Admin-lane 0 Posté(e) le 18 mars 2013 Les baleines n’ont pas fini de révéler leurs secrets. Dans une étude étonnante à paraître dans la revue The Anatomical Record, une équipe de chercheurs américains et australiens, menée par Thomas Ford, Alexander Werth et J. Craig George, révèle l’existence d’un organe situé dans le palais des baleines à bosse ressemblant… à un pénis géant.Son existence était soupçonnée, mais jamais prouvée jusqu’alors. Judicieusement nommé corpus cavernosum maxillaris (corps caverneux maxillaire), il mesure plus de 3,5 m de long pour 10 cm d’épaisseur. Il aurait pour fonction de réguler la température interne des cétacés, ainsi qu’un rôle sensoriel. Le cétacé photographié en Alaska. ATLAS PHOTOGRAPHY/SIPAOn peut se demander quel est l’intérêt pour une baleine vivant dans les eaux glacées de l’Arctique de faire baisser sa température… Les cétacés possèdent une épaisse couche de lard qui les isole du froid et leur permet de survivre dans les eaux des pôles. Les baleines à bosse peuvent compter sur une autre adaptation, leur bosse. La forme arrondie de leur corps leur confère un faible ratio de surface par rapport à leur volume global, ce qui permet de diminuer les échanges thermiques et limiter la perte de chaleur. Sauf que dans le cas des baleines à bosses, ces adaptations sont presque trop efficaces.Olivier Adam, du Centre de Neurosciences Paris-Sud et acousticien spécialiste des baleines à bosse, explique : «ce sont des cétacés qui évoluent dans 2 zones totalement différentes : les zones froides (arctique/antarctique) pour l’alimentation et les zones tropicales pour la reproduction. Du coup, elles évoluent dans des températures d’eau de fort gradient… qu’elles supportent. Cet organe pourrait donc expliquer cette aptitude à passer d’eaux froides à eaux chaudes./b]»Le corps caverneux, fortement vascularisé, se gonfle de sang chaud (tel un pénis) et entre en contact avec l’eau froide lorsque la baleine ouvre la bouche pour se nourrir. Le sang se refroidit alors très rapidement, et retourne irriguer le corps de l’animal, notamment son cerveau.L’équipe doit cette étonnante découverte à des photos infrarouges prises sur des baleines mortes quelques heures plus tôt. En suivant des chasseurs Iñupiat en Alaska, au début des années 90, ils ont pu disséquer les têtes de sept baleines à bosse pour recueillir des données sur leur anatomie. Sur la photo, on constate que l’organe spongieux est plus chaud (entre 6 et 8 °C) que le reste du corps, corroborant l’hypothèse d’un rôle thermorégulateur.[b]Olivier Adam raconte que «l’anatomie est difficile du fait de leur taille, mais aussi de l’accès : on peut y avoir accès lorsqu’elles s’échouent sur les plages, mais dans ce cas, leur état est parfois trop avancé pour se lancer dans des études anatomiques, notamment sur tout ce qui est muscle, tissus, nerfs…» L'image infrarouge révèle l'organe géant, plus chaud parce que gorgé de sang. Crédit Thomas Ford, Alexander Werth et J. Craig George.Mais ce n’est pas tout. En disséquant l’imposant organe, les chercheurs ont constaté qu’il est parcouru de nombreuses fibres nerveuses, le rendant sensible au toucher. Les baleines se nourrissent de krill et de petits poissons en ouvrant grand leur bouche pour filtrer l’eau grâce à leurs fanons, sortes de grandes soies qui capturent les petits organismes.Une telle entreprise est très gourmande en énergie, et pas forcément très rentable. Une fonction sensorielle pourrait donc les aider à mieux évaluer la quantité de nourriture présente dans l’eau qu’elles filtrent.Joy Reidenberg, anatomiste de l’école de médecine du Mont Sinai à New York, pense que cet organe «existe chez tous les Balaenidae (famille qui comprend les baleines à bosse et les baleines franches), et probablement chez tous les mysticètes (baleines à fanons), mais doit varier de taille et de forme selon qu’elles se trouvent en eau froides ou tropicales».Olivier Adam conclut : «avoir de nouvelles informations sur les études anatomie de ces baleines permettra de mieux comprendre ce qu’elles sont capables de faire (et de ne pas faire), et pourra contribuer à nous donner des clés pour mieux interpréter leur comportement.» Ouvrir grand leur bouche leur permettrait aux baleines à bosse de se refroidir… tels les chiens avec leur langue !SCIENCES ET AVENIR 18/3/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BelleMuezza 0 Posté(e) le 27 mars 2013 SYDNEY (AFP) - Des scientifiques ont marqué des baleines bleues de l'Antarctique, décimées par la pêche au XXe siècle, afin d'évaluer le rétablissement des populations et de suivre leur migration, s'armant de nouvelles sondes acoustiques permettant de localiser facilement les cétacés.Une expédition a mené de janvier à mars une équipe d'océanographes et de zoologues australiens, américains et britanniques sur les traces des baleines bleues dans les eaux de l'Antarctique. Les scientifiques les ont suivies en captant et en analysant en temps réel leur "chant" à basse fréquence."L'accoustique nous a conduit aux baleines", a expliqué la scientifique australienne Virginia Andrews-Goff. Il s'agit d'une grande avancée, utilisée par d'autres équipes dans le monde, qui permet de localiser rapidement les baleines alors qu'il fallait parfois des jours, voire des semaines, pour le faire en attendant d'en repérer en surface.Les scientifiques ont ramené 626 heures d'enregistrements audio, dont 26.545 émissions de baleines, puis photographié et réalisé des prélèvements biopsiques aux fins d'identification. Ils ont également fixé des émetteurs satellites sur plusieurs cétacés."Nous en savons peu sur le déplacement des baleines bleues de l'Antarctique, nous ne connaissons pas vraiment les routes migratoires, nous ne savons pas si certains animaux migrent et d'autres non", a souligné Virginia Andrews-Goff.Ces travaux s'inscrivent dans le cadre du Partenariat de recherche non-létale sur les baleines dans l'océan Austral (Southern Ocean non-lethal whale Research Partnership, SORP) qui associe des scientifiques argentins, brésiliens, chiliens, français, allemand, néo-zélandais, norvégiens, sud-africains, australiens et américains.L'objectif du SORP, sous l'égide de la Commission baleinière internationale (CBI), est d'assurer la conservation des baleines de l'océan Austral dont la population a été décimée par la pêche au début du 20ème siècle. Quelque 250.000 baleines avaient alors été harponnées et il n'en resterait plus aujourd'hui que 10.000 environ.----->Utiliser les techniques les )plus modernes pour dépister, suivre et mieux documenter le milieu marin et sa faune, particulièrement les baleines c'est génial ! Mais cela fait craindre aussi que ces équipements soient utilisés pour nuire à la faune marine. Je pense en particulier aux pays, dont le Japon, la Finlande et la Norvège, qui n'ont pas encore intégré l'importance de cesser de massacrer les baleines et autres rorquals, dauphins... dont l'importance est vitale pour l'équilibre des océans. Par ailleurs, la technologie s'est depuis longtemps retournée contre le peuple de la mer du fait de l'utilisation de radars, GPS / satellites, et autres appareils électroniques embarqués qui permet aux pêcheurs de débusquer leurs "proies" plus facilement et rapidement...SCIENCES ET AVENIR 27/3/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BelleMuezza 0 Posté(e) le 6 juillet 2013 La pollution sonore durant les essais militaires marins engendre souvent des échouages massifs de cétacés. Une nouvelle étude montre que les baleines de Cuvier et les baleines bleues sont si perturbées qu’elles ne se nourrissent plus et allongent leurs plongées en eau profonde.La baleine bleue peut mesurer plus de 30 m, c'est l'animal le plus grand de notre époque. Jusqu'au début du XXe siècle, l'espèce était abondamment répandue dans presque tous les océans du monde, mais aujourd'hui on estime qu'il n'y aurait qu’entre 5.000 et 12.000 individus. squallidon, Flickr, cc by nc sa 2.0Les échouages en masse de mammifères marins sont souvent liés à la pollution sonore. Le son se propage mieux dans l’océan que dans l’air, et les animaux marins s’en servent pour s’orienter et chasser. Fonctionnant à la manière de sonars, les cétacés écoutent l’écho de leurs signaux pour identifier leur environnement, il s’agit de l’écholocation. Les exercices navals utilisent des sonars de moyenne fréquence (comprise entre 2,6 et 3,3 kHz). Ils sont puissants, dépassant 230 dB, et influencent le comportement des mammifères marins.Aux Bahamas en 2000, 17 cétacés – majoritairement des baleines à bec de Cuvier et de Blainville – avaient été retrouvés échoués sur 240 km, à la suite d’essais de 5 navires militaires. En 2002, dans le golfe de Californie, deux baleines de Cuvier sont retrouvées échouées après une campagne scientifique de géophysique qui utilisait des canons à air et haute intensité. Depuis les années 1990, une dizaine d’événements massifs similaires ont été corrélés aux essais militaires. Les baleines à bec semblent être les plus sensibles, peut-être en raison de leur nature timide et leur capacité à plonger jusqu’à 1.000 m de fond durant plus d’une heure. Ainsi, une légère modification des conditions sonores dans l'océan peut grandement les perturber.Le lien entre l’utilisation des sonars et les échouages est avéré, mais la question de la façon dont réagissent ces animaux aux ondes n’est pas encore complètement élucidée. Les baleines à bec de Cuvier s’observent rarement, et on en sait peu sur leur comportement. Dans ce contexte, une équipe mixte de recherche a réalisé une étude de grande ampleur, en posant des balises de localisation et des micros sur 17 baleines bleues et 2 baleines de Cuvier. Dans un premier temps, ils ont simplement enregistré leurs positions et leurs émissions sonores. En haut, la baleine à bec de Cuvier, Ziphius cavirostris, la plus commune des baleines à bec. En bas, la baleine à bec de Blainville, Mesoplodon densirostris, qui vit dans les eaux chaudes. Ces deux espèces sont probablement les plus sensibles aux sonars. Bahamas Marine Mammal Research OrganisationPar la suite, les chercheurs ont émis, à l’aide de hauts-parleurs sous l’eau, des bruits de fréquence et d’intensité similaires aux sonars militaires. Grâce aux dispositifs placés sur les cétacés, ils ont pu étudier la réponse de chaque individu. Aussitôt que les baleines de Cuvier entendaient les sonars, elles s’arrêtaient systématiquement de nager et manger, comme tétanisées. Puis, elles se mettaient à nager rapidement, fuyant le bruit. Certaines effectuaient des plongées dans les grandes profondeurs de façon anormalement longue.«La pièce manquante du puzzle était de savoir comment les baleines changeaient de comportement et comment cela a conduit à des échouages massifs, explique Stacy DeRuiter, impliquée dans l’étude. Les individus ont cessé de s'alimenter durant six à sept heures, ce qui est inhabituel.» Les résultats d’analyse de deux baleines de Cuvier ont fait l’objet d’un article paru dans les Biology Letters.Comme elles sont gigantesques, les baleines bleues sont plus faciles à marquer. C’est pourquoi l’équipe a pu en suivre 17. Cet animal, le plus grand du monde, communique à très basse fréquence, bien inférieure à celle des baleines de Cuvier. Par ailleurs, elles n’utilisent pas l’écholocation pour chasser. Pourtant, elles ont répondu à l’émission de signaux de sonars. La description de leur comportement est publiée dans un article des Proceedings of the Royal Society B.Les baleines bleues sont particulièrement sensibles aux signaux lorsqu’elles se nourrissent en océan profond. L’interruption de leur alimentation et le déplacement de bancs de proies de grande qualité pourraient avoir des répercussions importantes sur l’écologie des fanons des baleines, leur condition physique et donc la santé de leur population.Les études montrent que les cétacés réagissent à des intensités sonores même inférieures à celles autorisées pour les sonars militaires, ce qui ne laisse rien présager de bon pour l’évolution des espèces. FUTURA SCIENCES 4/7/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites