Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
pacemaker91

Films sur les animaux et la planète

Messages recommandés

Il est d'usage, lorsqu'il s'agit de faire la promotion d'un film à grand spectacle, de brandir des chiffres et de faire état des performances ou innovations techniques qui ont permis sa création. Jouons le jeu et donnons ces informations, susceptibles de satisfaire la curiosité du spectateur désireux de savoir "comment ça marche".

Océans, la fresque documentaire réalisée par Jacques Perrin et Jacques Cluzaud sur le monde sous-marin, a nécessité deux ans de préparation, quatre ans de tournage dans une cinquantaine de sites, soixante-dix expéditions. Douze équipes ont été nécessaires pour explorer les mystères du grand bleu, ainsi que la fabrication d'une caméra numérique, glissée dans un caisson étanche hydrodynamique, dans un globe de Plexiglas ou dans des torpilles, et d'un engin mi-air mi-eau capable de filmer simultanément sur et sous la surface de l'eau.
Fut également mis en place un système de sonorisation capable de restituer les bruits sous-marins : symphonie de la houle, chants des phoques, claquements de l'expulsion de l'air par les cétacés, crépitements émis par le plancton et les crevettes... Cela pour tordre le cou à la légende d'un monde du silence.
Océans est-il pour autant un film grandiose ? Il l'est, en dépit de son introduction et de sa conclusion un rien nunuche, nous montrant l'émerveillement très Petit Prince d'un garçonnet qui demande : "L'océan, c'est quoi ?"
Justifiant le pluriel de son titre par le travail collectif qu'il représente (scientifiques, cameramen plongeurs, ingénieurs du son, monteurs, compositeur) et la multiplicité des mondes qu'il explore, Océans impose son parti pris : contemplatif et écologique. Il ne s'agit pas d'un documentaire animalier. Le commentaire, sobre, réduit à presque rien, ignore le discours didactique et le cours d'histoire naturelle. Le maître mot y est l'émotion, la fascination pour l'impressionnante et sauvage majesté de ce qui est capté.
Océans est un film philosophique sondant les abysses, confrontant un iguane, créature préhistorique, à l'infini des galaxies. On voit le reptile des Galapagos remonter des fonds marins pour aller crapahuter sur le rivage et regarder une fusée qui décolle à l'horizon. La puissance, l'immensité de cet univers, dont des vues satellite dénoncent la pollution, sont rappelées par ces plans de mer agitée, de tempêtes et vagues déchaînées, véritable opéra dont la musique est orchestrée par Bruno Coulais.
La furie d'Herman Melville succède à celle de Victor Hugo lorsque surgit la baleine à bosse avaleuse de harengs, monstre à robe sombre, maelström s'érigeant en une poussée tellurique à la surface de l'eau, qu'elle frappe avec ses gigantesques nageoires.
Attaque aérienne des albatros
C'est un film chorégraphique par la grâce des méduses, la pulsation d'une raie manta à envol de cerf-volant, la danse des sept voiles d'une pieuvre violacée. Pictural par ses seiches psychédéliques et ses hallucinants coraux. Fantastique par sa forêt de kelps (algues refuges des hippocampes) géants, ses oursins diadèmes, son poisson porc-épic, sa rascasse volante, ses espèces aux masques extravagants, ses scènes de crime : lutte à mort entre un crabe et une squille (petit crustacé), piqués d'oiseaux frégates sur les bébés tortues émergés du sable et courant vers la mer, reptations de prédateurs passés maîtres dans l'art du camouflage baroque, attaque foudroyante d'une horde d'albatros qui piquent le nez dans l'eau comme des obus, foudroyant leurs proies ou les poursuivant jusqu'à 15 mètres de profondeur.
Digne d'un film de guerre, cette impressionnante attaque aérienne sidère par sa violence mais aussi par le nombre des chasseurs. Le spectacle est d'autant plus saisissant que s'affiche la profusion : milliers de chinchards en boule, nuage d'anchois, démente bousculade d'araignées.
C'est en filant à 10 noeuds au coeur d'un banc de thons que nous saisissons l'état souverain de ce qui se meut ici-bas, le mouvement perpétuel des uns et l'immobilité menaçante des autres, l'art avec lequel broutent les herbivores et se bouffent les carnivores. Le cycle naturel de la vie et de la mort dans cette jungle marine que l'homme vient troubler par ses filets, hameçons, harpons, déchets et autres poisons.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant

×
×
  • Créer...