérinos, ce qui, d’après les éleveurs, éviterait la prolifération des larves de mouches. Que tous ceux qui achètent des vêtements en laine sans en connaître la provenance et surtout sans se douter de l’ampleur des souffrances que cette industrie implique pour des milliers d’ovins prennent la peine de consulter les étiquettes, afin de ne pas se rendre complices. Lundi 3 mai, PeTA France, Pour une éthique dans le traitement des animaux, a organisé « un happening mettant en scène une militante en string, les fesses peintes en rouge et le reste du corps en blanc pour symboliser la cruauté des pratiques que soutient l’Australie ». Les marques Abercrombie & Fitch, American Eagle, Aeropostale, Timberland, Indigenous Designs, Limited Brands aux États-Unis et New Look et George au Royaume-Uni ont refusé l’horreur de cette pratique et ne sont plus clientes de ces éleveurs pratiquant le mulesing.
www.petafrance.com
http://www.petafrance.com/feat-etam.asp

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http://www.charliehebdo.fr/animaux.html

20 oiseaux par mètre carré : hé, les poulets, poussez pas !
Mis en ligne le mardi 06 juillet 2010
Jusqu’à présent, il n’y avait en France aucune législation spécifique à l’élevage des poulets destinés à la consommation. Depuis le 7 mai 2007, il existe une « Directive poulets de chair », résultat d’un accord entre les vingt-sept pays de l’Union européenne, en vigueur depuis le 1er juillet 2010.

Déjà, cette directive, qui pourrait de prime abord apparaître comme une avancée, ne concerne que les élevages français (3 500 en tout) de plus de 500 poulets. Mais que quelques centaines de milliers de volatiles oubliés, voire méprisés, ne nous gâchent pas la fête… Alors qu’on déplore depuis longtemps l’absence de mesures de protection légale qui pourraient rendre un peu moins cruelle la courte vie de ces oiseaux — êtres sensibles, je le rappelle —, dont la seule légitimité est de nous nourrir, la première réaction est de s’en réjouir. Eh bien, on a tort. Tort d’avoir espéré un seul instant qu’elle pût apporter une quelconque amélioration : cette directive ne fait qu’officialiser les pratiques déjà existantes, les légitimant de fait. Les compromis successifs accordés au bénéfice des États peu soucieux du sort animal ont abouti il y a trois ans à un texte édulcoré, sans substance. Et ce n’est pas la France qui a fait le plus preuve de véhémence… C’est ce qui va être appliqué aujourd’hui. Mais alors, qu’est-ce qui va changer au juste ? Il s’agira, pour résumer, que « la densité d’élevage maximale dans une exploitation ou dans un poulailler d’une exploitation ne dépasse à aucun moment 33 kg/m2 ». C’est beau, c’est grand, le progrès. La suite, inévitable et attendue, ne nous déçoit pas : la directive « prévoit également une dérogation autorisant une augmentation des densités d’élevage de 39 à 42 kg/m2 ». Opportunistes et incontournables dérogations, au nom desquelles on justifie le pire des sorts ! Maudit soit celui qui a inventé le mot.
Jusqu’à présent, 5 milliards de poulets étaient « élevés » — par respect envers ces animaux, la décence humaine impose les guillemets devant un tel mode d’« élevage » — de façon intensive chaque année en Europe, dont 830 millions en France, premier producteur européen. 80 % d’entre eux entassés dans des hangars, à raison de 10 000 à 50 000 individus — soit 15 à 24 oiseaux par mètre carré, densités largement au-dessus de celles préconisées par le Comité scientifique européen pour la santé et le bien-être animal. « Grâce » (nouveaux guillemets indispensables) aux États membres de l’Union européenne (ils s’y sont mis à 27, je le rappelle), « seulement » 20 à 21 poulets seront autorisés. Quant à la question des « souches à croissance rapide », dont j’ai déjà eu l’occasion de parler (voir plus bas, « Poulets en batterie, sacrifiés sur l’autel du dieu des Frites et de la Malbouffe », 18 mai 2010), dues à une sélection génétique digne du Dr Moreau, qui a réduit ces animaux à de la viande sur pattes, elle n’a même pas été évoquée. Elle constitue pourtant LE problème majeur du développement anarchique des poulets.
Le mieux est évidemment de refuser d’en consommer. Mais si vous décidez toutefois de continuer à manger du poulet, achetez-le bio ou Label rouge. Vous obtiendrez au moins de la qualité et refuserez en outre d’être complices de ces cruels élevages, qui demeurent, directive ou pas, intensifs. Élevés en liberté, les poulets fermiers atteignent leur poids d’abattage en quatre-vingt-un jours, c’est-à-dire deux fois plus longtemps que ne mettent les poulets industriels à atteindre le leur. Plus cher ? Mangez-en moins, mais mangez bien ! Ne vous laissez pas traiter en « pauvres » ! Ce n’est certes pas cette directive qui va améliorer le sort des poulets, ni vous rassurer sur ce qu’on vous fait avaler.

Luce Lapin
3 juillet 2010
lucelapin@charliehebdo.fr

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http://www.charliehebdo.fr/fourrures.html


Chats et chiens : la fourrure interdite en vente sur le Net
Mis en ligne le mardi 06 avril 2010
Le commerce de manteaux en fourrure de chats et de chiens est illégal en France depuis un arrêté ministériel de janvier 2006 et en Europe depuis le 31 décembre 2008. Alors, logiquement, on n’en trouve plus ? Pas si évident de faire simplement respecter la loi…



Malgré cette nouvelle législation, Fourrure Torture a constaté que leboncoin.fr, un des sites Internet leaders en France dans les petites annonces entre particuliers, proposait des manteaux en peaux de chats ou de chiens, dont certaines datant du mois de février. Au 2 avril 2010, ce sont sept manteaux de fourrure en « chat de Chine », « chat sauvage », « chat roux » ou « dog » qui sont en vente sur ce site. Pour Olivier Rafin, directeur de Fourrure Torture, « leboncoin.fr porte bien mal son nom ! ». Il conviendrait donc de faire enlever ces annonces du site, mais cela ne serait pas une garantie suffisante : « Retirer les annonces ne sert à rien si les vendeurs peuvent les proposer de nouveau à la vente quelques jours plus tard sur ce même site, sous la même appellation ou une appellation trompeuse. Fourrure Torture demande au site Internet leboncoin.fr d’interdire les petites annonces de vêtements contenant de la fourrure », explique Olivier, car « derrière chaque col ou chaque vêtement en fourrure se cachent des animaux qui ont été gazés, électrocutés ou même dépecés vivants ». Fourrure Torture espère que l’éditeur du site susnommé (les éditions aixoises multimédia) cessera de contribuer à la vente de toute fourrure animale afin de ne pas participer à l'exploitation des animaux à fourrure. Ils sont plus de 65 millions à être chaque année sacrifiés pour cette industrie, fourrure d'occasion comprise. À noter cependant que de nombreuses enseignes de prêt-à-porter ont cessé la vente de tout type de fourrure : H&M, C&A, la Redoute, Promod, Camaieu, Caroll… mais aussi des sites Internet proposant des articles d’occasion comme 2xMoinsCher.com, ce qui est malgré tout encourageant et plein d’espoir pour l’avenir.

Fourrure Torture est un collectif francophone ayant pour but d'informer le public sur les dessous de l'industrie de la fourrure. L'association sensibilise le public en relayant notamment des investigations menées dans les élevages d’animaux à fourrure à travers le monde, tout récemment en Finlande, principal pays producteur mondial de fourrure de renards.

www.fourrure-torture.com



Fourrure : la mode rouge sang

Notre pays devrait interdire l’élevage des animaux à fourrure, a déclaré Anni Sinnemäki, ministre finlandaise du Travail, après avoir eu connaissance de l’enquête menée par ADI (Animal Defenders International) et Fourrure Torture dans 30 fermes d’élevage de renards et de visons. Enfermés dans des cages grillagées minuscules, aux abreuvoirs vides, sales ou cassés, les animaux souffrent d’infections non soignées et de blessures — queues arrachées par des morsures, blessures ouvertes, pattes déformées par le sol grillagé, yeux infectés ou arrachés… Sept heures de vidéo, 1 500 photos, un rapport détaillé : jeudi 4 mars 2010, à l’occasion des défilés de prêt-à-porter à Paris, les deux associations ont rendu publique en France cette « Récolte sanglante : le vrai prix de la fourrure ».

Point de départ de cette enquête, une déclaration de l’Association finlandaise d’éleveurs d’animaux à fourrure — trop péremptoire pour être honnête : « Tous les animaux à fourrure de Finlande sont élevés dans des conditions respectueuses de leur bien-être. » L’enquête a révélé au contraire une immense souffrance endurée par les animaux, comme le commente Olivier Rafin : « Les couturiers ne peuvent plus ignorer comment sont élevés les animaux à fourrure, et notamment les renards en Finlande. Une mode éthique ne peut être associée à la souffrance et à la mort des animaux. Les consommateurs doivent prendre conscience que, derrière chaque col ou accessoire, des animaux ont vécu dans les pires souffrances. Les élevages d’animaux à fourrure n’ont pas lieu d’être. Le Royaume-Uni, l’Autriche et la Croatie les ont déjà interdits. Qu’attend Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, pour que la France ne soit plus complice de telles atrocités ? »

La France compte une vingtaine d’élevages de visons :180 000 visons ont été tués en 2008, contre 190 000 en 2005. Dans le monde, les ventes ont chuté de 13,25 %. Objectif : 100 % !

• Vidéo et rapport détaillé réalisés par ADI sur http://www.furstop.com et http://www.fourrure-torture.com

Fourrure Torture est le représentant en France d’International Anti-Fur Coalition, qui regroupe plus de 60 associations dans le monde.



Luce Lapin

4 avril 2010

lucelapin@charliehebdo.fr

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Toulouse : l’expo qui emballe les arbres…
et les oiseaux avec ?
Depuis le 28 juin, date du vernissage, et dans le cadre de l'année Riquet (entrepreneur des travaux du canal du Midi), l’artiste plasticien sculpteur Dimitri Xenakis a été invité par la Ville « à produire une œuvre environnementale sur les berges ».
 C’est donc ce qui a été réalisé et baptisé « Parcours artistique le long des berges du canal du Midi ». L’art consiste dans l’emmaillotage géant de dizaines de platanes. Marie-Pierre Capdevielle, médecin dans la Ville rose et très sensibilisée à la protection des oiseaux des villes, a protesté auprès de la mairie par ce message : « Nous avons cru tout d'abord qu’il s'agissait d'une signalisation géante pour les bateaux sur les platanes du canal après le pont Giordano-Bruno... Eh bien, non, la mairie, qui n'a pas d'argent pour des pigeonniers contraceptifs, en a pour subventionner un art contemporain pour lequel un certain nombre de cavités dans la paroi de ces vieux platanes, cavités servant de nichoirs pour des mésanges, des grimpereaux, de petits rapaces, cavités que nous connaissions bien pour avoir suivi x fois les allées et venues de ces oiseaux à leur entrée, sont désormais obstruées par du plastique blanc inamovible... Le 18 juin, à l’aide d'une grue, une trentaine de platanes où gîtaient ces oiseaux ont été emmaillotés sur une partie ou sur la totalité de leurs troncs par d'énormes bandes de plastique blanc. Mais QUI a donc donné son aval, contre l'avis de tous les ornithologues s'ils eussent été consultés ? Nous voulons la réponse des responsables de cette opération, qu’il eût mieux valu annuler et plutôt soulager la misère actuelle...
Nous diffusons bien évidemment cette info via Internet. » Dans le doute, et même si les installations semblent à première vue trop basses pour représenter un réel danger pour les nichées, il eût été préférable de consulter effectivement des naturalistes sur ce point. Pour ce qui est de la diffusion, c’est en cours !

http://www.charliehebdo.fr/infospuce.html

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Chasses présidentielles : merci, Sarkozy ?
Mis en ligne le mardi 06 juillet 2010
Nous faire accroire que le gouvernement les a fait abolir, c’est tout simplement occulter volontairement le fait que les chasses présidentielles avaient été supprimées par Chirac en 1995, et que, tout au contraire, c’est Sarkozy et sa clique de chasseurs, sous l’impulsion de Pierre Charon, conseiller du président, qui les ont rétablies en février dernier. Quatre mois plus tard, le 29 juin, Sarkozy les supprime à son tour en même temps que la garden-party de l’Élysée, pas par pure compassion, on s’en doute bien, mais parce que leur coût (12 000 euros par an selon Pierre Charon, bien en dessous de la vérité, qu’on ne connaîtra sans doute jamais), en période de crise et de restrictions, pouvait paraître vraiment trop indécent. En plein accord avec Gérard Charollois, président de Convention Vie et Nature pour une écologie radicale, pour qui ce n’est pas suffisant : « Supprimons donc “les chasses présidentielles” et toutes les autres, puisque la chasse n’est que la mort loisir et une agression contre le vivant et la Nature. Bien sûr, par-delà l'effet d'annonce, resteront les “battues de régulation”, mais cela fait moins snob. Nous pourrions leur suggérer d'introduire lynx et loups dans ces forêts de prestige pour épargner à des humains la honte de tuer pour le plaisir. »
www.ecologie-radicale.org
http://www.charliehebdo.fr/infospuce.html

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http://www.charliehebdo.fr/infospuce.html

Rodéo de Geel: plainte de GAIA
Dimanche 12 septembre, l’association belge GAIA, Groupe d’action dans l’intérêt des animaux, a porté plainte contre les organisateurs de ce rodéo, en raison d'une infraction à la loi sur le bien-être animal. GAIA a également déposé une plainte contre le groupe appelé Gipsy Horses: «Cette plainte fut motivée par l'utilisation de sangles spéciales alors que l'autorité compétente avait déjà auparavant fait savoir aux Gipsy Horses que cette pratique allait à l'encontre de la législation pour le bien-être animal. Ces sangles sont douloureuses pour le cheval car elles serrent le bas-ventre de l'animal au point de le faire ruer. Lors d'un précédent événement des Gipsy Horses, en juin à Halen, le Service Bien-être des animaux avait explicitement interdit l’usage de ces sangles sous peine de procès-verbal et l'organisateur avait à l'époque respectée la directive. À Geel, par contre, il en a été autrement. De partisans de GAIA en ont pris des clichés et les ont remis au service Bien-être des animaux du SPF Santé publique. […] GAIA a pu remarquer que la directive n'avait pas été respectée […], on pouvait voir un cheval ruer à cause de ces sangles à côté d'un autre qui en était dépourvu. Les images, prises par GAIA, ont été transmises aux autorités compétentes. Le cheval sanglé se met à ruer car il cherche à se défaire de ces liens qui le font souffrir tandis que les fortes ruades désarçonnent les cavaliers. “L'usage de ces sangles est contraire à la législation sur le Bien-être des animaux en Belgique et il convient d'agir contre toute infraction”, a déclaré Evi Van Ranst, chargée de campagne de GAIA. “C'est pourquoi nous devons porter plainte. Les choses peuvent rapidement dégénérer et nous ne voulons pas du modèle américain.” L'organisateur de l'événement a directement pris contact avec GAIA. Il a alors affirmé qu'il ignorait tout de l'interdiction et qu'il ne permettrait plus l'usage des sangles spéciales à l'avenir.»

www.gaia.be

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http://www.charliehebdo.fr/vivisection.html

Vivisection : le « matériel de laboratoire » va chercher la baballe
Mis en ligne le mardi 28 septembre 2010


Dans la directive 86/609 du 24 novembre 1986, révisée par le vote du Parlement le 8 septembre et applicable en 2013, l’«amélioration» des conditions de détention des animaux est prétendument prise en compte. Plus de «confort», et même, pourquoi pas, des jouets dans les cages, pour qu’entre deux séances d’«expérimentation» (euphémisme) le chien — (72% des Français sont contre l’utilisation des chiens et des chats, www.onevoice-ear.org) — aille chercher et rapporte la balle et que le rongeur s’offre une petite virée récréative dans sa roue. Allons, un peu d’humanité dans ce monde de vivisecteurs. Ah, ne pas oublier la petite caresse compatissante à ceux qui — contraints et forcés — donnent «pour la science». Entretien avec Éric, du collectif IC, International Campaigns, coorganisateur, avec la CAV, Coalition Anti Vivisection, de la marche du 25 septembre.

Comment les militants des mouvements européens qui luttent contre la vivisection ont-ils reçu ce vote?


Malgré la propagande officielle, abondamment relayée par les médias, selon laquelle le sort des millions d'animaux utilisés chaque année dans les laboratoires d'expérimentation européens va être amélioré et qu'ils pourront désormais être tourmentés en douceur et sous surveillance accrue, les militants européens abolitionnistes ne sont pas dupes des motivations et tractations politiques et économiques qui ont abouti à ce vote «coup de force». Derrière ses faux airs progressistes et consensuels, cette directive vise en fait à maintenir la défense de gros intérêts industriels, économiques, financiers et académiques, agrémentés, dans les faits, de quelques mesures régressives destinées à faciliter la besogne des expérimentateurs, et donc à aggraver encore le sort et le calvaire de ces animaux destinés à finir découpés en morceaux à des fins d’autopsie. Le tout sous couvert:
— d'aménagement de l'application du texte final de cette directive à la discrétion de chaque État membre, ce qui est pour le moins inquiétant pour la France, notamment lorsqu'on connaît le culte que voue la communauté scientifique française à l'expérimentation animale;
— d'évaluations du niveau de la souffrance des animaux, le cas échéant par un vétérinaire (qui comprend quoi à la souffrance d'une souris ?);
— de la promotion des méthodes de substitution sans animaux, qui était déjà censée être une priorité de la directive de 1986 révisée en 2010, mais dont le développement reste toujours aussi scandaleusement sous-financé;
— de fumeux et pseudo-aménagements des conditions de vie de millions d'animaux, destinés de toute façon à souffrir et à périr dans les laboratoires européens chaque année.

Comment l’animal est-il considéré sur le plan scientifique?


Un animal est un être scientifiquement reconnu comme sensible — ce qui n'empêche pas de pratiquer sur lui, au nom de recherches en tout genre, les pires abominations. Il est capable de souffrir physiquement ET AUSSI psychologiquement. Notamment de stress et d'angoisse — liés aux manipulations et aux mauvais traitements de la part de manipulateurs et techniciens animaliers, régulièrement dénoncés par des enquêtes en caméra cachée dans des laboratoires —, d'enfermement, de solitude, de dépression et de frustrations diverses (impossibilité d'assouvir les besoins spécifiques à son espèce). Ceci concerne notamment, mais pas seulement, les animaux hautement sociaux et hiérarchiquement organisés, c'est-à-dire pas uniquement les primates, mais aussi d'autres gros mammifères, comme les rongeurs, majoritairement utilisés dans les laboratoires privés et publics.
Des conditions plus «agréables»

Qu'est-ce qu'une cage — ou un bac en plastique, selon qu'il s'agit d'un primate, d'un chien, d'un chat, d'un cochon, d'une chèvre ou d'un bovin, d'un côté, ou d'un rongeur, de l'autre — un tantinet moins austère et dépouillée, aux dimensions plus grandes et garnie de deux ou trois «jouets» (pour certaines espèces, qui plus est) —, va fondamentalement changer aux conditions de «vie» de tous ces animaux? Ils sont institutionnellement considérés comme du matériel de laboratoire, systématiquement condamnés à souffrir psychologiquement et physiquement, puis à être euthanasiés et/ou à agoniser avant de finir en charpie sous le scalpel des chercheurs en tout genre… Halte à la mascarade et à la manipulation! Nous continuons d'exiger zéro animal dans les laboratoires, pour des questions éthiques et pour le véritable progrès d'une recherche sans animaux. Nous ne souhaitons pas la «protection» ou le «mieux-être» des animaux en enfer. Ce qui ne nous empêche pas de nous intéresser de près aux manœuvres des industriels et académiques et de les dénoncer et de les contrecarrer en continuant d’informer honnêtement le grand public.

Pas des cages plus grandes, pas des caresses, pas des jouets, pas du bien-être: juste des cages VIDES !

www.international-campaigns
• Reportage en photos d’IC de la marche de protestation du 25 septembre: http://semaine-mondiale-animaux-laboratoire.org/component/option,com_datsogallery/Itemid,19/func,viewcategory/catid,335/
• Compte rendu sur le site de la CAV: www.cav.asso.fr

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ECOLOGIE
L’imposture environnementale
Mis en ligne le lundi 11 octobre 2010
Les indicateurs de biodiversité sont mauvais, selon les dernières données publiées. Seuls les crédules, qui font autant de mal dans une société que les délinquants relationnels, peuvent s’étonner que le pouvoir de l’argent roi n’ait pas atteint des objectifs vertueux tout autant qu’imprécis qu’il s’était assignés pour sauver la Nature.
Un quart des espèces d’oiseaux fréquentant les milieux agricoles aurait disparu et les diminutions d’effectifs et de variétés d’espèces affectent la faune et la flore inexorablement. Ceux qui gouvernent, légifèrent, financent, décident ne se soucient pas davantage de la Nature que du bien public. Ils servent docilement les intérêts des mafieux de la promotion, de l’entreprise, de l’aménagement du territoire, c’est-à-dire du déménagement de la faune et de la flore. Ce serait, selon les chiffres communiqués, l’équivalent d’un département français qui disparaît tous les sept ans sous l’asphalte et le béton des parrains du système. Rien n’est fait pour enrayer cette mort programmée de la biodiversité. Les cupides perdurent à croître et à multiplier, à ériger des lotissements, à tracer des routes et lignes ferroviaires à très grande vitesse, infrastructures meurtrières pour la vie sauvage dont les gouvernants n’ont aucun souci.
Ce ne sont pas des discours, des colloques, des incantations qui empêcheront la destruction de la vie sur Terre, mais une révolution radicale du droit et des mœurs. Il faut arrêter l’expansion infinie de l’urbanisation galopante, du trafic, de l’empoisonnement des sols et des eaux, maintenir les haies et les mares, respecter les forêts et les rivières et en finir avec les mensonges éhontés entourant une chasse catastrophique pour les animaux sauvages. Or, en ce pays, les 36 600 petits maires, directement soumis aux pressions des intérêts privés dont l’addition assure le mépris de l’intérêt général, conservent leurs prérogatives d’aménagements fonciers leur permettant de céder aux appétits de constructibilité des terrains de leurs électeurs. Les élus confondent toujours le progrès et les axes de circulation, pensant que le bonheur est sur la route. Au rythme des destructions actuelles, il semble acquis que la prise de conscience va moins vite que le désastre écologique. Lorsqu’il sera trop tard, que les humains admireront les derniers arbres, observeront les derniers oiseaux, ce ne sera pas pour nous une consolation de se voir reconnaître le mérite d’avoir eu raison contre les imposteurs qui parlent d’or et agissent de plomb. Quand bien même il y aurait un jour le procès de Nuremberg des ennemis de la terre, des promoteurs aménageurs, des bétonneurs asphalteurs, des marchands de pesticides et des fusillots, cela ne nous consolerait pas de la mort d’une Nature qui n’est ni bonne, ni mauvaise, ni utile, ni redoutable, mais qui est la vie et que le grand nuisible anéantit.
Nos détracteurs objectent «que les écologistes ne survivraient pas longtemps dans la vraie nature, hostile à l’homme. La forêt équatoriale, les toundras glacées, la vie sauvage ne sont point douces pour l’humain qui trouve confort, hygiène et protection dans la société». Je serai toujours stupéfait par l’indigence des ennemis de la terre lorsqu’ils tentent d’argumenter. Nous savons que chaque espèce, y compris la nôtre, possède ses besoins spécifiques pour son bien-être et sa survie. Ce qui est adapté, profitable à une espèce ne l’est pas nécessairement pour une autre. Qu’importent l’utilité, la rentabilité, l’agrément pour l’humain de la Nature. La vie vaut par elle-même et n’a pas à payer un droit de cité à une espèce quelconque. L’homme peut légitimement se créer un « biotope » spécifique conforme à ses exigences biologiques, mais il ne doit pas expulser les autres formes de vies de l’ensemble du globe.
Il y a place pour les milieux de vies, pour le maintien de la Nature dans sa foisonnante diversité et le développement de la culture qui n’est jamais que la nature de l’homme n’est nullement incompatible avec un partage de l’espace planétaire avec les autres formes de vie. Nous entendons le concept de culture non pas dans son acception dégradée à la mode en France. La culture devient pour nos contemporains, l’art donc le snobisme. La Culture, nature spécifique de l’homme, s’entend de la connaissance fondamentale. Or, cette connaissance et les transformations qu’elle implique peuvent être réconciliées avec le respect de l’être sensible, de la variété des espèces.
Oui, à l’hédonisme altruiste, au bien-être, à la lutte contre la maladie, la souffrance et la mort. Non, à la croissance quantitative, au gaspillage, aux profits indécents, aux destructions de biotopes des autres espèces, à cet esprit de lucre qui caractérise ce capitalisme plastique s’acclimatant aux fascismes, à la social-démocratie et même à la récupération écologiste avec cette fumisterie qu’est le « développement durable ». Dominer, conquérir, défricher, assécher, aménager, exploiter, valoriser caractérisa l’humain tout au cours de l’histoire de l’espèce. Désormais, ces particularités qui furent vertus deviennent nocives pour la pérennité du vivant et il y a urgence à apprendre le respect, ce qui nécessite une mutation comportementale. Nos environnementalistes ne portent pas cette volonté de mutation parce qu’ils demeurent anthropocentristes, discoureurs, modérés, conciliants avec les destructeurs de vies, cédant aujourd’hui la moitié de ce qu’ils prétendaient défendre hier et dont ils céderont demain une nouvelle moitié.
Et voilà pourquoi la Nature se meurt chaque jour un peu plus.

Gérard Charollois
Convention Vie et Nature
Mouvement d’écologie éthique et radicale
pour le respect des êtres sensibles et des équilibres naturels
www.ecologie-radicale.org


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http://www.charliehebdo.fr/abattage.html

Abattoirs, 1964: au commencement était la loi


Mis en ligne le mardi 23 novembre 2010


En ce temps-là, on ne parlait pas de «people». Aujourd’hui, on n’aurait pas manqué de souligner qu’Édith Piaf était signataire d’une pétition demandant un abattage «humanitaire», et qui obtint 150000 signatures. En effet, jusqu’en 1964, les animaux de boucherie n’étaient pas étourdis avant la mise à mort. C’est Jacqueline Gilardoni, fondatrice en 1961 de l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA), qui est à l’origine de ladite pétition, laquelle a débouché sur le décret du 16 avril 1964, instaurant l’obligation d’étourdir. Et encore, pas pour tous les animaux. Ce n’est que six ans plus tard que cette obligation s’imposera également pour les volailles et les lapins. Malheureusement, dès l’origine, la loi prévoyait déjà la possibilité de ne pas étourdir en cas d’abattage rituel (casher et halal), c’est-à-dire de permettre que soit pratiqué l’égorgement en pleine conscience, donc en pleine souffrance.
Depuis maintenant plusieurs années, des enquêtes de l’OABA ont révélé que la viande issue de l’abattage religieux passait couramment dans le circuit traditionnel. Pour «circonscrire l’abattage sans étourdissement», Nicolas About, président du groupe Union centriste au Sénat, a déposé il y a un mois une proposition de loi pour que la dérogation à l’étourdissement ne devienne pas une généralité. Cette proposition insiste notamment sur l’étiquetage: «La moindre des choses est d’informer le consommateur sur l’origine de la viande qu’il achète, et notamment sur le mode d’abattage des animaux (avec ou sans étourdissement). Or, actuellement, le consommateur achète sans le savoir et surtout sans le vouloir de la viande susceptible de provenir d’un animal égorgé selon un rite musulman ou israélite où l’animal a agonisé pendant plusieurs minutes… L’étiquetage permettra au consommateur de pouvoir exercer sa liberté de conscience», explique Frédéric Freund, actuel directeur de l’OABA. Cet étiquetage du mode d’abattage a été voté par le Parlement européen le 16 juin dernier: «L’abattage sans étourdissement (comme l’exigent les traditions religieuses musulmanes ou israélites) devra également être signalé [amendement n° 205, adopté à une très large majorité] Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, très respectueux de la démocratie, a déclaré, le 6 septembre dernier, à la synagogue de la Victoire, à Paris: «Vous pouvez compter sur ma mobilisation et celle des députés français au Parlement européen pour que le projet n’aboutisse pas.»
L’objectif principal et incontournable reste l’étourdissement par électronarcose (choc électrique) pour TOUS les animaux destinés à la consommation. C’est là qu’on en était restés, et c’est ce que je préconisais d’ailleurs déjà avant que l’abattage rituel se généralise. Il ne faudrait pas que le fait d’étiqueter, qui est une bonne chose, induise un retour en arrière… Quant à ceux qui raillent les végétariens en leur opposant le fameux «cri de la carotte», je rassure leur profonde sensibilité envers la Daucus carota: elle ne sent, elle, vraiment rien quand le couteau tranche ses fanes.
www.oaba.fr

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Envers et contre toute raison


Mis en ligne le mardi 30 novembre 2010


L’expérimentation animale est de plus en plus remise en question. Bien qu’ayant reçu l’AMM (autorisation de mise sur le marché), des médicaments sont régulièrement retirés de la vente, car inefficaces, voire, pour certains, carrément dangereux. Entre autres exemples: retrait du Vioxx, anti-inflammatoire (en 2004), du Prexige (Suisse), antidouleur, de l’Agréal, traitement contre les effets de la ménopause, de l’ADX 10061 (Suisse), utilisé pour l’arrêt du tabac, du Silomat, antitussif (AMM datant de 1964…), etc. Et on lit maintenant couramment ce genre de phrases, qui ressemblent fort à un aveu de la part des scientifiques: «Les produits pharmaceutiques ne fonctionnent en moyenne que sur la moitié seulement des malades» (www.letemps.ch), «une quarantaine de vaccins candidats se sont montrés efficaces chez les […] rongeurs de laboratoire, mais inefficaces chez l’homme», «près de 90% de la recherche ne représentent pas la réalité de terrain du paludisme humain», «ce qui marche in vitro, ou in vivo chez l’animal expérimental, ne se vérifie pas forcément chez l’homme» (www.la-croix.com, avril 2008, à propos de la recherche contre le paludisme).
Pourquoi, dès lors, ne développe-t-on pas plus les méthodes non animales, jusqu’à ne plus sacrifier aucun animal? Pour Claude Reiss, président d’Antidote Europe — association pour laquelle «aucune espèce n’est un modèle biologique fiable pour une autre»: «La pérennité de l’utilisation du “modèle” animal résulte de la succession de trois étapes: une volonté politico-économique, qui en donne mission à l’administration de la recherche, qui à son tour organise la hiérarchie des laboratoires en conséquence. Au niveau politico-économique: la loi (qui date de l’âge des cavernes de la science) exige qu’un médicament ou un produit chimique soit testé sur des animaux, en contrepartie de l’exonération des responsabilités en cas de pépin. Parfait pour les lobbies industriels, car, en choisissant l’espèce, la lignée dans l’espèce et le protocole expérimental, on peut “prouver en toute bonne foi” qu’un produit est sans danger, ou au contraire très toxique. Si le produit ne présente pas de toxicité aiguë, mais fait des dégâts au long terme (rein, foie, cancer, démence), ce sera à l’industrie pharmaceutique d’intervenir… Non seulement on prend la vie d’animaux qui n’y sont pour rien, mais on empêche la prévention et le progrès médical en se promenant sur les fausses pistes du modèle animal, gaspillant temps et argent dont on aurait rudement besoin pour faire une recherche digne de ce nom, rationnelle et logique.»
Plus récemment, ce mois-ci. Alors qu’il est interdit en France depuis novembre 2009 — eh oui, déjà un an —, on s’indigne, ô shocking, en feignant de découvrir l’extrême dangerosité du Mediator (laboratoire Servier, deuxième grand vivisecteur derrière Sanofi-Aventis), cause de graves complications cardiaques ayant entraîné entre 500 et 1 000 décès et 3 500 hospitalisations en France ces trente dernières années. Réaction d’André Ménache, docteur vétérinaire, directeur d’Antidote: «Le Mediator est encore un triste exemple de ce qui arrive quand les autorités de réglementation laissent l'industrie pharmaceutique choisir l'espèce animale la plus “propice"” pour tester ses médicaments. On a déjà constaté le même problème avec le fameux Vioxx — responsable de la mort de plus de 30 000 personnes, rien qu’aux États-Unis. Alors que ce produit provoquait des problèmes cardiaques et cérébro-vasculaires chez les humains, il fut déclaré “cardioprotecteur” chez les souris! Il est temps de mettre en ordre les affaires de réglementation concernant la directive responsable, pour l'autorisation de mise sur le marché, de médicaments destinés aux humains. La situation actuelle est très bizarre. Tandis que la soumission de données de tests sur animaux est obligatoire, celle des données obtenues sur les cellules humaines est facultative!»
L’info sur le Mediator a été publiée sur www.lefigaro.fr le 13 octobre, je l’ai reprise sur ce site même dans les «InfosPuce» du 18 octobre («Un médoc de plus en moins»). Silence radio, dans les deux sens du mot. Un bon mois après, les médias, unanimes, sont «déchaînés». Quel épisode a-t-on raté pour expliquer ce long délai? Une omerta venant des labos?
• Claude Reiss, biologiste moléculaire, fut directeur de recherche au CNRS durant quarante ans.
www.antidote-europe.org

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Chasses à courre bénies: plus près de toi, mon Dieu… et de la curée


Mis en ligne le mardi 21 décembre 2010


Novembre 2009: Corme-Écluse, Charente-Maritime. Novembre 2010 : Bouillé-Loretz, Deux-Sèvres. Avec la bénédiction de saint Hubert, qui, c’est bien pratique, ne risque pas de leur reprocher de le retourner dans le mauvais sens… celui qui les arrange.

Le 28 novembre 2009, à Corme-Écluse (Charente-Maritime), après une messe de la Saint-Hubert, les équipages ont été bénis avant que démarre la chasse à courre, suivie par les habitants, certains à pied, d’autres à vélo ou encore en voiture — sortez les 4x4, parce que, quand même, un peu d’écologie, entre deux cartouches de plomb, c’est bon pour la planète. La bête traquée, et ainsi mise hors d’état de nuire, était un dangereux quadrupède: il s’agissait d’un lapin. Pardon, je me trompe, c’était un lièvre, animal beaucoup plus redoutable… Bravo, l’Église, bravo, la charité chrétienne.
Au Royaume-Uni, la chasse à courre est interdite depuis 2004. Le 16 décembre 2009, cette interdiction a reçu à Strasbourg « un plein et total soutien de la Cour européenne des droits de l’Homme, qui [a jugé] cette pratique ancestrale “cruelle” », nous apprenait l’AFP.
En novembre dernier, une chasse à courre a été organisée à Bouillé-Loretz par l’ACCA, Association communale de chasse agréée, avec célébration d’une messe de Saint-Hubert et bénédiction de la meute. La Convention Vie et Nature pour une écologie radicale, qu’on ne peut pas vraiment accuser d’être « cul-bénite », a réagi, par la voix de sa référente régionale, dans une lettre ouverte et commune aux élus locaux et à l’abbé Métais, qui a béni l’équipage :
« […] La chasse est en fait aujourd’hui un loisir, elle se décline comme une distraction qui consiste à traquer et tuer des animaux sauvages (ou d’élevage relâchés) étiquetés “gibier” pour les besoins de la cause ; […] nous assistons à une diversification et à une remise au goût du jour de formes de chasse archaïques et inadaptées, indignes de l’homme moderne du XXIe siècle. […]
La célébration de messes de Saint-Hubert, avec bénédiction des équipages de chasse à courre, en guise de validation, voire d’absolution, des futures exactions envers l’animal sauvage traqué, les chiens et chevaux souvent malmenés, le spectateur involontaire horrifié…, nous paraît en totale contradiction avec l’esprit religieux d’amour partagé pour toutes les créations, si humbles soient-elles, de Dieu ! D’ailleurs, saint Hubert lui-même n’a-t-il pas renoncé à chasser, lorsqu’un cerf lui apparut une croix entre les bois ? Le peintre Jan Brueghel a illustré ce célèbre repenti dans la glorieuse toile La Vision de saint Hubert […]. »
www.ecologie-radicale.org
• collectif pour l’abolition de la chasse à courre:
www.abolitionchasseacourre.org

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Une époque bien peu moderne


Mis en ligne le mardi 04 janvier 2011


Pendant que le système idéologique de «L’Argent d’abord» naufrage et putréfie la société, nos contemporains se divertissent avec des débats totalement anachroniques. Débats dignes du Moyen Âge européen, époque où ce continent souffrait des bûchers et ordalies générés par une religion en phase éruptive, comme peut l’être l’islam d’aujourd’hui dans d’autres régions de la planète.
Islamophiles et islamophobes s’affrontent sur un arrière-fond éminemment politique. Une religion devient acceptable lorsqu’elle se mue en volcan d’Auvergne et cesse d’exiger des martyrs, des sacrifices, des guerres saintes, des exterminations d’infidèles. Les peuples qui s’imaginent retrouver dans une quelconque religion un remède à leurs humiliations se trompent, au même titre qu’un toxicomane s’illusionne à apaiser ses manques par la consommation de sa drogue.
L’athéisme n’exige pas que l’on tue dieu, puisqu’on ne saurait tuer une illusion, mais qu’on le ramène à la stricte sphère privée.
Conformément à notre éthique, les articles 9 et 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme [et des libertés fondamentales] proclament, fort opportunément, la liberté de pensée, d’accomplissement des rites, d’expression des convictions. Dès lors, le droit doit garantir la liberté religieuse, impliquant la liberté pour chacun de vivre selon les prescriptions de sa secte, sous la réserve toutefois que l’exercice de cette liberté ne se fasse pas au détriment de la liberté d’autrui et de la vie des êtres sensibles. Je dis : respect de la liberté et de la vie des êtres sensibles.
Or un mouton égorgé ne perd connaissance que 30 secondes après l’ouverture de sa gorge et le bœuf au bout de 14 minutes, selon un communiqué d’un groupement de vétérinaires. Cela condamne l’abattage rituel des israélites et des musulmans, au même titre que sont condamnables les bénédictions de chasses à courre ou de corridas par les prêtres chrétiens. Je serais adepte d’une quelconque secte, confidentielle et groupusculaire ou ayant réussi à capter des milliards de soumis, je m’interrogerais sur le fondement éthique de mon temple. Pourquoi ces religions diverses ont-elles pour actes fondateurs des supplices, des égorgements, des crucifixions, des guerres exterminatrices d’impies ? Pourquoi les divers dieux n’ont-ils pas offert aux humains leurs meilleures jouissances, leurs plus délicats plaisirs, leurs plus agréables douceurs? Pourquoi les fondateurs de mythes célébrèrent-ils la souffrance en lui conférant une valeur rédemptrice? Pourquoi inventèrent-ils une culpabilité collective que l’humain doit expier indéfiniment? […] Il n’y a rien à racheter. Le sang, la souffrance, le malheur ne lavent aucune faute par ailleurs imaginaire. Nul n’est coupable et ne doit expier et point n’est besoin d’ajouter de la douleur et de l’effroi au monde. […] Alors, réponse au débat sur l’islamisation: Qu’est-ce qui régira la société de demain? La charia islamiste ou les valeurs de la démocratie chrétienne?
Battons-nous pour que ce ne soit ni l’une ni l’autre. […]
Gérard Charollois
26 décembre 2010
Président de CVN
Convention Vie et Nature pour une écologie radicale
www.ecologie-radicale.org

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«Dix questions à Luce Lapin»


Mis en ligne le mardi 18 janvier 2011


Luce Lapin est un OVNI dans le monde médiatique. L’auteure des «Puces» de l’hebdomadaire Charlie Hebdo et porte-parole du CRAC Europe est non seulement une végétarienne convaincue, mais elle est aussi la seule journaliste de la presse nationale à relayer systématiquement les campagnes des associations de défense animale et, encore plus étonnant, à promouvoir ouvertement le végétarisme. Du jamais vu! Dix questions à une journaliste et militante hors du commun.

Luce Lapin… C’est très joli, mais est-ce ton vrai nom?
Le chien Maurice et le chat Patapon, créés par le dessinateur Charb, identifient ainsi mon terrier à Charlie Hebdo: «Espace Luce Lapin». Alors bien sûr que c’est mon nom!

Comment as-tu commencé à aimer et à défendre les animaux?
J’ai un souvenir de moi très précis (oui, j’ai une mémoire d’éléphante…), en vacances à Bormes-les-Mimosas. Je devais avoir 5-6 ans, j’étais couchée par terre entre deux chiens de chasse français, le père et le fils (je me souviens bien de ce détail), que je tenais chacun serré contre moi et que j’entourais de mes bras. Leur propriétaire m’a longtemps envoyé de leurs nouvelles, il «écrivait» à leur place et signait de l’empreinte de leur patte. En y repensant, j’espère qu’il n’était pas chasseur… Quant à «défendre», je ne sais pas trop quand cela a démarré : j’ai commencé par nourrir, promener, caresser, bien sûr, le début est sûrement là…

Comment es-tu devenue végétarienne? Cela a-t-il été difficile?
Je le suis devenue du jour au lendemain (au sens propre!), et cela fut très facile, parce que je savais exactement pourquoi et surtout car c’était le moment. Une rencontre a été l’élément déclencheur. Mais c’est le cheminement qui a été long. Pour être honnête, et à ma grande… honte, je n’ai pas été précoce — pas «surdouée», malheureusement —, puisque ça fait juste un peu plus de cinq ans que j’ai mis mon corps en conformité avec mes convictions et avec mon empathie pour les animaux. Je tournais autour, empêtrée dans mes paradoxes, confortée par de faux prétextes. À quoi bon, qu’est-ce que ça apporterait, tout en étant consciente que ce n’était pas avec de tels arguments pour le moins hypocrites que les mentalités évolueraient et que la façon de considérer le mode d’alimentation carnivore comme seule réponse à une alimentation équilibrée pourrait changer le cruel sort des animaux voués à la consommation. Mais pour commencer, il suffisait que je commence par appliquer à moi-même tous ces «beaux principes», tout simplement…

Es-tu végétarienne pour les animaux, la planète, le tiers-monde, la santé, ou pour tout à la fois?
Au départ, uniquement et sincèrement pour les animaux, sans aucun doute. Il se trouve que ce «tout à la fois» est indissociable, ce qui est logique. Car comment nier l’indéniable ? La production de la viande est une aberration. Elle est responsable de 18% des émissions annuelles de gaz à effet de serre, de la déforestation, de la faim dans le monde, de la pollution, avec des effets sur la santé humaine. Et de la souffrance animale, ça va avec. L’élevage occupe 70 % des surfaces agricoles. Convaincus, on se doit d’être convaincants…
Je rappelle régulièrement ces chiffres à mes lecteurs : plus de 3 millions de mammifères et d’oiseaux sont abattus chaque jour en France, 1,111 milliard par an, rien que dans nos abattoirs… Et 144 tonnes de poissons par an — n’oublions pas les poissons! En «vraie» végétarienne (à tendance végétalienne), je n’en mange pas plus que des fruits de mer ou des crustacés.

Tu es porte-parole nationale du CRAC Europe. Pourquoi l’abolition de la corrida te semble-t-elle être une priorité?
Avant de répondre sur le sujet même, je tiens à apporter une précision, primordiale. Comité Radicalement Anti Corrida Europe pour la protection de l’enfance (www.anticorrida.com ) — dont le président d’honneur est le médecin urgentiste Patrick Pelloux, et ce n’est pas un hasard pour cette cause humaniste — est la dénomination exacte de l’association, je vais expliciter pourquoi. Dans les écoles taurines, on apprend à des enfants à torturer et à tuer des veaux à l’arme blanche. On y incite de jeunes, voire très jeunes (à partir de 10 ans) petits d’humains, considérés comme «faibles» de par leur âge, justement, à exercer un pouvoir de mort sur plus faibles qu’eux : des petits d’animaux. La souffrance qu’ils leur infligent ne peut en aucun cas constituer une «valeur» éducative recevable comme telle. Cette violence pèsera gravement sur les adultes qu’ils deviendront.
Pour répondre maintenant directement à ta question: l’abolition de la corrida n’est pas seulement une priorité pour moi, mais une nécessité. Quant à être également une priorité, elle l’est au même titre que n’importe quelle autre cause de défense animale, dont l’objectif est de mettre fin au calvaire perpétuel que certains humains font subir aux animaux: fourrure, chasse — chasse à courre et chasse tout court —, pêche, vivisection, gavage, cirques, etc. Et à l’épouvantable et scandaleux égorgement rituel, halal et casher, pour lequel la République française, dans notre pays pourtant laïque, permet par dérogation, malgré la séparation des Églises et de l’État en 1905, aux religions de dicter leurs lois et d’abattre des animaux sans les étourdir… Nos gouvernants, qui n’ont pas le courage politique nécessaire pour y mettre fin, sont seuls responsables. Comment est-ce possible? Les animaux, la dernière des minorités.
Je ne peux effectivement pas m’investir partout, par manque de temps, et mon engagement dans le journal, à travers «Les Puces», est une façon plus générale de militer. Il se trouve que j’ai une meilleure connaissance du dossier anticorrida, grâce à Jean-Pierre Garrigues, aujourd’hui vice-président du CRAC Europe, que je connais depuis 2003 et dont la compétence et l’érudition en la matière m’ont beaucoup enseigné et motivée.
L’abolition de la torture tauromachique est un point de départ capital à la défense animale. À l’heure où, énormes victoire et progrès, prometteurs pour le futur, le Parlement de Catalogne espagnole a voté le 28 juillet la fin des corridas dans cette région d’Espagne, une proposition de loi allant dans ce sens, et qui concerne également la suppression des non moins cruels combats de coqs dans le nord de la France, a été déposée conjointement par deux députées, Geneviève Gaillard (PS) et Muriel Marland-Militello (UMP), à l’Assemblée nationale le 13 juillet dernier. Le 10 août, elle avait déjà recueilli 58 signatures. Aux lecteurs d’Alternatives Végétariennes: faites voter vos députés!
Le jour où cette barbarie d’un autre temps sera abolie en France. Le jour où ériger la torture et la mort d’un herbivore à l’arme blanche en un «spectacle» payant sera purement et simplement INTERDIT par l’abrogation de l’alinéa 7 de l’article 521.1 du Code pénal qui tolère que des sévices graves soient infligés à des animaux sous couvert de «tradition locale»: la corrida dans une petite partie sud de la France et les combats de coqs dans le Nord. Le jour où les contrevenants redeviendront de vulgaires voyous, comme ils le sont dans tout autre partie du territoire, et seront punis d’une peine de prison de 2 ans et d’une amende de 30 000 euros, ce jour-là sera une grande avancée pour la cause animale en général et pour l’humanité tout entière en particulier.

Quels sont tes souvenirs liés à la cause animale les plus marquants?
Vers mes 9-10 ans, nous avons eu une maison de campagne à Brunoy, en Seine-et-Marne. J’y promenais tous les chiens du quartier, ils m’attendaient et reconnaissaient, me disaient leurs maîtres — qui m’aimaient bien, tu vas comprendre pourquoi c’était important —, même le bruit de la voiture quand nous arrivions. C’étaient des chiens «de garde» — bergers allemands pour la plupart, ou croisés, un briard, et même un cocker —, attachés toute l’année à un tonneau rouillé, leur seul abri, nourris avec du pain trempé dans de l’eau auquel étaient ajoutés les restes de la famille, du gras de viande principalement. Leur point commun: ils étaient tous régulièrement battus.
Il fallait que je démarre en courant, sinon j’aurais lâché la laisse, tellement ils tiraient dessus, impatients de se dégourdir… Certains n’avaient même pas de collier, mais une grosse chaîne attachée directement autour du coup, à ceux-là j’en avais acheté un avec une grande laisse, j’avais peu d’agent de poche, mais j’en piquais dans le porte-monnaie de la marâtre (bon, tu dis rien). Et du vermifuge aussi, je savais déjà tout cela… Un de mes souvenirs les plus touchants, c’est Dick, un berger allemand, grand, magnifique. Il était privilégié, c’était le moins malheureux, il était détaché le soir et dormait dans la cave. Nos maisons étaient mitoyennes, et au début de notre arrivée il se jetait contre le grillage séparant nos deux jardins en aboyant furieusement. Au bout de très peu de temps, non seulement j’entrais, par un trou dans le grillage, mais j’entrais de nuit, en l’appelant, je savais d’instinct qu’il fallait lui parler. Je lui apportais de bonnes choses à manger. Quand il fut vieux et devenu sourd, il ne m’entendait plus, alors j’allais le retrouver dans sa cave, il y reposait — quand même — sur une couverture. Je me souviens du jour où l’y ai cherché. Le vieux Dick n’était plus là. Il est enterré dans le jardin, m’a dit son alcoolo de «maître».
À côté vivait dans une cabane, au fond du jardin, une vieille dame, obèse et impotente, qui marchait avec une canne. J’allais souvent la voir, on s’aimait beaucoup, je lui apportais de la nourriture ainsi qu’à Moustique, sa chatte. Je ne connaissais pas son nom, je l’appelais Grand-mère, elle m’avait trouvé le petit nom de Lucie. Je ne l’ai jamais vue faire (heureusement…), mais elle me racontait tristement qu’elle était obligée de tuer les petits de Moustique à coups de canne. Sa fille vivait à l’autre bout du terrain, dans un beau pavillon. Elle ne venait jamais la voir.

Comment s’est construit l’engagement de Charlie Hebdo en faveur de la cause animale? Pourrais-tu avoir une telle liberté d’expression dans un journal autre que Charlie Hebdo?
L’engagement ne s’est pas construit, c’est venu tout seul lors de la création du journal par Cavanna, qui éprouvait depuis toujours une grande sensibilité envers les animaux, avec des précurseurs comme Cabu, Gébé, Fournier, Reiser, Wolinski, etc., qui produisaient des dessins anticorrida et antichasse extraordinairement culottés pour l’époque, et où les chasseurs étaient épinglés et qualifiés ainsi en «une»: «Chasseurs, gros cons!» Dans la nouvelle version de 1992, à laquelle je collabore depuis le début, c’est tout aussi naturellement que sont arrivés des jeunes talents, écrivains et dessinateurs, tout autant sensibilisés et motivés.
Autant de liberté ailleurs, je ne le pense sincèrement pas — il n’y a qu’à lire la presse dans son ensemble. Par rapport à la lutte contre la corrida, évidemment pas, le végétarisme, sûrement pas non plus aussi librement si les animaux en sont la seule raison et motivation, pour ce qui est du foie gras, tiens, je pense que je serais censurée, car «c’est trop bon», et la filière, le CIFOG, est très puissante… Cela ne s’est jamais posé ici, au journal, même si, je m’en doute, les sujets que je traite ne font pas toujours tous l’unanimité, et je peux le comprendre, on ne m’a jamais rien demandé d’enlever. Et même, certains (non, non, je ne balance personne !) m’ont dit que, à force de me lire, ils avaient réfléchi sur certaines choses et changé d’avis. Rendons à Charlie…!

La rubrique «Conflit de Canard» du Canard Enchaîné est de plus en plus souvent consacrée aux problématiques touchant aux animaux. Te sens-tu en concurrence avec ses auteurs?
Je râle régulièrement parce qu’on n’est pas assez. Pas de concurrence et pas de «valeur marchande»! Et que mon confrère Le Canard en parle effectivement «de plus en plus souvent», c’est tant mieux! On est jusqu’à présent le seul journal politique et satirique (j’en profite pour préciser que Charlie Hebdo en a d’autant plus de mérite que ce n’est pas un journal militant), de toute la presse hebdomadaire, mensuelle, etc., de gauche comme de droite, à consacrer chaque semaine (depuis mai 1993, je n’ai pas failli une seule fois!) une rubrique de pure défense animale. Je suis correctrice et secrétaire de rédaction au journal, et, en plus de la rubrique «Les Puces» (version papier, en vente en kiosques tous les mercredis… un peu de pub, quand même, en passant!), j’ai une place supplémentaire sur le site de Charlie pour «La Puce de la semaine» et les «InfosPuce». Je n’en retire aucun bénéfice supplémentaire… sauf éventuellement moral! Du moins quand j’ai l’impression de servir à quelque chose — il m’arrive fréquemment de douter.

Aucun(e) autre journaliste de la presse nationale n’est aussi engagé(e) que toi en faveur de la cause animale. Subis-tu des pressions? A-t-on déjà essayé de te faire taire ou de t’acheter?
C’est amusant, ce que tu me demandes, je dis souvent en riant que je ne suis «ni à vendre, ni à acheter»… C’est tentant de répondre oui (rire), mais non, honnêtement, personne n’a jamais essayé. Il faut dire que je ressens assez instinctivement les gens «intéressés» et que je ne suis pas d’un abord aimable dans ce cas…

Les médias traditionnels parlent de plus en plus des conséquences de la consommation de viande sur la planète, sur le tiers-monde, sur la santé et même des végétariens: de tout, sauf de l’éthique, des animaux et de leur souffrance. Pourquoi?
Probablement parce qu’on n’ose pas encore — mais cela viendra, un long chemin a déjà été parcouru dans le bon sens — parler des animaux pour eux-mêmes, comme si c’était indécent, voire irrespectueux envers les humains, comme si cela leur enlevait quoi que ce soit, alors que c’est tout le contraire: l’humanisme et le progrès passent aussi par la considération que les peuples ont pour leurs «frères inférieurs». Peu importe le nombre de «pattes», la compassion se doit d’être éprouvée envers tout être sensible qui ressent la soif, la faim, la peur, le froid, la chaleur… La souffrance.

Questions posées par Alice Rallier, militante et amie de longue date, à l’époque porte-parole de l’Association végétarienne de France, par écrit, en août 2010. J’ai répondu de même, le texte des réponses est de moi dans son intégralité.
• Entretien publié dans le n° 102 d’Alternatives Végétariennes (décembre 2010, janvier, février 2011).

Avec André Méry, président de l’AVF, au buffet-débat de l’Assemblée nationale du 19 mai 2010: «De l’assiette à la planète, enjeux et éthique». Photo de Michel Pourny.
www.vegetarisme.fr
• À lire, entretien avec Alice: «Un combat de coqs, c’est laid, sale, vulgaire… et misérable».

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Un statut pour l’animal


Mis en ligne le mardi 15 février 2011

Victime des doctrines issues des monothéismes, l’animal a été longtemps considéré comme une chose, un objet, un bien, une marchandise et non comme ce qu’il est: un être sensible. Le droit traduit explicitement ce mépris du vivant non humain. Il distingue deux catégories juridiques : les personnes et les biens. Seuls les humains sont des personnes dotées de dignité, de prérogatives spécifiques, de droits subjectifs. Les animaux sont des meubles et font l’objet d’appropriation, au même titre que les choses.
Protégeant la sensibilité humaine davantage que celle des animaux, le législateur en 1850 incrimina les actes de cruauté commis, d’abord publiquement, à l’encontre des animaux domestiques et de compagnie. Publiquement: car il fallait ne pas soumettre l’homme à la vision d’un acte cruel qui pouvait le troubler dans sa quiétude. Cette exigence de publicité fut retirée du texte au XXe siècle et tout acte de cruauté à l’encontre d’un animal captif ou domestique devint délit correctionnel, à l’exception des courses de taureaux et des combats de coqs dans les localités où existe une tradition ininterrompue. Corridas et combats de coqs exigent des dérogations, ce qui représente l’aveu de leur cruauté.
En 1976, la loi admettait que l’animal est un être sensible, sans en tirer les conséquences. […] D’un point de vue théorique, le droit devrait concevoir trois catégories juridiques : les personnes, les choses et les animaux non humains. […]. Dès lors, concrètement, deux réformes découlent du caractère sensible de l’animal (réforme ici imbécileçue inversement à l’acception de régression chère au pouvoir politique français en place):
— d’une part, la suppression des dérogations à la prohibition des actes de cruauté énoncées par le Code pénal, c’est-à-dire l’abolition de la corrida et des combats de coqs.
— d’autre part, l’assimilation des animaux sauvages aux animaux de compagnie, car rien ne justifie que le coup de fourche sur un chien constitue un délit correctionnel, alors que le même coup de fourche sur un blaireau extirpé de son terrier constitue un acte de chasse autorisé.
La logique, le sentiment, la raison et le cœur se heurtent ici à des lobbies de l’élevage concentrationnaire, des spectacles taurins et de la chasse. Aucun argument rationnel ne peut être invoqué pour justifier le sort monstrueux réservé aux poules en batterie, aux porcs en usines à viande, aux animaux suppliciés pour les jeux de l’arène, massacrés par millions par des fusillots anachroniques. Aucune objection intelligible ne peut être opposée à la nécessité de cohérence appelant un statut de l’animal être sensible. […]
L’abolition de la torture tauromachique, de la chasse, la prohibition de l’élevage concentrationnaire n’interviendront qu’après un changement de personnels politiques.
En politique, nous vivons encore à l’ère des dinosaures religieux et valets des entreprises privées (de scrupules).
Gérard Charollois
Convention Vie et Nature pour une écologie radicale
www.ecologie-radicale.org

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Borloo et Chatel conspués par les écologistes


Mis en ligne le mardi 15 février 2011


Comme chaque année, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) a le privilège de décerner les trophées de la nature. Attribués à la suite des votes des adhérents de l’association, ces trophées récompensent les efforts de certains en matière de protection de la nature (trophée de plume) et condamnent les actes écologiquement dommageables d’autres (trophée de plomb).

Le trophée de plomb 2010 est attribué à Jean-Louis Borloo et Luc Chatel. Le 4 mars 2010, le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, a signé la première «Convention de partenariat pour l’éducation au développement durable» avec la Fédération nationale des chasseurs et le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, alors que celle-ci a toujours été refusée aux structures professionnelles d’éducation à la nature. Cet accord entre chasseurs et gouvernement encourage l’entrée du lobby chasse dans nos écoles. Il s’agit d’une véritable entreprise d’endoctrinement qui consiste à faire la promotion d’une prétendument nécessaire «gestion de la nature» afin de trouver de nouvelles recrues chez les chasseurs. Or le prosélytisme est illégal.
Dans un pays où les lois de protection de la nature sont quotidiennement bafouées, certains s’efforcent de défendre efficacement la nature et une écologie responsable. L’ASPAS a ainsi le plaisir de remettre le trophée de plume 2010 à Virginie Boyaval. Voilà plus de cinq ans que Virginie a fondé l’association MELES, ayant pour but l’étude et la protection du blaireau. Depuis 2008, Virginie sillonne la France pour présenter le film qu’elle a réalisé, Le Blaireau de l’ombre à la lumière, qui pointe du doigt la cruelle pratique du déterrage. Elle s’est déplacée dans plus de 200 écoles pour sensibiliser les enfants à cet animal si mal considéré, donne des conférences, effectue des suivis de population, étudie l’impact de la mortalité routière, apporte des soins aux blaireautins orphelins et adultes blessés et se bat pour que le blaireau obtienne le statut d’espèce protégée. Les journalistes Nathalie Fontrel et Denis Cheissoux (France Info et France Inter) ne sont arrivés qu’à quelques voix de la première place, nombreux ont été les adhérents de l’ASPAS à rendre hommage à leur excellent travail…
Pierre Athanaze
Président
9 février 2011
www.aspas-nature.org
www.meles.fr

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5 février 2010-5 février 2011: bon anniversaire, Fadjen!


Mis en ligne le mardi 08 février 2011

Le taurillon sauvé des arènes par Christophe Thomas a bien grandi depuis son arrivée, le 11 mars 2010, en Bretagne, dans la région de Rennes. Comment a-t-il évolué? Comment se comporte-t-il avec les autres animaux avec lesquels il partage son pré? Petit entretien de l’équipe du CRAC Europe avec son «papa de remplacement»… et grande émotion.

Avec qui Fadjen joue-t-il le plus souvent: avec les quatre-pattes… ou avec le deux-pattes?
Maintenant qu’il a dépassé les 200 kg, il s’amuse un peu moins avec le bouc, qui est trop petit pour lui: il est obligé de se mettre à genoux pour être à sa hauteur. Il ne le trouve plus assez résistant! Le pauvre bouc doit peser une trentaine de kilos, il ne fait pas le poids, alors j’ai pris le relais. Enfin, c’est Fadjen qui m’a choisi comme compagnon de jeu, je n’avais rien demandé. Comme je le dis souvent, il me prend pour son pommier (c'est classique que les vaches se frottent la tête contre les pommiers dans nos campagnes), d'ailleurs je lui en ai offert un pour ses 1 an (rire). Le bouc est beaucoup plus violent que Fadjen quand ils s'amusent ensemble. Il n'hésite pas à se dresser sur ses pattes arrière pour lui flanquer un grand coup de tête — ça a la tête dure! —, ce que Fadjen n'apprécie pas vraiment. Avec le cheval, dont il avait un peu peur, ça va plutôt mieux. Il le craint moins, et le cheval le tolère plus. Mais c’est surtout quand je m'approche du champ que le cheval se met à lui courir après, comme s’il voulait l’exclusivité.
Fadjen ne croise pas souvent la chienne, sauf quand je le sors du pré pour l’emmener en balade. C'est un grand moment pour elle, qui a envie de s'amuser avec lui. Il feint alors de la charger, ça l’amuse encore plus.

Votre relation a-t-elle évolué depuis le début?
Oui, je le sens plus attaché à moi, et je le suis plus moi aussi d'ailleurs. Cela se traduit par des grands «meuh!» quand il me voit. Et il reconnaît ma voiture, par exemple quand je rentre du boulot. Alors là, peu importe dans quel endroit du pré il se trouve, ni ce qu'il fait, il se met à courir vers le portail en meuglant tout ce qu'il peut, jusqu'à ce que j'aille le voir. Il me surveille beaucoup. Il se débrouille toujours pour avoir un œil sur moi ou sur la maison. Je n’aurais jamais cru qu'un taureau puisse réagir ainsi. La chienne me fait un peu la fête quand j'arrive, mais après c'est fini. Fadjen, si je l'écoutais, je devrais aller brouter avec lui dans le champ toute la journée!

Quelle est actuellement son alimentation?
Je l'ai sevré alors qu’il avait un peu plus de 5 mois. Avec difficulté, pour lui comme pour moi. Ç’a été dur de ne plus lui donner le biberon. Il est passé par trois styles d’aliments différents, tous naturels, sans produits chimiques, sans hormones de croissance ni antibiotiques, et toujours en fonction de son âge. Je voulais qu'il bénéficie de tous les éléments nécessaires à un bon développement physique. Les animaux qui en ont manqué en souffrent à vie, car les carences sont irrémédiables. Il en résulte des bovins malades, fragiles, ou dont les cornes ont une pousse irrégulière. Fadjen consomme plus d'un sac de 25 kg d’aliments par semaine et dispose de foin à volonté, vu qu'il n'y a pas d'herbe en hiver.

Comment se comporte-t-il en dehors de son pré?
Je ne veux pas parler pour lui. Mais je crois qu'il aime en sortir. Je le vois au saut de cabri qu'il fait au début de la balade, à tel point qu'il m’est difficile de le retenir à côté de moi. Il tire souvent au début. Et il marche sans relâche. Il peut être attentif à ce qui l'entoure, ou pas. J'ai l'impression qu'il dort parfois en marchant. Surtout sur la route du retour (rire, de notre équipe cette fois).

Le CRAC Europe, seule association qui parraine Fadjen, par contrat exclusif, assure la quasi-totalité de ses frais d’entretien. En dehors de l’aspect financier, que représente pour le sauveur de Fadjen ce partenariat, et, plus largement, quel espoir réel pour les taureaux condamnés à être tués dans l’arène?
Il est important qu’une grande association puisse faire connaître Fadjen au public, car, à travers lui, c’est montrer le comportement de tous les taureaux qui entrent dans les arènes. Fadjen aurait dû être l’un d’eux. Si l’un de ses frères a été gracié à Barcelone il y a deux ans, lui n’aurait peut-être pas eu cette chance — si on peut appeler ça une chance, après toutes les souffrances et le stress endurés, et surtout quand on sait qu’ils succombent presque toujours à leurs blessures, trop profondes. Il faudrait parler plus justement, et moins hypocritement, de «fausse grâce». Fadjen peut faire prendre conscience aux gens qu'on leur ment en présentant toujours les taureaux comme agressifs, chargeant sans relâche. Cela apporte une image nouvelle, susceptible de toucher des personnes qui ne l’auraient pas été en voyant des taureaux souffrir dans les arènes, et ainsi de les sensibiliser. Quand, dans les débats télévisés contradictoires sur la corrida, qui excitent tant les médias, les anticorrida présentent, à juste titre, le taureau comme un herbivore paisible, ils subissent les railleries des aficionados, qui les accusent de ne rien y connaître aux taureaux «de corrida». Eh bien, maintenant, grâce à Fadjen, on leur prouvera qu’ils se trompent.

Des réactions après quelques passages dans les médias?
Oui, après les articles du Télégramme (journal breton) et après le reportage des «Animaux de la 8», sur Direct 8. J'ai l'impression que les anticorrida se sont accaparé Fadjen et en ont fait un symbole anticorrida national. Je pense que ça va en motiver certains, qui ne savaient plus quoi faire contre la corrida, et des gens qui ne connaissaient pas ce milieu peuvent se rallier à notre cause.



Des projets avec Fadjen?
Je prépare un tour de Bretagne (ma région natale) de trois semaines courant juin, à pied avec lui, afin de faire connaître les dessous de la corrida et surtout pour montrer ce qu'est vraiment un taureau «de corrida». J'aimerais aussi que les médias s'intéressent un peu plus à Fadjen, pour une fois qu'ils ont la possibilité de voir un taureau et de se faire leur propre avis, et non de prendre pour parole d'évangile ce que le milieu taurin veut montrer et faire croire. J'aimerais insister sur une phrase en particulier qui prouve bien que la corrida est un gros mensonge dont les taureaux sont les victimes: «Vous avez un chien? Eh bien, vous verrez, si vous vous occupez bien de votre taureau, il sera encore plus fidèle que votre chien!» Ces propos de l'éleveur, le jour où Fadjen est parti de chez lui, me font mal chaque fois que j’y repense. Comment, sachant qu'un animal n'est pas dangereux, peut-on faire croire qu'il l'est et le laisser partir se faire massacrer dans les arènes? Réponse : le fric!
Propos recueillis par Luce Lapin

• Lire ou relire (en cliquant ici
) l’entretien qu’a donné Christophe Thomas à Delphine Simon, secrétaire du CRAC Europe: «Fadjen, mascotte et filleul du CRAC Europe».
www.anticorrida.com
• À votre tour, vous pouvez parrainer Fadjen (http://www.anticorrida.com/adhesion/#adhesion/parrainez-fadjen ): vous recevrez une (très belle!) carte de parrain ou de marraine.
• Photos: ©Christophe Thomas

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Torture tauromachique: l’argent des contribuables


Mis en ligne le mardi 01 mars 2011

Crise économique? Pas pour tout le monde! Alors que près d’un tiers des spectacles tauromachiques ont été supprimés en Espagne en 2009 faute de subventions publiques, en France, le financement de la barbarie des arènes aux frais du contribuable se poursuit de plus belle. En Espagne, la corrida n’est pas une priorité quand les finances sont en berne. En France, si! […] malgré les demandes de la députée des Deux-Sèvres, Geneviève Gaillard, présidente de l’intergroupe pour la protection animale à l’Assemblée nationale, aucune commission d’enquête parlementaire sur le financement public de la corrida n’a pu voir le jour. Ceci sous la pression active et efficace de quelques députés qui confondent leur passion coupable et leur mandat électif. Pour le mundillo et ses soutiens, tous les moyens sont bons pour financer la corrida avec les fonds publics : subventions des écoles de tauromachie par le conseil général ou la mairie (Arles, Nîmes ou Béziers), subventions directes des spectacles par la municipalité, comme c’est le cas à Alès, subventions des clubs taurins qui coorganisent parfois les événements… […] fin 2010 […] le conseil général des Pyrénées-Atlantiques [a] acheté pour 3690 euros de places pour les corridas de Bayonne, tout en prétendant ne pas du tout subventionner ces spectacles. On joue sur les mots… La quasi-totalité des spectacles de corrida sont déficitaires et ne se maintiennent qu’à grand renfort d’argent public. En 2008, à Bayonne, le maire annonçait 180000 euros de déficit. En 2010, […] 92000 euros. Qui paye? Les contribuables!
Grâce au travail d’investigation de Mario Valenza, président de la BAC, Brigade Anti Corrida de Marseille, nous apprenons que le conseil général des Bouches-du-Rhône a subventionné la corrida en 2010 à hauteur de près de 120000 euros: achat de places à la société Jalabert pour 63255 euros et 56400 euros de subventions variées aux clubs taurins et à l’école taurine d’Arles. Et ce n’est que le conseil général. Il faut ajouter les subventions des mairies et du conseil régional présidé par un aficionado convaincu et actif…
[…] En 2003, une émission nommée «Al Descubierto » dénonçait sur une chaîne de télévision publique espagnole le financement public de la tauromachie, les trucages, les nombreux petits arrangements entre amis. […] À quand une grande enquête d’investigation sur le monde opaque de la tauromachie de la part des médias? Ce qui a été fait en Espagne il y a huit ans, nous l’attendons toujours en France…
Jean-Pierre Garrigues
CRAC Europe
www.anticorrida.com
Mario Valenza
BACM
www.bacmarseille.fr

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Une proposition de loi veule


Mis en ligne le mardi 01 mars 2011


Soixante-quatre députés conservateurs, dont Jérôme Bignon, président du groupe prochasse de l’Assemblée nationale, et Muriel Marland-Militello, déposent une proposition de loi contenant les cadeaux annuels faits par le législateur français à Sa Majesté cynégétique.
Tous les dix-huit mois, l’Assemblée offre à la féodalité chasse des avantages, privilèges et hommages parfaitement ridicules.
Qu’y a-t-il dans cette nouvelle proposition de loi prochasse, la cinquième du règne de la droite ? Tout d’abord, de dégradantes courbettes sur le thème: «les chasseurs protègent la biodiversité, informent sur l’environnement, favorisent la conservation des milieux naturels». Ceux qui savent apprécieront l’indigence de ces élus soumis.
La chasse tue des êtres sensibles, terrorise la faune, crée des déséquilibres écologiques en favorisant les espèces pourvoyeuses de viande et en détruisant les régulateurs naturels, perturbe la quiétude des campagnes, insécurise les randonneurs, perpétue des pratiques de braconnage telles que chasse de nuit, tendelles, gluaux, lacets, matoles ou des rituels sanguinaires tels chasse à courre et déterrage.
La chasse agresse l’animal, la nature et la conscience des humains humanisés. Mais, pour les élus français, la chasse est un tabou intouchable. Aussi, concrètement, le législateur propose, cette année, de dispenser d’impôts fonciers les propriétaires de plans d’eau de chasse et platières. Quand on sait que les huttes de chasse se louent à grand prix, il faut apprécier l’ampleur du cadeau fiscal ! L’article 8 de la proposition de loi suggère d’autoriser les préfets à imposer aux propriétaires non chasseurs, ayant placé leurs fonds en zones de non-chasse, des tirs de destructions d’animaux occasionnant des dégâts (sangliers). Voilà qui demeurera purement théorique, mais qui est de nature à satisfaire la mentalité agressive d’un lobby qui ne supporte pas que des citoyens échappent à son emprise bottée et armée. Puis vous trouverez dans le texte des aménagements techniques sur les territoires et plans de chasse, avec possibilité d’additionner chasses privées et associations communales de chasse agréées pour constituer des espaces cynégétiques. Ce législateur réitère l’autorisation d’utilisation du grand duc artificiel pour la destruction des animaux classés nuisibles et pour la chasse de ces animaux. Il y a un décalage criant entre la mentalité servile des élus chantant les louanges du chasseur et l’état de l’opinion publique, plus avancée sur la condition animale et le respect de la nature.
Maintenant, une petite question technique de pratique parlementaire: quelle différence y a-t-il entre une proposition de loi d’abolition de la corrida et une proposition de loi prochasse? Réponse : la première est destinée à combler les protecteurs des animaux par une déclaration de principe jamais examinée. La seconde deviendra une loi effective. Cherchez la duplicité… Et la démocratie dans tout cela!
Amis des animaux, cessez d’être dupes et complices.
Sortez-les!
Convention Vie et Nature
Mouvement d’écologie éthique et radicale pour le respect des êtres vivants et des équilibres naturels
22 février 2011
www.ecologie-radicale.org

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Borloo et Chatel conspués par les écologistes


Mis en ligne le mardi 15 février 2011


Comme chaque année, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) a le privilège de décerner les trophées de la nature. Attribués à la suite des votes des adhérents de l’association, ces trophées récompensent les efforts de certains en matière de protection de la nature (trophée de plume) et condamnent les actes écologiquement dommageables d’autres (trophée de plomb).

Le trophée de plomb 2010 est attribué à Jean-Louis Borloo et Luc Chatel. Le 4 mars 2010, le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, a signé la première «Convention de partenariat pour l’éducation au développement durable» avec la Fédération nationale des chasseurs et le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, alors que celle-ci a toujours été refusée aux structures professionnelles d’éducation à la nature. Cet accord entre chasseurs et gouvernement encourage l’entrée du lobby chasse dans nos écoles. Il s’agit d’une véritable entreprise d’endoctrinement qui consiste à faire la promotion d’une prétendument nécessaire «gestion de la nature» afin de trouver de nouvelles recrues chez les chasseurs. Or le prosélytisme est illégal.
Dans un pays où les lois de protection de la nature sont quotidiennement bafouées, certains s’efforcent de défendre efficacement la nature et une écologie responsable. L’ASPAS a ainsi le plaisir de remettre le trophée de plume 2010 à Virginie Boyaval. Voilà plus de cinq ans que Virginie a fondé l’association MELES, ayant pour but l’étude et la protection du blaireau. Depuis 2008, Virginie sillonne la France pour présenter le film qu’elle a réalisé, Le Blaireau de l’ombre à la lumière, qui pointe du doigt la cruelle pratique du déterrage. Elle s’est déplacée dans plus de 200 écoles pour sensibiliser les enfants à cet animal si mal considéré, donne des conférences, effectue des suivis de population, étudie l’impact de la mortalité routière, apporte des soins aux blaireautins orphelins et adultes blessés et se bat pour que le blaireau obtienne le statut d’espèce protégée. Les journalistes Nathalie Fontrel et Denis Cheissoux (France Info et France Inter) ne sont arrivés qu’à quelques voix de la première place, nombreux ont été les adhérents de l’ASPAS à rendre hommage à leur excellent travail…
Pierre Athanaze
Président
9 février 2011
www.aspas-nature.org
www.meles.fr


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Parc de la Tête d’or: les deux éléphantes porteuses de la tuberculose


Mis en ligne le mardi 22 février 2011


Il y a plusieurs jours, nous apprenions que les éléphantes du parc de la Tête d’Or, à Lyon, [étaient porteuses] de la tuberculose, maladie contagieuse et transmissible à l’homme. Les animaux appartenant au cirque Pinder, il a été demandé à Gilbert Edelstein, directeur du cirque, de les récupérer. Nous pouvions lire la réaction de monsieur Edelstein dans de nombreux médias: «Le directeur du zoo veut se débarrasser de mes éléphants. J’en veux pour preuve que le test n’est pas du tout obligatoire. Ce n’est pas comme la fièvre aphteuse par exemple. Il savait qu’en le faisant, il trouverait quelque chose» (leprogrès.fr du 16 février). Monsieur Edelstein met en lumière l’aspect facultatif du dépistage de la tuberculose. Il est pourtant démontré scientifiquement et étudié dans les écoles vétérinaires que le confinement, la promiscuité, le changement de climat, et les stress multiples favorisent le développement de maladies infectieuses comme la tuberculose. Les éléphants de cirques et de zoos sont très fortement exposés à ces contraintes, et ces milieux sont donc les plus favorables au développement de la tuberculose. De plus, l’éléphant peut être contaminé par un être humain (personnel, visiteur). Dans les cirques et les zoos, les éléphants développent également des troubles du comportement comme la stéréotypie. On constate ce phénomène chez les éléphants du parc de la Tête d’or, qui balancent leur tête de gauche à droite. Cette maladie est principalement due à l’ennui lié à la détention, aussi bien dans les cirques que dans les zoos. Les éléphantes du parc sont donc condamnées à finir leur vie dans un environnement totalement inadapté, qu’il s’agisse de l’enclos du parc de la Tête d’or ou de la cage du cirque Pinder, à moins qu’elles ne soient directement euthanasiées. Étant donné les connaissances que nous avons sur la détresse de ces animaux rendus malades, n’est-il pas temps de réagir et de prévenir ce genre de situation? Peut-on encore accepter la captivité d’animaux sauvages dans les cirques et les zoos? Peut-on encore parler de préservation d’espèces menacées si cela revient à enfermer et à exhiber quelques individus, à les exposer ainsi à des risques pathologiques pour finalement les euthanasier?
De plus en plus de pays répondent non à ces questions et interdisent la détention d’animaux sauvages dans les cirques ou les zoos, comme la Chine, la Norvège, l’Autriche, le Brésil… Certaines communes françaises interdisent également la présence de cirques détenant des animaux sauvages, dont deux communes du Grand Lyon, Vernaison et Chassieu.
Brian Mordasini
17 février 2011
Dignité animale
www.dignite-animale.com


Sources :
http://www.code-animal.com/zoo/detention/captivite_elephant.htm
http://oatao.univ-toulouse.fr/2079/1/debouch_2079.pdf
http://www.leprogres.fr/loire/2011/02/16/les-helephantes-de-la-tete-d-or-malades

• Lire également des textes sur les zoos et les cirques ici même.

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Bon appétit, les vautours!


http://www.charliehebdo.fr/infospuce.html

Grâce aux démarches conjointes de la Mission Rapaces de la LPO et de ses collègues espagnols, l’Union européenne vient d’assouplir les procédures en matière d’équarrissage naturel. Une bonne nouvelle pour les rapaces nécrophages, victimes de la famine depuis 2003-2005 ! Désormais, les autorités européennes autorisent:
— à poursuivre le ravitaillement des placettes d’équarrissage, destinées aux nécrophages, à partir de cadavres d’animaux d’élevage. Cette mesure concerne aussi bien les oiseaux nécrophages menacés d’extinction ou protégés que d’autres espèces carnivores vivant dans leur habitat naturel.
— à ne pas systématiquement acheminer les cadavres domestiques vers des placettes d’équarrissage.

Les espèces de rapaces qui bénéficient de ces avancées sont:
— le gypaète barbu, le vautour moine, le vautour percnoptère, le vautour fauve, le milan noir, le milan royal, ainsi que l’aigle royal et le pygargue à queue blanche, ces deux espèces ayant été ajoutées aux listes antérieures.

Rappelons qu’en 2005, suite à des démarches entreprises par la LPO et ses partenaires, la Commission européenne avait amendé une décision, applicable à tous les États membres, afin de permettre aux vautours de disposer d’opérations de soutien alimentaire.
Cette nouvelle réglementation est une bonne nouvelle pour les rapaces nécrophages européens, notamment les vautours, dont les populations restent très fragiles et qui sont injustement accusés de prédation ! […]
Allain Bougrain Dubourg
Président
Ligue pour la protection des oiseaux
www.lpo.fr

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Japon : les animaux comptent aussi


Mis en ligne le mardi 22 mars 2011



http://www.charliehebdo.fr/infospuce.html


«Au Japon, les animaux de compagnie sont considérés comme des membres à part entière de la famille, il est donc tout naturel pour les équipes de secours de s’occuper des animaux sans abri ou blessés après la tragédie. D’ailleurs prendre en charge les animaux après des désastres naturels n’est pas nouveau pour ces associations et refuges. En 1995, lors du terrible séisme de Kobe, une association protectrice a sauvé 600 animaux pour les mettre à l'abri en refuge. Les zones dévastées par le tsunami sont dans un tel état qu’il est difficile d’y accéder. Les associations envisagent de s’y rendre en hélicoptère s’il n’y a pas d’autre moyen. Elles pourront ainsi sauver des vies, qu’elles marchent à 2 pattes ou à 4 pattes. Si vous comprenez l'anglais, vous pouvez rejoindre le groupe de secours aux animaux domestiques après le tsunami du Japon sur Facebook.»
Vidéo étonnante dans laquelle un épagneul breton veille sur son compagnon d’infortune, un setter blanc en grande difficulté. Ils sont seuls dans les décombres.
Wamiz.com
http://wamiz.com/chiens/actu/japon-les-animaux-aussi-sont-secourus-video-1259.html

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Muriel Marland-Militello, anticorrida mais prochasse: où est l’éthique?


Mis en ligne le mardi 15 mars 2011



http://www.charliehebdo.fr/chasse.html

La CVN, Convention Vie et Nature pour une écologie radicale, dénonce le fait que certains députés endorment les protecteurs des animaux en déposant des propositions de lois généreuses en sachant parfaitement qu'elles ne seront jamais examinées par les Assemblées, ni votées.
En revanche, les mêmes députés signent des propositions de lois prochasse que le gouvernement inscrira à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. La députée du parti conservateur, Muriel Marland-Militello, fut ainsi, d'une part, à l'initiative de plusieurs propositions de lois abolitionnistes de la tauromachie. À ce titre, elle mérite encouragements et félicitations. Mais, d'autre part, nous la retrouvons cosignataire de la proposition de loi du président du groupe «chasse» de l'Assemblée, le député également conservateur Jérôme Bignon.
Vous la découvrirez ci-dessous, superbe, éloquente, révélatrice du degré de prise de conscience de ces élus. Il est scandaleux que chaque année des foules malsaines mettent à mort sous la torture des milliers de taureaux. Il est tout aussi scandaleux que des hommes inquiétants tuent, en ce pays, chaque année, trente millions d'animaux souvent mutilés, blessés, condamnés à agoniser des jours après que des balles et des plombs leur ont broyé les os et déchiré les chairs. Mais madame la députée conservatrice est prochasse, elle l'avoue, lorsque la chasse tue «proprement», et cela discrédite totalement son action en faveur des bêtes.
La chasse et la torture tauromachique se valent dans l'horreur et seules l'ignorance ou, pis, la mauvaise foi peuvent les faire distinguer dans la réprobation morale. La chasse détruit la faune, l'artificialise, élimine nombre d'espèces, en favorise d'autres uniquement pour alimenter le stand de tirs tout en affirmant que ces espèces prolifèrent. La chasse est le domaine de l'imposture et de la forfaiture. Forfaiture parce que les élus, en rupture avec le corps social, demeurent les valets d'un lobby.
Gérard Charollois
Président de la CVN
www.ecologie-radicale.org



Réponse de Muriel Marland-Militello à une adhérente de la CVN



Chère Madame,
Vous avez bien voulu appeler mon attention sur la proposition de loi portant diverses dispositions d’ordre cynégétique déposée par mon collègue Jérôme Bignon.
Je vous en remercie. J'ai pris connaissance de votre message avec toute l'attention qu'il mérite.
J'ai effectivement souhaité m'associer à la démarche de mon collègue qui a, avant tout, un rôle de clarification administrative et de renforcement des pouvoirs du préfet. Cette proposition de loi vise également à renforcer l’action des chasseurs en faveur de la gestion équilibrée des écosystèmes et de la conservation de la biodiversité.
Je tiens à être très claire: personnellement je ne pratique pas la chasse mais je ne suis pas opposée aux chasseurs dans la mesure où ceux-ci chassent «proprement», en réduisant la souffrance de l'animal lors de l'abattage. Bien sûr je suis fermement opposée à certaines techniques de chasse qui font particulièrement souffrir les animaux et qui appartiennent à un autre âge.
Vous vous étonnez que je sois la députée qui ait pour la première fois de l'histoire de la Vème République amené l'abolition de la corrida sur la scène politique parlementaire et que j'aie cosigné la proposition de loi Bignon.
Il n'y a pourtant rien d'étonnant. Ma démarche est équilibrée et réaliste: lors des corridas des sévices graves et actes de cruauté sont commis sur les animaux. Notre droit le reconnaît d'ailleurs déjà. La souffrance est érigée en spectacle. Lors de la chasse, il s'agit de prélever du gibier destiné à nourrir des êtres humains, ce qui est dans l'ordre des choses dans la Nature. Il y a donc pour moi une différence énorme : la corrida est une barbarie qui pervertit les valeurs humanistes de notre société alors que la chasse, lorsqu'elle se déroule de manière responsable, est une pratique acceptable qui n'a pas pour but la souffrance animale mais qui participe à l'équilibre naturel de la faune en l'absence des prédateurs disparus de nos forêts.
Espérant que vous compreniez ma démarche, je vous prie de croire, Chère Madame, à l'assurance de ma considération distinguée.
Muriel Marland-Militello
Député des Alpes-Maritimes (2e circ.)
Adjoint au Maire de Nice
en charge de la politique culturelle de la Ville


• À LIRE dans « Les Puces » du journal (Charlie Hebdo du 16 mars). Les différentes propositions de loi qu’a signées Muriel Marland-Militello, députée UMP des Alpes-Maritimes, contre la corrida et en faveur de l’animal, être sensible. Elle défend les taureaux… mais aussi les chasseurs, afin qu’ils puissent « accomplir leur passion » et donner libre cours à leurs pulsions morbides.

IMPORTANT. Faites connaître le site de Charlie, diffusez autour de vous! S’il existe, c’est grâce au journal. «Les Puces», c’est dans le journal, «La Puce», c’est sur le site. Achetez le journal (tous les mercredis, en kiosques, 2,50 euros), allez sur le site

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Le pigeonnier contraceptif « à la française »


Mis en ligne le mardi 22 mars 2011



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À l’origine, le pigeonnier contraceptif est imbécileçu pour que les pigeons nidifient et pondent afin que l’on puisse prélever leurs œufs à des fins de régulation de leur population, jugée surnuméraire. Le pigeonnier ne suffit pas, il est un des rouages du système de maîtrise de la population des pigeons. Un pigeonnier installé seul, sans la maîtrise et la compréhension des éléments qui concourent à la régulation des pigeons, ne peut « fonctionner ». Pour que les pigeons acceptent le pigeonnier, il faut que leurs nichoirs habituels (dans les églises, les bâtiments, etc.) ne leur soient plus accessibles. Il est donc inutile d’installer un pigeonnier sans avoir « traité » les lieux de nidification, qui sont parfois nombreux et difficiles d’accès. Le pigeonnier doit être adapté aux besoins des pigeons (ce qui est toute une science colombophile), l’oiseau ne doit pas avoir envie d’aller pondre ailleurs. Voici déjà deux points essentiels — l’obturation des lieux de nidification habituels et le pigeonnier adapté aux besoins des oiseaux —, et c’est un grand pas. Le troisième point concerne la nourriture, un point sensible puisqu’il englobe l’interdiction de nourrissage des pigeons. On pourrait y mettre d’autres alinéas, dont certains plus subtils, comme l’interaction homme-oiseau et la perception environnementale.
Il faut comprendre que le pigeonnier contraceptif est une pensée qui refuse la violence habituelle faite aux pigeons. Les tueries quotidiennes que subissent les pigeons ne font pas régresser leur nombre (ou momentanément), car, sous l’effet du stress, cette espèce a la capacité de se reproduire encore plus, plus vite et plus fort, telle est la nature de ces oiseaux qui vivent depuis si longtemps auprès de nous. Connaissent-ils la nature de prédateur de l’homme ? Son aptitude à tuer et à éliminer tout ce qui le gêne ? On peut en rire, et rester perplexe, malgré tout il faut bien reconnaître que nous sommes bien ignorants dans la compréhension des oiseaux. On ne peut que reconnaître que toutes ces éradications de pigeons n’ont servi qu’à une chose : engraisser les sociétés de dépigeonnage, qui vivent désormais grassement sur le « dos de la bête ». Le pigeon étant devenu une rente pour eux, il est peu probable qu’ils vous vendent un système permettant de ne plus avoir de pigeons — ou si peu. Le pigeonnier s’installe aussi dans une vision du monde plus généreuse, un monde où l’animal a le droit à la vie, à la paix et au respect. Vous comprenez que cette vision est bien loin du monde dans lequel nous vivons tous. Le pigeonnier contraceptif n’a rien de fantaisiste, on le nomme fantaisiste parce qu’il fait partie d’un univers que beaucoup refusent, un univers de vie humaine et animale qui ne serait pas antagoniste mais qui se sustenterait, et d’où les forces vitales de chacun contribueraient à un meilleur-vivre.
Cette « vibration » au respect de la vie sous toutes ses formes fait partie de l’évolution de la conscience de notre espèce, le respect de la vie dans sa totalité ne fait qu’un avec nous-même, avec notre être intérieur. On pourrait schématiser en écrivant que tuer, c’est se tuer soi-même. Nous percevons le monde d’une façon habituellement dualiste (moi et l’autre), l’autre pouvant être donc potentiellement dangereux. Comment cette non-violence faite aux oiseaux est-elle perçue ?
On peut dire qu’avec l’exemple du pigeonnier contraceptif — puisque l’on parle de lui, mais cela pourrait s’appliquer à de nombreux autres exemples — les pays qui ont joué le jeu sans tricher (en prenant en compte les données environnementales) ont des résultats satisfaisants parce qu’ils s’en sont donné les moyens. Pour que quelque chose marche, il faut y croire.
L’exception française. En France, le pigeonnier contraceptif est majoritairement sous la coupe des dépigeonneurs. Les sociétés de dépigeonnage ont mauvaise presse. Ce n’est pas pour autant que les dépigeonneurs se sont convertis au pigeonnier contraceptif dans son idéologie ! Disons plutôt que devant la réprobation générale ils ont installé des pigeonniers de façade. Eh oui, il faut savoir s’adapter…
Avez-vous déjà vu ce truc en bois, carré ou rectangulaire, parfois rond, avec de toutes petites ouvertures sur les façades ? Ce pigeonnier est en fait un pigeonnier exterminateur. La technique du pigeonnier contraceptif à la française est d’installer un pigeonnier de façade, ou pigeonnier marketing, si possible bien en vue de la population. L’entreprise pose ensuite des cages pièges près des lieux de nidification des pigeons. Les pigeons viennent manger les graines mises à l’intérieur de la cage. Les cages sont relevées au mieux tous les quinze jours, l’eau (quand il y en a) est souvent croupie, les oiseaux restent donc longtemps prisonniers dans ces cages pièges souvent avec de l’eau contaminée et plus de nourriture. Il n’est pas rare de trouver des oiseaux morts de faim ou de soif à l’intérieur, sans compter que les cages pièges ne sont pas à l’abri des intempéries, et quelquefois même pas à l’abri des regards des passants (ce qui en dit long sur la passivité des gens).
Quand l’entreprise vient relever les cages pièges, évidemment, c’est le massacre, parfois au CO
2 (dioxyde de carbone, gaz extrêmement douloureux), ou bien on ne sait pas trop comment — ils ont leurs techniques… L’entreprise élimine donc bien les pigeons, comme toujours, et les pigeons sont toujours aussi nombreux, comme toujours. Tout le monde est content, l’entreprise sait qu’elle aura toujours des pigeons à tuer, donc du travail, la mairie profite d’une image écologique et positive à l’égard des pigeons et les administrés félicitent la mairie pour leur démarche. Souvent, les amis des oiseaux sont dupes du système. C’est ce qui s’appelle un pigeonnier contraceptif à la française, qui dit mieux ?
Si vous voulez faire installer un pigeonnier contraceptif dans votre ville, assurez-vous d’abord que celui-ci n’est pas mis en place par une société de dépigeonnage. Il y a peu d’entreprises qui ne dépigeonnent pas, il faut demander aux associations de protection des oiseaux. Ou bien, et c’est encore le mieux, faire construire un pigeonnier contraceptif par le menuisier de la ville, et puis former une personne de la commune à l’entretien du pigeonnier, c’est beaucoup moins cher et c’est efficace.

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Espagne : procès d’un galguero


Pour la première fois, un homme et son fils de 12 ans vont être jugés en Espagne pour avoir pendu leur galgo. Le procès aura lieu le 13 avril au tribunal dont dépend la ville de Torrijos, près de Tolède, où les cadavres ont été découverts. La vice-présidente de l'Europe des lévriers, Cristina de Luna, et notre partenaire de la Guardia civil, Leticia, seront présentes. […] Lors de leur audition, les galgueros […] ont avoué qu'ils avaient l'habitude de pendre leurs galgos à chaque fin de saison de la chasse. Ils ont expliqué qu'ils trouvaient cette méthode bien meilleure que de les abandonner dans la nature, «car les chiens errants risquent de causer des accidents de la route». Avant d'ajouter qu'ils ne savaient pas que pendre un galgo était un crime ! Cette découverte macabre oblige les autorités à reconnaître que les pendaisons de galgos sont toujours une pratique courante chez les galgueros. Jusqu'à présent, ces actes de barbarie avaient toujours été considérés comme des actes isolés malgré les protestations des associations de protection des galgos. Jamais aucun coupable n'avait pu être identifié et condamné malgré les plaintes déposées contre X par les associations qui découvraient ces pauvres martyrs soit morts, soit encore vivants, mais la gorge à moitié tranchée. Ce jugement est donc de la plus haute importance, car il risque de faire jurisprudence. […]
Europe des lévriers
[size=9]• www.adopter-levrier.com/actualites.php
www.kizoa.fr/diaporama/d1618770kP42306477o4/galgos-pendus
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Chasse aux phoques au Canada: Fourrure Torture contre le quota de 2011


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Mis en ligne le mardi 29 mars 2011


Le ministère des Pêches et des Océans a annoncé ce vendredi 25 mars le nouveau quota de la chasse aux phoques pour 2011: 468 200 phoques! Alors que le gouvernement canadien devrait tout mettre en place pour protéger les phoques victimes de la raréfaction des glaces, il décide contre toute attente d'augmenter les quotas: 80 000 phoques de plus que l'an passé. Le gouvernement canadien choisit ainsi de rester sourd aux protestations internationales, mais aussi dans son propre pays, contre la cruelle chasse aux phoques. Aux côtés de nombreux opposants à la chasse aux phoques, Fourrure Torture a participé à la marche unitaire organisée à Montréal ce dimanche 27 mars 2011 pour dénoncer la barbarie de la chasse aux phoques. «La chasse aux phoques commerciale du Canada est le plus important et cruel massacre de mammifères marins sur terre», déclare Olivier Rafin, directeur du collectif Fourrure Torture. «Le gouvernement canadien marque une nouvelle fois sa volonté déraisonnée de poursuivre le massacre des phoques.» Cette année, la minceur de la glace est une lourde menace pour les phoques. La banquise est nécessaire pour assurer la mise bas et l'allaitement des petits: ils doivent en effet prendre suffisamment de forces pour affronter la vie dans l’océan. […]
• Pétition pour l'abolition de la chasse aux phoques au Canada
sur www.chasse-aux-phoques.com

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