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BelleMuezza

Chat : chaleurs (rut), accouplement, gestation, alimentation, les nouveau-nés et le sevrage

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1 Les chats en chaleurs (ou rut)


Les chats se reproduisent en général de janvier à octobre, avec une période de pic en avril/mai, juin et septembre. Cependant, pour les chats vivant en intérieur, il se peut qu’il n’y ait pas d’interruption au cours de l’année. Les chats en bonne santé, entiers, sont fertiles jusqu’à la fin de leur vie ou presque, et les mâles ne connaissent jamais de période de repos sexuel.

Attention : Le métabolisme d’une chatte âgée ou commençant à prendre de l'âge fonctionne au ralenti, ou moins efficacement, peut voir sa vie en danger en cas de gestation et donc de mise bas ; laquelle peut nécessiter l’intervention d’un vétérinaire… Si vous voulez que votre minette vive le plus longtemps possible à vos côtés, c’est donc à éviter… et ce dès ses 6/8 ans...

A savoir : la luminosité joue un rôle prépondérant dans le déclenchement des chaleurs. Quand la durée du jour diminue, les périodes de chaleurs s’estompent pour reprendre dès que la durée du jour augmente et plus la durée d’ensoleillement est importante, plus la fréquence des « chaleurs » augmente aussi ; ce qui explique les pics !

Toutes les chattes ne sont pas soumises à la même loi de la nature. Il y en a qui n’auront que deux ou trois périodes de chaleurs, tandis que d’autres pourront en avoir tous les 15 jours à 3 semaines. Elles ne sont pas aussi rares qu’on peut le penser. Je dirai même que c’est la majorité à certaines périodes de l’année.

S’agissant de l’âge d’apparition des chaleurs, la règle générale établie est aux alentours de 6 mois pour les femelles. Mais toutes nos belles poilues ne sont pas logées à la même enseigne. Certaines auront des chaleurs très tôt : 4 mois environ, d’autres plus tard : 12 /18 mois. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte : la race et la période de naissance. Il semble aussi que le poids joue un rôle. En partant de ce constant, les premiers signes surviennent, en général, quand la chatte atteint un poids correspond à 75% de son poids adulte. Pour un chat de taille moyenne, cela équivaut à environ 2kg.

La race : certaines races sont plus précoces que d’autres, c’est souvent le cas pour les siamois et apparentés et même pour les chattes européennes (ex-gouttières) ou chattes de maison (autrement dit sans race précise) si le hasard fait qu’un siamois a un jour rencontré un des ancêtres de votre belle ! Les grandes races présentent souvent une maturité plus tardive (c’est encore plus marqué chez les mâles) ; cela peut aller de 9 à 18 mois, quelquefois 2 ans (rare)…

La période de naissance : une femelle née en début d’année a toutes les chances de voir ses chaleurs se produire dans les 4 à 5 mois suivant sa naissance. Si elle n’est pas stérilisée elle peut donc avoir une ou deux portées dès sa première année de vie (absolument à éviter, sa croissance n’est pas terminée). En revanche, une femelle née en été ou en automne aura en général ses premières chaleurs en janvier/février, voire un peu plus tard. Je pense que c’est la raison pour laquelle, la moyenne établie est de 6 mois pour l’apparition des premières chaleurs.

A savoir : Les animaux dans un environnement soumis continuellement à la lumière artificielle peuvent ne pas connaître de période de repos (ou anoestrus) et donc avoir des chaleurs toute l’année. Cependant on peut observer, en général, une période de repos de deux mois…

Le cycle d’une femelle est divisé (ou classé) en 4 étapes :

1 - La pro oestrus (avant les chaleurs) : correspond à la maturation folliculaire et dure de 1 à 4 jours.

2 - L’oestrus ou chaleurs : période où la chatte manifeste son besoin naturel (dicté par la nature) de s’accoupler. Ce moment-là est souvent pénible pour son propriétaire du fait des miaulements intempestifs à toute heure du jour et de la nuit, associés souvent à un marquage de territoire (il est faux de croire que ce sont uniquement les mâles qui agissent ainsi !). Durant ces périodes, vous voyez votre belle se rouler au sol, se tortiller dans tous les sens. La moindre caresse de votre part déclenche des postures significatives : applatie au sol, queue de côté et arrière train qui se relève associé au piétinement de ses pattes arrières. La durée de cette phase va de 6 à 10 jours avec des extêmes de 12h00 à 19 jours...

3 - Le post oestrus ou après les chaleurs (si pas de saillie) : durée variable selon les origines de la minette (fourchette 24 à 72h). Cette phase ressemble à celle du pro oestrus, minette est encore en chaleurs mais refuse le mâle.

4 - L’anoestrus (ou inter-oestrus) : c’est la période de repos sexuel, lequel varie, comme on l’a vu, en fonction de l’environnement, de la présence ou non de mâle(s) et de la race de chat et de la durée d’ensoleillement. C'est donc la phase d'inactivité sexuelle entre 2 cycles de chaleurs sans ovulation. Il dure en moyenne 2 semaines (minimum 3 à 5 jours, maximum une trentaine de jours). La moyenne est de 8 jours pour un chat de type oriental, un peu plus de 2 semaines pour les chats de maison et pour les persans... Sans perdre de vue que cette période de repos peut aussi durer plusieurs mois pour certaines races...


A savoir : les chattes ne perdent pas de sang en période d’oestrus (ou chaleurs), juste un petit liquide transparent que l’on aperçoit rarement du fait du toilettage (propreté oblige !).

Parlons à présent des mâles : Comme pour les femelles, il y a des chats plus précoces que d’autres. Certains arriveront à maturité sexuelle, aux alentours de 6 mois (voire plus tôt et j'ai un chat pour qui ça s'est manifesté à 5 mois!), d’autres plus tardivement de 7/9 mois à 18/24 mois, parfois plus tard mais c’est assez rare.

Pour eux aussi, la race ou les origines jouent un rôle. De toute manière, vous serez vite fixé(e) pour savoir si votre matou est devenu mature sexuellement parlant… Il commence à asperger certains endroits (jugés stratégiques selon lui) de petits jets d’urine. L’odeur est assez marquée et typique et va crescendo au fil des jours ; ce qui explique que l’on ne s’aperçoit pas de suite que minou a « grandi ».

Ces marquages sont parfois accompagnés de miaulements plus ou moins rauques dont la fréquence et l’intensité varient d’un animal à l’autre. On dit alors qu’il est en rut.

Caractéristique liée du marquage (mâle et femelle) : l’animal est debout, il tourne le dos à l’objet sur lequel il veut « marquer » son empreinte, la queue reste bien droite, sauf le haut qui émet de petites ondulations saccadées (sorte de frétillement) et envoie un jet horizontal dessus. Ces marquages sont dits de territoire.

Comportement du mâle en période d’activité sexuelle :

Grâce à son odorat, il sent si une femelle en chaleurs dans les parages (jusqu'à 1 km). Il affine sa perception grâce à l’organe de Jacobson (situé dans son palais) : le mâle cherche les phéromones sexuelles émises par la femelle en chaleurs. Lorsqu’un chat fait appel à cette fonction, la bouche est légèrement entrouverte… (C'est une période propice aux fugues pour conquérir une belle poilue en chaleurs... et qui dit fugue, dit risques d'accidents de toute nature et, si votre chat n'est pas identifié, être ramassé et conduit en fourrière... Sachez aussi qu'il arrive qu'un chat se perde en chemin et ne retrouve plus sa maison...).

Si plusieurs mâles sont en compétition, on assiste alors à des combats qui peuvent occasionner de sérieuses blessures (gare aux maladies transmissibles : sida félin et leucose).

En revanche il manifeste son désir à la femelle en simulant un combat, je dirai plutôt que c’est une sorte de jeu, de parade nuptiale, jusqu’à ce que la belle soit réceptive. Cela arrive en général dans les 2 à 4 jours suivant le début des chaleurs…

Pour le passage à l’acte sexuel, il se couche sur la femelle en la maintenant par la nuque avec ses dents et introduit son pénis dans la vulve. Le coït est bref, juste quelques secondes et peut se renouveler plusieurs fois (jusqu’à 6/8 fois en une heure). Lors du retrait, la femelle émet une sorte de miaulement dû à la douleur provoquée et à tendance à se retourner contre le mâle…(qui détale très vite pour se mettre à l'abri).

Pourquoi c’est douloureux pour la femelle : le pénis du mâle est recouvert de plaques érectiles, sortes de fins petits picots, qui se relèvent au moment du retrait et frottent (râclent) les parois vaginales de la femelle. C’est la douleur ressentie qui déclenche l’ovulation… On est donc loin du miaulement de plaisir que se plaisent à évoquer certains propriétaires de chattes !

A savoir :

Plusieurs mâles peuvent féconder la même femelle. Cela explique que les chatons d’une même portée peuvent avoir des pères différents et donc des origines différentes.

Certaines chattes acceptent un autre accouplement pendant une gestation déjà amorcée. Une portée peut donc contenir des chatons d’âges différents, ce qui explique la naissance simultanée de chatons mort-nés ou prématurés et vivants.

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2 - La gestation et l'alimentation


Tout d'abord, je tiens à vous dire que je suis contre la reproduction des animaux domestiques, surtout pour le chat sans race définie car du fait de sa trop grande fertilité, il y a davantage de chatons qui naissent que de foyers pouvant en adopter. Résultat = ils sont souvent jetés à la rue et tant qu'à faire leur mère avec le plus souvent. Au mieux ils finissent dans un refuge... et s'ils font partie des heureux élus, auront peut-être la chance de trouver un foyer... Environ 10 millions d'animaux sont euthanasiés chaque année... Alors si vous souhaitez un chaton, rendez-vous dans un refuge... En adoptant dans un refuge vous sauvez deux vies. L'animal adopté et celui qui prendra sa place...

La longévité d'un chat domestique correctement entretenu, varie de 12 à plus de 20 ans. Selon Charles Danten, vétérinaire canadien, en fonction de son capital génétique, ce serait même 25 ans ! Certains (rares) dépassent la trentaine. Tandis que l'espérance de vie d'un de ces laissés pour compte est d'environ 7 ans (au mieux), avec une moyenne de 4 ans. Les faits ainsi posés, je pense (du moins j'espère) que vous comprendrez ma position.

Cela dit, ce forum ayant comme but d'informer et conseiller, je me dois donc de communiquer sur la reproduction féline.

Tout d'abord, dans le cas d'une reproduction réfléchie (soit vous gardez les petits, soit vous avez déjà trouvé des personnes responsables pour accueillir les futurs chatons lesquels, conformément à la loi devront être identifiés à vos frais), sachez que, si après une saillie la chatte recommence à avoir des chaleurs c'est qu'elle n'est probablement pas fécondée. Dans la perspective d'une saillie réfléchie, pensez à vermifuger votre minette 15 jours avant l'accouplement, afin de limiter le risque de transmission aux foetus, donc aux chatons.

Comment savoir si votre petite féline est pleine ?
Il suffit de mettre la chatte debout et de passer délicatement la paume de la main sur ses mamelles. Si celle ci sont saillantes et plus foncée qu'à l'accoutumée (rosâtre), la chatte attend bel et bien des petits. Ceci ne peut effectué qu'une huitaine de jours après l'accouplement ou après la fin des chaleurs si vous pensez que votre petite protégée a été saillie (surtout pour les femelles ayant accès librement à l'extérieur ou ayant fugué durant cette période).

- Les accouplements peuvent se succéder à raison de 3 toutes les 3-4 heures, les ovocytes libérés par les femelles sont au nombre de 2 à 11 et les probabilités de fécondation très élevées, car les chats sont une espèce à ovulation induite, ce qui veut dire que sans accouplement il n’y a pas d’ovulation.

- La durée de la gestation peut aller de 52 à 74 jours*. La moyenne se situe, cependant, aux alentours de 65 jours ; ce qui correspond, approximativement à 9 semaines.

*jusqu’à 74 jours chez certaines chattes, notamment chez les primipares (chattes pour lesquelles il s’agit de la première mise bas ou en cas de portée avec 1 ou 2 chatons).


A savoir : 10 % environ des chattes peuvent avoir un retour de chaleur entre le 21e et le 24e jour de gestation, accepter l’accouplement et mettre bas à la fois des chatons à terme et vivants, et des foetus prématurés et non viables.

- L'ovulation se déclenche dans les 24 à 30 heures après l'accouplement. Ensuite, 4 à 6 jours après l’ovulation, les œufs migrent des trompes vers l’utérus et s'y fixent dans les 15 jours qui suivent. Le nombre de chatons varie de 1 à 6 (moyenne 4), lesquels sont nourris via le placenta. Le nombre de chatons peut être exceptionnellement plus élevé : jusqu'à 8 voire 10 chatons.

Au bout de 25 jours environ, on peut percevoir les fœtus par palpation de l’abdomen de la chatte. Ils forment des petites bosses dures, disposées en chapelet. A partir de 20 jours de gestation, on peut les voir à l’échographie. Vers le 28ème jour, les petits commencent à bouger. A partir de 6 semaines, on peut sentir les les chatons et voir onduler les flancs de leur mère au rythme de leurs mouvements.

La surveillance au fil de l'eau :

- 3ème semaine : une échographie est conseillée pour vérifier ou s'assurer de la présence des petits.
- 4ème semaine : Les mamelles se gonflent.
- 5ème semaine : votre minette commence à grossir.
- Entre la 5ème et 6ème semaine : une radio permettra de connaître le nombre de petits. Ce n'est pas vital, mais cette précaution vous permettra de savoir avec certitude que votre chatte a terminé la mise bas le moment voulu... et le nombre de petits à placer éventuellement. Cet examen ne peut être fait avant car c'est uniquement à partir de cette période qu'une radio peut déceler les squelettes. Cette radio peut bien entendu se faire un plus tard. La radio peut se faire dès le 35ème jour de gestation, sachant toutefois qu'elle sera plus nette vers le 40ème jour...
- 6ème semaine : Les chatons bougent davantage et la future mère le ressent et se roule sur le sol.
- 7ème semaine : L’abdomen de la chatte s'est vraiment arrondi.
- Entre la 7ème et la 8ème semaine : vermifugez à nouveau votre petite protégée. C'est indispensable pour la santé future des chatons.
- 8ème semaine : Les mamelles se remplissent de lait, et prennent une teinte franchement rose.
- 9ème semaine : La future mère arrive en fin de gestation. Elle commence à s'agiter et cherche un endroit pour y faire son nid... Ce n'est pas toujours le lieu que vous, vous aurez choisi. Laissez-la faire tranquillement et surveillez discrètement. Un stress trop important pourrait générer une mise bas prématurée qui, même à quelques jours près, mettrait en cause le pronostic vital des chatons. Plus la naissance approche, plus votre minette s'agite...
- Dans les 6 à 12 heures précédant la mise bas, chute de la température qui tombe de 38°,5 aux alentours de 37° (37°5/7).

Pendant la gestation, il convient de donner une alimentation plus riche en viande, poissons et même oeuf, que d'habitude. Il est même conseillé de donner à votre minette de la nourriture pour chatons. Retenez aussi que son appétit semblera diminué au fil de la gestation car son estomac se trouve compressé par les foetus. Des portions par petites quantités, mais plus nombreuses, feront en sorte que la chatte se rassasie et ne manque aucunement de protéines et de calcium, nutriments essentiels pour conserver énergie et vitalité. On peut même donner, chaque matin, dans un peu de lait concentré (sans sucre) 6 à 8 gouttes de vitamines A et D (vétérinaire ou pharmacie).

A un stade avancé de la gestation, votre chatte peut subitement devenir un tantinet chapardeuse, comme "voler" par exemple un morceau de viande à la cuisine... Si cela devait s'avérer, ne lui en veuillez pas : c'est son instinct qui la fait agir... elle manque probablement de protéines...

A savoir : Bien que rare, une chatte peut présenter une grossesse nerveuse. Elle présente les mêmes symptômes qu'une chatte pleine... sauf qu'elle n'attend pas de chatons. Dans ce cas, c'est le vétérinaire qui pourra vous confirmer ce fait, soit lors de l'échographie, soit au moment de la radio.

Concernant l'alimentation, voici les conseils de mon vétérinaire :

Ce que dit mon vétérinaire : le Docteur Straub. A la fin du premier mois, il préconise une visite chez le vétérinaire qui pourra confirmer l'avancement de la gestation et éventuellement compter les foetus. Il donnera aussi des conseils sur le régime alimentaire lequel doit être varié, riche en vitamines et, suivant l'état d'avancement, riche en calcium. Le régime pour le second mois sera le même que celui qui devra être administré à la chatte durant l’allaitement, en doublant les proportions mais donnée en petites quantités. Il est déconseillé de donner un traitement médical sans l’avis du vétérinaire, pendant toute la durée de la gestation.

A retenir : La fécondation d'une jeune femelle, lors de ses premières chaleurs est fortement déconseillée car elle n'a pas terminé sa croissance et son développement qui seront altérées par une gestation trop précoce. D'autre part, si votre chatte a eu un accident, notamment une fracture du bassin ou que le mâle soit d'une corpulence nettement supérieure à elle, il faut informer votre vétérinaire qui pourra être amené à pratiquer une césarienne pour éviter des complications ultérieures, surtout au moment de la mise bas.


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3 - La mise bas



La mise bas est un événement naturel et, la plupart du temps, tout se déroule sans le moindre souci.

Si la chatte est saine et si elle atteint le stade de dévleoppement optimal (vers 1 an / 18 mois), qu'elle a eu une alimentation adaptée à la situation, sa mise bas devrait se dérouler sans problème particulier. Mais, voilà, toutes les chattes ne sont pas, une fois encore, logées à la même enseigne. Généralement les chattes à poils courts sont favorisées (Européennes, Siamoises, etc.), car leur gestation se termine par une mise bas le plus souvent sans anicroche. Ce n'est pas toujours le cas pour les chattes de race plus sélectionnées et manipulées par l'homme comme, par exemple, les persans.

Cependant, toutes les chattes ne sont pas égales devant leur "première fois". Certaines sont très sûres d’elles et se fient à un instinct sans faille. D’autres sont moins confiantes. Soit parce qu’elles sont très jeunes, soit parce que le contexte leur semble inapproprié (abri jugé peu sûr, stress, notamment), soit pour d’autres raisons moins évidentes à déceler. Il peut donc s’avérer nécessaire d’aider la jeune maman mais avec tendresse et discrétion.

Le travail :

Juste avant le début des contractions, on peut voir le bouchon muqueux (pertes rougeâtres). Au commencement, les contractions sont irrégulières, puis se rapprochent de plus en plus. Le premier chaton naît au terme 20 à 30 minutes d'efforts, puis les autres se succèdent à intervalle de 10 à 45 minutes. Parfois 60 minutes peuvent s'écouler entre deux naissances et même davantage si la portée est nombreuse ou la mère inexpérimentée.

La durée totale d'expulsion est en général de 6 heures mais, suivant les circonstances, peut aller jusqu'à 12 heures ou plus (exceptionnellement). Si vous avez le moindre doute : appelez votre vétérinaire ou une clinique vétérinaire pour expliquer ce qui se passe (ou plutôt ne se passe pas!). Surtout, si vous constatez que l'intervalle entre deux naissances est anormalement long... Il en va de la vie de votre petite protégée et de ses petits encore à naître.

Une fois engagé, le chaton doit sortir dans les 20 minutes. Il peut se présenter soit la tête et les pattes avant en premier ou par les postérieurs (siège) sans que se soit anormal. Le placenta suit en général et la chatte le mange.

A la naissance, un chaton pèse entre 80g et 120g (pour les petites races -ou corpulence- et les races moyennes). Il naît enfermé dans une poche amniotique que la chatte déchire aussitôt et coupe le cordon ombilical. Ensuite elle lèche le chaton pour stimuler sa respiration et toutes les fonctions organiques. Elle fait ainsi pour chacun des petits. Lesquels, 1 heure après environ, commencent à téter leur mère.

La chatte et ses petits doivent être placés dans une pièce dont la température est d'environ 20 / 25 °C. Les chatons ne peuvent pas réguler leur température et risquent donc de mourir d’hypothermie. Surveillez que les chatons soient tous bien vifs et qu’ils tètent correctement. En cas de doute n’hésitez à faire appel à votre vétérinaire.

Si pour une raison quelconque la chatte est tellement épuisée par la mise bas qu’elle n’arrive pas à expulser les derniers chatons, il faut consulter rapidement. De même si elle s’acharne en vains efforts sans résultat : elle pousse, mais aucun chaton ne sort.

Après la mise bas, la mère se consacre alors à lécher, nettoyer et nourrir ses petits. C'est bien connu, la plupart des chattes sont des mères attentives qui veillent jalousement sur sa progéniture. Il peut arriver cependant que ce ne soit pas le cas : surtout si elle est trop jeune, si elle est malade, trop épuisé et par la gestation et par la mise bas, ou si elle a été dérangée ou trop stressée par son environnement. Dans ce dernier cas, une chatte peut même aller jusqu'à manger ses bébés...

Il convient donc, surtout si vous avez de jeunes enfants, à leur expliquer qu'ils doivent absolument la laisser tranquille aussi bien durant la fin de la gestation que durant la mise bas. il faut également éviter des rencontres avec d’autres animaux étrangers qui pourraient lui faire peur. La période la plus délicate se situe dans les quinze derniers jours ; les chatons nés prématurément de cinq ou six jours survivent difficilement, voire rarement.

Gardez à l'esprit que le déroulement de la mise bas dans le calme conditionne beaucoup le caractère maternel de la chatte et sa capacité à s’occuper de ses petits

La gestation s'est bien déroulée. Cependant des complications peuvent surgir, avant et pendant la mise bas.

Les complications possibles :

L'avortement : Des traces de sang ou des sécrétions noirâtres signalent un avortement spontané. Ce cas peut être fréquent chez les chattes atteintes de leucose.

La résorption du foetus : Il arrive que certaines oeufs fécondés cessent de se développer. Dans ce cas, il naîtra moins de chatons qu'une échographie précoce aura pu le suggérer... Si cela devait se produire, confirmer cette situation en urgence par votre vétérinaire... car une naissance en nombre inférieur de chatons peut avoir d'autres causes.

L'inertie primaire : Lorsqu'au 65ème jour de gestation, la chatte n'a toujours pas mis bas, il faut la faire examiner en urgence par votre vétérinaire.

L'inertie secondaire : Il arrive, lors d'une portée nombreuse, que la chatte soit tellement épuisée qu'elle cesse de fournir des efforts avant que tous les petits soient nés. Là aussi, appelez le vétérinaire pour qu'il lui vienne en aide.

L'obstruction : Les efforts de la chatte sont toujours vains au tout d'une heure. Faites intervenir le vétérinaire car cela peut être dû à une présentation du foetus par le siège (c'est somme toute assez fréquent, mais tout dépend de la taille du chaton à naître) ; ou au bassin trop étroit de la mère. Ces deux cas, peuvent aussi nécessiter une césarienne.

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5 - Les Nouveau-Nés



Avant toute chose, si vous laissez votre femelle se reproduire, je tiens à vous dire qu'il naît, en France mais aussi pratiquement partout dans le monde, plus de chatons que de foyers pouvant en accueillir. Cette situation amène la plupart des associations et refuges à en euthanasier un grand nombre.

Cette situation ne devrait pas exister pour permettre aux associations et refuges de faire ce pourquoi ils ont été créés : la défense et la protection des animaux en détresse... En dépit du nombre important d'associations, environ 500 dans les 95 départements français, elles n'arrivent plus à faire face à la surpopulation galopante de nos petits amis félins. Commet en sommes-nous arrivés là ? D'une part, pour beaucoup d'entre-nous, à la méconnaissance du mode de reproduction des chats, et aux nombreux abandons dont ils font l'objet, pour diverses raisons qui ne seront pas évoquées ici (ce n'est pas le but), sans être stérilisés... bien sûr!

Un exemple qui fera certainement réfléchir quelques personnes qui n'ont pas conscience de la réalité de la situation : un couple de chats peut, en 5 ans être à la tête d'une descendande de plus de 25 milles chats et chatons... Voir le tableau en bas de la page. Donc, avant de laisser vos animaux se reproduire, il faut au préalable réfléchir aux conséquences... car même si vous offrez un chaton à une personne que vous connaissez, vous ne serez jamais certain(e) qu'elle en prendra soin correctement et ne l'abandonnera pas (en trouvant mille excuses pour justifier son acte ou l'absence du chat lors d'une visite de votre part), dès les premières difficultés venues... C'est malheuresement ce qui arrive à 6 chats sur 10.

Revenons à nos moutons, comme on l'a vu précédemment, les chatons pèsent, en moyenne, 80 à 120 grammes à la naissance. Ils sont couverts de poils et naissent sourds(pas tant que ça en fait) et aveugles(les paupières sont soudées) mais, dans l'heure ou les deux heures qui suivent, ils savent déjà ronronner. De plus, ils apprennent aussi très vite à se servir de leur odorat pour localiser leur mère et ramper vers elle pour recevoir soins et têtée .... A cet instant et durant plusieurs semaines encore, ils sont donc totalement dépendant de leur mère... C'est elle qui les nourrit et fait leur toilette. Elle les lèche fréquemment au niveau des parties génitales pour qu'ils fassent leurs besoins qu'elle mange. Ainsi le nid ou le panier reste propre.

Les chats adultes savent par instinct comment bien s'occuper des chatons. En général, en présence de plusieurs chats, ils s'arrangent pour qu'un adulte soit présent pour les surveiller lors des sorties "découvertes" des chatons. Une mère venant d'avoir ou ayant des petits acceptera la plupart du temps d'allaiter un chaton qui n'est pas le sien et pourra même l'adopter comme tel en cas de nécessité. Enfin, il arrive qu'un mâle participe activement à l'éducation des petits ; ce qui est cependant rarement le cas dans la nature...

Pendant les 48 à 72 heures qui suivent, la mère ne laisse jamais ses petits seuls, ils tètent entre 2 et 3 ml de lait toutes les 20 minutes, et leur poids a quasiment doublé au bout de 7 jours... Ils grandissent donc très vite. Les jours suivants, maman chat sera toujours très présente auprès de ses petits, offrez-lui un peu de lait sans lactose ou quelques-uns de ses aliments préférés qui contribueront à la réconforter quelque peu et profitez de l'une de ses courtes absences pour nettoyer sa couche... Ne le faites pas trop tôt car les chatons ont besoin de s'imprégner de son odeur... Attendez le 4ème ou le 5ème jour...

Les yeux s'ouvrent vers le 10ème jour, parfois plus tôt, parfois plus tard... 15 à 18 jours n'est pas anormal. Vers la 3ème semaine ils se tiennent sur leur pattes et cherchent à se déplacer maladroitement d'abord puis avec de plus en plus d'assurance... vers la 5ème semaine, ils suivent leur mère jusqu'à la litière et comprennent son utilisation. Ils commencent aussi à l'imiter pour manger et goûtent aux premières nourritures solides. A 7 semaines, ils peuvent courir, sauter et même grimper... aux rideaux lol!

La couleur des yeux des chatons est bleue. Elle se modifiera aux alentours de 2 mois pour prendre peu à peu la couleur définitive. Ils peuvent être dans les tons verts (le plus souvent), jaune / orangé, bleu, vairon (chaque oeil a une couleur différente). Fox, le chaton que j'ai récupéré à quelques semaines dans la rue avait les yeux bleu foncé / gris. Vers les deux mois, ses yeux ont viré au gris clair parsemé de jaune puis sont carrément devenus jaune/orangé vers ses 4 mois pour ne plus changer ensuite. Il est superbe ce chat, il est roux/crème et coquet puisque ses yeux sont assortis à la couleur de sa robe...

La vue, s'améliore petit à petit : la capacité de voir augmente énormément entre la deuxième et la dixième semaine. Il faut encore 3 semaines aux chatons, après avoir ouvert les yeux, pour que le regard se fixe. Entre le 25ème et le 35ème jour, le chaton a intégré les données tactiles fournies par le tâtonnement de la patte et les données visuelles et est désormais capable d'éviter le vide et les obstacles qui encombrent son chemin. Vers le 35e jour, les fluides de l’œil sont complètement transparents (auparavant vous aurez certainement remarqué une certaine opacité). La vision à 10 semaines est 16 fois mieux définie que celle à 2 semaines. Le développement de l’œil et du système nerveux optique se poursuit jusqu'au quatrième mois. Sa perception de la vision n'est cependant pas encore complètement celle d'un adulte, laquelle sera en place vers les 5 mois...

Le saviez - vous ?

A propos de l'ouverture des yeux chez le chaton :
- Les caractéristiques visuelles du géniteur, transmises génétiquement au chaton, semblent revêtir une grande importance.
- L'absence de lumière active le processus, tandis que la présence de lumière le retarde, les chatons femelles ouvrent les yeux plus tôt que les mâles.
- Les chatons de femelles jeunes ouvrent les yeux plus précocement que les chatons de femelles plus âgées.
- La manipulation précoce des chatons accélère le processus de 24 heures.
En revanche, le maintien d'un chaton dans l'obscurité complète pendant les trois premiers mois de son existence entraîne une cécité permanente ; cela tendrait donc à prouver que la vision du chaton est aussi directement conditionnée par son environnement.


L'ouïe. Bien que le canal auditif externe soit fermé à la naissance, le chaton n'est pas totalement sourd comme on le croit trop souvent... et réagit par un sursaut de tout le corps ou une contraction des paupières à des bruits violents et soudains. Et cela, dès le lendemain de la naissance. Il s'avère ainsi beaucoup plus précoce que le chiot, qui ne présente ce réflexe que vers 3 semaines. La zone du cerveau chargée d'analyser les sons commence à fonctionner 2 à 3 jours après la naissance du chaton. L'ouverture du canal auditif externe se fait entre 6 et 14 jours ; elle est complète à 17 jours. Au 12e jour, le chaton tourne la tête en direction de la source des bruits perçus. Entre 13 et 16 jours, il n'hésite pas à aller explorer la source des bruits. Vers le 20e jour, il reconnaît les sons connus émanant de ses congénères, de sa mère ou de la personne qui prend soin de lui et réagit aux bruits inconnus par une posture d'intimidation... hé oui, déjà...

L'odorat : L'odorat, déjà présent dès la naissance, va encore évoluer jusqu'à 3 semaines. Il joue un rôle essentiel dans les réflexes d'orientation et de tétée. Il est responsable du choix d'une mamelle de prédilection dès le 3ème jour après la naissance. On observe que les réactions de détresse manifestées par le chaton lorsqu'on le retire du nid sont calmées si on lui fournit l'odeur du nid. De même, un chaton déposé à proximité du nid s'oriente grâce à son odorat pour le retrouver.

Le toucher : présent et déjà bien développé à la naissance. Il est primordial jusqu'à ce que les autres systèmes sensoriels permettent au chaton d'utiliser de nouveaux moyens d'orientation dans l'espace. Stimulé, le sens du toucher chez le chaton se développera plus harmonieusement et favorisera la tolérance de l'animal aux contacts physiques à l'âge adulte. Les chatons nés dans des portées peu nombreuses risquent de mal supporter les contacts tactiles trop marqués, sauf si la mère ou l'éleveur multiplient les stimulations, telles que caresses et manipulations. Il est impératif de compenser le manque de stimulation chez les chatons orphelins ou retirés trop tôt à leur mère et leur fratrie. Les réflexes tactiles d'orientation du chaton nouveau-né disparaissent vers 2 à 3 semaines et sont remplacés par une orientation sous contrôle visuel. Le chaton a, dès lors, fait l'acquisition de la vision.

Le goût : imparfait à la naissance, il s'affine ensuite. À 10 jours, un chaton distingue les quatre saveurs de base : sucrée, salée, amère, acide.

La régulation de la température corporelle ou "homéothermie" : à la naissance un chaton nouveau né est incapable de réguler sa température corporelle et est très sensible au froid. Cette capacité se développe jusqu'à ses 7 semaines, ou elle devient comparable à celle d'un adulte (à 3 semaines elle est fonctionnelle).

Le sommeil : Comme chez tous les mammifères, les phases de sommeil paradoxal (durant lesquelles il rêve) alternent avec les phases de sommeil profond, qui sont caractérisées par la très faible activité du cortex cérébral. Pour dormir, le chaton nouveau-né recherche le contact des autres chatons de la portée (recherche de contact tactile et de chaleur). L'absence de régulation de l'homéothermie en relation avec la température extérieure, influence notablement un comportement de sommeil en groupe. La recherche de contacts tactiles avec la mère et les congénères constitue un second mécanisme régulateur. Le sommeil en groupe ou sur la mère se prolonge jusque vers l'âge de 3 semaines, période à laquelle le sommeil solitaire commence à apparaître.

Le rythme du sommeil connaît une évolution très sensible de la naissance (sommeil paradoxal quasi permanent) à l'âge de 8 semaines (début d'acqui­sition du rythme de sommeil adulte). C'est pendant certaines phases de sommeil profond que l'hormone de croissance est secretée, ce qui expliquerait l'énorme besoin de sommeil du petit chat. Donc un conseil : n'interrompez pas les phases de sommeil d'un chaton, ni d'un chat adulte d'ailleurs...

L'émission d'urine et d'excréments est un réflexe déclenché par la mutation de la région périnéale : c'est en léchant cette zone que la mère active le processus d'élimination spontanée chez ses petits. L’élimination spontanée apparaît vers 3 ou 4 semaines. Le léchage périnéal par la chatte se réduit dès que les chatons ingèrent des aliments autres que le lait maternel, et le réflexe périnéal disparaît entre le 23e jour et le 39e jour. En dehors de toute situation d’élimination, le chaton commence à gratter le sol vers 30 jours. Quelques jours plus tard, grattage et élimination sont coordonnées. Le chaton, qui apprend notamment par imitation de sa mère, est prêt à s’habituer au bac à litière.

Pour terminer sur ce sujet, je vous rappelle que maman chat doit avoir impérativement une alimentation riche en protéines, oligo-élements, acides gras essentiels, et minéraux tels que phosphore et calcium durant la phase d'allaitement. C'est indispensable pour elle, pour se refaire une "santé". Mais c'est aussi indispensable pour les chatons pour favoriser une croissance harmonieuse et renforcer leur système immunitaire.

Calcul simplifié de la descendance d'un couple de chats, ayant 3 portées annuelles de 4 chatons.

Première année 2 3 portées 4 chatons total 14
Seconde année 14 3 portées 4 chatons total 168
Troisième année 168 3 portées 4 chatons total 2.016
Quatrième année 2.016 3 portées 4 chatons total 24.192
Cinquième année 24.192 3 portées 4 chatons total 290.304
Sixième année 290.304 3 portées 4 chatons total 3.483.648


Ces chiffres, bien sûr, ne tiennent pas compte de la variabilité du nombre de portées et de petits par portée. C'est une moyenne. Le total ne tient pas compte non plus du taux de mortalité (c'est impossible à calculer à cause des différents facteurs qui entrent en ligne de compte). Pour les chats errants (harrets), on estime qu'un tiers seulement survivront ce qui fait tout de même au bout du compte plus d'un million de chats (1.161.216).

Ces chiffres devraient, je l'espère donner à réfléchir aux propriétaires de chats qui hésitent à faire stériliser leurs petits protégés. Je souhaite ardemment que ces chiffres aident à prendre conscience que la stérilisation c'est vraiment le premier acte de protection !
C'est ce qui empêchera, à terme, à trop de gens irresponsables de considérer l'animal et le chat en particulier comme un vulgaire objet de consommation.


Pour info : le record absolu du nombre de chatons en une portée est de 19 chatons nés par césarienne, 15 ayant survécu (source Quid).



Source : notes personnelles et livre le Chat, Docteur Rousselet-Blanc

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L'importance du jeu


On ne connaît pas la fonction précise du jeu pour les chatons, mais son importance dans l'établissement des relations inter- et intra-spécifiques est évidente. Le jeu constitue un moment privilégié durant lequel le chaton va enregistrer les conséquences (contrôlées par les adultes) des différents comportements qu'il tente de mettre en oeuvre.

Les jeux sociaux débutent vers 3 semaines. Les jeux individuels avec des objets apparaissent plus tard, avec l'émergence de la régulation visuelle du placement des pattes. Ils culminent vers 7 à 8 semaines et favorisent non seulement le comportement exploratoire, mais encore les différents actes de la prédation. La différence entre jeux sociaux et jeux avec des objets laisse penser qu'ils sont organisés et contrôlés séparément.

Les jeux sociaux : Parmi eux, la lutte est un des plus précoces et apparaît entre le 21ème et le 23ème jour. Un des partenaires est couché, ventre en l'air, l'autre debout, ou les deux sont couchés sur le côté. Engagée avec la mère, la lutte est apparemment violente ; la mère laboure de ses griffes postérieures le ventre fragile du chaton, mais les blessures sont exceptionnelles. Ce jeu entre générations différentes induit l'inhibition du chaton et, peut-être, le respect de la mère. La lutte, et en particulier la position ventre en l'air, deviendra un des éléments du comportement d'agression défensive. Les comportements nécessaires à la défense du territoire apparaissent entre 30 et 40 jours. Le pas de côté se développe à 32 jours et préfigure la menace de l'agressivité territoriale, puis la poursuite, de 38 à 41 jours, qui sera utilisée après un combat pour le territoire ou dans la chasse ; et enfin le cabrer, à 35 jours, qui permettra la capture des oiseaux et le combat territorial.

Durant ces jeux, le chaton va aussi acquérir le contrôle de ses réponses agressives. C'est particulièrement net lors de l'apparition de la posture dite face-à-face, à 48 jours, qui consiste en des coups de patte vers la tête de l'adversaire, répétés, boxés ou plus délicats. Faisant suite à la capacité de rétraction des griffes, à 19 jours, ce jeu permet l'apprentissage de l'inhibition du coup de griffe. Ce comportement est utilisé par la mère pour punir son chaton, et par tout chat, pour taquiner un congénère ou faire réagir une proie moribonde.

Le contrôle de la morsure s'acquiert pendant la même période. Il apparaît dès la quatrième semaine. La morsure réciproque permet le contrôle du mordant (apprentissage de la morsure inhibée). Le cri du congénère entraîne un arrêt de la morsure. La morsure par le congénère apprend au chaton la relation entre la morsure, douleur et cri. L’apprentissage de la morsure inhibée est une étape essentielle pour la vie en groupe. Elle transforme ce que certains spécialistes ont appelé le jeu-rude-de-culbute en combat-pas-très-sérieux.

Le jeu avec des objets débute dès 4 ou 5 semaines. C’est la queue de la mère qui attire d’abord l’attention des chatons. Le jeu se poursuit avec des petits éléments disponibles sur place (feuilles, boulette de papier, bouchon, etc.). Ces jeux deviennent soudain plus fréquents vers 7 ou 8 semaines. Plusieurs comportements apparaissent alors sous forme de séquences, et seront utilisés pour chasser petits rongeurs, lézards, oiseaux, ou pour pêcher des poissons. L’intérêt du chaton pour les objets cachés dans les coins d’accès difficile ou sous les meubles, et pour les objets mobiles, est révélateur des stimuli en cause dans les différentes conduites de prédation.

Une fois le chaton arrivé à la maison, il faut consacrer du temps pour jouer avec lui. C'est l'un des moyens les plus sûrs de créer entre lui et vous un attachement indéfectible. Un chaton joueur est plus volontiers demandeur de caresses qu'un chaton non stimulé qui, en grandissant, aura tendance a être moins proche de vous... Les séances de jeu se font, au début, par objet interposé pour éviter un coup de patte toutes griffes dehors ! Et ce d'autant plus s'il a été retiré trop tôt d'avec sa mère et sa fratrie... Votre chaton fera tout pour vous être agréable, sous réserve de respecter sa personnalité et ses besoins. A vous aussi de lui faire comprendre, avec fermeté quand c'est nécessaire, ce que vous attendez de lui, ce qu'il peut ou ne peut pas faire...

L'âge idéal pour adopter un chaton c'est au minimum 3 mois. Avant, votre chaton risquera de présenter des problèmes comportementaux, préjudiciable à une bonne entente homme / chat...

Voici que pense à ce sujet une éthologue :Florence Cailliot-d'Ivernois.

On considère que le sevrage réel (c’est à dire le sevrage au lait et le sevrage affectif et social) se situe autour de 5 mois. En adoptant un chaton de 2 mois seulement, il y a encore de grand risques qu’il soit fragile et enclin à certains troubles du comportement tels que l’hyperactivité, l’agressivité mal contrôlée, la malpropreté due à une excitabilité et une incapacité à gérer les fortes émotions (comme les punitions ou les réprimandes, ou des jeux trop excitants).

Passé 5 mois, le chaton est normalement équilibré car il est resté suffisamment auprès de sa mère et de sa fratrie. A moins qu’on ne lui fasse vivre des expériences traumatisantes, il restera équilibré et supportera sans trop de difficultés certaines contraintes et changement au cours de sa vie sans que cela n’entraîne de troubles comportemental.

Avant 3 mois, on ne laisse pas un chaton seul plus de 4 à 5 heures de suite (et oui, c’est une contrainte…)
Lire tout l'article ICI

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Si l'on parle beaucoup du sevrage du chaton en matière d'alimentation, beaucoup ignorent qu'il existe un autre type de sevrage chez les jeunes chats : le sevrage psychosocial.  

Mais de quoi s'agit-il ? A quel moment intervient-il, et pourquoi est-il extrêmement important ? Marie-Hélène Bonnet, comportementaliste du chat, nous l'explique :

Dans la tête de la plupart des gens, le chaton est sevré quand il mange et va seul à la litière, vers 8 semaines. Il n'y a rien de plus faux...




Si on fait un comparatif humain, comme j’aime en faire souvent pour aider à mieux cerner nos amis à 4 pattes, on se dit qu’on ne laisserait jamais son enfant de 10 ans, sous prétexte qu’il sait se nourrir seul et se laver seul, vivre seul, dans un appart à lui, avec CB et voiture ! On aurait très vite un scénario catastrophe… Pour le chaton, c’est pareil !

Le chaton apprend en 2 phases divisées en 3 parties de 1 mois (oui, c'est bien 2 phases en 3 fois un mois !) 

- Au cours du premier mois, le chaton n’apprend rien, ou presque. Il tète, il dort. Sa mère lui fait sa toilette. 

- Vers 4 semaines, il sort du nid, et là commence la première phase : la phase dite de vicariance (ou mimétisme). Il observe sa mère, et les chats adultes qu’il peut croiser. Et il refait ce qu’il a vu. Se toiletter, manger, aller au bac et gratter, entre autre choses.


Il apprend tout ce que la chatte va faire, et elle en profite pour se mettre en scène. Les petits refont, et la chatte reprend les erreurs commises par les chatons. 

- Vers 8 semaines, le chaton devient indépendant pour les tâches essentielles. Là, la 2ème phase va commencer. C’est là que le chaton va se socialiser et se sociabiliser (apprendre à vivre avec les chats, et avec les autres espèces, notamment humaine). Mais surtout, il va apprendre les limites, les us et coutumes du savoir vivre félin, en quelque sorte.

Les limites lors d’un câlin : on ne doit pas mordre ou griffer. Les limites du jeu : on ne doit pas faire mal. Les limites de la chasse : on doit honorer sa proie en la faisant souffrir. Les limites de la bagarre : le respect de la hiérarchie, mais le fait aussi qu’il n’y a pas de limites quand on a un adversaire qui empiète sur notre territoire !

Là encore, la chatte se met en scène, et reprend les chatons dès qu’une chose n’est pas faite correctement. Elle va aussi apprendre aux petits à faire face à toutes les situations possibles et envisageables. Selon l’éducation de la chatte faite par sa mère, le savoir de la chatte et les situations qu’elle a pu rencontrer, elle va pouvoir apprendre plus ou moins de choses à ses petits. Une chatte de rue a plus à apprendre à ses chatons qu’une chatte de race vivant en intérieur. Malgré tout, l’instinct est là et permet à la chatte d’apprendre des choses auxquelles elle n’a jamais été confrontée.

 Crédit photos : Flickr - Sue Povey

La troisième phase : Suivant le nombre de chatons, leur facilité d’apprentissage, les méthodes de la chatte, cette période prend fin entre 11 et 14 semaines. En général, on estime à 13 semaines cette fin de «scolarisation» obligatoire.

La chatte ayant tout appris à ses chatons, veut reprendre le cours de sa vie, elle va donc repousser (plus ou moins violemment) ses chatons. A partir de ce moment, la chatte ne reconnaît plus les chatons comme étant ses petits, mais elle les considère comme des «intrus» dans sa vie. Ceci explique la difficulté de faire cohabiter sur le long terme une chatte et un de ses petits. C'est cette phase qui est appelée sevrage psychosocial.

Il faut savoir que sans cette phase, le chaton reste puéril toute sa vie, n’ayant pas eu le top départ de sa mère. Et un chat même âgé de 18 ans attend encore ce moment ! Il ne s’estimera jamais prêt à vivre en adulte sinon. Il peut aussi mordre quand on le caresse ou encore griffer. Faire pipi, à cause d’une mauvaise gestion face à un stress peut être couramment observé.


 
Un exemple de socialisation inter-espèces

Il peut aussi y avoir des complications côté maman : mammites, infections diverses et variées, et autres joyeusetés, mais aussi déprime, voir dépression face à la perte de ses petits. Et un chat en dépression est un chat condamné, on peut sauver un chat stressé, angoissé ou en pré-dépression, mais en dépression, c’est quasiment impossible : aucun médicament, aucune thérapie ne peut plus agir. Le chat se laisse mourir de faim, et refuse de faire sa toilette.

Il va de soi que le chaton aussi peut se laisser mourir, voir déclencher des maladies auto-immunes prématurément (par exemple la PIF, le stress est un élément déclencheur connu).

Bien sûr, il y a toujours les exceptions qui confirment la règle : un chat de 2 mois qui se comporte parfaitement toute sa vie sans souffrir de ce manque (enfin, en apparence !) Mais ils sont rares, et cela concerne surtout les chatons séparés vers 10 semaines, ceux qui ont eu un début d’apprentissage.

Toutefois, une thérapie comportementale peut permettre de pallier ce sevrage. Il faut juste que les maîtres tiennent bon, c’est une phase difficile à vivre pour les parents humains.
   
Il est donc indispensable que la chatte garde ses petits 13 semaines afin de terminer leur éducation.






Marie-Hélène Bonnet
Comportementaliste du chat
www.comportement-chat.com - Wamiz 23/10/2013

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